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CHAPITRE 5: EN MER

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Jonathan Mc Lean
Ralph Dewitt
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David C. Sandström
Esther Hayes
Charlene Whitston
Telfarcov
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CHAPITRE 5: EN MER Empty CHAPITRE 5: EN MER

Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 13:49



Telfarcov



[size=12]12 Septembre 1933: Départ de l'expédition Starkweather-Moore sur le SS Gabrielle[/color]
Tout New-York s'est rassemblé sur le quai devant le SS Gabrielle pour dire au revoir à ses nouveaux héros, ces explorateurs intrépides qui vont prendre la mer en direction de l'Antarctique!
La foule se presse, on entend beaucoup de cris, de rires, de conversations excitées, les enfants courent dans tous les sens ou sont portés sur les épaules pour admirer le bateau et les derniers préparatifs.
Les journalistes se rassemblent en masse, interviewent à tout va, mettant les micros devant la bouche des spectateurs et essayant à tout prix de se frayer un chemin vers vous lorsqu'ils aperçoivent l'une de vos silhouettes, pour vous arracher un commentaire. Un grommellement de Guymond, un oui ou un non de l'un d'entre vous, et aussitôt les crayons marchent à tout va sur les calepins.
Sous un ciel d'azur, le monde hurle vos noms, vous acclament, vous sourit!
Et c'est dans la plus grande joie et le bruit que se terminent enfin l'arrimage des dernières caisses dans les cales.
L'équipage, fier de participer à cette expédition en cette belle journée, prend la pose sur le pont principal, pour les caméras et les photographes.
Vous-même êtes sollicités et Moore et Starkweather demandent à tout le monde de se réunir également pour une photographie historique.

C'est l'heure des adieux, et les marins ainsi que les membres de l'expédition serrent dans leurs bras leur progénitures, épouses et fiancées.
Lawrence se dirige vers une jeune femme blonde, qui se tenait, émue, légèrement en retrait pour lui faire de tendres adieux et lui chuchoter des phrases dans le creux de l'oreille. Puis il se penche et l'embrasse à l'abri du chapeau de la demoiselle, avant de venir vous retrouver sur le pont du SS Gabrielle et faire quelques signes de la main à la mystérieuse jeune femme.
CHAPITRE 5: EN MER 19300000eak1
C'est l'heure du départ! Enfin! Après ces semaines d'intenses préparatifs et le formidable revers de fortune de l'incendie, voici venu le moment pour l'expédition de prendre la mer!
Le capitaine, le second et l'ensemble des officiers sont sur la passerelle de navigation. Tout l'équipage s'active et se prépare pour les manoeuvres à venir. Les machines fonctionnent et leur musique forte et ronronnante rajoute au vacarme ambiant. Un panache de fumée s'élève de la cheminée.
Ordre est donné de retirer la passerelle. Les amarres sont défaites. L'ancre se lève et c'est le moment tant attendu depuis des mois!
Les cris et les pleurs redoublent sur le quai. Une fanfare entame un air joyeux à la mode et les chapeaux et les bras se lèvent pour vous saluer.
Le SS Gabrielle, dûment encadrée par des remorqueurs, quitte dignement son quai d'amarrage et s'éloigne des rives de New-York, mètres par mètres d'abord, puis plus rapidement. Le capitaine fait donner de vigoureux coups de trompes, saluant ainsi les familles et les badauds qui vous acclament avec une ardeur renouvelée mais de plus en plus loin maintenant.
Les cris et les rires s'estompent dans le vent, les visages s'éloignent et s'effacent. Les rives de New-York défilent.
Dame majestueuse, le SS Gabrielle arrive en pleine mer. Les remorqueurs défont alors les dernières attaches et vous saluant de leurs trompes, retournent vers le port.
Délaissant le mazout et les fumées âcres, l'odeur piquante et salée de la mer se fait sentir. Vos visages sont baignés par les embruns. Le bruit des vagues tranchées par la proue et venant clapoter sur la coque du navire concurrence le bruit sourd des machines.
Les rives s'estompent en cette fin d'après-midi et le SS Gabrielle fait route vers le sud en suivant la côte Est.
Une sensation d'étrange liberté s'empare des membres de l'expédition. L'aventure est là, à portée de main. L'atmosphère est chargée d'une excitation palpable, d'une sensation d'étourdissement euphorique.
La plupart des membres de l'expédition sont restés sur le pont principal et profitent de la fraîcheur de l'océan, de cet air de vacances.

Les minutes, passent, défilent au rythme des vagues et du ciel infini au-dessus de vos têtes.
Puis, les membres de l'expédition se rassemblent au mess des officiers.
Les regards brillent, les sourires s'affichent au coin des lèvres, des petits rires fusent au milieu des conversations qui se font entendre à voix basse, dans l'attente de quelque chose, mais de quoi?

Le capitaine Vredenburgh arrive et lance sur un ton joyeux
-Mesdemoiselles, messieurs, nous venons de franchir la ligne des eaux territoriales!
Des cris et des rires fusent alors, un grand brouhaha se fait entendre, des "ouais!," "enfin!",  "c'est le début de l'aventure mon cher!",  "A l'expédition! A l'expédition"" et par-dessus, un "pop" retentissant!
Le champagne coule à flot! Starkweather et Moore, une coupe chacun en main et le sourire jusqu'aux oreilles, vous versent des verres de champagne, portent des toasts l'un après l'autre à tour de rôle à l'avenir et à la bonne fortune de l'expédition et vous invitent à vous joindre aussi aux toasts.
Peter Sykes anime la fête de vieux chants de baleiniers de Terre-Neuve, rythmés par un orchestre de cuillères et de marmites, concert durant lequel Ouatcheur fait montre de ses talents avec de grands aboiements venant ponctuer les paroles de Peter.
Peter Sykes propose à la cantonade de vous apprendre les paroles des chansons.

Les voyageurs les plus expérimentés vous régalent de leurs récits. Pour une fois, le champagne aidant sans aucun doute, Guymond affiche un fier sourire sous sa moustache de morse et vous abreuve des grandes aventures qu'il a vécues, et des désastres dont il a été témoin.
Il interpelle à plusieurs reprises Starkweather en lançant "Heureusement que j'tai repêché à t'heure en arctique! Hein Starky? L'Italia, c'était quecchose! On vous avait trouvé après sept semaines! heureusement qu'vous aviez la tente rouge! Quel désastre c'était!"
A quoi Starkweather répond, un sourire ravi aux lèvres "mais cette fois mon cher Guymond, nous avons un bateau et tes chiens! Pas de dirigeable à l'horizon!" et il rigole, un peu pompette.
Puis il s'approche d'Esther et demande à cette dernière, si elle souhaite le récit de cette formidable aventure.

De son côté, Moore pour une fois ,n'est pas en reste. Bien que maîtrisant davantage l'ingurgitation de la divine boisson mousseuse, il donne une légère tape dans le dos de Lawrence et de David.
Les yeux brillants derrière ses lunettes il vous congratule pour tous les efforts effectués ces dernières semaines.
-J'ai aussi appris, chers amis, que vous aviez porté secours à monsieur Roerich! Grâce à vous, nous avons au un formidable mécène de dernière minute, ce qui n'était pas de refus après l'incendie!
Puis il lance à tout le monde
-Mes chers! Aux découvertes scientifiques! Puisse l'Antarctique vous apporter la gloire et la célébrité parmi vos pairs, et de nombreuses publications, postes et chaires!
Tout le monde éclate de rire et applaudit et siffle joyeusement ce toast.
la fête est à son comble.

[size=10]Les actualités: le départ de l'expédition Starkweather-Moore! Ce soir, dans votre salle de cinéma![/color]
https://www.youtube.com/watch?v=naKWY-Lqxg0


Lawrence P. Mayfair


L'heure du départ... tant désirée, tant attendue, qui a demandée tant d'efforts et de travail. C'est à peine croyable, comme si nous venions de naitre ou de renaître, à moins que cela ne soit un changement de vie.
Oui, dès à présent nos vies ne seront plus jamais les mêmes.
Pareils à tous nos illustres prédécesseurs, explorateurs de tout temps, nous nous enfonçons vers notre destin, ignorant de ce qu'il nous réserve, et ne pouvant compter que sur nos talents et notre préparation.
Nous gagnons un monde quasiment inviolé, vierge de toute humanité, et de toute vie d'ailleurs.
L'Antarctique.

Je pense à ces professeurs et étudiants de l'université Miskatonic qui trois ans auparavant furent à ma place. Certains sont revenus, marqués à jamais par la tragédie. Qu'ont-ils pu ressentir ? Ils y croyaient. Une fois inébranlable en la science et le savoir malmenée par le continent blanc.

Et alors que je regarde mes proches, mon univers s'éloigner à l'horizon, un sentiment de nostalgie vient enserrer mon coeur. Les reverrai-je un jour ? Je l'espère.
Je cherche à me souvenir d'un passage de la Bible pouvant se rapprocher de la situation. Mais rien ne me vient à l'esprit. Ou plutôt si, l'Arche de Noé, que nous aurions bâtie pour provoquer le déluge. Voir s'abattre la colère des sciences sur l'obscurantisme, voilà notre but. A moins que nous ne soyons mené par notre propre vanité de percer les mystères de ce Monde.

Je noterai tout cela dans mon journal plus tard. Mais pour l'heure, il convient de rejoindre les autres.

Je tourne une dernière fois mon regard sur les remous de l'hélice, puis vers l'horizon qui s'éloigne toujours plus de la poupe de mon nouvel univers.
J'écrase une larme avec mon mouchoir, puis reprends constance avant de quitter le pont arrière. Heureusement je suis seul.
Mon pas se fait plus ferme et déterminé. Je m'en vais ouvrir grande les portes de la connaissance. Et cela passera par une grande coupe de champagne pour commencer.
Notre départ mérite bien de porter un toast !




Esther Hayes


L’heure du départ venait de sonner.  Intellectuellement je savais combien d’effort cela avait demandé aux membres de l’expédition, le temps qu’il leur avait fallu pour en arriver là mais je ne pouvais qu’imaginer leur état émotionnel.

J’assistais, émue, à la liesse populaire qui accompagnait le lever d’encre. Je m’attendais à une venue en masse de la presse, à voir quelques curieux se presser sur le quai, pas une telle foule. Avec un pincement au cœur je pensai à ma famille. Tout c’était passé tellement vite qu’ils ne pouvaient être présents. J’avisai Lawrence serrant une jeune femme dans ses bras, me renvoyant à ma propre solitude, que pour la première fois je trouvai pesante.

Pourtant l’heure n’était pas à broyer du noir ; je me prêtai de bonne grâce aux demandes de mes confrères et participai à la photo de famille. Je pris de mon  côté quelques clichés avec mes appareils que je n’avais pas manqué de préparer. Alors que le bateau démarrait, j’immortalisai la fanfare, la foule et les bannières étoilées brandies un peu partout ; pourtant déjà le bruit des machines couvrait la musique ; les visages se faisaient indistincts, les silhouettes floues.

Rassemblés au mess, nous fêtâmes comme il se devait notre entrée dans les eaux internationales ; le XVIIIème amendement ne s’appliquait plus et le champagne coula à flot. Les anecdotes fusèrent à mesure que le breuvage champenois réchauffait les cœurs. Lorsque Starkweather s’approcha de moi, je lui répondis sans détour.
— Oui, mais à la condition que vous nous la racontiez tous les deux sans omettre aucun détails !

Plus tard, après le toast, vivement applaudi du professeur Moore, je m’écartai un peu de ce joyeux tohu-bohu pour mettre de l’ordre dans mes idées et préparer mon prochain article.


Jonathan Mc Lean


Dès que le bateau a quitté le quai, je me lance dans une revue complète du bateau afin de trouver des éventuels explosifs ou objets incongrus. Je visite les chambres si elles sont ouvertes sinon non. Je fais la revue pont par pont du plus haut au plus bas.

Une fois l'inspection terminée, je rejoins la soirée en surveillant de près Adam Hening. C'est mon suspect le plus viable.


David C. Sandström


Enfin...

Nous quittons New York, l'Amérique et la civilisation pour rejoindre le continent glacé, le pôle Austral.
L'Antarctique, enfin...

Je respire à pleins poumons sur le pont, profitant de la foule des au-revoir - tiens, Mayfair serait-il fiancé ? - avant de rejoindre les autres.

Je bois à ce départ, qu'il signe la fin de nos ennuis et le début d'un passionnant nouvel acte. Je participe donc à la fête avec plaisir, narre quelques anecdotes de mes voyages avec Charcot.

Je serre le bras du professeur Moore. La générosité de Roerich était une excellente surprise, quoique ses motivations étaient sans doute plus complexes...

Puis, je répond à son toast ; me redressant, je lève mon verre, alors que mon regard semble se brouiller, comme s'il voyait déjà notre destination.
- "Quel poète chantera jamais la splendeur de ce monde polaire ? Quel langage humain pourra jamais évoquer sa magie ? Nous restons sous le charme de ce spectacle que l'imagination est impuissante à concevoir, que ma plume ne saurait décrire. Plus qu'en aucun pays de la terre, la lumière ici a des caprices imprévus et merveilleux : le monde morne et désolé, qui nous enclave, soudain, comme sous la baguette d'un magicien, elle le transforme en un séjour féerique, aux éblouissements de rêve."

Je laisse passer quelques secondes, puis reprend :
- Ces mots sont de l'un de mes illustres mentors : Adrien Gerlache de Gomery.

Je lève mon verre à tous les conquérants de l'Antarctique, passés, présents, et futurs. Leur destin soit grand, et leur nom immortel !



Esther Hayes


Encore occupée par les détails de mon article, mais distraite par les événements je me perdis dans les méandres de pensées tortueuses. L'incendie, les différentes agressions et autres tentatives de sabotage défilaient tandis que je m'efforçai de trouver des liens pouvant les relier. Je n'arrivai à rien de probant, si ce n'était encore une fois d'avoir l'impression d'un adversaire organisé, tissant patiemment sa toile. La certitude qu'il ne renoncerait pas, m'amena à une idée, qu'après réflexion, je décidai de partager sans attendre avec les autres.

— Messieurs, désolée de jouer les troubles-fêtes et de plomber l'ambiance, mais ne croyez-vous pas que nous devrions faire une fouille en règle du bateau? Maintenant que nous sommes en mer cela me semble le bon moment.


Jonathan Mc Lean


Après mon premier tour de bateau je reviens à la petit fête et je prends à part Esther, David et Lawrence.

- J'ai effectué une fouille rapide du bateau, mais il va falloir organiser une fouille plus complète et notamment des cabines et des soutes auxquelles je n'ai pas eu accès. Si cela vous convient, je voudrais qu'on se sépare en deux groupes de deux pour effectuer ces fouilles. Cela prendra du temps car le bateau est grand, mais nous avons du temps devant nous. L'idée est de trouver des éventuels explosifs par exemple.

Autre chose, les marins ne sont pas super motivés pour l'expédition, ils tiennent Starkweather pour un chat noir ou un "Jonas" comme ils disent. Il va donc falloir surveiller de près le moral des troupes et peut être organiser quelque chose pour les détendre, sinon la mutinerie risque de pointer son nez.



Lawrence P. Mayfair


Même une coupe de champagne en main, je reste bien réservé au sein de la petite fête organisée. J'ignore si c'est le spleen du départ ou la pression accumulée lors des derniers jours, mais un vide m'a envahi et je commence à prendre conscience de la promiscuité qui sera la nôtre sur ce navire, où notre seul horizon sera l'océan ou la banquise, avec pour toute intimité notre propre solitude.

J'accueille presque avec bonheur l'arrivée de McLean, qui nous propose une tâche pour nous occuper l'esprit. Je déchante néanmoins bien vite en apprenant son objet.
- Des explosifs ? Serons-nous au moins assez capable pour en reconnaître lorsque nous en verrons ? Avec un peu de connaissance en chimie, n'importe qui devrait être capable de produire de faire sauter le navire rien qu'en faisant un tour dans les cuisines. De plus avec tout le carburant que nous transportons ne s'agirait-il pas avant tout de s'assurer de la sécurité des soutes ?

Je reprends bien vite constance et mon air déterminé.
- Pardonnez-moi. Ce départ m'a certainement rendu un peu mélancolique.
- Vous pouvez compter sur mon aide. Comment voulez-vous procéder ? J'ai justement quelques compétences en physique et en chimie, et je les mets de bonne grâce à votre service.



Telfarcov


Jonathan qui souhaite surveiller Adam Henning en a l'occasion pleine et entière, puisque ce dernier est chargé du service à la fête. Il transporte sur un petit plateau quelques hors d'œuvre qu'il vous présente régulièrement, en souriant.

Starkweather, qui était partie quelques instants pour se ravitailler en champagne revient, plus gai que jamais et vous interrompt.
-Voilà miss Hayes. Je suis fin prêt pour vous relater notre aventure. Hein Guymond? C'en était moins une! Mais grâce à mon expérience, nous avons pu éviter un plus grand nombre de morts.

Adam Henning, qui circule toujours près de votre groupe, adresse un regard éloquent à l'autre garçon de salle, Philip Coates et lui chuchote quelques mots, que certains d'entre vous arrivent à percevoir malgré le brouhaha " Je te l'avais dit. Dès que Starkweather passe, les gens trépassent."

Guymond, bien que souriant dans sa barbe et les joues rougies, a le regard perdu dans le vague et grommelle dans sa barbe une phrase inintelligible.
Starkweather reprend
-Or donc, miss Hayes, j'avais été recruté par Umberto. Nous devions...pardon, Umberto Nobile très chère, j'avais oublié que vous le connaissiez pas. Excusez mon étourderie. Ha ha!
Bref, nous devions survoler et explorer de nouveau le pôle nord. Oui, sacré pôle nord! et aujourd'hui c'est le pôle sud! ah ah! on pourra dire que j'ai fait véritablement le tour du monde! ah ah!
Où en étais-je? ah oui.
Umberto voulais y aller en dirigeable, comme pour une première expédition qu'il avait faite en...Bon. Donc, notre expédition, c'était en 1928. Elle devait se dérouler d'avril à juin. Vous voyez?
Mais pour construire le dirigeable, Umberto s'est retrouvé dans l'embarras. Le gouvernement italien lui a fait faux bond. Le pauvre était désespéré, absolument désespéré. prêt à se jeter par une fenêtre.
Heureusement, j'arrive et je lève des fonds auprès de mécènes et de sociétés privées. Il peut donc construire son moyen de locomotion. Avez-vous déjà été dans un dirigeable, miss Hayes?

Après une gorgée de champagne, Starkweather reprend.

-Nous pouvons donc partir, dans un ciel d'azur. L'Italia était un petit dirigeable mais il contenait du sacré bon matériel. c'est normal, c'est moi qui m'en était occupé. Fort heureusement d'ailleurs. Vous le verrez par la suite.
Donc, nous partons et survolons l'Europe, bercé par la vue des nuages et des cieux, voguant dans les airs, au sommet du monde.
Nous transportions, en plus du matériel, des scientifiques, qui devaient prendre des mesures sur place, pendant quelques jours.
Une équipe formidable. Umberto était aux anges, tout fonctionnait au poil.
Premier voyage de repérage, tout est nickel.
On part pour le second, direction Pôle Nord!
On arrive et là, des vents arrières très violents. Que les météorologistes de l'équipe n'avaient pas prévu. On devait laisser quelques scientifiques sur place, pour prendre des mesures, et je devais les accompagner, pour assurer leur survie.
Oh, mais ça je vous l'ai déjà dit, non?
Mais ces satanés vents! Tout ce qu'on a pu larguer, c'était des drapeaux et une croix donnée par le très saint père, le pape en personne, miss Hayes. Cocasse, non? Le pouvoir étatique et religieux, jetés sur la glace de plusieurs mètres de haut comme de vulgaires objets!
Enfin bon. Quelques heures plus tard, on était sur le chemin de la base, trop de vents pour faire quoi que ce soit d'utile. Et puis badaboum, le dirigeable descend de lui-même assez vite. Panique à bord. J'ai essayé de rassurer certains hommes qui commençaient à paniquer. Umberto a voulu stopper les moteurs. Je m'y suis opposé mais il a insisté. Si j'avais su, miss Hayes, si j'avais su, je me serai accroché à la barre et aurais fait barrage de mon corps.


Nouvelle gorgée de champagne. Guymond ne dit rien, mais il s'est assis pour caresser son chien Outacheur, couché à ses pieds.

Starkweather continue son récit, écouté par beaucoup plus de monde, maintenant. Titubant très légèrement et levant son verre, il parle plus fort.
-Mes amis, mesdemoiselles, les moteurs étaient stoppés. Pendant trente minutes, nous avons retenu notre souffle. L'Italia repris du poil de la bête et de l'altitude par-dessus le marché durant ce temps. Nous voguions au-dessus des nuages.
Une fois la bonne altitude atteinte, ce cher Umberto a remis les moteurs en marche. Nous avons tous poussé un hourra! Comme vous pouvez l'imaginer, nous étions bien soulagés. Aux anges, quoi. Ah! Oui!
Tout était rentré dans l'ordre. Respirant de nouveau, nous avons continué notre route, pendant quelques minutes.


Le verre et la main descendent, et la voix de Starkweather se fait plus sourde.
-Et puis, et puis le cul de l'Italia a plongé d'un coup. On a jeté du lest, Umberto a fait pousser la vitesse au maximum. c'était la panique totale. Nous sommes tombés pendant de longues minutes, ballotés par les mouvements du dirigeable. La chute a été terrible. ça a été le crash. La cabine de contrôle s'est écrasée par terre et détachée du reste de la structure. J'étais dedans.
Le dirigeable, nous abandonnant, s'est de nouveau élevé quelque peu dans les airs. Il restait à l'intérieur quelques hommes, qui n'étaient pas dans la cabine de pilotage au moment du crash.
L'un d'entre eux a eu l'excellente idée de nous jeter des caisse de vivres et d'équipement, tout ce qui lui est tombé sous la main. Un héro, un vrai. En trois minutes, tout était fini. Nous étions seuls, sur la glace, au milieu de nul part. Le dirigeable avait disparu, entraîné vers la mer.
On n'a jamais retrouvé la moindre trace de l'Italia et des hommes qui étaient restés à bord.


Starkweather relève la tête, reprenant contenance, un sourire aux lèvres
-Enfin, bref, avec la tente rouge, le matériel qui nous avait été jeté et des vivres et quelques idées à moi, nous avons survécu. Enfin il y avait eu un mort dans le crash de la cabine, mais le reste d'entre nous à survécu. Oh, et grâce à un ours et à une brave petite chienne aussi. Comment s'appelait-elle, Guymond, déjà?

Starkweather finit sa coupe de champagne d'un coup.
Guymond prend la parole, se redressant
-Ouaip. Elle s'appelait Titina, et c'était un sacré bon chien de garde, que vous aviez là. J'lai recueillie après, et elle a finit sa vie dignement chez moi. Après l'accident, j'ai participé aux missions de sauvetage. Ils étaient sur un gros bout de glace. Ils dérivaient.
Tabernacle! fallait les voir, c't'équipe quand on les a r'trouvés! Tous fiévreux!
Z'avaient survécus grâce à une tente, un poêle, et z'avaient fait une antenne aussi. L'poelle fonctionnait avec leurs bidons d'essence. Y'en avait un avec un bras cassé. D'la chance, z'en ont eu, et elle s'appelait Titina. C'est elle qui les a sauvé d'un ours qu'approchait de trop près du campement. Et puis l'entre d'entre eux avait abattu un autre ours, à quelques mètres seulement du campement, alors que la bestiole les chargeait. Et cet ours, ben ils l'avaient bouffé. Leur avait bien servi la bestiole!
Mais la viande était pus bonne à force, au bout d'un mois, pensez bien. Mais y a des méthodes pour ça. Pour conserver la viande, j'veux dire. D'ailleurs, des cours de survie s'raient pas du luxe durant le trajet.
Bref, y z'étaient tous bien content de nous voir.
et y z'avaient pas touché au mort. Chapeau les gars!
Allez,  les gars, nous on va au sud, et on n'aura pas de s'cré dirigeable de mes deux! Nous on aura mes pitous, et y sont drôlement plus sûrs et performants! Allez, trinquons aux pitous!


Dans l'assistance, la bonne humeur revient, toast et champagne aidant. Le toast de Guymond rencontre un beau succès, les gens riant et s'esclaffant. On entend des "Aux chiens de Guymond!" et des "A ces braves toutous!".

La soirée reprend de plus belle.
Starkweather affiche son plus beau sourire et se rapproche nonchalamment d'Esther.
-Vous voyez, j'ai fait le tour du monde, et je me suis toujours tiré d'affaire, miss Hayes. Avec moi à vos côtés, vous n'aurez rien à craindre.
Alors qu'il est en pleine tactique de rapprochement et à son grand dam, Starkweather est happé par un importun et obligé de partir à l'autre bout de la pièce, vous laissant entre vous.

Guymond , une fois le toast porté et son verre avalé, vient vers vous et parle à voix basse.
-Les gars, miss, les explosifs, c'est pas c'qui manque sur l'raffiot. Ch'ai pas si vous les avez vu, mais moi oui, quand on f'sait l'inventaire. Et ben on en transporte pas mal. Et c'est normal. On en aura b'soin pour faire sauter la glace, en temps voulu. Pas besoin d'aller en fabriquer ou d'aller bien loin pour en trouver.
Il lève le doigt
-Mais, y sont sous surveillance. En coffre-fort et sous clé. Les clés c'est Moore, Starky et l'capitaine qui les ont.
Ensuite, j'suis d'avis qu'on surveille quand même l'bateau et tous ceux qui s'y trouvent. Les marins, on les connaît pas. Et un cinglé, lui faut peu d'chose pour tout faire capoter. La priorité, Lawrence a raison là. C'est les soutes. Avec l'essence, on a d'jà vu c'que ça fait.




Lawrence P. Mayfair


A l'énoncé des informations apportées par Guymond, je ne peux m'empêcher de jeter un regard vers Starkweather.
*Et bien voilà qui est rassurant !* Pensai-je avec ironie en voyant notre co-directeur détenteur des clefs pouvant nous envoyer tous ad patres batifoler.


David C. Sandström


*Bande de rabats-joie...*

Je souffle lentement, perplexe quant au changement radical d'ambiance. Nous étions à la fête, nous voici en pleine paranoïa. Le pire étant qu'elle est tout à fait justifiée. Le criminel saboteur ne s'arrêtera pas avant d'avoir mis un terme définitif à notre expédition. Et bien sûr, l'avoir laissé sur les côtes américaines serait trop beau.






bgiovinal







Plus rien ne m' étonne sur cette croisière, m exclamais je avec tristesse.
Je me resserre une autre coupe, et la finie d un trait.
Avec mon frere, nous continuerons a surveiller le local, et gare a celui que l on chopera.
Un voyage par dessus bord lui sera réservé, ah ah ah


Esther Hayes


J’allais y aller de mon grain de sel dans la conversation mais je fus interrompue par le retour d’un Starkweather bien décidé à nous conter les aventures que je lui avait imprudemment réclamées.

Alors qu’il entamait tout juste son récit, je surpris les mimiques d’Henning et ses propos. Manière de plaisanter ou pas, je notai ce fait dans un coin de ma tête pour ne pas l’oublier. Je ne sais si Starkweather s’en rendit compte ou pas, mais je n’avais rien suivi ce qu’il disait et je ne rejoignis la conversation qu’au moment ou il me demandait si j’étais déjà monté à bord d’un dirigeable ; ce à quoi je répondis que non, mais que le sentiment de liberté que cela devait procurer me plairait certainement beaucoup.

Au fur et à mesure de son récit haut en couleur, je me demandais à quel point il pouvait être romancé. Guymond que nous n’avions guère entendu jusque là, me confirma, dans un élan lyrique digne d’éloge, qu’une bonne partie devait être vraie.
Je voyais bien le petit manège de Starkweather que j’avais bien involontairement favorisé, et me demandais comment me tirer de ce guêpier quand je fus fort opportunément sauvé par un quidam.

— C’est clair que ce navire est une bombe flottante, dis-je quand la conversation reprit un tour plus sérieux. Je suis d’accord quant au fait de le surveiller, mais attention de ne pas non plus trop susciter l’inquiétude de l’équipage. Je… j’allais ajouter quelque chose, mais je me ravisai ajoutant simplement dans un souffle. Il va falloir discuter loin des oreilles indiscrètes.


Lawrence P. Mayfair


J'acquiesce d'un discret signe de tête.
- La cabine du laboratoire doit être vide. Pourquoi ne pas y aller ? Monsieur McLean pourra nous expliquer ses plans.


Jonathan Mc Lean


Tout en surveillant Henning je ne manque pas la discussion de mes compagnons.

- Très bien rendez-vous au laboratoire dans quinze minutes. Pour faire ça discrètement on y va séparément. Je partirai en dernier ainsi que Miss Hayes pour surveiller Henning et ne pas alerter Starweather.

Je quitte ensuite le groupe et me dirige vers un autre groupe faisant semblant de m'intéresser à leur conversation.


Telfarcov


La soirée est toujours aussi animée, mais le capitaine se lève et fait une déclaration.
-Mesdemoiselles, messieurs, j'aurai une déclaration à vous faire demain matin, à dix heures.
Vous êtes priés de tous vous trouver ici même, pour écouter et prendre note des informations qui vous serons transmises.
Je vous souhaite une excellente première nuit à bord.
Si certains d'entre vous se rendent compte qu'ils n'ont pas encore le pied marin au cours de la nuit ou demain matin, demandez des seaux à nos Stewarts.


Puis il quitte la pièce.






bgiovinal







bien , la soirée tend a se terminer néanmoins, je reste avec les derniers convives a parler de nos attentes en matériel avec la possibilité de les essayer lors de nos expéditions dans le grand froid de l'Antarctique.
La dégustation des petits fours et des coupes de champagne, nous permettent d'apprécier ce moment, tout en ayant repéré le départ de certains passagers assez rapidement.


Esther Hayes


Trouver un endroit pour parler loin des oreilles indiscrètes était une chose, jouer les conspirateurs en s'éclipsant les uns après les autres étaient tout de même un peu exagéré. Mais soit, je n'allais pas jouer les rabats-joies pour autant.

Je continuai à discuter un verre à la main sans pour autant le vider. J'en avais déjà bu deux ou trois et il valait mieux garder les idées claires. Quand le capitaine eut lancé son invitation pour le lendemain; pour distribuer des consignes pour la durée du voyage, supposai-je, je décidai de laisser Jonathan fermer la marche et de quitter les lieux pour rejoindre le laboratoire.




David C. Sandström


Je part à mon tour, soucieux.
Jonathan semble se concentrer sur Henning. Et s'il se trompait ? Et si le saboteur était quelqu'un d'autre, quelqu'un de confiance, qui pourrait frapper en toute tranquillité et nous faire vraiment mal ?

Je prend une grande respiration. MacLean sait ce qu'il fait !

Je vole donc l'air décontracté et me rend vers le laboratoire.


Lawrence P. Mayfair


J'ai un dernier regard embrassant l'ensemble des festivités et des différents membres de l'expédition. Puis j'accompagne David vers le laboratoire.
Au moins nous aurons tous les deux une excellente raison pour y être et vérifier encore une fois notre matériel.

Je subtilise une bouteille de champagne et quelques flûtes pour avoir de quoi boire.


Jonathan Mc Lean


Je rejoins mes compagnons dans la cabine du laboratoire.

- Je vois que vous avez apporté de quoi tenir, c'est une bonne chose. Comme déjà dit plus tôt, j'ai effectué une fouille rapide du bateau, mais il va falloir organiser une fouille plus complète et notamment des cabines et des soutes auxquelles je n'ai pas eu accès. Je pense qu'il faudrait se séparer en deux groupes pour effectuer ces fouilles. Cela prendra du temps car le bateau est grand, mais nous avons du temps devant nous. L'idée est de trouver des éventuels explosifs par exemple et nous essaierons de mettre un personne qui reconnaisse des explosifs par groupe.
Il faut agir cette nuit, car l'intrus n'aura pas eu le temps de sécuriser sa cache au maximum avec toute l'effervescence. Et nous pourrons identifier d'éventuels somnambules traînant sur le pont pour des motifs plus ou moins clairs.

Autre chose, les marins ne sont pas super motivés pour l'expédition, ils tiennent Starkweather pour un chat noir ou un "Jonas" comme ils disent. Il va donc falloir surveiller de près le moral des troupes et peut être organiser quelque chose pour les détendre, sinon la mutinerie risque de pointer son nez. Qui a une idée là dessus?


En attendant les réactions de chacun, je prend une feuille de papier et je griffonne un plan grossier du bateau par pont.


David C. Sandström


- Je ferai ce qu'il faut pour préserver la sécurité de l'expédition, mais je doute que notre homme aie besoin de dissimuler des explosifs, alors qu'il peut se servir sur notre réserve.

*Ou la faire directement sauter si jouer les martyrs ne lui fait pas peur...*

Je suis d'autant plus circonspect sur la seconde déclaration.
- S'ils tiennent Starweather pour un appeau à ennuis, la seule chose qu'on puisse faire - au-delà de s'assurer que rien de fâcheux n'arrive pendant le voyage - est de rapidement trouver qui ou quoi est véritablement responsable. On ne peut lutter contre la superstition avec des soirées dansantes, seulement alléger l'humeur des superstitieux. Jusqu'à ce que le vent souffle dans la mauvaise direction, du moins.


Esther Hayes


En arrivant dans le labo, j’examinai les lieux avec curiosité notant au passage de me familiariser avec  l’intégralité du navire histoire de ne pas perdre de temps en cas d’urgence.
— Attention, il faut être prudent et si je n’ai rien contre la fouille du navire, je l’ai moi-même proposée, il faut être conscient que nous favoriserons les rumeurs. C’est le soir du départ, nous avons fait la fête, nous pourrions en profiter pour nous balader pour certains coupes à la main en fonction de l’endroit. Je pourrais de mon côté convaincre David de m’emmener visiter les lieux. Vous y connaissez quelque chose en explosif ? Lui lançai-je d’un ton enjoué, moi non.  De même Guymond attirera moins l’attention que nous dans certaines parties du navire.

— A mon sens, la première chose à faire serait de convaincre Starkweather de ne plus faire étalage de ses mésaventures. Même si elles sont déjà connues de tous, les ressasser n’est pas la chose à faire. Le professeur Moore ou Lawrence sont peut-être les plus à même de parvenir à le convaincre. Ensuite, je pense qu’il faudra autant que possible éviter de rester dans notre bulle, parler avec l’équipage et nous efforcer de répondre à leurs questions ou leurs inquiétudes, participer aux tâches quotidienne quand nous le pouvons.  Le docteur Green peut avoir un bon rôle à jouer en tant que médecin de bord, de même que moi si je dois jouer les infirmières. Je pourrais aussi valoriser leur travail en mettant en avant sa difficulté dans l’un de mes articles.

— Ah, pendant que j’y pense, quand Starkweather s’est lancé dans son récit haut en couleur, j’ai surpris une conversation  entre les garçons de salle. Henning disait à, comment il s’appelle déjà… ah oui, Coates, tu vois je te l’avais bien dit, dès que Starkweather passe, les gens trépassent. Qu’il plaisante sur le moment pourquoi pas ; ce qui m’inquiète c’est le fait qu’il en avait déjà parlé. Un seul oiseau de mauvais augure suffit pour pourrir une situation.  Il semble qu’il va falloir garder ce garçon à l’œil.

— Pour le reste, difficile d’imaginer de faire la fête sans arrêt et il n’y a pas beaucoup de femmes à bord pour une soirée dansante mais il faudra au moins prévoir une soirée mémorable pour le passage de la ligne ; il me semble que c’est dans les traditions. Le dimanche nous pourrions manger tous ensemble. En cas de coup dur, gros temps, panne, il faudra redoubler de vigilance.


David C. Sandström


Je souris à Esther.
- Vous êtes la voix de la raison.


La réserve d'explosifs n'est pas vraiment un lieu de villégiature, mais je serai ravi de vous emmener la visiter.



Lawrence P. Mayfair


- Je suis d'accord avec David. Dis-je sobrement.
- Il me semblerait plus utile de s'assurer du bon verrouillage des dépôts d'explosifs que recèle le navire, les surveiller régulièrement et s'assurer que lui, ou ceux, qui en ont les clefs soient au dessus de tout soupçon.

- Pour le reste, si certains de nos hommes sont des saboteurs, ils cacheront plus armes ou outillage particulier dans leurs affaires. Cela risque d'être compliqué de tout fouiller sans trop savoir ce que nous cherchons sans attirer l'attention.
- De plus comme le dit Esther fort justement, notre présence dans certaines parties du bateau pourra paraître incongrue, surtout si nous nous y attardons. Il doit regorger de cachettes.


Je regarde le plan que Jonathan commence à esquisser et me permets quelques précisions.
- Ici, pour les locaux scientifiques, et les principales cabines, voire pour la passerelle et la timonerie, je suis un peu plus familiarisé. Je pourrai vous accompagner.

_________________
"Il est absolument indispensable, pour la paix et la sécurité de l'humanité, qu'on ne trouble pas certains recoins obscurs et morts, certaines profondeurs insondées de la Terre, de peur que les monstres endormis ne s'éveillent à une nouvelle vie" William Dyer, Les Montagnes hallucinées.
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CHAPITRE 5: EN MER Empty Re: CHAPITRE 5: EN MER

Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 13:50



Esther Hayes



– Il y a peut-être d'autres parties du navire ou nous attirerions moins l'attention. Guymond pourrait, par exemple, s'occuper de la réserve des explosifs. Sa présence ne devrait pas dénoter, d'autant plus que je présume que ce dernier est celui d'entre nous qui a développé le meilleur relationnel avec le personnel de bord.

– Quant à nous.... eh bien nous pourrions... commencer par une promenade... romantique sur le pont.
Mes yeux dardaient David, tandis que je balbutiais en affichant un visage candide ou plutôt faussement candide. Toute personne un tant soit peu observatrice pouvait effectivement se rendre contre que l'absence de rougeur aux joues, le regard pétillant pour ceux se trouvant dans l'axe de David, contredisaient totalement la gêne affectée par le balbutiement. Puis d'un ton plus ferme, plus enjoué aussi.
– Je suis sûre que par la suite nous nous attirerons sympathie et indulgence.

Je répondis ensuite plus sérieusement à Lawrence.
– Si saboteur il y a, c'est plus par la surveillance que nous les piégerons et que nous éviterons le pire. Ils ont tout ce qu'il faut comme outils de travail pour arriver à leur fins. Mais de grâce, ne sombrons pas non plus dans la paranoïa à voir un ennemie derrière chaque homme.


David C. Sandström


Je hoche la tête aux paroles de Lawrence.

Quand Esther prend la parole, j'acquiesce d'abord, puis, à son invitation...
J'écarquille légèrement les yeux, pris par surprise.
Changement total d'ambiance.

Puis mon regard s'adoucit et un grand sourire s'épanouit.
- Avec plaisir, miss Hayes. Je gage que la vue sera magnifique.
*Et la compagnie tout autant*


Jonathan Mc Lean


Ravi que chacun se sente concerné et n'hésite pas à proposer ses services malgré les risques potentiels, je récapitule.

- Très bien, alors les amoureux Miss Hayes et David vous allez vous balader sur le pont. Guymond ira du côté des explosifs pour les sécuriser et vérifier qui a les clés. Lawrence et moi nous occuperons du laboratoire et des parties communes intérieures du bateau. Une fois cette première inspection effectuée, nous aurons gagné une bonne nuit de repos ou ce qu'il en restera et demain nous effectuerons des fouilles de cabines aléatoires en accord avec le capitaine.

Des questions? Sinon, allons-y, une longue nuit nous attend.



Telfarcov


Guymond, accompagné de Ouatcheur, grommelle un assentiment dans sa barbe.

A la remarque d'Esther sur le récit de Starkweather, il déclare abruptement
-Ce récit, il illustrait les dangers habituels et quotidien qu'on va d'voir affronter en antarctique. Dites-vous bien une chose, miss, et messieurs. J'arrête pas d'le rabâcher. L'arctique, c'est petit joueur à côté du bled où on va. Déjà, si on arrive à mettre le pied sur la glace, ce s'ra bien. Le voyage en bateau, pour l'instant c'est ben sympathique. Mais la mer est pas toujours aussi tranquille, surtout au pôle sud. Des icebergs, y en a plus d'un qu'on croisera. Des tempêtes, p'tette ben aussi. Et ça, c'est juste la partie rigolote. Alors des histoires qui font peur, si vous voulez pas en voir ou en entendre causer, ben fallait pas vous lancer dans l'voyage. Et c'pareil pour les marins.
J'crois qu'pour la discipline, y a des officiers à bord. Alors si l'ambiance est pas au beau fixe, faut en toucher un mot au capitaine ou au second. Saurons remettre d'l'ordre.


Il ajoute en désignant son fidèle compagnon à quatre pattes
-Si un gus a planqué des explosifs quéq'part, Ouatcheur pourra le sentir. J'vais d'abord faire un petit tour près des réserves officielles. Ensuite, demain on ira renifler l'ensemble des ponts et quelques cales.

Il part donc, suivi par Ouatcheur, qui vous salue d'un aboiement joyeux.
CHAPITRE 5: EN MER Samojede03large

Chacun d'entre vous part donc du laboratoire pour entreprendre ce sur quoi vous vous êtes mis d'accord.
Flûtes de champagne à la main, arborant l'air rêveur ou réjoui pour certains, (Guymond n'étant pas compris dans le lot, les quelques vapeurs d'alcool ingurgitées ayant semble-t-il cessé de faire effet, il a revêtu de nouveau son air revêche), vous vous aventurez dans les couloirs, ponts et entreponts, explorant ce navire qui maintenant est tout ce qui vous sépare et protège des fonds marins abyssaux.


Lawrence P. Mayfair


Restant dans le laboratoire, je fais un tour de celui-ci, comparant ce qui se trouve sur place avec mes souvenirs des listes, vues et revues de nombreuses fois, du matériel scientifique embarqué.

Alors que certains de mes compagnons s'en vont, je précise à notre chargé de la sécurité :
- Les objets les plus précieux, et certains parmi les plus dangereux, dont des armes, sont entreposés dans le coffre que vous voyez ici.





bgiovinal







Croisant certains collègues de la traversée se mouvoir sur le pont et l'arrière pont du navire.
j'entreprends de rejoindre Mister Lawrence.P.Mayfair resté au laboratoire.

Sir, auriez vous besoin de nos services mon frère et moi même sommes restés un certain temps au bar , maintenant que la petite fête se termine, nous sommes disponible pour vous seconder.


Telfarcov


Malheureusement, Nils est arrivé quelques minutes trop tard, retenu qu'il était par son frère qui l'entretenait de la future traversée.

Nils, tu peux toujours interragir en solo avec ton frère, si tu souhaites faire quelque chose, mais l'aparté de Lawrence et de Jonathan était lancé de puis longtemps.


Telfarcov


13 septembre 1933

La fête s'est achevée aux petites heures de la nuit, qui fut donc alcoolisée et agitée, mais joyeusement, pour la plupart des membres de l'expédition.
Le lendemain matin, certains ont pris leur petit-déjeuner, d'autres, moins bien réveillés, et l'œil moins vif, l'ont raté. Mais toute l'équipe est convoquée à 10 heures au mess des officiers, par le Capitaine Vredenburgh.


Ce dernier se tient face à vous, très droit, les mains croisées derrière le dos.
Il vous adresse un très bref sourire avant de reprendre un visage grave et de vous adresser la parole, une fois l'ensemble des personnes arrivées au rendez-vous.
Derrière lui, deux pas plus loin, se trouve le second Turlow.

Starkweather et Moore se tiennent avec vous, l'écoutant attentivement.

-Mesdemoiselles, messieurs, bonjour. Vous avez embarqué hier soir à bord du SS Gabriel, dont je suis, vous le savez, le capitaine, et seul maître à bord, après Dieu.
Je voulais ce matin, vous informer de plusieurs faits, concernant la vie à bord.
Je vous demanderai d'abord, de ne gêner sous aucun prétexte, le service de l'équipage concernant la bonne marche du navire et le fonctionnement des installations techniques.
Vous êtes à bord d'un bateau, il y a donc des règles et des procédures, un mode de vie aussi, à respecter.

Tout d'abord, aucune arme, aucun engin dangereux d'une façon ou d'une autre d'aucune sorte, ne sera toléré à bord de mon vaisseau.
Si l'un d'entre vous a apporté dans ses affaires personnelles une arme quelconque, il vous faut la remettre immédiatement à messieurs Moore et Starkweather, qui la mettront en lieu sûr.
A partir de cette après-midi, si un objet de cette nature est découvert dans vos effets, je me verrai dans l'obligation de vous mettre aux fers et de vous débarquer dans le premier port venu.
Je ne tolèrerai aucun manquement à la sécurité des hommes et du SS Gabriel.


Ces derniers mots sont martelés. Visiblement, le capitaine ne plaisante pas.

Il reprend, après un petit silence propre à la réflexion de chacun.
-Concernant la vie à bord du SS Gabriel, nous ne sommes pas sur un paquebot de luxe, mais sur un steamship, en partance pour le pôle sud. Vous avez déjà pu le remarquer, vos cabines sont spartiates. Nous ne disposons pas de baignoires, seules se trouvent à bord des cabines de douche. Les stewarts assureront votre blanchisserie, mais ils sont dans l'impossibilité de répondre à des demandes particulières. Habillez-vous selon le climat, et oubliez vos dentelles.


Le capitaine, lors de cette dernière sentence, a le regard fixé au-dessus de vous, et ne parait fixer que le mur d'en face, mais les femmes présentes ne peuvent s'empêcher de se sentir visées par cette déclaration.

-Le petit déjeuner sera servi entre huit et neuf heures. Les repas sont servis collectivement. Certains d'entre vous sont invités à prendre vos repas dans le mess des officiers, c’est-à-dire, ici.
Dit-il avec un petit sourire.
Les autres prendront les repas dans le mess de l'équipage, qui a l'avantage d'être plus convivial.
Dans chaque mess, vous trouverez un tableau noir, sur lesquels seront affichés, comme vous pouvez déjà le constater, la position du bateau en longitude et latitude, les heures de lever et de coucher de soleil, les prévisions météorologiques, ainsi que les éventuelles tâches à accomplir et autres informations fournies par vos dirigeants.
Le repas de midi se compose de plats froids et de sandwitchs et n'est pas servi à table. Ces mets vous seront proposés dans les deux mess entre 12 et 13 heures.

Votre emploi du temps est libre entre les repas et le soir, du moins en ce qui me concerne ainsi que mes hommes. Si vous avez des ennuis de santé, le docteur Lansing est à votre disposition. C'est lui, et lui seul, qui sera habilité à prodiguer les soins à bord du bateau. S'il le  demande et en a besoin, bien sûr, le docteur Greene pourra aussi être sollicité.



Ce dernier hoche la tête en direction du capitaine, visiblement déjà au fait du rôle et de la présence de son confrère à bord.

-Certaines parties du bateau vous sont interdites. Les cales sont verrouillées, et il vous est demandé de ne pas entrer dans la salle des machines lorsque nous sommes en mer. Seules, les personnes expressément autorisées, pourront nous demander d'ouvrir les cales pour une raison bien déterminée, comme les personnes chargées des soins aux chiens. Ces endroits mis à part, il vous est loisible d'explorer le bateau, mais toujours sans gêner l'équipage dans ses fonctions.

Pour information sur le fonctionnement d'un équipage, toutes les activités à bord sont divisées en quarts. On compte trois quarts pour chaque période de douze heures.

Si vous avez des questions, besoin de renseignements ou bien des besoins spécifiques, mon second, Paul Turlow, que vous connaissez déjà, se fera un plaisir d'y répondre, ou bien l'un des autres officiers à bord. Le capitaine en second Turlow est chargé de la gestion de la vie quotidienne à bord.

Pour rappel, notre voyage en mer se déroulera en plusieurs étapes. Nous descendons actuellement vers le canal de Panama, ce qui nous prendra quelques jours. Une fois passé, nous ferons voile vers Melbourne.


Le capitaine, au visage grave, affiche néanmoins lors de cette dernière phrase un petit regard espiègle, avant de poursuivre.
-Puis nous ferons route vers la mer de Ross, et j'espère trouverons une voie dégagée par les glaces pour aborder en Antarctique.

Les voyages en bateau ne sont pas sans risques, comme vous le savez. Mais les mers que nous traverserons au sud, comportent des dangers plus important. Le climat y est rude, ainsi que les tempêtes qui y font rage. Il est donc impératif que vous obéissiez aux ordres éventuels qui vous seront donnés, quelles que soient les circonstances.

J'espère toutefois vous amener à bon port, et vous souhaite un excellent voyage à bord de mon navire.



Sur ce, il vous adresse un salut informel de la tête, et quitte la salle. Turlow, le second, s'avance et ajoute:-Mesdemoiselles, messieurs, je me tiens, comme l'a dit notre capitaine, à votre disposition pour toute question relative à votre séjour à bord. N'hésitez pas à me trouver si vous avez le moindre problème. Comme nous nous trouvons en lieu clôt, un soucis prend vite de l'ampleur et il vaut mieux pacifier toute situation le plus rapidement possible. Avez-vous d'ores et déjà des questions ou des problèmes concernant votre installation à bord?



David C. Sandström


J'acquiesce sans mot dire. Je connais les règles de bord, et, même si l'idée d'être désarmé alors qu'un désaxé rôde peut-être sur le même navire que nous m'inquiète, la décision du Capitaine est irrévocable. De plus, si Starkweather et Moore en sont les gardiens, cela nous laissera peut-être assez de latitude pour agir.

Je n'ai pas de question à poser, mais je reste près de mes compagnons, il nous faudra parler de nos découvertes de la veille.


Lawrence P. Mayfair


C'est après avoir rangé quelques affaires dans le laboratoire, dont mes précieux instruments, que je regagne la "grande salle" du mess des officiers pour entendre le discours du capitaine.
Je me félicite intérieurement que la discipline et la sécurité fassent l'objet de toutes les attentions du capitaine et de son second.

J'acquiesce silencieusement, restant à disposition des officiers si nécessaire, mais attendant surtout de faire le point sur nos petites excursions nocturnes. La fatigue m'avait pris lorsque j'avais regagné la cabine que je partage avec David et je n'avais pu échanger avec lui.


Jonathan Mc Lean


Après le discours du capitaine Vredenburgh, je me dirige vers lui et le prend un peu à part.

- Capitaine, je suis John Mc Lean, responsable de la sécurité de l'expédition. Dois-je remettre mon arme à Moore ou Starkweather? Si vous le demandez, je le ferai même si je ne le recommande pas. Je voudrais également m'entretenir avec vous au sujet de la sécurité, pourrions-nous discuter dans votre bureau?


Une fois l'entretien terminé, je demande aux membres de l'expédition de se retrouver au laboratoire afin de discuter de nos découvertes de la veille.


Esther Hayes


J'écoutai religieusement le discours du capitaine. De bon aloi, il me semblait des plus pertinents sauf sur un point. Si je ne fis aucun commentaires pouvant donner l'impression de chercher à sabrer son autorité, je n'en affichai pas moins un air contrarié.





bgiovinal







Le discours du capitaine me réconforte dans l'idée que le grand départ tant attendu est arrivé.
Néanmoins un persistant maux de tête, (résultat d'une soirée trop arrosée) me gâche le petit déjeuner.
je reste attentif aux découvertes effectuées par mes compagnons d'aventure.
   


Telfarcov


Le capitaine écoute attentivement Jonathan, sur repas de porte de la salle.
Il répond immédiatement, d'une voix basse, pendant que son second parle.
-Oui. Remettez votre arme à la fin de la réunion, discrètement, à monsieur Starkweather. Il pourra la ranger en lieu sûr. Ne vous inquiétez pas, personne n'y aura accès.


Il observe un petit silence, te jaugeant du regard, Jonathan, avant de reprendre.
-Les armes ne sont pas, et ne doivent pas, être nécessaires à bord d'un bateau pour en maintenir la sécurité. Nous avons d'autres méthodes, pour maintenir la discipline. Qui est, je vous l'assure, fort stricte.
Il ajoute en regardant sa montre bracelet
Je peux vous recevoir d'ici une demi-heure dans mon bureau.
Puis, d'un pas martial, il tourne les talons et s'en va poursuivre ses fonctions, laissant la réunion continuer.

Turlow a fini de parler et pour le moment, il n'y a pas de questions véritable.
Il laisse donc la place à Moore.
Ce dernier affiche ce matin une mine radieuse derrière ses verres de lunettes.

-Mesdames, messieurs, bonjour. Comme vous l'aurez constaté, votre emploi du temps à bord est assez libre, en dehors des heures de repas.
Cependant, nous nous dirigeons vers l'un des endroits les plus dangereux du globe terrestre, et ce pour deux raisons. D'une part, les conditions de vie auxquelles nous serons confrontés seront extrêmes. D'autre part, les  territoires où nous irons sont encore inconnus, et inexplorés, nous ne savons donc pas ce à quoi nous devrons survivre.
Je vous propose donc de vous familiariser, autant que faire se peut, avec les conditions de vie en Antarctique, avant que nous y débarquions.
J'ai demandé à nos spécialistes de préparer diverses conférences, afin de vous former. Ces cours, qui seront dispensés dans les champs d'expertise respectifs de chaque enseignant vous permettront d'être ainsi mieux préparé, d'un point de vue théorique, aussi bien que pratique.
Comme dit si bien l'adage, un homme, ou une femme, averti, en vaux deux, et vous pourrez ainsi réagir plus vite, et mieux, selon les problèmes rencontrés.

Ces cours ne sont pas obligatoires. Libre à chacun d'entre vous de les suivre, ou pas. Mais je ne saurai trop vous conseiller, ou vous recommander, d'y participer.

Ces sessions commencent immédiatement, et seront effectuées en petit groupe, une dizaine de personnes, au plus. Ce matin, monsieur Sykes nous propose de nous initier au montage, démontage et à la réparation du matériel de camping. Chaque leçon durera entre une à deux heures, qui se dérouleront le matin, et l'après-midi, ici même, au mess des officiers. Le planning des cours proposés sera affiché sur ce tableau, et vous devrez inscrire vos noms si vous souhaitez y participer.
En parallèle à ces conférences et exposés, le docteur Greene propose à partir de demain des leçons de premiers soins et de médecine dédiées aux affections rencontrées en milieu polaire, soit dans le laboratoire, soit dans le bureau de l'expédition. De même, les horaires et lieux seront indiqués sur le tableau.
Je vous indique également pour les après-midi que Messieurs Sorensen enseigneront la confection des raquettes, la réparation et l'entretien des skis, ainsi que les principes de base et de sécurité de l'escalade. Et Patrick Miles nous propose de nous familiariser avec la maintenance aéronautique en cale n°2, les après-midi aussi.

D'autres cours viendront s'ajouter au fur et à mesure.

Je vous laisserai découvrir, au cours de ces prochaines journées, les différentes initiations qui vous seront proposées. Si vous souhaitez également partager des connaissances, théoriques, ou pratiques, il vous est tout à fait loisible d'organiser une leçon. Venez me trouver dans ce cas pour organiser le planning.


A ce moment là, Guymond lève le bras et déclare
-Mes gars et moi, on f'ra des leçons sur les traineaux et les chiens. Faut qu'les gens d'l'expédition connaissent les pitous, sachent les approcher et comment les atteler. c't'une question d'survie.

Moore ajoute une note sur son carnet, tout en hochant la tête.
-Bien, c'est parfait monsieur Paquette. Je l'ai bien noté.

La réunion se termine pour laisser place au premier cours. Les volontaires pour y assister restent dans la salle, les autres s'en vont sur le pont principal ou dans leur cabine.

A la suggestion de Jonathan, vous vous retrouvez dans le laboratoire, pour discuter quelques minutes avant qu'il ne retrouve le capitaine dans son bureau.


Lawrence P. Mayfair


Je propose également mes services pour une vulgarisation de ma discipline. Je me doute bien que cela n'attirera pas les foules et que ce ne sera pas vital pour nombre des membres. Mais j'espère néanmoins expliquer comment effectuer quelques prélèvements de roches et les transporter pour éviter de les contaminer. Ainsi je trouverai peut-être quelques assistants temporaires une fois sur place.

Toujours est-il que n'étant pas vraiment un aventurier ou indispensable à la bonne conduite du voyage, je me retrouve de fait un peu désoeuvré pour le reste du trajet. Je m'inscrirai donc à la plupart des formations.
Mais pour l'heure je propose mes services à Moore pour établir le programme de celles-ci, en bon universitaire que je suis.


David C. Sandström


Suivant l'exemple de Lawrence, je propose à mon tour d'initier ceux qui le souhaitent aux bases de la glaciologie. La similitude des deux disciplines, dont l'une est après tout issue de l'autre, devrait permettre de rapprocher les deux sessions.

De plus, je pourrais apporter mon point de vue et mon expérience au docteur Greene pour les dangers du monde polaire, s'il le souhaite. Je participerai également à la plupart des formations, histoire de me remettre dans le bain, et d'apprendre de nouvelles choses.

Une fois, dans le laboratoire, je regarde mes compagnons, un air interrogatif sur le visage.
- Alors, messieurs, votre pêche a-t-elle été bonne, hier soir ?


Lawrence P. Mayfair


- Et bien, si nous considérons que n'avoir rien trouvé est plutôt rassurant, c'est un plein succès.
- M. McLean vous confirmera certainement que notre dévoué commandant de bord semble au dessus de tout soupçon.



David C. Sandström


- J'imagine que c'est toujours ça de pris...
De notre côté,
dis-je en faisant un signe vers Esther, miss Hayes et moi avons assisté à une scène plutôt étrange,
sur le pont. J'ai remarqué un homme dissimulé parmi les ombres, je ne sais pas s'il nous espionnait ou s'il attendait simplement que nous partions pour disparaître. Nous avons tenté de le poursuivre, mais il a disparu dans l'une des nombreuses cachettes qu'offre le pont. Un peu plus loin,Miss Whitstock était accoudée au bastingage, abîmée dans la contemplation de l'horizon, et une silhouette s'approchait d'elle silencieusement.

Il s'agissait d'Avery Giles.

Je n'ai aucune certitude qu'il s'agit du même homme, et encore moins qu'il nourrissait des intentions malveillantes, mais miss Charlène a été je crois la cible d'une menace, aussi n'ai-je pas voulu prendre de risque.


Je regarde Esther, demandant implicitement si un autre détail lui paraît intéressant.


Lawrence P. Mayfair


- M. Giles ?
- En êtes-vous bien sûr ? Ne serait-ce pas plutôt un intérêt bien mal placé d'un étudiant pour Miss Whitston ? Les femmes sont rares à bord et le voyage va durer si longtemps... et certains d'entre nous sont bien jeunes.


Je suis pensif.
- Je pense qu'il serait bien que nous commencions par veuille à la sécurité de ces dames, et pour commencer celle qui a reçu une lettre de menace de mort.
- Quant à M. Giles, ne l'accusons pas trop rapidement et essayons plutôt de connaître quelles motivations pouvaient l'animer. Après tout il va avoir beaucoup de temps, et j'espère qu'il le mettra à profit pour suivre les différents cours.  
- Auxquels j'espère que Miss Whitston et Hayes participeront, histoire de ne pas rester seules.


Je soupire.
- Et dire que je pensais que nous aurions quitté ces problèmes dès notre départ de New-York.
- D'ici peu de temps nous allons avoir chacun d'entre nous sur la liste de nos suspects.



David C. Sandström


Je hausse les épaules.
- Comme je l'ai dit, je n'ai pas voulu prendre de risque. C'est tout. J'espère de tout cœur qu'il ne s'agit que de cela.


Esther Hayes


N'étant pas de nature impulsive je finis par comprendre qu'il n'y avait raisonnablement qu'une seule façon de réagir. Aussi, je m'approchai du professeur Moore avant qu'il ne prenne la parole.
— Prenez ceci puisque nous ne pouvons pas les garder par devers nous. Je ne parvins pas à cacher ma désapprobation. Avant de lui tendre mon arme, j'en enlevai soigneusement les cartouches. Je vous remettrai tantôt le reste des minutions, soufflé-je au professeur de manière à n'être entendue que de lui. Puis d'une voix normale.
— faites ce que vous voulez de mon conseil, mais à votre place je séparerais soigneusement les armes de leurs munitions; quitte à être prudent autant l'être doublement.

Suite au discours du professeur je commençai à préparer mentalement le programme des cours que j'allais suivre. Les journées risquaient d'être bien remplies dans la mesure ou si ma priorité serait bien évidemment de me familiariser avec les spécificités du pôle en compagnie du docteur Greene, je n'entendais rien négliger.

Dans la foulée de Guymond, j'entrepris qui plus est de proposer d'animer moi aussi un atelier.
— Pour celles et ceux qui seraient intéressés, je me propose de les former à la prise de photographie et à leur développement. Les plaques photographiques devront être utilisées avec parcimonie, néanmoins je crois qu'une ou deux personnes pourrait m'épauler car d'après mon expérience nous ne manquerons pas de sujets à photographier et le froid va singulièrement nous compliquer la tâche.

Quand, enfin nous nous retrouvâmes entre nous pour discuter des événements de la veille, j'écoutai tout d'abord Lauwrence, convaincue in petto que ce n'était pas du côté du commandant ni même de son second qu'il fallait chercher un éventuel traître. David entreprit ensuite de raconter nos propres mésaventures; évitant de me complaire dans les regrets que cette soirée avait suscités, je leur fis par de mon sentiment à ce sujet.

— il me parait à moi aussi peu probable que Giles et notre inconnu ne fassent qu'un. Je serais assez tentée d'abonder dans le sens de Lauwrence. L'homme me semblait plus désappointé par notre arrivée impromptue qu'en colère ou inquiet. D'un autre côté j'ignorais que Charlène avait reçu des menaces de mort. Pourriez-vous m'en dire un peu plus à ce sujet?


Lawrence P. Mayfair


A la question d'Esther, je lui relate l'évènement, prenant soin de n'être entendu que de notre petit groupe :
- Cela fait maintenant presqu'une semaine que Miss Whistone a reçu à l'hôtel une étrange missive. Quelqu'un signant comme "étant le meilleur ami qu'il lui ait jamais donné d'avoir" la conjurait de "rebrousser chemin" et de laisser reposer les "morts de la précédente expédition en paix".
- Dans cette lettre deux détails donnaient froid dans le dos. D'une part l'homme, car il me semble logique que cela en soit un, semblait avoir participé à la première expédition Miskatonic, ou du moins semblait savoir ce qui lui était arrivée. D'autre part, il indiquait que le Capitaine Douglas "n'était que le premier", laissant entendre que son décès n'était pas accidentel.


J'expose les faits avec le plus de neutralité possible, tout en feuilletant mon carnet pour retrouver mes notes et rassembler mes souvenirs.
- C'était inquiétant, car à la fois bien informé tout en restant dans le vague.
- Un détail avait attiré mon attention, car l'auteur parlait du "Capitaine" Douglas. Ce n'est peut-être rien, mais était-ce parce qu'il l'avait connu avant qu'il ne soit Commandant.



David C. Sandström


- Eh bien nous pourrions toujours gloser en disant qu'un commandant de navire reste capitaine, mais je suis d'accord avec vous : c'est un indice de plus pointant vers la participation de notre mystérieux correspondant à l'expédition Miskatonic.
Mais, par acquis de conscience, quelqu'un sait-il si les grades de la marine allemande sont les mêmes que chez nous ?


Je jette un regard en coin vers Lawrence : il sait à quoi s'en tenir.


Esther Hayes


— Eh bien! Je suis contente de partager ma cabine avec Charlène; il me sera plus facile de veiller sur elle. Faisant preuve de détermination, j'affichai néanmoins un air soucieux, surtout maintenant que j'avais remis mon arme aux autorités compétentes. Je pense aussi que l'utilisation du titre de capitaine n'est pas le fruit du hasard. Par contre est-ce une erreur de la part du correspondant anonyme ou tout à fait volontaire de sa part, impossible de trancher... Hum, je ne sais pas si vous le savez mais certains marins de l'actuel équipage étaient de la première expéditions. Ils sont peu nombreux d'après le professeur Moore. Je possède également par devers moi les noms des professeurs et étudiants qui constituaient les membres de la première équipe; je suppose que vous devez les connaître tous... au moins les professeurs. Par contre j'ai également les noms des mécaniciens...

— Je ne pourrai pas vous aider pour les grades de la marine allemande; je n'ai que quelques connaissances parcellaires des grades dans l'armée de terre. Ajouté-je à l'attention de David.

Puis, sautant du coq à l'âne je rebondis sur la lettre.
— Au fait, vous avez toujours cette lettre? Vous l'avez étudiée? l'orthographe et les tournures de phrase employés trahissent souvent le niveau d'éducation de la personne qui l'a rédigée.  


Lawrence P. Mayfair


J'acquiesce silencieusement lorsque Esther parle des membres de la précédente expéditions, tout en tournant à nouveau les pages de mon carnet de note passablement bien entamé. Arrivé à l'endroit espéré, je l'ouvre pleinement exposant les noms de la précédente expédition organisée par l'université Miskatonic. En plus des membres scientifiques et mécanicien, j'ai également écrit le nom de plusieurs marins, dont outre le Commandant Douglas, "Gunnarson", "Larsen", "Wykes", "Brewer" et "Grimes".
- J'ai déjà pris le son de comparer la liste des membres de l'ancienne expédition avec la nôtre, mais sans faire de rapprochement. Il nous aurait été utile d'avoir des photographies, mais je ne me souviens pas les avoir vues lors de mes préparatifs à Miskatonic.
- Peut-être aurez vous plus de succès Miss Hayes, à trouver un lien.


J'ai un signe de négation, indiquant ma méconnaissance de la marine de guerre allemande, lorsque la question est posée. D'un autre côté, contrairement à David, je ne suis pas convaincu de cette piste.
- La lettre de menace était toute en sous-entendus et demi-mots. Je ne vois pas l'un de nos allemands à l'accent à couper au couteau l'écrire. Le style m'a évoqué quelqu'un pouvant faire partie de la précédente expédition: universitaire, étudiant ou technicien. Mais nous pouvons toujours vérifier auprès du professeur Moore, s'il a conservé l'original du courrier.

_________________
"Il est absolument indispensable, pour la paix et la sécurité de l'humanité, qu'on ne trouble pas certains recoins obscurs et morts, certaines profondeurs insondées de la Terre, de peur que les monstres endormis ne s'éveillent à une nouvelle vie" William Dyer, Les Montagnes hallucinées.
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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 13:51



David C. Sandström



(ah mais moi non plus je ne suis pas convaincu ^^)

- Vous avez sûrement raison. Mais après ce qui est arrivé à monsieur Roerich je n'aurais pas été surpris outre mesure...





bgiovinal







mon frère et moi même sommes prêts a organiser l'atelier froid et expédition polaire.



Telfarcov


Moore a recueilli précieusement l'arme d'Esther, et l'a remerciée. Il lui adresse un sourire furtif lorsqu'elle évoque les munitions et lui répond "Les grands esprits se rencontrent. N'ayez crainte, miss, nous y avions songé. De plus, c'est la règle à bord de ce bateau, le capitaine nous en avait fait part".

Guymond, qui participait aussi à cette petite réunion informelle dans le laboratoire avec Ouatcheur, avait écouté sans piper mot jusque là.
-Mouais. On peut envisager aussi qu'l'incendiaire, ce Polk, c'était lui l'auteur d'la lettre, non? Ou son employeur?
Il se tourne vers Jonathan pour l'interroger du regard.

-Il avait pas causé de lettres aux flics? Si c'est celui qui l'avait embauché l'auteur, à sa place, je m'srais caché. C'est trop facile de voyager sous l'même blase que pour la première expédition. Soit l'type a changé d'nom, soit il a recruté un ou plusieurs gars pour travailler sur le bateau, histoire d'nous pimenter les choses. Parce que des rouquins, y en a pas des masses ici. C'était bien un rouquin dont il avait parlé aux flics, le Polk?

-Une chose est sûre, j'ai demandé à mes gars de laisser aucun rouquin approcher des pitous.
Il grommelle ensuite -Même si on peut pas être sûr. Les perruques et déguisements, ça existe. Si ça s'trouve, le type il est brun ou blond cendré.

Guymond regarde sa montre, vous salue ensuite et part s'occuper de ses chiens.

Une fois la discussion terminée, vous êtes libre de faire ce que bon vous semble. La journée s'annonce belle , bien qu'un vent léger, allié à la vitesse du SS Gabrielle, rafraîchit l'atmosphère sur le pont extérieur. Les embruns fouettent la coque du bateau, l'équipage semble de bonne humeur et chacun vaque à ses tâches.


Lawrence P. Mayfair


- Oui, peut-être. Ou il aurait pu se faire teindre les cheveux. Quant à l'incendiaire, j'avais cru comprendre que c'était une petite frappe. Cela ne correspond pas vraiment au profil de la lettre, si je m'en souviens bien.
Je réfléchis.
- Par contre, à la lumière que ce M. Paquette vient d'indiquer, cela ressemble plus à l'organisation de l'enlèvement de M. Roerich. L'accent germanique en moins.
- Jonathan, auriez-vous vu les courriers évoqués ? Pensez-vous qu'ils pourraient être de la même main que celui de menace envers Miss Whistone ?



Esther Hayes


— En résumé, si espion ou saboteur il y a, cela peut être n'importe qui. Voilà qui n'est guère encourageant..., murmura une Esther dépitée. D'une nature fonceuse elle n'aimait guère l'attentisme.
— Allons bon! Nous n'allons pas nous laisser abattre pour si peu. Que diriez-vous d'apprendre à mieux connaître ce navire? Savoir s'y diriger pourrait s'avérer crucial. Tout de même, s'il est vrai qu'un roux peut transformer sa chevelure, il lui sera plus difficile de cacher les tâches de rousseur qui leur sont une caractéristique commune. Et puis tout de même... il y a un point qui m'intrigue... cette volonté de mettre des bâtons dans les roues, vient-elle d'un concurrent ou de quelqu'un qui ne veut pas voir la réussite d'une mission d'exploration de l’Antarctique?


David C. Sandström


(À Nils : je peux participer à l'atelier polaire si besoin ^^)

- Ce qui me surprend, c'est que notre expédition soit particulièrement visée. Je n'ai pas entendu grand chose sur Barsmeier-Falken ni Lexington.


Telfarcov


Juste avant de franchir le porte, Guymond se retourne et répond à Jonathan dans sa barbe
-Si le type faisait partie de l'expédition Miskatonic, c'est normal. On est leur successeur. Lexington et Barsmeir-Flaken n'ont jamais mis les pieds là-bas, eux. Et puis ils ont pu avoir des lettres eux aussi, mais l'ont pas crié à la presse. Donc on en sait rien. Nous non plus on a pas fait part aux médias de ces notes. Jusqu'à maintenant, ajoute-t'il en faisant un clin d'oeil à Esther avec un bref sourire.

Il appelle Ouatcheur et ferme la porte.


Esther Hayes


Guymond m'avait enlevé les mots de la bouche. J'allais tout de même ajouter quelque chose avant de me raviser.
— Veuillez m'excuser, je reviens de suite.
Ces quelques mots à peine prononcés, je me dirigeai d'un pas rapide vers la porte pour l'ouvrir...
— Mr Paquette, un instant s'il vous plait.
et la refermer derrière moi sitôt franchie alors que j'interpellais le maître chien.


Telfarcov


La journée suit son cours. Les cours annoncés sont donnés. Rien n'est à signaler si ce n'est une bonne humeur qui règne parmi les membres de l'expédition.


Par la suite, les cours vont continuer et se diversifier. voici la liste de cours improvisés qui sont donnés régulièrement tout au long de la journée durant les prochains jours:

-Sykes, habillement et matériel polaire, masques à oxygène, survie
-Greene, premiers soins, survie en milieu polaire, températures extrêmes et haute altitude
-Frères Sorensen, skis et raquettes, déplacement, sécurité en milieu polaire
-Frères Sorensen, techniques d'escalade, athlétisme, utilisation de cordes et matériel spécifique
-Miles, aviation, mécanique aéronautique et conduite
-Paquette, Pulaski et Fiskarson, traineau, conduite, maniement du traineau et des chiens, soisn des chiens, équipement spécifique
-Halperin, navigation aérienne, navigation en vol, anomalies liées à la proximité du pôle
-Albermale, météorologie antarctique, météorologie, climat caractéristique, évolution des tempêtes
-Laroche, radio, matériel, usage des radios, code Morse
-Gilmore et O'Doul, maniement de foreuse, foreuse de Pabodie
-Griffith, géologie antarctique, méthodologie, état des connaissances et perspectives
-Moore, exploration antarctique, histoire des expéditions précédentes, problèmes rencontrés
-Starkweather, maniement de la dynamite, explosifs
-Myers, archéologie, techniques de fouilles, méthodologie

A vous de me dire si vous les suivez tous, ou seulement quelques uns, et me préciser lesquels.


14 septembre:
Temps nuageux, quelques pluies partielles prévues qui s'avèreront être des crachins. Crêtes de vagues blanches et écume. Températures entre 13 et 19°C.
Nouvelles lues par le Capitaine: Un pacte gréco-turc est signé à Ankara. A Cuba, le nationaliste radical Ramon Grau San Martin semble s'être définitivement installé au pouvoir grâce à la Junte.

Dans la journée et au cours de la nuit, la Gabrielle progresse vers le sud et longe la Caroline, Nord puis du Sud, ainsi que la Géorgie.


15 septembre 1933:
Temps ensoleillée avec quelques nuages. Mer calme. Températures entre 16 et 23°C.
Le bateau poursuit sa route en descendant le long de la Floride, pour la dépasser.
Nouvelles du jour lues par le Capitaine: La Wihelmina de l'expédition Barsmeier-Falken quitte Bremerhaven pour commencer sa traversée vers l'Antarctique.

En fin de journée, dans le soleil couchant, le bateau contourne la pointe orientale de Cuba. D'épaisses frondaisons de palmiers émergent de la jungle qui s'étale au-delà des falaises rocheuses et défilent en silence de chaque côté du navire. Un destroyer à quatre cheminées de l'US Navy vous salue au loin. La Gabrielle répond par trois coups de sifflet à vapeur.
La Gabrielle entame la traversée de la mer des Caraïbes.



16 septembre 1933
Temps très ensoleillé. Mer calme. Températures entre 17 et 25°C. Chaleur moite en fin de journée.
Au matin, le capitaine lit un message transmis par la radio: le Tallahassee de Lexington est arrivé à Panama dans la nuit. Starkweather accueille la nouvelle avec un silence glacial. Il n'est pas à prendre avec des pincettes durant la journée.
La Gabrielle navigue entre Cuba et le Mexique, pour finalement rejoindre la côte du Belize et du Honduras.



17 septembre 1933
Temps chaud, moite et orageux. Des amas de nuages parcourent le ciel. Mer agitée. Courtes et fréquentes ondées orageuses. Températures entre 20 et 29°C. Nuit chaude et entrecoupée d'orages forts.
Ceux de l'expédition qui n'ont pas le pied marin restent la journée dans leur cabine, à proximité d'une cuvette ou des commodités. Ces désagréments provoquent quelques plaisanteries au sein de l'équipage aguerri. Le docteur Lansing est fortement sollicité. Le docteur Greene, qui avait offert son aide au départ, s'est trouvé également légèrement indisposé.
Le bateau a néanmoins parcouru la distance qui séparait le Honduras du Nicaragua.



18 septembre 1933
Temps dégagé. Très belle journée. Temps chaud et humide. Mer calme. Températures entre 22 et 30°C. La moiteur dans l'air est de plus en plus prégnante.
Descente le long du Nicaragua puis du Costa Rica.

Durant ces journées, l'ambiance est plutôt agréable entre vous. L'équipage, quoique poli et courtois, reste sur la réserve à l'égard des membres de l'expédition. Ils plaisantent parfois avec vous mais vous sentez aussi par moment une tension ou des allusions et des non dits. A plusieurs reprises, certains d'entre vous perçoivent des conversation à mi-voix qui se terminent aussitôt si l'on s'aperçoit de votre présence. Dans l'ensemble, vous saisissez que l'équipage n'est pas tranquille et que les matelots vous prêtent d'avoir, notamment Starkweather, le mauvais oeil.


Dites moi si vous faites quoi que ce soit sortant des cours ou de l'ordinaire durant ces journées. Donnez moi également votre emploi du temps et vos allées et venues principales. Si vous voulez surveiller qui que ce soit ou faire des recherches et des fouilles, également.


David C. Sandström


Je m'efforce de suivre tous les cours, certains pour me remettre à niveau (skis, radio, matériel polaire), d'autres par intérêt (géologie et exploration antarctique), et je propose à ces messieurs Green et Griffith de leur apporter, s'ils l'acceptent mon assistance et mon expérience du milieu polaire pour l'un, et de la glaciologie, spécialité de géologie, pour l'autre.

J'essaye de me promener sur le pont au maximum afin de m'oxygéner les poumons et l'esprit, entre deux séances de préparation à notre expédition, et des notes sur le travail à mener une fois là-bas.

Si, notamment notre responsable de la sécurité, se trouve de mes compagnons quelqu'un pour déterminer la prochaine étape dans notre recherche du saboteur, je peux aider.



Lawrence P. Mayfair


Ceux qui me croisent ces premiers jours du voyage peuvent constater que je prends très à coeur de m'efforcer à maintenir une hygiène de vie irréprochable, alliant rythmes universitaire et sportif. Ce dur labeur n'a pour objectif que de me préparer à affronter la rigueur du pôle, que je ne connais pas encore, sans que mon inexpérience se révèle être un fardeau pour l'expédition.

C'est au mess que vous pouvez m'aborder pour la première fois que la journée, engloutissant un revigorant petit déjeuner après m'être levé aux aurores pour quelques exercices physiques sur le pont, m'astreignant ainsi à prendre le pied marin, sans perdre de ma condition physique. Ceci suivi d'un rapide retour dans ma cabine, partagée avec David, et avec lequel je suis ravi de partager avec lui les quelques nouvelles apprises du radio, juste avant de gagner les commodités pour un brin de toilette avant le premier repas de la journée.

Sitôt englouti, à moins d'un évènement ou d'un besoin particulier, c'est studieux, que l'on me retrouve, suivant plus particulièrement les cours qui me semblent les plus utiles pour être mis en pratique lorsque nous arriverons sur place.

A l'occasion, je propose également de donner des cours, agrémentés de petites expériences pratiques, sur la géologie et plus particulièrement le magnétisme. C'est non pas sans une certaine fierté que je présente un appareil expérimental de ma conception, améliorant le compas gyroscopique et permettant de s'orienter même au niveau des pôles magnétiques. Du moins, c'est ce que la théorie me permet de conclure, l'appareillage devant être testé en conditions réelles, impossibles à réaliser à l'université d'Arkham.

C'est pour cette raison que l'on me retrouve certaines fin de journée en compagnie d'Halperin, Miles et Laroche, pour voir comment mon dispositif pourrait être adapté sur les avions sans créer d'interférence avec les radios ou souffrir de la masse métallique des appareils. Je cherche à m'imprégner du fonctionnement des machines entre elles, regrettant de ne pouvoir prendre l'envol à bord de ces fantastiques aéroplanes, dont je me confronterai bien au pilotage.

Je ne suis pas en reste également pour assister si besoin le professeur Griffith, auprès de l'assistant duquel je me plais à discuter de mes travaux, Charlie Porter étant d'une conversation particulièrement enrichissante.

Je survole par contre les cours donnés sur l'emploi de la foreuse de Pabodie, ayant pu déjà approcher l'engin il y a quelques temps lorsque le prestigieux professeur d'Arkham travaillait à son amélioration. Cela ne m'empêche pas toutefois de donner quelques explications en soutien aux deux techniciens de forage, échangeant ainsi mes connaissances théoriques sur les caractéristiques de la roche à leur savoir faire technique et leur expérience.

La révélation viendra de Myers, l'archéologue, et Bryce, le paléontologue, avec lesquels je commence à entretenir une véritable amitié érudite, partageant et mutualisant nos connaissances sur l'histoire et le savoir que l'on peut extraire de la terre. C'est en soirée, autour d'une dernière boisson, chaude ou fraîche selon notre latitude, que je termine agréablement la journée, échangeant quelques indices et références. Je ne peux évidemment pas occulter la promesse de connaissances promises par la précédente expédition. Et c'est avec forces photographies, notes et documents, extraits de ma documentation personnelle apportée à bord, que j'échange avec eux, espérant éclaircir les nombreuses questions qui me taraudent.

Tout ceci en viendrait à croire que les récents évènements survenus à New-York me sont sortis de la tête. Il n'en est rien et c'est assez régulièrement que j'échange à ce propos avec David, dans l'intimité forcée de notre cabine. Je lui indique que ces journées de travail nous permettent de connaître les autres membres de l'expédition, puisque par la force des choses nous nous surveillons toujours plus au moins consciemment en continu. Par contre ceci nous isole de l'équipage, au sein duquel il me semble plus probable que notre saboteur potentiel se dissimule.

Un matin, alors que nous sommes à table, je m'en ouvre à mes compagnons expliquant qu'il nous ait difficile d'agir pour le moment et qu'Esther, en sa qualité de journaliste, et Guymond, peu enclin aux mondanités érudites, seraient certainement les plus à même d'obtenir des informations.


Esther Hayes


Même si la traque d’une éventuelle présence hostile à bord continuait d’occuper mes pensées, élève assidue, j’assistai dans la mesure du possible, à tout les cours. Tout comme je n’oubliai pas de mon côté, d'en proposer dans l’art de la photographie ; de la prise des clichés à leur développement. J’en profitai d’ailleurs pour découvrir qui avait été pressenti comme photographe au sein de l’expédition, persuadée que Miss Van Bilt n’avait pas ce type de compétence.

Trop occupés comme nous l’étions les uns et les autres, je retardai à regret la suite de la conversation avec David, trop tôt interrompue. En lieu et place, je cherchai à entamer un subtil jeu de séduction avec lui; quand nos regards se croisaient ou en faisant se frôler nos mains lors des repas du midi par exemple, lui faisant entre autre comprendre que je n’avais pas oublié.


Telfarcov


Petite précision:

Lors de la journée du 17 septembre et des intempéries, certains parmi vous sont plus touchés que d'autres. Nils Sorenson est légèrement malade. Il reste néanmoins dans sa cabine le temps que le climat et surtout les roulis du bateau se calment. David éprouve quelques nausées, et l'envie de rester à proximité des lieux d'aisance ou d'un seau, mais il ne lui arrive rien de tragique. Esther, la pauvre, reste affalée, amorphe sur sa couchette, avec l'impression de vivre ses dernières heures. Elle souffre le martyr jusqu'à ce que le docteur lui administre sur la langue quelques gouttes d'huile essentielle de menthe. Et là, le miracle opère. Elle ne se sent plus que très malade, avec dans le lointain, l'espoir de nouveau ranimé de recouvrer suffisamment de forces pour se hisser sur le pont principal le lendemain et s'affaler dans un fauteuil.
Quant à Lawrence, il se rit de la mer déchaînée et arpente le couloir et le pont tout à sa joie de découvrir de visu la fureur des éléments. Guymond, bien qu'affichant un teint plus pâlot que d'habitude, se joint à lui puis va dans la cale prendre soin de ses toutous qui hurlent à la mort et souillent considérablement leurs cages. Jonathan, tout comme Lawrence, vaque à ses occupations quotidiennes, sans ressentir le moindre désagrément.



Jonathan Mc Lean


Je suis le cours de Moore et celui de Starkweather et je demande à chaque professeur de me fournir la liste des participants. Le reste du temps je traîne dans le bateau tout en faisant croire que je suis occupé à une tâche particulière. Je veille tout particulièrement à l'équipage et je suis à la recherche d'un indice ou d'une parole quelconque lâchée malencontreusement. Si une cabine est entrouverte à l'occasion, je m'y glisse pour effectuer une fouille rapide, mais je limite ce genre d'action aux cabines des trois nouveaux Cooke, Henning et Ruppert.

A l'occasion d'une rencontre avec les membres de la mission, je fais part de mes conclusions.

Concernant la lettre, je pense en effet que Jerry Polk, l'incendiaire, n'y est pour rien. La lettre a été écrite par quelqu'un avec un esprit tourmenté, comme ce Polk, mais c'est une petite frappe sans envergure qui n'a jamais quitté son quartier.
L'auteur de la lettre donne l'impression de se croire connecté à la première expédition et est bien décidé à empêcher n'importe quelle expédition de repartir. C'est peut être lui qui a embauché Polk, mais rien n'est moins sûr. Dans son écrit, il y a quelques contradictions notables, il dit qu'il est responsable de tout sauf de la mort du capitaine Douglas puis il redit l'inverse quelques lignes plus loin, ce qui montre qu'il ne sait pas très bien où il en est. Peut être une sorte de double personnalité. Je pense que nous avons face à nous un seul homme ou femme persuadé qu'il faut arrêter les expéditions. Les sabotages ont eu lieu sur l'expédition Lexington également, mais malheureusement pour lui les deux bateaux ont quitté le quai.
Comment peut-il faire maintenant? Deux possibilités, engager des hommes de main pour saboter chaque bateau et forcer l'expédition à revenir ou choisir un des deux bateaux, monter à bord et saboter lui même le bâtiment. Dans les deux cas, il a dû engager une personne à bord et l'incendie lui a offert une opportunité. Je ne sais pas s'il a eu la même sur le bateau de Lexington. En définitive, c'est certainement l'un des trois nouveaux venus à bord.


Je montre une feuille de mon carnet de note comportant les informations sur les trois nouveaux venus tout en précisant que l'homme a certainement donné un faux nom.

Citer
Gordon Cooke, matelot breveté: nationalité américaine. Âgé de 26 ans, a déjà effectué plusieurs voyages dans la marine marchande américaine sur différents bâtiments à partir de New-York. Venant d'une famille nombreuse basée à New-York. Célibataire. A été arrêté il y a trois ans à Rio lors d'une escale dans le cadre d'une rixe.

Adam Henning, stewart et garçon de salle: nationalité anglaise. Famille basée à Londres. Parents décédés en 1924 (Harriet at John Henning). Frère aîné décédé en 1926 (Allan Henning). Est arrivé aux Etats-Unis récemment. Célibataire.

Stanley Ruppert, ouvrier machine: nationalité canadienne. 29 ans. Orphelin. Ouvrier qualifié. a effectué plusieurs voyages dans la marine marchande canadienne et américaine. Marié à Constance Dubois à Montréal en 1929. Père de deux jeunes enfants.
Je profite également de ces quelques jours pour présenter au nouveau capitaine Vredenburgh l'ensemble des affaires qui ont troublé l'expédition depuis sa mise en oeuvre même si je ne doute pas que Moore ou Starkweather ont déjà fait ce travail. Je voudrais voir avec lui comment il perçoit les membres d'équipage après quelques jours de traversée, est-ce que certains ne semblent pas être ce qu'ils disent être.


Lawrence P. Mayfair


Ce lundi 18 septembre, alors, que nous commençons à nous rapprocher des côtes pour gagner vraisemblablement Panama dès le lendemain, je rejoins mes compagnons en félicitant l'équipage. En effet malgré la dernière tempête nous semblons garder nos trois jours de retard sur l'expédition Lexington. Même si je regrette que notre allure ne nous permette pas de le réduire pour le moment.

Bien que je concède que cette rivalité, et la course qu'elle entraîne, n'ait pas vraiment d'intérêt scientifique en soi, au moins  elle occupe nos esprits et nous donne un objectif pour que chacun maintienne ses efforts au poste qu'il occupe.

Lorsque notre détective commence à présenter ses hypothèses et conclusions, je me plie volontiers à cet exercice intellectuel, rompant enfin avec notre quotidien routinier, mais ouvrant hélas de nouveau nos angoisses.

- J'ai peut-être quelques suppositions pour éclaircir vos interrogations. Lui réponds-je.

- Je dois vous dire que je m'interroge sur le rôle des allemands qui ont gravité autour de l'expédition Lexington et ont participé à l'enlèvement de Herr Roerich pour obtenir le fameux carnet que lui avait confié le professeur Dyer. Nous retrouvons l'un d'entre eux, en la personne du dénommé Sothcott poursuivant le commandant Douglas, et ayant visiblement volés également de la documentation dans sa chambre.

- Je me demande....
Dis-je tout en soulignant certains passages dans la lettre de menaces rapportée par McLean.
- ... Si notre fameux auteur épistolaire, lorsqu'il parle de "forces" autres, n'indiquerait pas qu'il s'est allié plutôt à un groupe peu recommandable (ces allemands ? des nazis ?) avec lesquels il partage l'objectif de nous interdire l'accès à l'Antarctique, mais ne s'accorde pas totalement sur les moyens utilisés.

- J'ai l'impression que l'enlèvement de Herr Roerich, le meurtre du Commandant Douglas, comme les incendies perpétués contre les expéditions en partance ont tous été commis par le même groupe. Leur nature expéditive et indifférente aux dommages collatéraux qu'elle pourrait occasionner démontre une brutalité qui dénote avec cette lettre. Certes cela pourrait être l'oeuvre d'un déséquilibré. Mais n'aurait-il pas été plus simple pour son auteur de nous faire part de ses intentions et les mettre à exécution ?
- D'autre part un détail me chiffonne. Le meurtre de Douglas est cité, indirectement et sans précision, mais rien sur la tentative de sabotage de l'expédition Lexington survenue tout au plus une journée auparavant.

- Ce qui pourrait dire que notre "ami épistolaire" se trouverait contraint également, notamment par le manque de moyen, et, n'envisageant pas notre perte, aurait préféré nous convaincre d'abandonner en nous adressant une lettre. Au contraire de celui, ou ceux qui ont pu engager Polk pour commettre leurs méfaits.


Je m'enfonce dans la banquette du carré, repoussant les documents.
- Cela donnerai presque envie de le retrouver pour avoir les réponses à nos questions.
Je semble me hasarder à une hypothèse improbable. - Et si vous aviez raison et que notre mystérieux correspondant était l'un des membres de la précédente expédition ? ... Il en reste malheureusement peu.

Changeant de sujet après un soupir, je me tourne de nouveau vers le détective, et je prends quelques secondes ses notes avant de lui rendre en lui indiquant :
- M. Henning semble avoir un pedigree le laissant totalement libre. Sans attaches, étranger, célibataire,... voilà qui est idéale pour une usurpation d'identité.
- J'imagine que vous pouvez vérifier par radio plus facilement pour les deux autres, s'ils sont bien ceux qu'ils semblent être. En tout cas je me méfierai de toute personne présentant un accent germanique.



Esther Hayes


Dépitée, mortifiée même et rendue maussade par mon état, je ne quitte pas de la journée le fauteuil péniblement gagné sur le pont supérieur, bien décidée à recouvrer rapidement mes forces.


Telfarcov


Esther récupère de cette journée un peu houleuse. Elle a découvert que Samuel Winslow avait été chargé au départ d'effectuer des photographies pour l'expédition. Samuel invite d'ailleurs Esther à regarder les premières images qu'il a déjà  prises, dès qu'elle sera rétablie et qu'elle le souhaitera. Il s'enquière également de son état, tout cela avec un petit sourire timide et fort charmant.

Jonathan, quant à lui, a eu un entretien avec le capitaine Vredenburg. Ce dernier le reçoit dans son bureau personnel, bureau que Jonathan connaît déjà mais qu'il fait semblant de découvrir. Le capitaine écoute attentivement Jonathan et le récit de vos différentes péripéties.
Puis il hoche la tête, et confirme que Moore te Starkweather lui avaient déjà  fait part du plus important. Mais il remercie néanmoins Jonathan. Il fronce les sourcils et déclare
-Cette expédition est déjà suffisamment dangereuse sans rajouter quelque vendetta, ou bien une compétition des plus absurde entre expéditions diverses. L'Antarctique est bien assez grand pour tout le monde. Cela dit, oui j'ai remarqué un phénomène curieux avec l'équipage. Il semble que les hommes craignent une certaine...poisse, ou malédiction qui suivrait les traces de votre dirigeant, monsieur Starkweather. J'ai entendu plusieurs rumeurs, et essayé d'y mettre le holà. Mais ce genre de racontars a la vie dure. Il est difficile de stopper les conversations. Je n'ai rien remarqué d'autre.

Voilà tout ce que Jonathan a pu tirer du Capitaine, pour le moment. Concernant les fouilles des cabines, il n'a pu encore effectuer celle des trois individus qu'il surveille plus attentivement, mais a pu en fouiller d'autres, dans lesquelles les seuls éléments compromettants se trouvaient être des revues et affiches bien cachées de femmes légèrement ou pas vêtues du tout. Ce que Jonathan a fait de ces pièces à conviction, il est le seul à le savoir.

Lors de votre discussion, une fois de nouveau tous réunis, Guymond laisse échapper un soupir et un grognement.
-Humph. Tout ça pour dire qu'il y a un ou plusieurs saboteurs parmi nous. Le plus urgent reste de découvrir qui et que les personnes ne touchent à rien de vital pour nous. Je vais faire des rondes avec Ouatcheur la nuit, on sait jamais. Et j'vais demander à mes gars de pas quitter les chiens des yeux. sans chien, on ira pas loin. Le premier qui touche à mes pitons, c'est un homme mort.


Esther Hayes


Mon allant retrouvé j’étais prête à mettre les bouchées doubles, mais par ou commencer ? Sans relever ce que venait de dire Gyumond, persuadée qu’il ne plaisantait pas, je pris la parole.
— Au final que peuvent faire le ou les saboteurs ? Les calles sont fermées et vous veillez au grain. Arrêter ou freiner le navire ? Pas simple, la salle des machines ne doit jamais être déserte. Messieurs mettez-vous à leur place. Comment vous y prendriez-vous ?


David C. Sandström


Une fois - enfin - remis de mon mal de mer, je me promène sur le pont, respirant à pleins poumons. Je peux aussi retravailler sereinement.
Et de badiner avec Esther, qui doit elle aussi apprécier de pouvoir se promener sans craindre le roulis.
Bref on se sent mieux et on en profite.
Sauf bien, sûr quand on repense au saboteur...

- Si quelqu'un s'en prend au matériel de survie, c'est nous qui sommes morts. Ou plutôt, l'expédition qui devra être annulée. Et une caisse de matériel fait moins de bruit qu'un chien.
Évidemment saboter le navire est une option, mais que peut-il faire discrètement ?

Pour ce qui est de la réputation de Starkweather, impossible de faire changer les marins d'avis, sauf si on fait en sorte que rien de fâcheux ne se passe.



Lawrence P. Mayfair


- En parlant de réputation, Henning, n'est-ce pas celui qui colporte des rumeurs sur Starkweather ? Commencer à dégrader l'ambiance est une bonne manière de préparer le terrain à de futures actions. De plus sa qualité de garçon de salle doit lui permettre d'aller à peu près partout non ?


Telfarcov


voici la liste des cours donné sur le SS Gabrielle. D'autres se sont ajoutés au fur et à mesure, et l'ambiance chaleureuse et détendue au sein de l'équipe permet à certains de faire quelques propositions de cours plus décontractées.

-Sykes, habillement et matériel polaire, masques à oxygène, survie
-Greene, premiers soins, survie en milieu polaire, températures extrêmes et haute altitude
-Frères Sorensen, skis et raquettes, déplacement, sécurité en milieu polaire
-Frères Sorensen, techniques d'escalade, athlétisme, utilisation de cordes et matériel spécifique
-Miles, aviation, mécanique aéronautique et conduite
-Paquette, Pulaski et Fiskarson, traineau, conduite, maniement du traineau et des chiens, soisn des chiens, équipement spécifique
-Halperin, navigation aérienne, navigation en vol, anomalies liées à la proximité du pôle
-Albermale, météorologie antarctique, météorologie, climat caractéristique, évolution des tempêtes
-Laroche, radio, matériel, usage des radios, code Morse
-Gilmore et O'Doul, maniement de foreuse, foreuse de Pabodie
-Griffith, géologie antarctique, méthodologie, état des connaissances et perspectives
-Moore, exploration antarctique, histoire des expéditions précédentes, problèmes rencontrés
-Starkweather, maniement de la dynamite, explosifs
-Myers, archéologie, techniques de fouilles, méthodologie
-Mayfair, géologie, magnétisme, expérimentations pratiques
-Hayes, photographie, appareils, mise au point, développement
-Sandström, glaciologie et survie en milieu polaire
-Greene, danses de salon
-Packard, pliage de papier, origami
-Albermarle, météorologie
-Winslow, littérature anglaise du XIXè siècle, étude des grands auteurs romantiques
-Giles, cours de chant, chorale
-Cartier, cours de flute à bec

EDIT: c'est purement informatif. J'ai inclus vos propos cours ainsi que d'autres qui se sont rajoutés.


Esther Hayes


— Pour ma part je n'ai entendu Hennig en parler qu'une seule fois, lors du départ. Quelqu'un l'aurait-il surpris à d'autres moments?


Jonathan Mc Lean


J ai vu henning traîné ans la cale où il y a que du matériel de l expédition et rien pour un serveur. Les spécialistes pourraient aller vérifier?


Lawrence P. Mayfair


- Si c'est notre homme épistolaire suspecté d'être universitaire, je pourrai tenter de l'éprouver par une petite conversation anodine voir s'il peut avoir fait des études supérieures.

J'observe dans la salle si l'intéressé peut s'y trouver.


Esther Hayes


— Il vous a vu ? Il faudrait en parler au capitaine, quoique s’il n’est pas idiot il aura une bonne excuse à présenter.
A Lawrence, pourquoi pas, comment envisagez-vous de l’aborder ?

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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 13:52



Jonathan Mc Lean



oui il m a vu et s est esquivé rapidement, je comptais aussi en parler au capitaine pour savoir si c'est normal ou non ce genre de choses à l'aube quand tout le monde dort encore...


Lawrence P. Mayfair


- En tant que garçon de salle, il doit s'occuper des mess. Pourquoi ne pas tenter de commencer par une conversation sur le temps dérapant sur une petite pontification savante, pour ne pas dire pédante. Je pourrai en profiter pour glisser quelques références connues des seuls universitaires d'Arkham. Après tout si notre homme a pu participer à la précédente expédition, il aurait suivi les cours là-bas. Ce qui en ferait un ancien étudiant.


Esther Hayes


— Excellente idée mon cher Lauwrence! C'est que ce jeune homme devient de plus en plus suspect. Par contre ce que je ne comprends pas, c'est que le capitaine a dit que les cales étaient verrouillées et je ne vois pas pourquoi il aurait une clé. Les réserves du navire sont-elles séparées de notre matériel?


David C. Sandström


- Les clés, on en fait des doubles, à moins qu'il ne l'ait "emprunté". Effectivement, qu'il se soit introduit dans un endroit où il n'a rien à faire le rend suspect. J'approuve aussi votre idée Lawrence.


Jonathan Mc Lean


cette cale n'etait pas fermée


Lawrence P. Mayfair


- Idée que je mettrai en pratique dès que l'occasion se présentera. Réponds-je à Esther.

Puis me tournant vers McLean.
- Voilà qui mérite effectivement des explications.
- Vous ne pourrez couvrir à vous seul tout le navire. Pourquoi ne pas proposer que les cours se tiennent dans les endroits les plus stratégiques pour les surveiller et vérifier la présence du matériel. Après tout il est nécessaire de pratiquer pour avancer. Et nous devons être particulièrement familier de notre équipement de survie. Du moins celui que nous permette de supporter cette latitude tropicale. Nous le vérifierons à chaque cession.



David C. Sandström


- Ah ? Une erreur du capitaine ou un oubli ?


Jonathan Mc Lean


Turlows vient de me dire que henning est mandaté par certains mécanos pour aller chercher du matériel pour les cours et il serait notamment avec Miles. Voici une explication comme une autre.


Telfarcov


Guymond rajoute,

-Pour accéder aux réserves de nourriture, les stewarts sont obligés de passer par la cale n°4. Ils ont donc la clé. Et l'interdiction de pénétrer dans les cales lancée par le capitaine, ben elle s'appliquait à nous. Enfin, à vous. Parce que moi et mes gars, on doit s'occuper des pitons. Et ils sont en cale. Donc on a l'autorisation d'y être.

Avec les cours, les cales sont pas du tout fermées. Si on veut aucun risque, faut pas sortir de matériel du tout. Les mécanos  et d'autre sont trop légers, et ils font confiance. Moi je dis qu'il faut pas faire confiance, et interdire dès maintenant que l'équipage ait accès à not matériel.
Je sens qu'on va devoir se retaper toute la vérification, encore un fois, de toutes les caisses. Et dans les cales, ce sera galère.



Lawrence P. Mayfair


J'ajoute à l'attention de McLean
- Autant le vérifier auprès de M. Miles alors. Celui-ci pourra peut-être nous en apprendre plus sur le personnage ou nous donner son sentiment.

Puis suite aux réflexions de Guymond :
- Evitons néanmoins de trop vexer l'équipage. Trouvons un prétexte lié à l'organisation du matériel, ou sa fragilité.


Lawrence P. Mayfair


Je rajoute livide après quelques instants :
- La cale n°4 ce n'est pas celle qui contient les explosifs ?


Esther Hayes


— il a donc une belle excuse, des plus plausibles et peut-être même vraie. Nous n’avons toujours que des présomptions. Il faut étudier de près le "pedigree" de notre homme et la police n’est pas toujours la mieux placée pour obtenir certaines informations… Autre chose, c’est bien de vouloir utiliser les cours pour surveiller certains points du navire mais attention, c'est très important de les suivre sérieusement.


Suite aux interventions de Guymond et de Lawurence,
— Dans ce cas, il faut demander immédiatement à Moore et Starkweather de négocier ça avec le capitaine et vaille que vaille, tout revérifier en s'y mettant tous à tour de rôle, mais cela va certainement augmenter la rancœur de l'équipage d'un cran; quelques soit l'excuse que nous trouverons ils ne seront pas dupes.

— Les explosifs doivent être totalement isolé du reste... Non?


Jonathan Mc Lean


suite à l incendie on a chargé les caisses à la va vite et du coup il faudrait tout revoir


Lawrence P. Mayfair


- Vous avez de quoi vous inquiéter Esther. Avec le surcroit de travail de tout revérifier, nous n'allons pas non plus être très accaparés par nos missions de surveillance. Autant lier ces tâches avec les cours et commencer par faire un inventaire présentant les différents composants de notre équipement.


Telfarcov


Je fais avancer un peu le calendrier, mais que cela ne vous empêche pas de reprendre la conversation, et de me dire si vous prenez des mesures et lesquelles
je vais vous mettre quelques illustrations, une fois n'est pas coutume en couleur, car on n'est pas sur la côte de la mer des Caraïbes pour rien


La journée du 18 septembre se termine, sans incident notable.

19 septembre 1933
Temps chaud et humide. Journée ensoleillée, entrecoupée de quelques nuages épars, qui se regroupent le soir pour se déverser en un orage qui dure plusieurs heures durant la nuit. Températures entre 24 et 33°C.


En cette belle journée du 19 septembre, le SS Gabrielle se rapproche de plus en plus de la côte. Les rivages verdoyants du Panama abritent une jungle luxuriante, parsemée ça et là d'édifices et de fortifications gris.  Peu à peu, imperceptiblement, la Gabrielle paraît s'enfoncer dans cette verdure digne du paradis terrestre, qui vous englobe bientôt totalement.

CHAPITRE 5: EN MER Rivages3

Juste à la lisière de la jungle, la Gabrielle ralentit fortement, et l'équipage, joyeux, sur le pont principal, vous indique en hauteur la ville de Colon, minuscule et somnolente sous la chaleur étouffante de la végétation.
Charlene, bouche bée de ravissement regarde tout autour ces plantes qui représentent le paradis sur terre pour une botaniste. Avery Giles, se tient à ses côtés dans cette observation pleine de ravissement.



CHAPITRE 5: EN MER Rivages4


Le célèbre canal de Panama débouche directement à cet endroit. Des bateaux de pêche oscillent paisiblement sur les eaux de la baie, et dans ce tableau enchanteur, les sinistres enceintes et pièces d'artillerie des forts surplombant le canal vous semblent déplacés.

La SS Gabrielle stoppe pendant plus d'une heure juste avant la ville, se maintenant légèrement au large, à l'abri des brise-lames disposés dans les eaux calmes et d'un bleu profond et lumineux de la baie. Une petite vedette apparaît, battant pavillon américain, qui se dirige vers vous.  La vedette stoppe contre votre flanc. Le capitaine Vredenburgh arrive sur le pont principal et accueille le pilote du canal qui monte à votre bord, et lui montre divers papiers. L'homme, un grand noir jamaïcain d'une trentaine d'années, se présente sous le nom de Quentin. Il vérifie soigneusement les papiers du navire. Puis le Capitaine l'accompagne sur la passerelle de commandement. L'équipage se tient prêt à effectuer les manœuvres nécessaires faire avancer le bateau et le positionner correctement devant les écluses de Gatun.
L'un des marins indique à Charlène, qui lui posait la question, que la traversée du canal dans sa totalité dure en général deux à trois jours.

CHAPITRE 5: EN MER Colon


Dans la ligne de mire du Gabrielle, les trois écluses de Gatun apparaissent bientôt, en une succession de bassin à passer, les uns après les autres.
Les machines du Gabrielle tournent au ralenti et les hommes d'équipage, une fois le bateau bien positionné, musardent au bastinguage, désoeuvrés. Ils vous indiquent les portes gargantuesques de la première écluse. Chacune des portes mesure 45 mètres de large et 20 mètres de haut en dehors de l'eau. Elles sont situées de part et d'autre d'un mur central qui délimite deux voie parallèles de navigation menant jusqu'au lac Gatun.


CHAPITRE 5: EN MER Clusesgatun4_1

Un quai bétonné borde les bassins des écluses de chaque côté. Des rails et des câbles électriques courant le long de ces quais sont destinés à alimenter les locomotives de hâlage, surnommées "mules", fabriquées par Général Electric. Elles sont utilisées par paires, à la fois pour remorquer le navire et pour le guider le long des trois écluses, en le maintenant dans l'axe.
De petits remorqueurs entraînent le bateau vers la mâchoire d'acier béante, avant que la double porte ne se referme. Alors, l'inertie prend fin. On entend les cris de l'équipage, et des cordes sont jetées aux éclusiers des quais.


CHAPITRE 5: EN MER Clusesgatun2

De grands câbles de remorquage sont attelés aux deux imposantes locomotives noires et bicéphales, très puissantes, qui attendent de chaque côté du bassin bétonné.
Les vannes s'ouvrent brusquement, l'eau du lac Gatun s'engouffre dans le chenal. Les locomotives vrombrissent et grondent en gravissant les rails en pente raide et courbe ui bordent l'écluse, maintenant la Gabrielle stable face aux remous engendrés par l'eau qui pénètre bruyamment.

CHAPITRE 5: EN MER Clusesgatun1

Les machines de la Gabrielle sont au ralenti. Une fois que l'eau a atteint la hauteur désirée, les vannes se ferment, et les portes qui vous font face s'ouvrent à leur tout. Là, les moteurs du Gabrielle reprennent du service, et vous avancez lentement vers l'écluse suivante. La procédure est ainsi répétée trois fois et une bonne heure passe avant que la Gabrielle ne soit enfin libre de glisser dans le lac Gatun. Ce faisant, le capitaine fait sonner la trompe du bateau.

CHAPITRE 5: EN MER Lacgatun2

La soirée tombe doucement alors que le bateau se fraye un chemin en une lente progression à travers les eaux tranquilles du lac, entouré d'une jungle épaisse. Dans la lumière du soir, ceux qui sont encore sur le pont principal, peuvent voir des géants des mers, remontant vers l'Atlantique, vous croiser. Des nuages sombres s'accumulent, et bientôt, l'on entend le tonnerre gronder au loin, puis plus près. La pluie se déverse soudain, dans la moiteur de l'air du soir.



Jonathan Mc Lean


Je profite au maximum de la vue en restant sur le pont et en observant les allées et venues. Il semble que la seule chose à faire est l'inventaire du matériel. Et si j'ai l'opportunité je visite la cabine de henning.


David C. Sandström


- Je suis d'accord. Nous devons veiller à maintenir un inventaire précis et à jour, et isoler les éléments vitaux et/ou dangereux.

Peu habité aux climats tropicaux et encore moins équatoriaux, je profite de notre passage dans la mer des Caraïbes pour m'en mettre plein la vue, appréciateur du paysage et de la prouesse d’ingénierie architecturale du Canal.

J'en profite pour garder un œil sur Charlène et Giles, soulagé que la situation semble être normale.


Lawrence P. Mayfair


Ô œuvre mémorable du génie humain, la majesté du franchissement des portes du canal nous plonge dans un univers de nonchalance et d'un certaine torpeur qui nous ferait oublier nos résolutions passées.
Je suis néanmoins subjugué comme chacun, et propose à mes compagnon de profiter de ce répit pour prendre quelques temps de repos dans notre agenda de travail et d'étude.

Quelques regards en coins, auront fait comprendre que j'envisage également d'autres possibilités offertes par ce moment. Car il me semble peu probable que si saboteur, il y ait, il en profite maintenant, où les secours sont les plus proches.

Dès que je le puis, je fais part de mes résultats auprès de mes compagnons.
- Si certains ne l'ont pas remarqué, j'ai tenté d'en savoir un peu plus sur nos garçons de salle et blanchisseurs. Après tout ce sont les plus accessible, et autant ne négliger personne.
- Le sieur Henning est resté très fermé, prenant grand soin à ne pas répondre. J'ai crû percevoir une lueur de compréhension dans son regard, mais peut-être n'est ce là que le résultat de mes suspicions.
- Il est a noter un incident récurent toutefois, sa désapprobation envers Starkweather se manifeste dès qu'il doit le servir. Cela confirmerait pour le moins que c'est bien lui qui alimente les rumeurs sur notre directeur.



Telfarcov


Henning, comme beaucoup d'autres marins, est sur le pont, pour profiter comme vous de la vue et du spectacle des écluses.

Jonathan se glisse donc dans les coursives et se rend devant la cabine de Henning dans le gaillard d'arrière, cabine qui est également occupée par d'autres, puisqu'il y a trois couchettes.
Une chance, la porte n'est pas fermée.
Après avoir vérifié qu'il n'y avait personne, Jonathan se glisse dans la pièce exigüe. Il fouille rapidement les lieux et trouve la couchette de Henning. Quelques livres anglais, des cartes postales du Royaume-unis et de la Suisse, notamment une signée Allan Henning, placée au-dessus des autres, voilà tous les trésors de Henning.
Sous le matelas, néanmoins, Jonathan découvre deux petites fioles en verre, vides.


Esther Hayes


Le spectacle, très différent de tout ce que j'ai connu jusque là, était enchanteur. Après être allée chercher le Vanity, je pris quelques clichés que je me ferai un plaisir de développer par la suite. J'écoutai Lauwrence nous faire son compte rendu d'une oreille discrète, jusqu'à ce que je réalise que les hommes à la manœuvre sur le pont sont plus nombreux que d'habitude, ce qui sous-tend qu'avec nous tous ou presque également présents, il ne devait plus rester grand monde à l'intérieur.
Je posai alors mon appareil et m'approchai de David, effleurant sa main posée sur le bastingage. Affectant un air enjoué, je lui murmurai à l’oreille.
— Traitez-moi de paranoïaque si vous voulez, mais avec tout ce monde sur le pont, ne serait-ce pas le bon moment pour préparer quelque chose en toute tranquillité? Que diriez-vous d'aller faire un tour à l'intérieur...


David C. Sandström


Je jette un œil alentour.
- Je nous espère en sécurité tant que nous serons dans la zone. Mais je pense que cela ne fera pas de mal de nous en assurer, oui, répondis-je sur le même mode.


Telfarcov


Contrairement au pont principal extérieur où tout n'est que bruit, rire et exclamations, l'intérieur est très calme. Il n'y a personne. Vous pouvez déambuler comme bon vous semble.


Jonathan Mc Lean


Je profite de l'occasion pour visiter d'autres cabines des nouveaux venus au cas où elles seraient ouvertes.


Esther Hayes


En constatant ce calme, je commençai à me dire que mes nerfs me jouaient des tours; ceci dit autant aller jusqu'au bout.
— Je vous propose de vérifier l'accès des cales. Au fait, je n'y ai pas prêté attention, avez-vous vu Gyumond  et Ouatcheur sur le pont?


Telfarcov


La cabine de Gordon Cooke est également libre d'accès. Tout comme celle de Henning, elle abrite trois couchettes. L'espace réservé à Cooke abrite un paquet de lettres. Quand Jonathan y jette un coup d'oeil, il se rend compte qu'il s'agit de lettres d'amour émanant de plusieurs femmes. Et cinq photographies de jeunes femmes se trouvent sous la couchette de Cooke. Visiblement, la légende qui veut qu'un marin ait une femme dans chaque port se vérifie avec Cooke.

Quant à Rupert, sa cabine est fermée. McLean ne peut y accéder pour le moment.

_________________
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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 13:53



Lawrence P. Mayfair



Pour ma part j'entre en discussion avec nos mécaniciens sur le pont (Longfellow, Miles et Huston), puis leur proposant si exceptionnellement le moment ne serait pas bien choisi pour demander la possibilité de visiter exceptionnellement les parties techniques du navire et avoir des explications sur leur fonctionnement, j'emmène les intéressés solliciter le chef mécanicien ou son second pour nous accorder une visite.


Telfarcov


David se souvient avoir vu le maître chien et son fidèle ami à quatre pattes au loin, près du gaillard d'avant, sur le pont, positionné comme par hasard devant l'entrée de la cale n°5, celle qui abrite les chiens. Guymond avait l'air d'admirer le paysage mais David a surtout eu l'impression qu'il gardait l'entrée de l'antre de ses bêtes pour éviter toute tentation à un éventuel intrus.


David C. Sandström


- En effet je les y ai vu, à l'écart mais bien placés pour surveiller l'accès au chenil. Je plains l'inconscient qui essaiera de s'en prendre à ses chiens ! dis-je en souriant.

- Allons vérifier ces accès. Ce sera un sujet d'inquiétude de moins.


Esther Hayes


Je lui rendis son sourire, rassurée de voir que je n'étais pas la seule sur le qui-vive.


Telfarcov


Longfellow, Milles et Hudson sont bien sûr partants pour une telle expédition et la proposent comme si l'idée venait d'eux à Wheeler et Folsom, les ingénieurs mécanos qui traînent dans le coin.

Mais ces derniers sont bien moins enthousiastes.
-Ecoutez les gars, commence Wheller, c'est pas qu'on veut pas, ce s'rait avec joie, v'savez, mais...
Folsom poursuit, bien embêté aussi
-Ben c'est que Packart et Drummond seront pas d'ac. Voyez, c'est eux les boss chez nous, et la règle est claire. Limpide même. Personne d'autre que nous en salle des machines.

-Désolé, reprend Wheeler. Surtout qu'en ce moment doivent être sur les dents. avec les changements de vitesse sur les écluses, faut être super attentif. c'est pas l'moment j'crois. Mais j'leur en toucherait un mot plus part. P'tête qui voudront bien. j'vous dirais.

La visite de la salle des machines ne peut donc se faire maintenant.



Lawrence P. Mayfair


Choux-blanc !
J'essaye néanmoins de faire promettre à nos interlocuteurs de nous réserver une visite dès que possible, avec l'air le plus dépité possible.


Telfarcov


de quels accès s'agit-il précisément Esther et David, que je puisse vous répondre au mieux?

Les ingénieurs mécaniciens, gênés de e pouvoir accéder sur l'instant à la demande de leurs collègues et de Lawrence, semblent se dérider devant leurs airs déçus et dépités et font tout leur possible pour les soulager en disant qu'une visite pourra éventuellement être organisée, en parlant à leurs boss.

-Vous pourrez p'tète même lui demander vous-même durant ses cours de pliage de papier. Ce s'rait le bon moment j'pense, vous glisse Wheeler, à l'oreille, obligeant.


Esther Hayes


Je dirais celui des cales 1, 2 ou 3. Les chiens étant dans la 5, on peut supposer que Guymond doit aussi avoir vu sur l'accès de la 4 si elles sont numérotées dans l'ordre. Qu'en pense David?
Au temps pour moi, j'avais oublié les plans du pont. je confirme ce que j'ai écrit; Guymond ne peut voir les accès 1,2 et 3.



David C. Sandström


(ça ne me dérange pas de vérifier les trois, et, tant qu'on est sur le chemin, passer par la 4 avant de revenir à l'extérieur.)


Lawrence P. Mayfair


- Cela serait formidable ! Dis-je en reprenant un air avenant et marqué d'espoir . Je rajoute en prenant à témoins mes compagnons ingénieurs mécaniciens : - Nous lui demanderons dès que l'occasion se présentera.

Puis me promettant de le mettre en pratique au plus tôt, j'ai un regard circulaire pour voir si notre conversation n'aurait pas intéressé quelqu'un en particulier. La prudence demeure de mise.

@ David et Esther : normalement les cales ne sont accessibles que depuis le pont principal, chacune séparément d'après le plan. Comme à peu près tout le monde s'y trouve, il doit être difficile d'y aller sans se faire remarquer.
Vous allez faire jaser l'équipage.



Telfarcov


Effectivement, je ne comprenais pas trop au départ, c'est pourquoi j'avais demandé des précisons pour être sûre. Les ouvertures pour les différentes cales se trouvent sur le pont. Mais comme vous l'avez très bien noté, Guymond ne peut pas voir les cales 1, 2 et 3 qui sont sur le gaillard d'avant. Les cales 4 et 5 sont sur l'arrière du bateau. Si les cales ne sont accessibles que depuis le pont, c'est pour y entreposer avec les grues les caisses et marchandises en les descendant directement à l'intérieur du ventre du bateau.

Lors de votre promenade, pénétrez à l'intérieur et traversez  le couloir menant à vos cabines, qui se trouve totalement vide pour le moment, pour sortir directement sur le gaillard d'avant. Cette route vous aura permis de ne pas slalomer parmi tout l'équipage et les membres de l'expédition présents sur le pont, pour atteindre la trappe de la cale d'entrepont n°3, en premier. Vous pouvez constater qu'à première vue, elle est fermée. En vous rapprochant pour passer tout à côté, cette observation est confirmée.
Vous continuez votre chemin et de même, pour la trappe de la cale n°2 puis la n°1, toutes semblent hermétiquement closes.
Revenant sur vos pas pour rejoindre le gaillard arrière vous stoppez votre cheminement devant la trappe de la cale n°4. Au début, vous avez l'impression, de loin qu'elle est entrouverte. Puis, une fois à côté, cette impression se confirme. Quelqu'un l'a ouverte pendant votre ballade!



Esther Hayes


Je tressaillis en constatant que la porte est ouverte et, me souvenant des paroles de Lauwrence concernant la supposée présence des explosifs dans cette cale, je sentis les battements de mon cœur s’accélérer sans pouvoir les contrôler.
— Que faisons-nous ? Je ne veux pas nous mettre en porte-à-faux avec le règlement qui nous interdit d’entrer dans les calles mais compte tenu de nos inquiétudes, il faut s’assurer que tout est normal.
Tout en parlant, je m’approchai doucement de la porte pour vérifier si le cadenas qui la maintenait fermée avait été ouvert ou forcé. Vu l'heure c'est peut-être juste pour accéder aux réserves de nourriture.

Hrp: Modif suite à la réponse de Telfarcov à une question posée.


Jonathan Mc Lean


Je continue de l'absence des personnes dans les cabines pour aller au hasard et si je croise un cabine ouverte, j'y jette un coup d'oeil. J'en profite aussi pour vérifier les cuisines et les mess des officiers et de l'équipage en y cherchant d'éventuelles caches.


Telfarcov


Le cadenas semble bien avoir été ouvert normalement. Il n'y a pas de traces d'entailles ou de coups, d'après ce qu'Esther peut voir.

Jonathan visite une autre cabine encore, Sedney, Philippe Brunel et Samuel Girolamo. Outre les revues érotiques habituelles et quelques lettres, il trouve un jeu de dés, un jeu de cartes, une guitare et une liste de noms d'endroits appartenant à Brunel. Jonathan se rend compte à la lecture qu'il s'agit de noms de cimetières, dans les environs de New-York, dont celui où fut enterré feu le capitaine Douglas.

Juste à ce moment là, il entend des voix et bruits de pas arriver dans le couloir et ne peut que quitter en toute hâte la cabine et faire semblant de marcher dans la coursive. Il se rend compte que l'heure tourne et que l'heure du déjeuner approche, ainsi que le changement de quart. L'équipage commence donc à regagner l'intérieur de la structure du bateau et à quitter le pont.
Le mess des officiers ainsi que les cuisines ne sont pas plus visitables pour le moment.


David C. Sandström


Je secoue la tête.
- Aucune trace d'effraction, et comme vous l'avez dit le visiteur a peut-être de bonnes raisons d'être là. Mais rien ne nous empêche de nous poster à un endroit plus tranquille (et qui ne fera pas jaser si on nous y trouve), et voir qui est entré. Nous pourrons toujours avertir McLean et les autres.
Qu'en pensez-vous ?



Esther Hayes


J'invitai David à se diriger vers la rambarde la plus proche.

Me blottissant dans ses bras,
— Ca ce n'est pas un problème. Inutile de se cacher.


Telfarcov


Le temps passe sur le pont principal, quelques minutes, tout au plus, durant lesquelles a dernière écluse se remplit bruyamment.

Soudain, Esther et David, accoudés à la rambarde et assez proches l'un de l'autre au vu de tous (ce qui provoque quelques sourires en coin et coups de coude chez les marins encore présents), voient apparaître une ombre émerger de la cale. Et c'est Henning! Il sort de la cale, portant plusieurs cageots empilés les uns sur les autres remplis de boîtes de conserve et de fruits. Il prend le temps de poser les cageots par terre, puis de refermer au cadenas la cale, avant de reprendre son chargement et sa route vers la cuisine.


Jonathan Mc Lean


Suite à ma découverte de la liste des cimetières de Brunel, j'effectue un suivi particulier de l'homme. Je demande aussi au capitaine du bateau ce qu'il connaît de cet homme. Tout cela dans un maximum de discrétion afin de ne pas éveiller les soupçons sur moi.


David C. Sandström


Pris au dépourvu un - bref - instant, je finis par enlacer ma compagne. Je souris, feignant d'ignorer les réactions des marins, mais mon regard s'assombrit lorsqu'il revient sur la porte de la cale.

Lorsque Hennings paraît, chargé de cageots, je garde encore quelques précieuses secondes Esther dans mes bras, méditant ce que nous venons de voir.
- Hennings, hein... encore lui.


Esther Hayes


La réaction des marins, aussi prévue que prévisible, apporta de la crédibilité à notre étreinte.
"Est-il suffisamment intelligent pour s'offrir de parfaites excuses quoiqu'il entreprenne ou sommes-nous en train de complètement nous tromper de cible?"
je n'avais malheureusement pas la réponse.

— Eh oui, sans qu'on puisse lui reprocher quoique ce soit.



David C. Sandström


- Certes. Mais décidément son nom revient assez souvent je trouve.
Continuons-nous, ou retournons-nous sur le pont profiter du paysage ?



Lawrence P. Mayfair


Pour ma part échaudé par le refus de visiter la salle des machines, je décide qu'il serait de meilleur aloi de s'adresser au maître du navire qu'à ses sbires.
Je gravis donc les escaliers conduisants à la passerelle, pour gagner l'un des superstructures qui me permettra à la fois d'avoir une vision générale sur le panorama grandiose du canal, tout en étant proche des officiers de bords, qui trouveront peut-être le temps de répondre à mes questions, s'ils acceptent ma présence.

De plus, non dénué d'arrière pensée, cela fera un magnifique poste d'observation pour embrasser du regard l'ensemble du pont avant, et avec un peu de chance, l'arrière également.


Esther Hayes


— Je reste circonspecte. Nous continuerons de l'avoir à l’œil sans pour autant négliger les autres. Le navire n'est pas si grand et nous sommes nombreux. Si nous accusons à tort l'un des membres de l'équipage, ou sans preuves, ils feront blocs contre nous et cela tournera au désastre.

Me détachant de David, je glissai mon bras sous le sien.
—  Il me semble que nous n'avons rien oublié, et le paysage est magnifique.    


Telfarcov


Jonathan passe donc les prochaines heures à investiguer discrètement sur Brunel.
Ce dernier quitte d'ailleurs son poste lors de la relève du quart. En tant qu'ouvrier machine, il est bien évidemment affecté à la salle des machines, que Lawrence souhaitait tant visiter.
D'après les divers renseignements et observations effectués par Jonathan, Brunel semble sérieux, et affiche une légère timidité, due sans doute à son bégaiement. Durant ses heures de loisir, il lit des revues, et assiste aux cours de musique et d'origami. Il joue de la flute à bec.

Le capitaine en a bonne opinion.
-C'est un bon élément. Toujours prompt à la manœuvre, jamais eu de soucis avec lui. Il parle peu. Son défaut d'élocution sans doute. Je crois qu'il apprécie la poésie, car il m'a emprunté un livre de Shelley.

Voilà tout ce que Jonathan peut en tirer pour le moment.

Lawrence, quant à lui, gravit les marches le menant au pont des embarcations. il continue et emprunte l'escalier le menant à la promenade de la passerelle de navigation. Ballard, Driscoll, ainsi que le docteur Lansing s'y trouvent.

EDIT: j'avais mal compris la demande de Lawrence, j'ai don modifié le post en conséquence.


Telfarcov


20 septembre

La nuit, un orage a éclaté, rafraichissant l'atmosphère le matin de cette belle journée.
Le temps se réchauffe néanmoins très vite pour atteindre dans l'après-midi de nouveau 32°C.
L'atmosphère est étouffante, l'humidité se faisant plus prégnante sans les vents de la mer des Caraïbes. Vous transpirez tous abondamment. Dans les cabines et à l'intérieur de la structure du bateau les membres de l'expédition, en bras de chemise, essayent de se rafraîchir grâce à des feuilles de papier qui font office d'éventails. Sur le pont, à l'extérieur, il fait un peu meilleur, même si là, le soleil tape fort.

CHAPITRE 5: EN MER Lacgatun1

Des oiseaux aux couleurs éclatantes surgissent tels des éclairs à travers le feuillage dense de la jungle qui vous entoure, tandis que des hordes d'alligators se dorent au soleil sur les berges.
La brise qui se fait rare, vous apporte par intermittence  une odeur lourde et sucrée de végétation en décomposition. La présence humaine se faire très discrète sur les rives. Ici, vous apercevez le haut pilier d'un émetteur radio, là, une clairière où se dresse le pénitencier régional.

CHAPITRE 5: EN MER Lacgatun2

En fin de matinée, les rives se rétrécissent et vous remontez désormais sur le Rio Chagres, pour arriver en vue de la coupe Culebra, une profonde entaille creusée dans les colines alentour. Ces élévations marquent la ligne de partage des eaux entre les bassins Atlantique et Pacifique. Les parois de roche nues défilent en rang serré sur des kilomètres ornées seulement de guirlandes de vignes et d'arbustes, dont les plus proches semblent presque à portée de main.

A peine la tranchée franchie, le SS Gabrielle pénètre dans l'écluse de Pedro Miguel, qui doit l'abaisser jusqu'au niveau du lac Miraflores, long de moins de deux kilomètres, avant de descendre de nouveau, à l'aide de deux autres écluses, et de se jeter dans l'océan. Routes et habitations se font plus nombreuses. Des embarcations de plaisance constellent les berges du canal et des groupes d'enfants aux cheveux noirs poussant des cris et des appels agitent la main au passage de la Gabrielle. La jungle a perdu du terrain, remplacée par de vastes étendues de gazon ponctuées de massifs de fleurs éclatantes.

CHAPITRE 5: EN MER Rivages2_1

Lorsque le navire émerge du chenal et pénètre dans la baie de Balboa, vous pouvez apercevoir les contours de Panama City plus au sud, et au-delà, l'étendue sombre et agitée du Pacifique.

L'air de nouveau circule autour du bateau, et la température perd quelques degrés. Le capitaine Vredenburh fait jeter l'ancre pour la nuit dans la baie, et de nouveau, une vedette arrive, qui vient reprendre le pilote, pour s'éloigner en direction du canal que vous venez de traverser. Les lumières de la garnison militaire et, en arrière-plan, celle de la ville elle-même, émettent une lueur vive au-dessus des flots et permettent d'y entrevoir des toits de tuiles rouge entourés de pelouses et d'arbres bien entretenus. Panama City est bien plus importante que Colon.

CHAPITRE 5: EN MER Panamacity1

Moore, Starkweather et le second Turlow vous convoquent pour vous annoncer que ceux qui le souhaitent peuvent faire un tour à terre.
-Cependant, annonce Starkweather, nous repartirons aux premières lueurs de l'aube. Nous ne devons PAS, perdre la moindre minute. Si vous n'êtes pas sur la Gabrielle à ce moment là, nous ne vous attendrons pas. Pas de temps à perdre en "tourisme!"

_________________
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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 13:54



Esther Hayes



La perspective de la très longue traversée du Pacifique, me donna envie de fouler à nouveau le plancher des vaches.

Profitant d'un moment ou nous étions tous plus ou moins réunis.
— J'ai très envie de passer quelques heures à terre et de découvrir la ville. Quand dites-vous messieurs?


Telfarcov


Jonathan, déclinant l'offre faite par Moore et Starkweather de se rendre à terre, s'éclipse discrètement tandis que le reste de l'équipe discute encore sur la possibilité de se rendre à terre.
L'heure est à la relâche. Quelques marins sur le pont flânent, d'autres dans le réfectoire, chantent allègrement des chansons, accompagnés par des instruments de musique. Le bateau est à l'arrêt, vous ne percevez plus le bruit des machines. Seul se fait entendre le bercement des vagues venant s'échouer doucement sur la coque du navire.

Traversant le couloir à pas de velours, Jonathan ouvre doucement la porte donnant sur la salle des machines. Celle-ci, bien huilée, s'entrebaille doucement et sans bruit... pour finir par être poussée vigoureusement de l'autre côté par un Charles Drummont se retrouvant nez à nez avec Jonathan!
Drummont, d'abord interloqué et surpris, commence à froncer les sourcils
-Mais...Vous me cherchiez?



Lawrence P. Mayfair


Un peu incommodé par la chaleur de la journée, la perspective de profiter d'une soirée un peu plus fraîche, de surcroît à terre m'enchante.
C'est avec plaisir que j'acquiesce avec sourire à la proposition d'Esther, non sans avoir jeté un oeil en direction de David.
- Si vous voulez bien m'accorder quelques instants, je vous accompagnerai avec plaisir.

A peine dit, je m'éclipse rapidement, pour revenir revêtu d'une tenue estivale et confortable et chaussé de solides bottines. Je tiens à la main plusieurs courriers prêts à être expédiés.
- J'espère que nous trouverons une poste. M'explique-je avant d'interroger le personnel disponible sur la possibilité et le coût pour envoyer du courrier, sans oublier les pièges à éviter dans la ville.



Esther Hayes


Heureuse d'avoir suscité l'intérêt d'au moins un de ces messieurs, je regagnai ma cabine pour revêtir une tenue plus adéquate. Après avoir hésité, j'optai pour une combinaison de couleur claire, alliant praticité et féminité, complétée d'un voile léger posé sur mes épaules dénudées.
— Quand vous voulez messieurs, lancé-je d'une voix enjouée, les ayant à peine rejoints.  


Telfarcov


(comme David n'est pas encore arrivé, je vais interpréter son personnage , j'espère en ne me trompant pas sur ses réactions, le temps qu'il nous rejoigne).

David, souriant à Esther, se rapproche légèrement de cette dernière pour lui répondre.
-Avec plaisir. Nous ne pourrons bientôt plus profiter de la civilisation alors, une promenade dans une ville et un verre ne nous feront pas de mal. Allons jouer les touristes!

Esther et David, ainsi que Charlène et Avery, attendent donc le retour de Lawrence. Seuls, vous cinq descendez à terre, les autres ayant décidé de rester à bord, pour différentes raisons. Guymond, lui, ne veut pas quitter ses pitous.

Vous montez sur l'un des canots, et quelques marins, commandés par le jeune et espiègle Quigley, rament pour atteindre les quais du port de Panama.
-Hé! souquez ferme matelots! Nous allons gagner la course! Pour mon premier navire dont je suis le seul maître à bord, nous nous devons d'être à la hauteur!
Quigley, joyeux comme tout, respire l'air autour de vous et vous lance des clins d'œil.
Le canot s'approche finalement du quai, et avec un léger raclement, vous accostez. Des cordes sont lancées pour arrimer le canot, et tous vous posez le pied sur la terre ferme, incarnée par du béton.

CHAPITRE 5: EN MER Cascoviejodecada1930

David, en galant homme, donne la main à Esther lorsque celle-ci sort du canot. Avery en fait autant avec Charlène.
Quigley vous lance
-On vous attendra au plus tard jusqu'à quatre heures. Je vais laisser un homme ici. Moi et le reste des hommes on sera dans un bar du port, à proximité, en cas de besoin. Attention, les ordres sont clairs. On doit repartir avec la marée. Passées les quatre heures, vous vous retrouverez seuls ici. A tout à l'heure.

Et c'est donc la joie et l'excitation de la découverte au cœur que vous descendez le quai pour arriver dans les rues adjacentes et découvrir la vie nocturne de Panama.
Ville moyenne, les rues sont sillonnées par les taxis et les voitures. Les immeubles sont bas, comparés à New-York, mais les rues beaucoup plus animées. De la musique se fait entendre par les fenêtres ouvertes des maisons et des bars, les gens discutent et vous en voyez même danser au son d'une trompette à un carrefour. Les rires et le bruit de la ville vous étourdissent, après la vie à bord du bateau.

CHAPITRE 5: EN MER Avenidacentralcercadelviejoteatroceciliaaos30
Lawrence, à son grand plaisir, trouve rapidement une boîte aux lettres, dans laquelle il glisse ses précieuses missives. Esther note, sans le faire exprès, que les courriers de Lawrence sont tous adressés à une certaine Emily.



Esther Hayes


Ce fut avec un grand sourire que j’accueillis l’acquiescement de David. Pressée contre lui dans le canot vigoureusement manœuvré par les matelots, je regardai se rapprocher les lumières de la ville.

Pied à terre, je vérifiai ma montre et m’assurai qu’elle était à l’heure.
— Nous serons à l’heure, répondis-je très sérieusement avant de glisser mon bras sous celui de David. Hum, je me demande quelle spécialité locale nous pourrions bien déguster.
Le seul moment ou je me rembrunis un peu, ce fut quand Lawrence posta ses lettres. J’étais en compagnie de David, Charlène avec Avery et lui se retrouvait seul, loin de l’être cher à son cœur…


Lawrence P. Mayfair


Fatigué par la chaleur harassante de la dernière journée et l'heure tardive, je n'en arbore pas moins une expression de satisfaction, redoublée après avoir posté mes courriers.
Si je suis affecté par la solitude, je n'en laisse rien paraître. D'ailleurs, vous vous apercevez que pas une fois j'aurai évoqué ma vie privée lors du voyage malgré mes conversations avec les uns et les autres, ou la proximité de David dans notre cabine commune.

Embrassant du regard les lieux, je m'attarde sur les monuments et points d'intérêt que la luminosité nocturne nous permet de voir.

J'aquiesce à la proposition d'Esther en la taquinant.
- Attention toutefois à ne pas nous en rendre malade. Sinon nous risquons de regretter notre retour à bord.





Jonathan Mc Lean


Voyant Drummont passer la porte je lui fais un sourire.

- Je profite de l'arrêt du bateau et par la même de l'arrêt des moteurs pour venir visiter la salle des machines. Je préfère éviter de venir quand nous naviguons car je ne voudrais pas gêner les mécaniciens. Si vous n'avez rien de prévu vous pourriez me faire une visite guidée?

Je reste volontairement dans l'encadrement de la porte l'empêchant de passer.


Esther Hayes


— Nous serons raisonnables.


Telfarcov


Un autochtone aux cheveux bruns bouclés  juste à côté de votre petit groupe s'exclame, dans un bon anglais, teinté d'un bel accent
-Pardonnez mon indiscrétion, mesdames messieurs, mais j'ai entendu vos demandes de goûter à notre cuisine locale. Je peux vous indiquer un merveilleux restaurant. Il est tenu par un ami à moi, et son établissement sert le meilleur sancocho que vous pourrez jamais goûter!
Venez, je vous en prie! Il n'est pas très loin d'ici!


Sur le SS Gabrielle, pendant ce temps là:

Drummond, écoute les explications de Jonathan. Il hoche la tête.
Ok. Les machines sont au repos là. Il y en a d'autres qui voudraient visiter. Pacquart m'en a parlé tout à l'heure. Vot groupe, j'ai l'impression qu'il veut jouer els touriste ici. Alors voilà ce qu'on va faire. On organisera un petit tour demain. Pas plus de cinq personnes, et ce sera tout. Je viendrais vous chercher. Ce sera mieux de voir les machines fonctionner.
Il a un petit sourire quand il dit ces derniers mots. Puis il s 'avance, en obligeant Jonathan à reculer un peu, et ferme fermement la porte en acier.


David C. Sandström


N'ayant rien remarqué de l'identité de la destinataire du courrier de Lawrence, et malgré la chaleur, je suis ravi de me dégourdir les jambes à terre, aux côtés et au bras bien entendu de ma chère Esther, de mon estimé collègue Lawrence, et du couple formé par Charlène et Giles Avery, glissant quant à ces derniers un sourire entendu à ma compagne.

- Je vous avouerai que je ne sais pas du tout ce qui se fait ici, si quelqu'un ici à des idées, je serai ravi de me laisser guider.

C'est alors, comme par enchantement, que cet homme vient nous trouver.
- Bonsoir à vous, providentiel ami. L'offre est tentante, mais avant tout... qu'est-ce qu'un "sancocho" ?


Telfarcov


-Ah! C'est notre plat national! Enfin, l'un des plats réputé de notre petit pays. Il s'agit d'une soupe de poulet, maïs et quelques légumes comme l'igname et le potiron. C'est délicieux! Si vous préférez le bœuf, il y a aussi le classique ropa viaja, ou pour ceux qui aiment le poisson, on trouve le ceviche. Il y en a pour tous les goûts ici. Et si vous aimez boire, je sais que les américains sont en manque de boisson dans leur pays, si? on a de très bonnes bières, excellentes! Et des jus de fruit aussi, pour ces dames. Sinon, pour vous messieurs, il y a le secco herrenano. Un peu plus fort.


Lawrence P. Mayfair


Je m'approche de M. Giles tandis que nous sommes abordés.
Je glisse à l'oreille ce dernier : - Soyons vigilant tout de même, des touristes ici doivent constituer une cible facile.


Esther Hayes


— Tout cela m"a l'air fort alléchant. C'est loin d'ici?


Telfarcov


-Oh non, madame. A quelques rues seulement. On en a pour cinq minutes en marchant.
Mon ami se fera un plaisir de vous accueillir.

Il regarde sa montre.
-Je peux vous accompagner, mais je devrais ensuite vous laisser en sa bonne compagnie. J'ai malheureusement, d'autres projets pour la soirée.


Lawrence P. Mayfair


- Ce n'est pas si loin... et il est bien tard.
- Dites-moi Monsieur, nous pourrons toujours rejoindre votre ami un peu plus tard. Mais connaîtriez-vous par hasard une boutique de produits locaux encore ouverte ?



Telfarcov


L'homme secoue la tête, l'air désolé
-Non, pas que je sache dans ce quartier. Les épiceries sont déjà fermées.
D'autres pourront peut-être vous répondre



Esther Hayes


— Vous chercher quelque chose en particulier? L'ami de monsieur pourra peut-être vous aider.


David C. Sandström


Je me tourne vers Esther,
- C'est vrai que tout cela à l'air tentant. Miss Whitstock, Giles, qu'en pensez-vous ?


Lawrence P. Mayfair


- Oh, un simple souvenir de voyage... Réponds-je à Esther.
- Mais je ne veux pas vous importuner avec cela. Ces spécialités ont l'air très bien également.


Telfarcov


Charlène, l'air ravie s'exclame
-Je meurs littéralement de faim! Et toutes ces descriptions de plats m'ont mis l'eau à la bouche. Dînons dans ce restaurants, nous aurons tout le temps de découvrir la ville ensuite!
Avery, avec un rire léger déclare à son tour
-On peut entendre mon estomac gronder jusqu'au port. Allons y!

(je précise qu'il est aux alentours de 20h30)


Jonathan Mc Lean


Je recule d'un pas et me met sur le côté pour le laisser passer.

- Votre offre est généreuse, mes compagnons apprécieront vos efforts. Mais en ce qui me concerne le bruit des moteurs ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse ce sont les caches et autres trous dans lesquels on pourrait planquer des objets illicites. Ma visite ici n'a rien de touristique, mais c'est mon boulot dans cette expédition. Si je ne peux moi même accéder à cet endroit, je vous serai reconnaissant de garder un oeil ouvert et d'informer le capitaine ou moi même si vous voyez quelque chose d'anormal. Qu'en dîtes vous?  


Telfarcov


Drummond a l'air très étonné.
Il croise les bras et réfléchit.
-Mais la salle des machines n'est accessible qu'à nous. enfin, je veux dire, à moi et mon équipe. Et personne d'autre n'y rentre. Je ne vois pas comment un inconnu pourrait planquer des trucs "illicites", comme vous dites. A moins que vous pensiez que l'un de mes gars soit coupable de quoi? Planquer du tord-boyau? Si vous en avez après la mafia, ben fallait rester à New-York mon gars. ici, y a que des marins, et on fait pas de contrebande en antarctique. J'vois pas trop où vous voulez en venir.

Si vous voulez visiter la salle comme vos collègues, venez demain. Mais hors de question que vous mettiez votre nez de fouine dans MES machines. Et que vous mettiez mon équipe dans tout ses états.
Il te garde ensuite, dans l'attente que tu t'en ailles Jonathan, toujours bras croisés devant la port. Il ajoute ensuite
-J'en causerai au capitaine.



Esther Hayes


— Puisque tout le monde est d'accord, voulez-vous bien nous y guider?


Telfarcov


L'homme vous guide gentiment, vous faisant tourner à gauche, puis deux fois à droite, le long de rues animées et fort sympathiques. La rue de vitre destination est plus petite. Il vous ouvre la porte d'une façade jaune aux volets bleus. L'enseigne indique un restaurant "el Azul del mar".
De la musique et une lumière vive vous accueillent à l'intérieur.
Des tables et des chaises en bois, simples mais de bonne facture, ainsi que des affiches de bateaux de croisière et des photographies en noir et blanc décorent la salle carrée. Votre accompagnateur interpelle joyeusement en espagnol le patron de l'établissement et vous présente.
Le restaurateur est un homme massif, arborant une moustache digne d'Hercule Poirot. tablier autour de sa taille épaisse, il vous adresse force courbettes et vous  incite à sa plus grande table. Certaines sont déjà occupées. Celle qu'il vous désigne est au centre de la salle, sous un lustre en cuivre. Un poste de radio diffuse de la musique. l'ambiance est chaleureuse et les fumets émanant de la cuisine vous paraissent ennivrants.

votre accompagnateur vous souhaite une bonne soirée et vous laisse là.

Charlène et Avery s'installent et passent commande. Ils font de charmants compagnons de table. Avery est plus sage et nettement moins ironique en présence de Charlène.
Celle-ci vous parle de ses attentes concernant le voyage, et de ses recherches actuelles.
La nourriture arrive bientôt sur la table et vous pouvez découvrir une cuisine simple et délicieuse. Les bières sont fraiches. Certains de vos voisins dans le restaurant commencent à allumer des cigares et cigarettes, et la soirée passe doucement, entre les rires, un repas succulent et la fumée qui envahit peu à peu l'espace, pour former des volutes au plafond.

_________________
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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 13:55



Lawrence P. Mayfair



Finalement, l'adresse s'avère excellente, et les mets qu'on y sert changer avec bonheur du quotidien servi sur le navire. Force est de constater que notre guide d'un moment ne nous a pas trompé.

Je plonge avec curiosité dans le menu, agissant à l'intuition et en me faisant aider de mes compagnons, n'ayant aucune notion d'espagnol. Et c'est avec plaisir que je découvre le plat de viande effilochée qui m'est apporté, ainsi que la bière locale.

Je m'attache à faire la conversation à Charlène et Avery, les interrogeant sur les évènements qui les ont conduits à rejoindre notre expédition et s'ils ont pu déjà voyager. En Amérique latine notamment.

Je commence à regretter ne pas pouvoir m'attarder un peu plus longtemps en ville

Je n'en oublie pas pour autant Esther et David.
- Et vous-même, avez-vous déjà voyagé dans ses contrées Miss Hayes ? Et vous David ? J'avoue avec honte que je n'ai jamais quitté l'Atlantique Nord, au grand dam de ma famille, qui a fait son chemin dans le commerce maritime.


Jonathan Mc Lean


Avant de partir je le remercie

- C'est bien pour cela que je m'adresse à vous, je ne prendrai pas le risque de mettre em péril l'expédition par des suspicions. Je vous laisse en parler au capitaine, ravi de vous avoir du bon côté.


Telfarcov


Drummond émet un léger reniflement, en réponse aux derniers mots de Jonathan, et son regard ne quitte pas le dos de ce dernier jusqu'à ce qu'il disparaisse au bout du couloir.


Charlène explique, en réponse aux questions de Lawrence, qu'elle a déjà voyagé de par le monde.
-J'ai participé à de nombreuses expéditions scientifiques au cours de ces dernières années. Notamment en Afrique, et la dernière avait lieu en Mongolie. Je souhaitais poursuivre tout simplement mon travail. Pouvoir fouler l'Antarctique et découvrir ses secrets était une opportunité que je ne pouvais laisser passer. Je me suis présentée dès que l'annonce de cette expédition fut publiée. Hélas, j'ai d'abord reçu une réponse négative, jusqu'à ce que le professeur Moore me contacte début septembre.

Avery, un brin taquin, ajoute gentiment
-Charlène est l'une des personnes les plus organisées que je connaisse. Elle peut rivaliser avec notre cher professeur Moore. Quant aux cours de survie, elle pourrait en remontrer aux frères Sorensen!

Charlène rougit quelque peu.
-Tout simplement, parce que notre survie dépendra avant tout de notre organisation et de notre matériel, ainsi que de nos connaissances. C'est primordial. J'avoue avoir été un peu surprise en participant à l'inventaire initial lorsque nous préparions notre départ qu'il manque autant de choses et des erreurs qui avaient pu être commises par ...les fournisseurs. Mais l'équipe est formidable et nul n'a ménagé sa peine pour tout faire rentrer dans l'ordre. Si nous pouvons compter sur quelqu'un pour nous ramener tous sain et sauf, c'est bien sur le professeur Moore.

Avery ajoute
-On ne dirait pas comme ça, à première vue, mais notre Moore est un véritable explorateur. Il a parcouru lui aussi le globe dans des expéditions scientifiques. Il est tout autant homme d'action que de sciences. Il a fait la guerre vous savez. Il a été blessé dans les tranchées. Il n'en parle jamais. Ce n'est pas le genre à se vanter.
Quant à votre brave serviteur, je suis comme un brave chien fidèle attaché aux pas de son maître. Myers est un chic type brillant, passionné, tout à fait passionné par son sujet. Si jamais il vous coince pour vous questionner sur les civilisations pré-humaines, surtout essayer de trouver une échappatoire, vous en aurez sinon pour des heures. Il s'interroge beaucoup sur l'expédition Miskatonic. Il pense qu'ils ont fait une découverte capitale. Comme il avait besoin d'un assistant, me voilà! c'est ma première expédition.


La soirée se poursuit agréablement en échanges et discussion et découvertes gastronomiques. Avery s'avère être une véritable source de renseignement sur tous les membres des l'expédition. Un Who's who sur pattes.
Après vous être restauré, vous vous promenez un peu dans la ville. La température baisse, l'animation dans les rues diminue et bientôt les cloches des églises sonnent minuit.
Vous vous dirigez donc de nouveau vers le port pour retrouver votre "canot-citrouille", comme l'a baptisé Avery, pour rentrer sur le SS Gabrielle. Vous n'avez aucun mal à  trouver l'équipage du canot et dans la demi-heure qui suit, vous regagnez la douce moiteur de vos cabines respectives.


Esther Hayes


Je constatai que même peu nombreuses, les femmes de l'expédition ne s'en laisseraient pas conter.
— J'ai pas mal bourlinguer également. Cependant, avec des séjours concentrés sur le continent africain et au moyen orient, je suis plus habituée à faire face aux contingences de la chaleur plutôt qu'à celles du froid. J'en ai tout de même eu un vif aperçu avec le désert de Gobi, traversé au plus mauvais moment.

Quand Avery évoque le passé du Professeur Moore, mon visage se ferme.
— S'il n'en parle pas, c'est aussi et surtout parce que cela doit déjà suffisamment l'empêcher de dormir, pour qu'il n'ai pas envie de ressasser tout ça. Je vous prie de croire que tout ce qu'on a pu dire ou écrire sur la réalité des tranchées est bien loin de l'horreur que c'était. Si les Français parlent de la Der des der*, ce n'est pas pour rien.

* En français


David C. Sandström


J'apprécie visiblement beaucoup la soirée, le repas, l'ambiance et la compagnie.
- Disons que je n'ai jamais passé le Tropique du Cancer. De part ma spécialité, j'ai surtout navigué et voyagé près du Cercle Polaire Arctique. Je vous laisse imaginer le choc de températures que je subis depuis le début du voyage ! conclue-je en riant doucement.

Je me montre ouvert à la conversation, disert et féru d'anecdotes sur le Pôle Nord, prévenant envers Esther sans aller jusqu'à la couver. Cependant, mon expression s'assombrit quelque peu lorsque le sujet de la guerre est abordé.

- Vous semblez parler d'expérience...

En mon for intérieur, je pense aux affairistes, et aux rumeurs que j'ai entendu lors de mon récent séjour en Norvège sur la situation en Allemagne. La Der des Der, hein ? Espérons...


Lawrence P. Mayfair


Cette soirée aura décidément été un enchantement après ces longues journées passées isolés sur le navire. Chacun aura pu se dévoiler un peu plus et livrer de ses expériences, non sans surprises. Toujours est-il, que bien rares sont ceux qui ont une expérience de l'Antarctique.

Alors que je note mentalement, par curiosité et étonnement, l'intérêt de M. Myers pour les civilisations pré-humaines, en me demandant ce que cela peut bien recouvrir, le sujet dévie vers de plus sombres sujets. De cette guerre que j'ai côtoyée que dans une prime jeunesse, il ne me reste que quelques bribes de souvenirs de mon père se désolant de la perte de navires marchands, et de l'ignominie des U-Boote germaniques.

Je laisse les conversations se mener, écoutant avec intérêt, mais essayant d'en revenir à des sujets moins morose, pour ne pas terminer la soirée sur une note triste. D'autant plus que la fatigue me gagne avec l'heure tardive.




Telfarcov


21 septembre 1933:

La nuit s'achève. Le ciel se grise et l'air s'humidifie, bien que l'aube se fasse encore attendre. Dans le silence glacial de la baie, soudain, le SS Gabrielle lance un sifflet, qui se répercute sur la mer.
L'ancre remontée, le steamer glisse sur l'eau d'abord doucement, puis plus vite, quittant ces rivages plongés dans l'ombre. Ces terres verdoyantes et riches s'éloignent peu à peu et finissent par se fondre entièrement dans le néant d'un horizon à présent vide. Le SS Gabrielle gagne la pleine mer et s'élance sur l'océan Pacifique. De nouveau, le bruit sourd des moteurs, accompagnés par les sons des vagues échouées sur la coque du navire, résonne dans l'air.
Les vapeurs grisâtres de ce petit matin ne voient que peu de spectateurs sur le pont principal, hormis l'équipage de quart en service. La plupart des marins et des membres de l'expédition profitent de ces dernières heures de sommeil avant le réveil. Certains, réveillés en sursaut par le coup de sifflet, se rendorment aussitôt en maugréant. D'autres, au sommeil plus lourd, ne l'entendent pas.
Parmi les rares personnes arpentant le pont, observant avec attention les rives disparaissant dans l'eau, se trouve Starkweather. Affichant un air dur et déterminé, ses regards se tournent maintenant vers les terres à venir, celles qui émergeront d'ici plusieurs semaines. Silencieux, il reste ainsi debout. Au bout d'un moment, il regagne les entrailles du bateau et sa cabine.
Bientôt, le soleil fait son apparition, dans un show éblouissant d'ors et de roses. La journée s'annonce belle et chaude, tempérée par la brise marine.

Lors du petit déjeuner, de nouveau tous réunis, vous écoutez le capitaine vous présenter la suite du voyage et le parcours qui reste à effectuer pour arriver à votre prochaine destination: l'Australie.
Moore ajoute:
-Ce sera notre dernière escale avant l'Antarctique. Nous y resteront aussi longtemps, quelques heures, sans doute. Vous aurez donc l'occasion d'y effectuer des achats. Réfléchissez bien, car s'il vous manque quoi que ce soit, après nous serons totalement livrés à nous-même. Faites éventuellement une liste. Si les produits doivent être commandés à l'avance, nous pouvons le faire grâce à la radio du bateau.

Le capitaine reprend son laïus habituel, pour finir par ces phrases.
-Il a été porté à ma connaissance, que plusieurs membres de votre groupe avaient insisté à diverses reprises pour visiter la salle des machines. Je voudrais clarifier une chose. Un bateau, n'est pas, quelque soit les circonstances, un salon mondain ou un objet d'exposition. Il s'agit d'un instrument délicat, dont le moindre problème de fonctionnement peut amener notre perte à tous. Pour cette raison, la salle des machines n'est accessible qu'aux membres expressément autorisés de l'équipage, et de l'équipage seul.
Cependant, très exceptionnellement, j'autorise une visite de la salle des machines, sous ma stricte surveillance, et celle du chef mécanicien Drummond, pour un groupe de dix personnes au plus. Vous me ferez parvenir la liste des personnes souhaitant effectuer cette visite à midi. La visite en elle-même aura lieu à 14 heures.
Cette visite est possible car nous avons aujourd'hui de bonnes conditions climatiques, et que je considère qu'il est toujours bon de s'instruire. Mais, pour des raisons de sécurité, il n'y en aura qu'une.


La capitaine quitte ensuite la pièce pour prendre son poste sur la passerelle de navigation. Starkweather et Moore font passer une feuille pour que les candidats à la visite y inscrivent leur nom.



Lawrence P. Mayfair


Une fois n'est pas coutume, je tarde à me lever, et c'est les yeux cernés d'une nuit top courte que j'arrive au mess. N'écoutant d'une oreille lointaine ce qu'il se dit, si je note les quelques informations importantes c'est pour bien plus tard, et il est difficile de troubler ma concentration sur ma portion, que j'ingurgite lentement.

Une lueur revient dans mon regard lorsque le capitaine annonce qu'il accorde exceptionnellement un accès à la salle des machines. Alors, ne cachant pas mon intérêt pour découvrir les mystères techniques du navire, je fais en sorte que mon nom figure rapidement sur la liste transmise, après avoir silencieusement remercié le capitaine.

Satisfait, je reprends ma mastication consciencieuse et ce n'est qu'une fois mon petit déjeuner terminé et pleinement réveillé que je m'adresse à mes compagnons présents.

- Ces courtes escales sont si frustrantes. Nous parcourons la moitié du globe pour ne même pas avoir le temps de découvrir un tant soit peu ces contrées et ramener un souvenir !
J'espère que nous nous arrêterons dans une grande ville. Sidney ou Melbourne par exemple ?


Je parcours du regard l'assemblée présente pour essayer de savoir quelle sera la prochaine ville que nous aurons la chance de fouler, et combien de temps nous sera nécessaire pour la rallier.
Nous croiserons peut-être même au large des îles du Pacifique, suffisamment pour nous permettre de voir leur paysage et de prendre quelques photographies.

Un appareil photographique. Voilà à quoi je n'avais guère pensé. Ceci dit, n'étant pas familiarisé avec ces appareils, je me promets d'essayer d'en savoir un peu plus sur leur maniement et leur facilité d'utilisation dans un milieu hostile comme l'Antarctique. Cela pourrait s'avérer utile pour prendre quelques clichés scientifiques dans le temps limité de l'expédition, et si possible ramener quelques souvenirs. D'autant plus que les protections de mes mains ne me permettront certainement pas de dessiner avec facilité.
Il va vraiment falloir que j'assiste aux cours de Miss Hayes pour que je puisse éventuellement me commander un appareil avant la prochaine escale !



Jonathan Mc Lean


La vie a repris son cours et le calme qui avait pris place sur le bateau pendant l'escale a laissé le bruit et l'agitation reprendre le dessus. Au moins on aura droit à une visite de la salle des machines, c'est déjà ça de gagner. J'ai l'impression que le mystère entourant l'expédition ne font que s'alourdir et que personne ne souhaite vraiment dénouer ces noeuds de questions et de faits.

Je signe la feuille pour la visite et je me retire dans ma cabine pour replonger quelques instants dans le silence et le repos.


David C. Sandström


Je retiens un sourire à l'annonce du capitaine.
Certains ont fait du zèle, semble-t-il…

Je signe également la feuille de visite. Non pas que le sujet me passionne, ou que je m'y connaisse en mécanique maritime, mais ça peut être instructif.
Au cas où...


Esther Hayes


Debout plus tard que d'habitude, j'affichai un visage reposé et ouvert bien loin de celui arboré lors de la fin de la soirée. Contrairement à mes compagnons je ne me précipitai pas pour inscrire mon nom sur la liste des visiteurs, préférant laisser la priorité à ceux véritablement intéressés. Toutefois, je m'inscrirai un peu avant midi dans le cas ou la limite fatidique ne serait pas atteinte.


Telfarcov


Les personnes intéressées par la visite de la salle des machines s'inscrivent tout au long de la matinée. la liste est punaisée sur le tableau dans le mess des officiers.
Vous êtes neuf finalement neuf à vous présenter devant la fameuse porte donnant accès à ce lieu insolite s'il en est, coeur  du SS Gabrielle.

Drummond vous attend devant, nonchalamment appuyé sur le mur. Une casquette vissée sur la tête, et une cigarette derrière l'oreille, il observe votre petit groupe, le visage fermé et les yeux inquisiteurs.
Il repère tout de suite Jonathan, mais ne fait aucun commentaire, à part un "humph".

Quand tout le monde est là, il se redresse lentement, puis lit la liste des noms présents à vous haute, attendant visiblement à ce que vous vous manifestiez à la lecture de votre patronyme. Une fois fait, il range la liste dans la poche de son bleu de travail et commence en portant sa main à sa casquette, pour se présenter, d'une voix chaude et grave.
-M'ssieurs dames, je suis le chef mécanicien Charles Drummond. Certains d'entre vous (regard appuyé sur Jonathan)  ont... beaucoup insisté pour visiter mon domaine. Alors me voici. On va donc faire un tour dans la salle des machines. Le capitaine est seul maître après Dieu sur le bateau. Mais ici, c'est moi qui commande. Tout ce que vous serez autorisés à faire, c'est regarder, et parler. Le premier qui touche à quoi que ce soit sans mon autorisation, et ben y se retrouvera aux fers. Mes machines, c'est comme mes bébés. On les admire, mais pas touche. Compris?

Il vous regarde tous un par un, pour voir si vous avez bien saisi ses propos, puis se tourne pour ouvrir la porte. Il vous précède et ouvre la marche, tout en vous faisant signe de le suivre. Laporte franchie, vous vous retrouvez sur une passerelle peu large, suspendue au mur d'un côté, et toisant le vide d'une immense salle de l'autre, cathédrale remplie de tuyaux, de cuves gigantesques et de bras métalliques. Au bout de quelques pas, vous arrivez à un escalier qui descend tout en bas.


Jonathan Mc Lean


Je profite de la balade pour observer si je peux voir une cachette potentielle. Je reste en queue de peloton et si je vois une cachette potentielle, je jette un oeil approfondi quitte à m'écarter du chemin quelques instants.


David C. Sandström


*Allons bon, on dirait Guymond et ses chiens... Ne manque plus que l'accent.*

J'acquiesce néanmoins à l'avertissement du chef mécano et regarde et écoute attentivement.


Lawrence P. Mayfair


Je franchis à mon tour la porte.
Dès que l'occasion se présente j'essaye d'en savoir plus, en posant quelques questions dans les limites du raisonnable, mais parfois entraîné par ma curiosité.

Je suis tout particulièrement intéressé par le rôle de chacun des mécaniciens et tente de les aborder pour comprendre leurs tâches respectives, et s'ils travaillent depuis longtemps sur le navire.


Esther Hayes


L'huis franchis, j'écoutai les explications données par le maître des lieux, comme il nous l'avait si bien rappelé. Je pris également quelques photos, avec la vague idée de faire un article sur les mains de l'ombre qui veillaient à nous mener à bon port.


Lawrence P. Mayfair


L'air de rien, je note mentalement quels sont ceux qui font la visite avec nous. Si cette virée dans le cure névralgique doit nous rassurer, elle pourrait également permettre à un saboteur d'agir.


Telfarcov


Le petit groupe que vous constituez se compose des personnes suivantes:
Willard Griffith, Charlie Porter, Lawrence, Esther, Jonathan, David, Charles Myers et Pierce Albermarle.

La salle qui s'ouvre sous vos pieds est gigantesque, et prend tout l'espace de la coque du bateau à cet endroit. C'est une vaste cathédrale emplie de cylindres et diverses machines, reliés les uns aux autres par un nombre incalculable de tuyaux. On dirait qu'un orgue a été éparpillé et toutes ses pièces démultipliées pour occuper les entrailles du bateau.

Le bruit est en effet digne d'un concert assourdissant résonnant dans la coque du navire. Ce sont des sifflement, des bruits sourds en continu et surtout, le coeur du SS Gabriel, un bruit émanant de ces entrailles sous vos yeux, un grondement  dans les basses cadencé qui submerge vos oreilles,un "BOUM BOUM BOUM" infini.

CHAPITRE 5: EN MER 7032903481e26a6e24cf85a38c224f00

Drummond descend l'escalier et se retourne une fois arrivé en bas en vous criant
-Venez! et faites attention aux marches! C'est humide ici!

Et vous constatez en effet qu'en plus du bruit, la température est très élevée, et l'air empli d'humidité. Vous comprenez alors pourquoi l'équipe de la salle des machines est souvent en bras de chemises et habillée de simples salopettes.
Une fois tout le monde descendu, Drummond vous dit en parlant haut et fort
-Le SS Gabrielle est un bateau à vapeur. Cette petite dame fonctionne au mazout. Elle est née en 1913 dans un chantier naval écossais! Vous pouvez voir ici directement la coque du bateau. C'est une coque en fonte, fabriquée en Suède, et elle est seulement de trois centimètres! Si elle perce, on coule!

Puis il commence à se déplacer tel un chat entre les différents tuyaux et containers en cuivre, vous invitant d'un geste à la suivre.
-Tout ce que vous voyez ici sert à faire avancer le bateau. On remplit les cuves de mazout, pour créer de la chaleur, qui va faire s'évaporer l'eau qui se trouve dans ces tuyères, et la vapeur va circuler à travers tous ces tuyaux pour ensuite actionner le moteur du bateau! Plus on chauffe et on nourrit la Gabrielle de Mazout, plus on avance vite!

Ensuite ici, on a "notre bureau"!


CHAPITRE 5: EN MER Fl001123web1

Il vous amène dans un espace plus exigüe, tout au bout de l'immense pièce que vous traversez.
Là, des roues et tout un tas de cadrans s'organisent pour former des sortes de consoles de chaque côté.

CHAPITRE 5: EN MER Ae2e34engineroomlge

-C'est d'ici qu'on contrôle les températures et le bon fonctionnement de toute les machines, et qu'on est informé des ordres du capitaine sur la marche à suivre.

Plusieurs hommes s'activent sur les roues et contrôlent les cadrans.

-Voilà mes gars au travail! Vous connaissez Folsom, Girolamo, Beakins, Webb, Cawley, Stanislaw et O'Toole! Oh faites attention, y a d'la vapeur qui s'échappe un peu par là! Faudrait pas vous brûler!
il vous repousse légèrement d'une tuyère située dans votre dos par où s'échappe effectivement un petit filet de vapeur.

Tout votre petit groupe reste bien rassemblé, et il ne pourrait pas en être autrement. C'est un tel labyrinthe de tuyaux et de vapeur que risquer de vagabonder ne pourrait que vous conduire à vous faire blesser. Vous comprenez vite que travailler ici n'est pas une sinécure, et que la moindre erreur, notamment avec la vapeur, peut être fatale à celui qui la commet.
Griffith, Myers, Alberarle et Porter sont intéressés à l'extrême par ce spectacle qui peut rappeler les enfers de Dante à certains, en plus moderne.

(Esther je ne sais pas si les appareils photographiques de l'époque étaient sensibles à la température et à l'humidité. Si ce n'est pas le cas, tu peux prendre toutes les photographies que tu veux)

Lawrence demande depuis quand les hommes travaillent sur le bateau.
A travers le brouhaha des machines, Drummond parvient néanmoins à articuler
-On a été engagés pour cette mission! Mes hommes étaient dispersé sur d'autres bateaux. Avant j'étais sur une traversée vers l'Afrique orientale. On a tous un carnet de route différent, selon c' qu'on trouve!


Jonathan Mc Lean


1013 ça fait longtemps!

A la suite des autres visiteurs, je suis le dédale à travers la salle en essayant de repérer les caches éventuelles. Je note sur mon carnet le nom des hommes présents ainsi sur les informations que Drummond pourrait laisser échapper.


Telfarcov


Et oui! Ils savaient construire à l'époque mon bon monsieur, c'était de la qualité, pas comme la camelote de nos jours.
Merci Jonathan pour avoir signalé cette petite erreur, je l'ai corrigée.



Lawrence P. Mayfair


Je m'attarde, impressionné et captivé par toute cette technologie et sa fragilité relative. Et dire que nos existences pourront en dépendre.
A l'arrière du groupe, je pose des questions dès que le bruit décline un peu et m'en donne l'occasion.

Je propose également à Esther de prendre quelques vues intérieures, lui indiquant quelques appareillages qui me sembleraient intéressant.

C'est arrivé au milieu de la salle que je me risque à poser une question au chef mécanicien :
- M. Drummond, tout ceci représente une masse énorme de métal. Savez-vous comment vous arrivez à ce que cela ne dérègle pas les compas de bord ?


Esther Hayes


Je m’attendais à un environnement bruyant, mais devant le vacarme, je manquai presque de faire demi-tour, n’y renonçant qu’en songeant que si ces hommes y passait tant de temps, je pourrais bien supporter le bruit une petite heure.  C’était impressionnant. Après avoir sollicité l’autorisation de prendre des photos, je pris plusieurs clichés des hommes en pleine action, sans jamais omettre d’obtenir leur accord au préalable. J’exécutai également de bonne grâce les clichés demandés Lawrence, agrémentés de quelques autres de mon cru. Je renonçai rapidement à m’exprimer, consciente que ma voix ne parviendrait pas à surmonter le tintamarre sans être obligée de m’égosiller.

Les quelques recherches que j’ai faite, semblent indiquer que chaleur et humidité ne sont pas des ennemis de la pellicule si l’on se montre précautionneux et qu’on la développe sans tarder. Je sais donc de que je fais en sortant de la visite. Développement des photos et nettoyage en règle de mon appareil. J’utilise le Vanity que je referme soigneusement après chaque prise de vue.


Telfarcov


Merci Esther pour ces recherches et ta réponse à ma question technique

Lors de la visite, Jonathan n'aperçoit aucune cachette éventuelle, du moins rien d'évident à vue d'oeil.
Les marins présents se prêtent bien volontiers et jeu des photographies d'Esther, après avoir jeté un coup d'oeil discret à Drummond qui a hoché la tête imperceptiblement.
Esther peut même le prendre en photographie également, une main posée sur la console principale. Le visage sérieux, le regard de Drummond n'en est pas moins fier. Il aime visiblement sa salle des machines et son travail.

Se tournant vers Lawrence, il lance, avec un air surpris et à la fois légèrement admiratif.
-Ah! C'est pas courant comme question! Mais elle est importante! Ecoutez, le compas du bateau est situé tout en haut, dans la passerelle de navigation. On a plusieurs étages qui séparent le compas de la salle des machines. Mais y a pas que la plomberie! La coque de la Gabrielle est aussi en acier! D'après c'que j'sais, les fers utilisés pour fabriquer les compas magnétiques compensent les champs magnétiques permanents. C'est c'qui s'appelle des fers durs! Mais il y a toujours de légers dérèglement des compas d'toute façon. Donc, c'est l'rôle des officiers et des gens d'la haut d'vérifier le compas, et par le fait not position en mer. Et ils peuvent le faire avec d'autres instruments et réguler le compas en fonction. Mais si vous voulez des détails, faudra leur d'mander directement!

Entre les poses photographiques, et durant les explications techniques de Drummond, vous voyez les marins se pousser discrètement du coude, se faire des clins d'oeil et rigoler entre eux.
Jonathan EP

Esther EP

La visite s'achève, et après vous avoir demandé si vous aviez d'autres questions (si vous en avez, n'hésitez pas, j'y répondrai en flash back), Drummond vous raccompagne vers l'escalier métallique et la rambarde supérieure, en vous signalant toujours les éléments auxquels il faut faire attention, puis vous ouvre finalement la porte menant au couloir du pont principal.

Et c'est un véritable soulagement pour vos oreilles, et vos corps trempés de sueur et d'humidité, que de retrouver un climat plus agréable et un fond sonore plus doux. Vous percevez toujours le bruit des machines, qui battent tel le coeur du bateau, mais c'est redevenu le bruit de fond auquel vous vous étiez habitués depuis les premiers jours à bord, et auquel vous ne faisiez presque plus attention.
Drummond vous serre la main à chacun.
-Les gars et moi, on espère que ça vous a plu. On pourra répondre à d'autres questions. c'est pas courant d'montrer comme ça not royaume, mais vous l'aurez vu en action, et ça pour sur, ça vaut le détour. M'sieurs dame! Il vous salue avec un petit sourire ironique puis referme dans un grincement métallique la porte sur lui, retournant dans le tumulte et la fumée, tel Hadès dans ses enfers.




David C. Sandström


Je serre la main de Drummond.
- Merci de l'accueil et de votre patience, chef ! dis-je en souriant.

Puis, après son départ, je me tourne vers mes compagnons.
-Fiou, je me serais cru dans le royaume de Vulcain ! Assez technique mais plutôt intéressant, non ?


Esther Hayes


— Très intéressant même. répondis-je, en essuyant aussi discrètement que possible la sueur que je sentais perler à mon front. J'espère que le développement des photographies que j'ai prises se déroulera bien; je n'ai pas l'habitude de travailler dans de tels conditions. la chaleur, oui, mais une chaleur sèche.
— Messieurs, je quémande votre aide si cela ne vous dérange pas.
Je décrochai mon plus beau sourire en direction de David et Lawrence.

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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 13:56



Lawrence P. Mayfair



J'acquiesce à mon tour à mes compagnons sur l'intérêt de notre petite escapade, où j'ai pu poser moules questions, soulevant en retour de nombreuses autres qui resteront pour l'heure sans réponses.

Même si j'ai pu rester sur ma faim sur certaines explications, c'est heureux d'avoir fait cette visite, que je remercie chaleureusement le maître des lieux avant de quitter son antre si fantastique.

Soudain pris d'un frisson, je m'aperçois de l'état dans lequel nous sommes, et de l'inconfort de la sudation qui perle sur notre peau.

En souriant à mon tour, je réponds à Esther.
- Tout ce que vous voudrez Miss Hayes, mais pas avant un sérieux brin de toilette pour ma part !


David C. Sandström


- Je suis à votre disposition, miss Hayes. De quoi s'agit-il ?


Esther Hayes


— Bien entendu mon cher, répondis-je à Lawrence sans me départir de mon sourire. Disons dans une demi-heure, dans mon laboratoire improvisé.

— j'ai bien peur que l'humidité et la chaleur ne complique sérieusement le développement des photographies; un peu d'aide, même profane sera la bienvenue...


Prenant le chemin de ma cabine, je frôlai David murmurant dans un souffle,
[size=7]— Demandez à notre détective de choc de nous rejoindre dés que possible...[/color]


David C. Sandström


- Bien entendu, nous nous retrouvons tout à l'heure ! dis-je en souriant, donnant le change.

Puis, seul, je fronce les sourcils.
*Qu'a-t-elle vu ?*
Je ne doute pas que son œil exercé a perçu quelque chose qui nous a échappé.

Je file donc prévenir Jonathan avant d'aller me rafraîchir.


Lawrence P. Mayfair


- Entendu.
- Je serai heureux de vous aider au mieux, et de découvrir votre art.


Ceci dit, j'invite David à m'accompagner pour nous diriger vers notre cabine commune, chacun ayant vraisemblablement besoin de prendre quelques affaires de rechange avant d'aller vers les commodités.

Quand celui-ci se met à la recherche du détective, c'est avec une pointe d'inquiétude que je l'interroge :
Tout va bien ? J'ai surpris votre air préoccupé après votre aparté avec Miss Hayes...


David C. Sandström


- Je ne saurais le dire... Miss Hayes a requis la présence de McLean dans son laboratoire. dis-je à voix basse, une fois que nous nous trouvons dans la cabine.

- Peut-être a-t-elle remarqué quelque chose. Nous en saurons plus une fois sur place.


Lawrence P. Mayfair


Je reste songeur.
- Bien. Hâtons-nous de la rejoindre alors avec notre détective.


Jonathan Mc Lean


Après avoir été informé de la demande d'Esther, je rejoins le laboratoire.


Telfarcov


Tout le monde se retrouve donc dans la pièce servant de laboratoire. Par chance, vous êtes seuls dans la pièce. Moore n'y est pas pour le moment.


Lawrence P. Mayfair


Arrivé à l'instant, je fais un petit tour d'horizon de la pièce, pour voir qui y est présent, puis je me dirige vers le bureau.
Machinalement, je mets un peu d'ordre dans les appareils scientifiques encore en place, de manière à permettre à Esther d'avoir un peu de place si elle doit procéder au développement de ses photographies.


Esther Hayes


Après m'être rafraîchie et changée, c'est les bras chargés que je pris la direction du laboratoire. Ce dernier étant exiguë et utilisé par plusieurs personnes, j’avais pris le pli de ne pas y laisser entreposer mon matériel de développement trop encombrant et fragile. Un peu essoufflée, je franchis la porte avant de poser mon précieux chargement.
— Ah, messieurs vous êtes tous déjà là comme je m’y attendais. Veuillez m’excuser pour mon retard. Mon cher Lawrence je vous remercie d’avoir joué les messagers. Comme vous devez vous en douter, ce n’est pas pour développer des photographies que je vous ai demandé de me rejoindre, même si toute aide sera la bienvenue pour qui voudra s’y initier. Ce n’est certainement pas grand-chose, mais j’ai surpris une bribe de conversation entre deux marins, Beakins et,… à oui Webb. Mais avant toutes choses, avez-vous remarqué quoique ce soit de votre côté ?


David C. Sandström


- Hmm... non je n'ai rien remarqué d'étrange.


Lawrence P. Mayfair


J'ai un signe de dénégation de la tête.
- Entre toutes ces machines et la vapeur, je n'ai guère eu le loisir de constater quelque chose d'étrange.


Jonathan Mc Lean


- Beakins m'a parlé mais pas Webb. Si je me rappelle bien, Beakins a dit "ils ne savent pas, hein?" et Webb a répondu "Nan, sont pas au courant, Y vont être ben surpris" et ensuite Beakins a désigné Esther en disant "Et elle tu crois qu'elle...". C'est tout ce que j'ai pu avoir comme info.


David C. Sandström


Je réfléchis un moment.
- Sur quel ton ont-ils dit cela ? Ça pourrait être juste, et j'espère que ce sera le cas, une surprise qu'ils veulent nous faire, genre une escale sur une île paradisiaque ou un dîner dansant ?

Je ne parle pas de l'autre option, tout le monde y a pensé. Que le saboteur ne soit pas seul à bord...


Jonathan Mc Lean


- C'était plutôt sur un ton de cachotterie sérieuse. J'ai essayé de les interroger pour en savoir plus mais ils restent fermer comme des huîtres.


Lawrence P. Mayfair


J'écoute la discussion, un peu surpris de la teneur de ces échanges partiellement entendus par certains d'entre nous. Cependant, ainsi décontextualisé, cela pourrait tout dire et son contraire.
Me raccrochant à quelque chose de plus concret, j'aide Esther à déballer son matériel sous sa direction.


Esther Hayes


M'arrachant aux réflexions tourbillonnant dans ma tête.
— J'ai entendu le même échange... j'ajouterais que me concernant, j'ai cru comprendre, "tu crois qu'elle en ser.." qu'on doit donc pouvoir interpréter par "en serait", dit d'un ton ou il avait peut-être une pointe d'ironie; si je ne me suis pas faite des idées. J'avoue ne pas savoir quoi en penser...


hrp, désolé pour le délais... Cela devrait aller un peu mieux jusqu'au 2/3 janvier.


Telfarcov


J'avance un peu la partie, mais si vous souhaitez continuer la discussion, vous pouvez bien sûr.

22 Septembre 1933

Le temps commence à s’altérer. La mer devient forte et agitée. Le ciel se couvre de nuages tourbillonnants et changeants. Le vent tourne sans cesse, frappant par bourrasques. La pluie menace, mais ne tombe pas, comme si un orage pouvait éclater à tout moment, prêt à surgir de nulle part.

Le navire file à une vitesse régulière de 11 nœuds, dans une mer qui se rafraîchit. La proue claque sans répit contre les vagues, projetant des gerbes d’embruns et répercutant une vibration sourde le long de la coque.

23 septembre 1933

Le tangage du bateau s’intensifie, tout autant que la puissance du vent, ce qui incommode bon nombre des membres de votre équipée scientifique. Beaucoup d’entre vous se révèlent avoir l’estomac fragile, tel le professeur Albermarle, contraignant ceux qui souffrent du mal de mer à se précipiter vers le bastingage sous le vent, ou à rester allongé dans les cabines, agonisant au-dessus d’un seau en plastique, maudissant cet esprit d’aventure qui vous a placé dans cette position.

Par-dessus les mugissements stridents du vent, vous entendez distinctement les hurlement des chiens de Guymond en cale. Visiblement, ils n’apprécient guère, eux non plus, la grosse mer. Cette cacophonie infernale ne contribue pas au repos de vos nerfs à vifs. Guymond et son équipe se relaient auprès des bêtes pour essayer de les calmer, et les soulager, en vain.

Ceux qui parmi vous sont encore sur pied se voient proposer les cours qui étaient programmés et se déroulent comme d’habitude, si ce n’est que le roulis du bateau gâche quelque peu l’atmosphère de vacances qui y régnait jusque là. Les cours qui se tenaient auparavant à l’air libre se déroulent maintenant dans l’un des salons. En effet, pour les aventureux qui pointent le bout du nez sur le pont principal, ils se retrouvent en quelques secondes trempés jusqu’aux os par des gerbes d’eau tiède et salée.

Esther ressent les symptômes désagréables de la nausée. Elle appréhende de se retrouver dans le même état que la dernière fois, mais il semblerait qu’elle supporte mieux ce coup de vent. Elle arrive à garder la tête froide et à ne pas trop en souffrir, juste de quoi éviter de manger, et mis à part un teint quelque peu verdâtre à certains moments, elle continue à marcher et à se déplacer presque normalement.

David et Lawrence sont au supplice. Outre de violentes nausées, ils perdent tout repère et toute notion de coordination motrice. Affalés sur leur couchettes, ils ne peuvent que subir les assauts des vomissements et prier pour mourir afin de mettre un terme à leurs souffrances. Ils sont prêts à trucider sur place le docteur Greene, qui venant les visiter pour les soulager, leur afflige un petit discours sur le fait que « ce petit mal de mer n’est en réalité qu’une combinaison de deux facteurs physiques et psychologiques : le facteur physique la nausée, est provoquée par la discordance entre les informations transmises par l’oreille interne et par la vue, le facteur psychologique provient quant à lui d’un sentiment d’anxiété lorsque le sujet appréhende d’être malade ». Il tente de vous rassurer néanmoins à la fin en vous disant que les symptômes peuvent se faire sentir sur une durée qui va de quelques heures à quelques jours. Vous ne pouvez alors, affaiblis comme vous êtes, que lui jeter des regards assassins et le maudire intérieurement en le traitant de tous les noms, car votre état ne vous permet pas d’ouvrir la bouche. Il finit par aller voir d’autres souffrant autant que vous, vous laissant finir d'agoniser en paix.

Jonathan, lui, brave les éléments comme si de rien n’était. Si le menu s’était composé de cervelle de mouton, il aurait pu s’en bâfrer sans sourciller. Il circule et agit comme n’importe quel jour sur le navire, s’étonnant de ce que tant de monde se retrouve malade pour une si petite brise maritime !


24 septembre 1933

Après deux jours de grosse mer, les bourrasques diminuent. Vers midi, elles se calment peu à peu et disparaissent totalement, tandis que la surface de l’océan s’égalise et devient presque étale. Le soleil est de nouveau présent, d’abord apparaissant timidement entre les nuages, puis reprenant totalement le contrôle des cieux. La tempête fait place à un zéphyr assez doux et les températures grimpent de nouveau.

Cette journée vous apparaît idyllique, comparée aux deux jours précédents, et vous vous sentez revivre. Si vous étiez alors à terre, vous diriez que les oiseaux chantent. Mais seuls en mer, c’est toujours le bruit, cette fois plaisant, des vagues et le silence émanant de la cale des chiens qui vous bercent.

Le retour au beau temps remonte le moral de toute votre équipe d’explorateurs.

Cependant, l’équipage semble y être insensible. Vous constatez que les hommes vous dévisagent, soit avec des mines impassibles, soit avec quelques regards farouches. Cette accalmie météorologique semble avoir révélé une évolution de l’humeur des hommes d’équipage à votre égard.
Tous, vous constatez des regroupements dans des coins, et des discussions animées à voix basse. Puis des dispersions très rapide une fois que vous arrivez à proximité.
Des chuchotements dans le dos, des ricanements, un ou deux doigts vous montrant, ainsi que de nouveau des regards noirs, et pour deux ou trois hommes d’équipage, des reniflements à chaque fois qu’ils vous croisent.

Des paquets circulent discrètement, bien emballés, transportés par de petits groupes, qui vous évitent et font des détours dès qu’ils aperçoivent un membre de votre équipe.

L’ambiance est à la grogne. Plus la journée avance, plus cette ambiance délétère s’alourdit et devient pesante. Les autres scientifiques commencent également à se regrouper dans le mess des officiers et à s’interroger sur ce qui se passe. Au cours de l’après midi, des interrogations et, une certaine inquiétude, une nervosité, prennent le pas sur la belle humeur qui était revenue parmi vous. Moore est enfermé dans sa cabine. Starkweather est avec le capitaine sur la passerelle de commandement, et ne sont disponibles pour le moment, ni l’un, ni l’autre.



Lawrence P. Mayfair


L'accalmie chasse enfin cette nausée qui m'a clouée au lit ces dernières heures par surprise. La première tempête m'avait fait croire que j'avais acquis le pied marin, quand cette dernière s'est cruellement attachée à me démontrer le contraire et me contraindre à un peu plus de modestie.
C'est donc plein d'un espoir de passer à autre chose que je parviens à quitter la cabine partagée avec David, non sans avoir promis à ce dernier de faire un peu de ménage et ouvrir autant que faire ce peut notre hublot.

Errant dans les couloirs à la recherche de quelque matériel pour briquer notre modeste habitat, ou d'une bonne âme parmi l'équipage, je me confronte directement à cette ambiance électrique qui sommeille à peine parmi les hommes du bord.
Après quelques mésaventures, puis le constat partagé par des compagnons de l'équipe scientifique, je remarque que ceci ne pourra pas durer, ne serait-ce que pour notre tranquillité d'esprit lorsque nous aborderons les véritables difficultés.
Il convient de réagir.

Je gagne donc la partie des officiers, tentant d'en apprendre plus en rencontrant le capitaine.


Esther Hayes


Cette nouvelle tempête m'avait craindre le pire, mais il semblait finalement que, si mon pied n'était pas encore marin, je m'habituai quelque peu au violent mouvement que la mer déchainait sur notre navire. Ce dernier n'était guère plus qu'une frêle coquille de noix, perdue au milieu de nul part.

J'assistai aux cours, même si j'avais des difficultés pour concentrer mon attention. Un peu affaiblie, les pastilles de menthe qui avaient été mon ordinaire ces deux derniers jours ne nourrissant pas son homme, je me jetai sur la nourriture quand enfin, l'accalmie apaisa la colère des éléments. Rassasiée, avec une bien meilleure mine, je constatai le changement d'humeur de l'équipage. Je tentai bien de prendre la température, mais je dus me rendre bien vite à l'évidence qu'ils faisaient tout pour nous éviter... et qu'ils y arrivaient!


Telfarcov


J'attend de savoir si tu y vas tout seul Lawrence ou si d'autres t'accompagnent. Dans le premier cas, je te répondrai en EP.


Esther Hayes


Si je remarque que tous le monde semble se rejoindre là-bas je m'y rend également.


David C. Sandström


Par une synchronicité toute scientifique, tomber malades en même temps nous permet de nettoyer et aérer notre cabine une fois pour toute.

- Je savais que j'avais des raisons de rester au nord... J'ai rarement eu à traverser cela... Je sors dès que possible pour m'emplir les poumons d'air iodé et manger quelque chose.

J'accompagne Lawrence vers le mess.


Jonathan Mc Lean


Fort de ma capacité à résister aux conditions les plus extrêmes, je redouble de vigilance quand aux manigances des ouvriers. Une fois le calme revenu, je retrouve mes compagnons au mess.

- Avez-vous vu vous aussi comment l'ambiance a changé doucement mais surement? Qu'en pensez-vous?

_________________
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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 13:57



David C. Sandström



- A vrai dire cher Jonathan, ces derniers temps, je n'ai pas vraiment eu le loisir de remarquer grand chose...


Telfarcov


C'est donc un petit groupe qui se rend vers la passerelle de navigation, tout en discutant entre vous des changements d'ambiance de l'équipage.


Arrivés en haut de l'escalier de la passerelle, vous découvrez ce lieu fameux avec toutes les commandes principales du navire. De nombreux hommes sont là, concentrés sur leur tâche. L'un des officiers présents vous arrête avant que vous n'alliez plus loin. il vous dit d'un ton sec:
-Je regrette mais vous devez demander l'autorisation pour accéder à la passerelle. Quelle sont les raisons de votre présence ici? je les transmettrai au capitaine.


CHAPITRE 5: EN MER Transporttransportationnavigationshipinteriorconningbridgeofdb4jxe_1


Jonathan Mc Lean


Je m'avance vers l'officier.

- Nous devons absolument discuter avec le capitaine d'un sujet important.


Lawrence P. Mayfair


- Je pense que le docteur Greene oeuvrait secrètement à notre perte... Laisse-je échapper, entre les dents en réponse à notre limier tout en repensant aux dernières heures passées dans la cabine.
Ce trait d'humour est vite stoppé par l'un des officiers nous barrant l'accès à la passerelle.

Qui est-ce ?

- Monsieur, il n'est pas dans notre intention de vous faire perdre du temps.
- Nous avons remarqué la froideur de l'équipage à notre égard, et pour tout dire le fait qu'il cherche à nous éviter.
- Nous craignons qu'une mauvaise ambiance s'installe et ne porte préjudice au bon déroulement de notre expédition. Nous aimerions juste comprendre ce qu'il se passe et corriger les choses si nous avions commis la moindre maladresse.




Esther Hayes


Je glissai dans ma poche le câble que je tenais encore dans la main. Quoiqu'il se passait, ce n'était plus le moment de parler de ça.


Telfarcov


L'officier en question est John Driscoll. Il vous écoute, et fronce légèrement les sourcils lorsque Lawrence évoque la froideur de l'équipage et l'ambiance sur le bateau. Il incline légèrement la tête, et l'air songeur, murmure
-Oui, effectivement. Ainsi donc... Je vais en informer le capitaine Vredenburg sur le champ. attendez moi ici.
Vous le voyez aller vers le capitaine, auprès de qui se tient Starkweather. Ces derniers discutaient quand Driscoll le sinterrompt avec un hum hum, et l'air compassé, leur transmet votre message.
Le capitaine et Starkweather vous jettent un coup d'œil, puis échangent quelques mots, avant de vous rejoindre rapidement.

Vredenburg vous salue d'un petit signe de tête et d'un ton un peu bourru, pendant que, une fois n'est pas coutume, Starky reste silencieux.
-Madame, messieurs? j'ai cru comprendre que vous aviez des plaintes concernant le climat du SS Gabrielle?



Jonathan Mc Lean


Je laisse Lawrence prendre la tête de la conversation.


Lawrence P. Mayfair


Je salue le capitaine avant de reprendre.
- Il ne s'agit pas d'une plainte capitaine, mais d'une crainte.
- Nous avons l'impression que l'équipage nous évite et manifeste une certaine froideur. Si cela n'est rien, le moindre ressentiment, même infondé, peut s'avérer pernicieux pour votre navire comme notre expédition. C'est pourquoi nous venons vous faire part de notre inquiétude.



Telfarcov


Le capitaine écoute calmement les explications de Lawrence et il finit par hocher la tête
-Je vois. Et cette froideur, depuis quand et comment s'est-elle manifestée? Vous as-t-on bousculés, manqué d'égards? Mal servi?

A ce moment là, Driscoll, qui était resté à proximité intervient.
-pardonnez-moi capitaine, mais j'ai également perçu certaine discussions et une certaine, heu, inimitié à mon égard ces derniers jours. Je pensais que c'était une simple idée de ma part, mais je vois que je ne suis pas le seul à ressentir cette ambiance.

Le capitaine lui jette un regard noir. Manifestement, Driscoll n'avait pas à prendre la parole maintenant. Vrendenburgh vous fait signe de vous exprimer.



Jonathan Mc Lean


- Pour ma part, j'ai eu droit à quelques messes basses, des colis échangés rapidement comme pour me les cacher, des rires à peine cachés, des pointages du doigt, enfin tout pour nous faire sentir étranger et installer un sentiment de paranoïa.


Lawrence P. Mayfair


Je reste également calme et purement factuel pour compléter ce qu'indique McLean.
- Au sortir de notre visite de la salle des machines, nous semblions un peu plus intégrés. Mais depuis la fin de la tempête, les hommes du bord ricanent et chuchotent. S'ils se moquent de notre inexpérience et incompétence en tant que marin, certainement avec raison, ils le font suffisamment peu discrètement pour que l'ensemble des membres scientifiques commencent à s'en inquiéter et deviennent nerveux.


Esther Hayes


— Même chose de mon côté. Une volonté manifeste de m'éviter si je m'approche sans même que je ne démontre l'intention de leur adresser la parole.


Telfarcov


Le capitaine hoche de nouveau la tête.
-Bien. Vous avez bien fait de m'avertir. Une telle ambiance peut rapidement dégénérer. Je ne voudrai pas que nous nous retrouvions avec des troubles à bord. Je mènerai mon enquête. Cela prendra peut être quelques jours. Je vous tiendrai informés par l'intermédiaire du second Turlow.

Il va pour repartir quand il s'arrête et vous adresse un dernier mot.
-Je vous demanderai de ne pas vous en mêler. J'ai déjà eu certaines remarques concernant des questions qui avaient été posées à des marins. Il fixe Jonathan du regard.
Ce genre d'attitude n'aide pas à restaurer un climat de confiance et d'amitié mutuel.
Il vous salue puis s'éloigne, suivi de Starkweather, qui ô miracle, n'a toujours pas soufflé mot.



Telfarcov


Quand vous quittez la passerelle, le soleil se couche sur l'horizon, c'est le début de la soirée.


Lawrence P. Mayfair


- J'aurai préféré qu'il soit au courant et nous informe que l'équipage se moquait juste de nous.
...
- Un peu comme des étudiants de première année face à des professeurs qui semblent si malhabiles dans le quotidien.
- Espérons ne pas être définitivement considérés comme les Jonas de ce navire.


Je réfléchis quelques instants en commençant à descendre les escaliers vers l'étage du mess.
- Pourquoi ne pas préparer une petite fête entre nous ? Puis y inviter les hommes du bord ? Cela aura au moins l'intérêt de diminuer la tension de l'équipe.
- Que pourrions-nous fêter ?



Esther Hayes


— J'ai tout de même l'impression qu'il a cherché à se débarrasser de nous plus qu'autre chose et cela n"explique pas ces petits paquets que j'ai moi aussi aperçu. Je ne connais pas très bien Starkweather, mais je trouve curieux qu'il n'ait rien dit du tout.

— Fêter quelque chose, oui pourquoi pas. Quand changerons nous d’hémisphère ?


Telfarcov


Vous discutez tranquillement dans le couloir quand vous apercevez au bout de la coursive trois marins transportant des paquets de forme allongée et mince.
Jonathan a la désagréable sensation que ces emballages cachent des armes à feu. La forme correspondrait.


Jonathan Mc Lean


- Je pense qu'il faut attendre son retour, il nous a demandé de rester à l'écart et je pense que c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Une fois qu'il aura répondu, nous pourrons alors proposer une petite fête si cela ne va pas à l'encontre des règles sur un bateau ...

Je m'arrête brusquement quand je vois les trois marins au bout de la coursive. Je n'hésite pas un instant et je leur emboîte le pas.


David C. Sandström


- Pourquoi pas, mais je vous avouerai que je n'ai pas vraiment de talent pour organiser des fêtes, surtout dans ces conditions.
Nous ne devrions pas tarder à passer l'équateur je pense.



Lawrence P. Mayfair


- Vous avez certainement raison Miss Hayes. Vous oui David êtes certainement plus au fait des traditions que moi, mais vous évoquiez le passage de l'équateur. Cela ne donne-t-il pas lieu à réjouissances ?
- Si c'est quelque chose d'initiatique comme le pratiquent les confréries ou sororités universitaires, il faut s'attendre au pire. Mais ceci expliquerait l'étrange comportement de l'équipage... et le mutisme de son commandant... étendu à notre cher co-directeur.



Esther Hayes


Je rejoins Jonathan avant qu’il ne s’éloigne trop.
— Que faites vous ? On vient juste de nous demande de ne pas faire de vagues.


Lawrence P. Mayfair


*Pas de vagues ? Ce garçon est une tempête à lui tout seul !*


Telfarcov


Jonathan vous quitte au beau milieu de la discussion. Vous le voyez a grands pas suivre le petit groupe de marins. Ces derniers vont vers le pont avant. Ils passent la porte y menant, quand l'un d'eux se retourne, aperçoit Jonathan et aussitôt dit un mot à ses camarades. Ils se précipitent et ferment aussitôt la porte derrière eux.

Jonathan une fois arrivé devant la porte, l'ouvre et se voit bloqué le passage par un autre groupe de marins qui cherchent à entrer. Une bousculade s'ensuit, retardant d'autant plus le détective. Les marins qui rentrent adressent d'une voix peu amicale des "scusez-nous", avant de s'éloigner dans la direction de David et Lawrence, Esther les dépassant pour rejoindre Jonathan sur le pont extérieur.

Ce dernier ne voit plus les marins qu'il suivait, ils se sont volatilisés.



Esther Hayes


— Bon sang Jonathan, ce n'est pas en agissant ainsi que les choses vont s'améliorer. Quelle mouche vous a donc piqué?


Lawrence P. Mayfair


Lorsque les marins arrivent à notre hauteur, je salue ceux que je n'ai pas encore vu de la journée par des -bonjour, comment allez-vous ? souriants et appuyés.

_________________
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CHAPITRE 5: EN MER Empty Re: CHAPITRE 5: EN MER

Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 13:58



Jonathan Mc Lean



Je me retourne vers Esther.

- Ces paquets ressemblent drôlement à des armes, et si c'est le cas, j'aimerais autant le découvrir rapidement avant d'en être victime. Je suis en charge de la sécurité de l'expédition et je pense que nos questions ont forcé la main aux ouvriers qui doivent certainement changer les armes de cache. Si c'est autre chose, et bien j'expliquerai tout ça au capitaine.

Je laisse échapper une grimace lorsque je m'aperçois que j'ai perdu les marins.

- Encore raté. Pour quelle raison ces marins se conduiraient ils de cette façon à votre avis? Une surprise pour le capitaine?


Telfarcov


Les marins répondent par des saluts de tête, et un -B'jour monsieur", assez maussade. Dès qu'ils se sont éloignés, vous entendez des chuchotements et l'un d'eaux tourne la tête pour vous observer d'un air furibond.


Telfarcov


L'heure du dîner approche à grands pas. Vous savez que vous devez rapidement gagner le mess des officiers, car le service va bientôt commencer.


Esther Hayes


— Des armes ! Vous êtes sûrs de vous ? Nous avons déjà manqué de nous fourvoyer plusieurs fois… Si vous êtes sûr de vous, le mieux et de retourner voir le capitaine.
J'hésitai avant d'ajouter d'un ton compatissant.
— Vous savez parfois nos sens nous font voir ce que nous voulons voir ou ce que nous nous attendons à voir...


David C. Sandström


- C'est une bonne question. Peut-être ce genre de passage, autant géographique qu'initiatique, peut être le prétexte à une fête, mais entre nous, cacher la préparation de réjouissances peut se faire sans aller jusqu'à la discourtoisie, non ?

Si nous allions dîner ? Il me semble que cela fait une éternité que je n'ai rien avalé !


Je salue moi aussi les marins lorsqu'ils passent devant nous.


Jonathan Mc Lean


- Et bien disons que les marins préparent simplement une petite surprise et que cela n'a rien d'alarmant! Allons donc manger.


Lawrence P. Mayfair


Ignorant les marins, pour ne pas entamer la bonne humeur qui me revient, j'accepte avec joie d'aller enfin pouvoir faire fonctionner mon estomac d'une manière plus conventionnelle.

- Jonathan vous êtes vraiment sûr qu'un arsenal puisse avoir embarqué de manière inaperçue par des matelots aussi discrets ?


Telfarcov


Vous vous retrouvez tous au mess, les officiers présents sont Driscoll et le médecin Ray Lansing. Les autres sont de quart. Le service est plutôt rapide ce soir, et Henning, qui vous fait passer les plats, lance quelques regards peu amènes à votre groupe.

Le dîner se passe toutefois sans poursuite ou incident.
Il se termine environ une heure après le coucher du soleil. Vous êtes en train de vous lever quand... les moteurs du navire s’arrêtent soudainement. Aussitôt, la corne de brume retentit trois fois, et déchire le silence assourdissant qui a soudain prit place tout autour de vous.

Les gens présents, officiers et ceux de l'expédition se regardent pendant une minute et soudain c’est la cacophonie et le chaos. Tout le monde coure et se précipite sur le pont principal, pour voir ce qu’il se passe. Les hommes s’interpellent et s’interrogent en criant tandis qu’ils galopent le long des couloirs et escaladent les marches menant au pont.




Esther Hayes


Je grignotai, peu encline à avoir de l'appétit dans l'atmosphère étouffante ou nous nous trouvions. Le bruit de la corne de brume me fit violemment sursauter.

— Eh bien, je crois que nous allons être fixés. Je m'efforçai de conserver mon calme, mais mon cœur battait à toute vitesse.



Jonathan Mc Lean


Je mets la main sur mon pistolet, prêt à dégainer en cas de besoin, mais je reste assis et reste attentif à ce qui se passe autour de moi. J'attends que la salle soit vide avant de bouger.


David C. Sandström


Je sors à mon tour, non sans terminer d'abord mon verre de vin.


Esther Hayes


Voyant David sortir je lui emboîte le pas.


Lawrence P. Mayfair


Je repose ma cuillère et essuie la commissure de mes lèvres avec ma serviette.
Puis observant le carré, j'essaye de capter les bribes de conversations qui pourraient nous expliquer ce chaos.

Je me lève enfin, pour me diriger à mon tour vers le pont.


Telfarcov


Lorsque vous arrivez sur le pont principal, vous vous rendez compte que tous les projecteurs de la Gabrielle sont braqués vers la proue du bateau. Vous bousculant les uns les autres, vous parvenez à former un attroupement regardant la proue du navire. Là, illuminé par le faisceau des lampes, un personnage se tient, stoïque, grand, menaçant, dans un tourbillon d’écume. Immobile, il fixe votre groupe.
Il porte un lourd manteau orné de brandebourgs, de rubans et de feuilles d’or et d’argent. Ses cheveux verdâtres sont tressés en arrière, sa figure blanche présente des traces verdâtres et des incrustations, comme s’il venait de surgir des flots, entouré d’algues et de coquillages.
Il s’avance alors lourdement et d’un pas rapide, se dirige à grandes enjambées vers la passerelle. Se tournant vers un marin, il parle enfin :
-Holà, Dignitaire ! Je demande la permission de monter à bord, au nom de sa Majesté !
Le marin, qui se trouve être Truman Cotter, lui répond sur un ton théâtral
-ça alors, mais… c’est Davy Jones lui-même ! Bienvenue à bord Monsieur !
L’homme, ainsi identifié, reprend
-Merci. Où puis-je trouver votre capitaine ?
Le marin désigne la passerelle d’une main.
-Par là, monsieur. Il vous attendait.

Davy Jones marche énergiquement vers la passerelle, serrant contre lui une serviette de cuir usée. Regardant droit devant lui, il hurle d’une voix de stentor "faites place au messager du Roi !  Place ! Place!" Tout le monde s’écarte de lui pour le laisser passer.
Lorsqu'il passe à proximité, Jonathan arrive presque à mettre un nom sur le visage de Davy Jones, mais l'information lui échappe pour le moment. Pourtant, il est certain de l'avoir bien vu de près peu de temps auparavant, ce visage! Sans traces ni incrustations!
Sur la passerelle, Davy Jones et la foule des curieux qui l’ont suivi dans son sillage sont reçus par le capitaine et son second, Turlow, qui était de quart. Un dialogue s’engage entre Jones te le Capitaine.
-Bienvenue, Davy Jones.
-Mes salutations capitaine. Que d’années se sont écoulées depuis notre dernière rencontre !
-En effet, c’était à bord du SS Selandia.
-Je suis chargé, par sa Majesté le Roi Neptune, de vous remettre une assignation.
-Je serai heureux de la recevoir.

Davy Jones tire avec emphase un document de sa serviette et le lit à très haute et intelligible voix
-Hum… SS Gabrielle, entrant dans le royaume de sa Majesté Neptune, prenez acte ! Il nous a été rapporté que des néophytes se trouvent à bord de ce navire, tous indubitablement coupables de nombreuses et abominables offenses à l’encontre de nos lois. J’ordonne par conséquent que vous organisiez céans les préparatifs de notre Royale Visite, afin de permettre à Notre Cour de tenir audience. Les néophytes suivants devront comparaître demain midi : John Driscoll, Ray Lansing, Nils Abraham, Gordon Cooke, Alexander Moseley, Gregor Pulaski, Douglas Halperin, Olav Snabjorn, Ralph Dewitt, Lawrence Longfellow, Allan Huston, Patrick Miles, Peter Sykes, Willard Griffith, Charlie Porter, Timothy Cartier, Avery Giles,  Pierce Albermarle, Douglas Olgerfinger, Samuel Winslow, Charlene Whitston, Richard Greene, Lawrence Mayfair, David Sansdtröm, Guymond Paquette, Esther Hayes, Jonathan McLean, Thomas Lopez, Hidalgo Cruz, Maurice Cole, David Packard, Michael O’Toole.
Un sort affreux sera réservé à ceux qui tenteront d’échapper au Jugement de Sa Majesté !


Le capitaine répond
-Veuillez assurer à Sa Majesté que ces personnes se présenteront devant sa cour.
-Je vous remercie capitaine. Il serait du bon vouloir de Sa Majesté que votre navire soit mis à la cape sur la Ligne demain à onze heures trente, afin qu’Il vous fasse l’honneur de monter à bord. J’aurai le plaisir de vous revoir demain, accompagné de mon Royal Maître, sa Majesté Neptune. Que la nuit vous soit bonne capitaine !

Davy Jones et le capitaine se saluent en s’inclinant, puis Jones quitte la passerelle et retourne sur la proue où il se volatilise.

Le capitaine inspecte la serviette et la tend au second Turlow « Délivrez ces convocations aux néophytes à qui elles sont destinées », ordonne-t-il, « et informez l’équipage que la présence de chacun est requise demain matin sur le pont avant à onze heure trente précises. »

Turlow saisit le paquet de feuilles et en remet immédiatement une à chacun des néophytes présents sur la passerelle, avant d’aller les distribuer à travers le navire à leurs destinataires.
Quelques minutes plus tard, les machines de la Gabrielle redémarrent et le navire reprend sa course nocturne.
Chacun d’entre vous, n’ayant jamais passé la ligne, reçoit une convocation :



Telfarcov


[size=14]SS Gabrielle
Vous entrez dans le domaine de Neptune
Oyez néophytes![/color]


[size=10]Je décrète et vous ordonne de comparaître devant moi et ma cour dès demain afin d'être initié aux mystères de mon Empire. Sachez que si vous tentez de vous dérober, vous serez livré en pâture aux requins, baleines, têtards, crapauds et autres êtres vivants peuplant les mers, qui vous dévoreront, tête, corps et âme, à titre d'avertissement envers les pitoyables néophytes qui, à votre exemple, entreraient en mon Domaine sans invitation.

Vous êtes accusés des crimes suivants: [/color]


Chacun reçoit une fiche individuelle avec les crimes qui vous sont reprochés:



Lawrence Mayfair: S'obstine à porter une cravate lorsqu'il est engagé dans un travail honnête
Jonathan McLean: Interrompt le juste repos des marins en posant des questions ineptes
Esther Hayes: Prend des notes de façon ostensible et trouble par son sourire la tranquillité d'esprit de l'équipage
David Sandström: Est totalement incompétent en coutumes et habitudes nautiques
Guymond Paquette: N'a pas fait preuve de suffisamment de sociabilité en compagnie variée


David C. Sandström


Assistant à la scène, je comprend enfin ce qui s'est passé. J'adresse un sourire à Esther qui m'a suivi et lui tend mon bras pour regarder la saynète.

Je suis en revanche beaucoup moins satisfait lorsque je reçois le carton.
- Aucune compétence en... ? Juste ciel, dire ça à un Norvégien... Mon père s'en retournerait dans sa tombe...


Jonathan Mc Lean


Recevant le carton, je demande à Turlow.

- Je n'ai pas été cité dans la liste, pourquoi me remettez vous ce carton?

Après l'avoir accepté, je me dirige vers la proue et j'essaie de comprendre comment cet émissaire a pu disparaître ainsi.


Esther Hayes


Soulagée, je glissai mon bras sous celui de David.
— Nous nous sommes bien fait berner.

Je lus mon invitation avant de demander à ce dernier, que vous reproche-t-on?


Telfarcov


petite précision, oui vous êtes cités, c'est juste que j'avais oublié vos noms, concentrée sur le reste des autres noms à choper dans la liste des pnj, mais j'ai mis à jour mon précédant message, désolée


Lawrence P. Mayfair


Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire lorsque la distribution des fiches est faite.
Et bien voilà qui confirme l'esprit potache que nous commencions à suspecter. Au passage symbolique de l'équateur lors des prochaines heures il faudra supporter les épreuves qui nous seront infligés.

*La cravate ? Ah oui ?*
Bon, au moins les marins ne sont guère différents des étudiants.


David C. Sandström


- Hé bien, à ma grande honte, j'ai été très officiellement accusé d'ignorance totale en coutumes et habitudes nautiques.

Et vous ? De quoi vous accuse donc, à part de détourner les pensées des glaciologues de leur labeur ?



Telfarcov


Les "crimes" des néophytes qui sont lus par les uns et les autres à haute voix provoquent rires te plaisanterie. Il est bien entendu évident qu'ils sont à fort caractère humoristiques.
Les blagues fusent, les marins vous tapent dans le dos, ils vous sourient, et le capitaine, vous apercevant de loin, vous adresse un petit sourire.
Quant à Starkweather, il est tout à fait hilare et vient vous saluer en rigolant.


Esther Hayes


— De passer mon temps à prendre des notes.... et apparemment il n'y aurait pas que les glaciologues qui verraient leur pensées détournées.
Je dis cela sur le ton de la plaisanterie avant d'ajouter pour n'être entendue que de David.
— Que dire des glaciologues qui troublent les journalistes.


David C. Sandström


Mon sourire se fait soulagé, la tension s'est évanouie d'un coup, au point que nous reprenions notre badinage.

- Permettez de ne pas m'en excuser, voilà au moins deux troubles qui se sont bien trouvés.


Telfarcov


La soirée se termine joyeusement, dans un esprit potache et bon enfant.

25 septembre 1933

A l'aube, le temps est ensoleillé et l'horizon dégagé. La mer est calme, à peine troublée par un vent de 5 nœuds venant de nord-ouest. Vers 9 heures, les préparatifs commencent et vont bon train. Les mystérieux paquets qui circulaient la veille sont en partie déballés et est rapidement dressé sur le pont arrière le Tribunal du Roi, près du gouvernail de rechange et du radeau destiné au débarquement de la cargaison. De mystérieuses structures massives émergent aussi progressivement, elles sont toujours recouvertes par des bâches. Les "Dignitaires" (appellation de ceux qui ont déjà passé la ligne), membres de l'équipage, s'affairent toute la mâtinée aidés par les quelques membres de l'expédition qui sont des dignitaires. l'ambiance est très détendue, des rires et des plaisanteries fusent et vous font voir que les marins savent aussi être de bons acteurs lorsque vous repensez à l'ambiance de la veille.

A 11h30, le navigateur annonce que le SS Gabrielle se trouve sur "la Ligne" et les moteurs sont coupés. Tous les passagers et membres d'équipage reçoivent l'ordre de se rassembler sur le pont.


Davy Jones (en réalité le chef mécanicien Pacquare, que vous reconnaissez plus aisément à la lumière du jour) avance sur le pont, en direction de la plage arrière, précédant une cour hétéroclite, menée par le Roi Neptune en personne, sous les traits du charpentier Lysander Bertoli. Sa barbe vénérable est ornée de perles, tresses et décorations telles que de petites étoiles et coquillages. Il porte une grande couronne et un trident, et son costume est parsemé de coquillages. Derrière lui, la tête droite et la poitrine bombée, Samuele Girolamo, jeune éphèbe, incarne son Altesse Amphitrite, reine de Neptune, revêtue pour l'occasion d'une robe d'algues et de cordages. le reste de la cour se compose du Scribe Royal, des Barbiers du Roi à l'allure démoniaque et sadique, du Docteur et du Dentiste, qui sont tout aussi effrayants, du Bébé du roi, qui arbore fièrement sa musculature à défaut de graisse, le Navigateur, officier de quart de Neptune, le Juge, les deux Avocats, le Diable portant son trident électrique, les Nymphes royales, les Gardes de la Police royale, et enfin les Ours, qui rassemblent et houspillent tous les néophytes présents devant la Cour.

CHAPITRE 5: EN MER Neptunusrexbiddle

Lorsque Neptune et sa Cour arrivent sur le pont, le drapeau de Neptune, sur lequel figure un trident, est hissé. Les Dignitaires qui ne font pas partie de la Cour se rassemblent tour autour pour assister aux festivités.
Neptune et sa suite, progressent lentement vers l'avant du bateau, avec force manières et affectation, singeant les coutumes d'une cour royale. Rejoignant Davy Jones Neptune s'exclame d'une voix grondante
-Bien, bien. Quel beau navire et quel beau troupeau de néophytes!
Le second Turlow s'avance alors, le salue et annonce avec emphase que le capitaine se tient à la disposition de la cour royale.

Le capitaine Vredenburg intervient à son tour.
-Mes salutations de marin, Votre Majesté, c'est un honneur de vous compter parmi nous.
-Tout le plaisir est pour moi,
répond Neptune. permettez que je vous présente mon royale navigateur, qui va prendre la relève. Je suis heureux de vous retrouver, capitaine, et suis prêt pour une journée bien remplie au cours de laquelle, nous allons faire de vos néophytes de dignes sujets de mon immense royaume.
-Puis-je attirer votre attention sur le fait que j'ai à bord plusieurs jeunes officiers et membres d'équipage n'ayant point été suffisamment longtemps dans la marine marchande pour avoir eu l'opportunité de visiter votre royaume et être intronisés dignitaires? J'implore toute votre clémence à leur égard.
-Ah! Mais je serai aussi sévère que possible, capitaine, aussi sévère que possible!


Le capitaine présente ensuite les officiers et passagers qui ont déjà passé la ligne, puis une fois cela terminé, ces derniers s'entretiennent quelques minutes avec les suivants de Neptune.

Le capitaine reprend
-Neptune, je vous remets à présent le commandement de ce navire, pour aussi longtemps qu'il vous siéra.
-Parfait, capitaine, soyez en remercié. Navigateur Royal, montez à la passerelle et dirigez le navire selon le cap prévu.


La Cour Royale est ensuite escortée par l'équipage jusqu'au Tribunal et Neptune s'installe sur son trône. Il commence par décerner plusieurs distinctions à des marins vétérans.
-ingénieur-mcanicien Abernathy! Avancez! En reconnaissance de vos nombreuses années de service sur mon domaine, je vous remets la médaille de l'Ordre de la Conque Royale! Officier de quart, remettez à l'ingénieur Abernathy sa conque et sa bière!
Des hourras fusent à chaque récompense.

Puis Neptune se lève et avec emphase et un style un peu ampoulé, entame un discours applaudi de toutes parts à propos de "ce voyage aux confins de mon immense Monde-Océan".

La cérémonie d'initiation débute alors, et ce sont les officiers qui ouvrent le bal. Les Ours les amènent, les poussent rudement, les malmènent, leur pincent les fesse et les joues, rigolent et rugissent à qui mieux-mieux. Le Scribe Royal lit les accusations qui leur ont été faites, puis sous les rires, les plaisanteries et les quolibets,  Le Diable arrive et les "chatouille" et les pique aux fesses avec son trident qui administre de petit chocs électriques. Puis, Neptune rend sa sentence.
-Qu'on les déshabille, ne leur laissant que ce que la décence permet devant la Reine, qu'on les aspergent d'eau de mer et qu'ils balayent le pont!

Pendant ce temps, de nombreuses bouteilles de bière commencent à circuler parmi les spectateurs.
Puis, c'est au tour des trois marins.
Sous les éclats de rire, émergeant devant le tribunal, ils sont tour à tour palpés, pincés et malmenés par le Docteur, avant d'être assis devant le Barbier. Celui-ci se présente avec une paire de ciseaux et une tondeuse. Des vivats et des encouragements sont lancés, et sous les hurlements des initiés, les trois marins sont tondus tour à tour. Le Barbier, fier comme un paon, exhibe les touffes de cheveux entre ses mains. Les trois marins, le crâne chauve où subsiste quelques touffes de poils, sont ensuite accueillis par les Dignitaires avec force bières et compliments.

C'est maintenant à vous d'être amenés devant la cour. Chacun, tour à tour, est emmené par deux ours devant l'entrée d'un grand manchon de toile. Ils vous indiquent qu'il vous faut le traverser. Une fois à l'intérieur, vous percevez à travers l'obscurité que les parois sont gluantes et froides. pour ceux qui hésiteraient à entamer le parcours à l'intérieur, le Diable se tient derrière vous prêt à vous "piquer" les fesses. Le trajet dans le noir n'est pas aisé, outre les matières gluantes qui s'accrochent à votre peau et à vos vêtements et cheveux, les Ours à l'extérieur battent le manchon avec des tuyaux à incendie et vous poussent et bousculent. Soudain, vous voyez la lumière et émergez, de même que ceux qui vous ont précédés, au milieu du Tribunal. Vous êtes tous assis sur des chaises, faisant face à Neptune et à son Tribunal, dans l'attente de votre jugement et de la sentence.

Esther et Charlène, sont moins chahutées et malmenées que ces messieurs. Le Barbier fait bien mine de s'approcher avec sa tondeuse, mais il ne leur coupe qu'une toute petite mèche de cheveux avec ses ciseaux. l'une et l'autre sont condamnées d'abord à goûter du poisson cru puis à danser avec Neptune, pieds nus, sous les regards furibonds de la Reine et de ses Nymphes. Elles sont ensuite accueillies comme les autres, avec des bières et des poignées de main.

Les hommes de votre groupe ont moins de chance. En effet, au centre du tribunal, a été dressé un bassin de toile empli d'eau de mer. Outre les habituels tâtements, pincements et poussées du Docteur et des petits chocs électriques du Diable avec sa fourche, vous avez droit chacun à une petite épreuve.
A l'énoncé de son accusation concernant "la cravate en toute occasion", le Barbier s'avance et lui coupe aux ciseaux cette dernière, sous les vivats.
Puis avec David, Jonathan et Guymond, il vous est ordonné d'enlever vos costumes et c'est torse nu que vous sont déversés sur la tête quelques poissons, algues et finalement un gros poulpe sur la tête. Puis, des questions sur la navigation vous sont posées. Si vous donnez une mauvaise réponse, vous êtes balancés dans le bassin d'eau froide. Guymond se plante aussitôt et finit pataugeant dans l'élément aquatique. Lorsqu'il voit Guymond dans l'eau, Ouatcheur, tout heureux, s'y précipite aussi pour s'y ébrouer, éclaboussant toute la Cour et Neptune en particuliers. Cet exploit déclenche de nouveaux éclats de rire.
Jonathan est rapidement jeté dans le bassin à son tour. Puis c'est petit duel qui se joue entre Lawrence et David, et c'est...finalement Lawrence qui remporte l'épreuve des questions, au grand étonnement de David qui se voit adjugé à son tour un petit plongeon.

CHAPITRE 5: EN MER Anms0823228

Tout est bien qui finit bien puisqu'une fois les épreuves du tribunal terminées, des couvertures sont offertes pour se sécher, et des bières pour se désaltérer. Des plateaux de boulettes de viande, sandwitchs et autres poissons grillés circulent copieusement. A la fin des épreuves, vous recevez tous un beau certificat, signé par le capitaine, Neptune et Davy Jones.
Et la fête continue avec de la musique et toujours de la bière et des rires.

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"Il est absolument indispensable, pour la paix et la sécurité de l'humanité, qu'on ne trouble pas certains recoins obscurs et morts, certaines profondeurs insondées de la Terre, de peur que les monstres endormis ne s'éveillent à une nouvelle vie" William Dyer, Les Montagnes hallucinées.
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CHAPITRE 5: EN MER Empty Re: CHAPITRE 5: EN MER

Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 13:59



Esther Hayes



Je participe à cette épreuve de bon cœur et n'hésite pas à me lancer, pieds nues, dans une des danses africaines que j'ai eu l'occasion d'apprendre lors de mes périples sur ce continent.

J'applaudis quand ces messieurs subissent leur épreuve à leur tour et réconforte David que je sens déçu d'avoir été battu par Lauwrence.


David C. Sandström


Je serre la main à Lawrence en sortant de l'eau.
- Vous fûtes un redoutable concurrent. Que mérous et poulpes en soient témoins, ce fut une belle cérémonie !

Une fois de nouveau décent, j'accepte les consolations d'Esther, feignant la déception avec un manque d'enthousiasme plutôt visible, avant de rire et de saisir doucement ses mains.
- Joli pas de danse, croyez vous qu'il soit dangereux de jalouser Neptune ?


Jonathan Mc Lean


Je participe avec plaisir à cette petite fête. J'en profite pour oublier quelques instants le contexte et me laisser porter par les rires et les différentes épreuves.

Une fois un verre de bière en main, je vais trinquer avec les compagnons et les marins.

- Au moins, j'aurais appris quelques techniques pour mes prochains interrogatoires! Jolie danse mesdames! Et félicitations Lawrence pour votre victoire!






Esther Hayes


Je le laissai faire, dardant mon regard dans le sien.
— Très certainement.


Lawrence P. Mayfair


Finalement ceci ne m'aura coûté qu'une cravate, pourtant fort peu portée, si ce n'est ce jour pour participer à son sacrifice rituel. Participant à la théâtralité, j'envoie les pauvre restes du bout de tissu en un simulacre d'immersion. Riant parfois, inquiet souvent, je me remémore les pas si lointaines années de mon entrée à l'université pour supporter les épreuves.

C'est au terme de celle-ci, étonné d'avoir battu l'expérimenté professeur Sandström, que je pars d'un nouvel éclat de rire, salutaire pour soulager de la tension accumulée depuis les premiers préparatifs, et salue les marins heureux d'appartenir à leur confrérie dorénavant.

Des larmes commencent à couler sur mon visage. Le stress, la dernière maladie, c'est ainsi que mes mauvaises humeurs commencent à s'échapper de mon être. Mais ma culture puritaine m'impose de me reprendre rapidement. Et c'est avec mon mouchoir, miraculeusement rescapé des épreuves que je m'essuie l'ensemble du visage avant de rendre leurs compliments à David et Jonathan.

- Merci. J'ai juste eu un peu plus de chance. Je crois que nous pouvons tous nous féliciter aujourd'hui.
- Et une fois n'est pas coutume, en profiter un peu.




David C. Sandström


(bon surtout faites comme si nous n'étions pas là, hein ?! ^^)

Je rend son regard à ma compagne.

- Je crois que je vais prendre le risque, alors.



Esther Hayes


— Le contraire m'aurait déçu.
Mon visage se rapprocha encore un peu plus de celui de David.


David C. Sandström


Les bons moments n'existent pas. Pas de préparation, pas de circonstances parfaites. Juste un instant où, finalement, il n'y a qu'une chose à faire.

C'est ainsi que, la peau encore froide et humide, et les cheveux tout aussi peu secs et ébouriffés, entourés par des marins chantants et braillant joyeusement, alors que nous passons l'équateur dans le Palais de Neptune, je me penche et je joins mes lèvres à celles d'Esther, scellant ainsi chastement notre premier baiser.

[size=8]- Bienvenue de l'autre côté du monde, miss Hayes...[/color]


Telfarcov


L'instant est magique, tout à fait idyllique, sous ce ciel dégagé, les embruns amenant dans l'air un léger goût salé, qui se retrouve sur vos lèvres unies.

Esther, cependant, détecte dans ce doux parfum iodé, comme un subtil fumet indélicat.
Serait-ce un reste des épreuves de tout à l'heure?


Esther Hayes


Intemporalité… seuls au monde l’espace d’une poignées de secondes, certes fugaces, probablement inoubliables. Le roulement de canons de marine pourraient faire trembler le navire, que je n’en n’aurai cure.. non je ne m’en rendrais même pas compte. Captivée par ce bleu inimitable des fjords norvégiens, je fermai à regret les yeux avant que nos lèvres n’entrassent en contact.
« Gentleman, évidement »
David put sentir mes lèvres s’entrouvrir puis presque aussitôt se refermer.
A regret je m’écartai, prenant ce dernier par la main pour m’approcher du bastingage. Me tenant contre, je fis comprendre à mon compagnon que je souhaitait qu’il m’entourât de ses bras puissants. Je retrouvai la parole.
— Esther suffira, ne pensez-vous pas ?
Une très légère hésitation, presque imperceptible pouvait laisser penser que j’avais hésité entre conserver le vouvoiement et le tutoiement.



Lawrence P. Mayfair


L'esprit à mille lieux de la scène qui se joue pourtant à un jet de pierre, mon regard est soudain capté par le rapprochement discret d'Esther et David.
- Oh !
Je laisse échapper malgré moi ce murmure et tourne pudiquement le regard à la fois gêné et heureux pour les protagonistes.

Après quelques instants à ressentir l'amicale satisfaction que deux de mes compagnons de voyage puissent trouver le bonheur dans cette expédition, mon coeur se voile d'un pincement dû à l'éloignement de ma propre fiancée, puis à la crainte que l'équipage ne supporte pas de genre de scène ou l'interprète mal.



David C. Sandström


Répondant à l'appel silencieux de ma compagne, je la prend dans mes bras, laissant mes yeux se perdre dans l'immensité de l'océan, savourant la proximité et la chaleur d'Esther.
[size=8]- Esther sera parfait. Devrais-je vous...[/color] j'hésite une seconde, avant de sourire, [size=8]devrais-je t'appeler miss Hayes lorsque je serai parfaitement heureux, comme dirait Jane Austen ?[/color]


Esther Hayes


— Libre à toi de choisir.


Telfarcov


Tout autour, c'est toujours la fête, même si elle tire sur la fin.
Les gens rigolent, plaisantent, s'abreuvent joyeusement et profitent des plateaux de victuailles qui circulent.
Certains se baignent même dans le petit bassin improvisé, profitant des températures forts agréables en cette après-midi.
Guymond, accoudé au bastingage, savoure une bonne bière et a laissé "quartier libre" à Ouatcheur (après tout c'est fête aujourd'hui).
Ce dernier plonge en aboyant joyeusement dans l'eau du bassin avec les volontaires et les éclabousse régulièrement de ses petits bonds dans l'eau.

Le baiser d'Esther et David n'est pas passé totalement inaperçu, quelques marins qui se trouvaient à proximité du couple s'adressent clins d'œil et sourires, un ou deux héhé fuse et on entend même un léger sifflement.
Mais, pour le moment, cela ne va guère plus loin.
Quant aux autres membres de l'expédition présents qui ont été les témoins privilégiés de cette scène, la plupart se détournent, gênés (les scientifiques), d'autres sourient également d'un air un peu bêta.


Esther Hayes


Non sans une pointe de regret teintant ma voix.
— Je resterais volontiers là jusqu'au coucher du soleil, mais peut-être vaudrait mieux-t-il retrouver nos compagnons.


David C. Sandström


- Alors allons-y et profitons de la fête.


Telfarcov


Quelques minutes plus tard, on sent que la fête touche à sa fin. Certains marins commencent à nettoyer, ranger, démonter le trône de Neptune, dans un rythme un peu lent et alangui, effet de la bière sans doute. Une certaine torpeur semble s'être abatue sur les joyeux drilles qui chantaient et braillaient précédemment.
Laissé seul dans le bassin, Ouatcheur batifole encore dans l’eau pour son plus grand plaisir.

Puis, le chien sort de l'eau, hésite, renifle, s'ébroue et commence à aboyer, encore et encore. Il fait de petits sauts sur place et aboie. Guymond qui observait l'immensité de l'océan se retourne et commence à l'apostropher gentiment, avant de lui ordonner de venir au pied et d'arrêter d'aboyer.
Mais Ouatcheur continue à aboyer, encore et encore, faisant des bonds de en plus en plus importants, puis il s'élance vers Guymond et tourne sa tête comme pour lui indiquer un chemin.
Les marins à côté rigolent de nouveau, montrant le clébard du doigt.

De son côté, Esther a l'impression de sentir de nouveau très légèrement l'odeur qu'elle avait perçue durant son baiser avec David. C'est une impression fugace, mais un brin... désagréable.


Jonathan Mc Lean


Je vide mon verre de bière et donne un coup de main pour débarrasser le matériel.


David C. Sandström


Je profite de la fin de la fête pour me recoiffer un peu et enfiler une veste.

Voyant Ouatcheur aboyer sans cesse, je finis par apostropher gentiment Guymond :
- Hé bien Guymond, votre chien aurait-il senti le repas du soir ?


Lawrence P. Mayfair


Quand le repli des décorations s'annonce, je commence également à aider, lorsque les aboiements répétés attirent mon attention. J'ai un regard en direction de Guymond, intéressé par ce qu'il va bien pouvoir faire.

*Serait-ce dû aux derniers enfermements ou notre limier aurait-il repéré quelque chose ?*
Observant la scène j'essaye de voir ce qui pourrait provoquer cette excitation chez l'animal.


Esther Hayes


Redevenant sérieuse,
— Je pense que Ouatcheur a senti quelque chose. J'ai moi-même senti quelque chose que je n'arrive pas à identifier. Son odorat étant nettement plus sensible que le nôtre, il doit savoir de quoi il s'agit et il veut que nous le suivions; ce que nous devrions faire sans plus attendre.


Telfarcov


Ouatcheur  est de plus en plus excité, Guymond, intrigué, avance dans la direction indiquée par son chien. Il fait quelques pas vers le centre du pont, mais Ouatcheur ne l'accompagne pas. Au contraire, il recule, grogne, puis aboie de nouveau et finalement, il se replie tout au bout de la proue, l'oreille et la queue basses, en geignant.

Guymond semble interloqué.
-Ah ça!

Revenant vers Ouatcheur, il fronce les sourcils, et observe le comportement de son chien. Il commence à dire dans sa moustache
-Y a quéque chose. un truc pas net. Un truc qui cloche, j'en mettrais ma...
quand il est interrompu par un cri et le bruit d'une course. C'est le steward Coates qui vient de surgit de la cale.

Toussant, ahanant, les yeux pleurant à chaudes larmes, il se précipite vers le capitaine, mais n'arrive pas à parler, tellement il tousse et crache, plié en deux.

En même temps, l'odeur sentie par Esther s'intensifie nettement, et d'autres personnes commencent à froncer le nez.
Ceux à côté de qui il passe en courant sentent une odeur affreuse émanant de Coates, une odeur qui prend au nez et qui pique fortement.

Coates arrive à articuler, entre deux quintes de toux
-Capitaine ! Capitai..kof kof… Capitaine ! il y a un..kof… un problème ! La chambre fr kof oide ! La chambre froide !!




Jonathan Mc Lean


Je n'hésite pas une seconde et je fonce vers la chambre froide, s'il y a du grabuge, alors c'est à moi de m'en occuper.


David C. Sandström


Je comprends rapidement ce qui se passe, et un frisson d'angoisse remonte le long de mon dos.
- Oh non...

*Les imbéciles ! Le moment idéal pour frapper !*


Lawrence P. Mayfair


Interpellé par l'arrivée tonitruante de Coates, je me lève et commence à me rapprocher du capitaine.
J'essaye de sentir dans l'air si je ne reconnais pas l'odeur caractéristique d'un produit chimique.

_________________
"Il est absolument indispensable, pour la paix et la sécurité de l'humanité, qu'on ne trouble pas certains recoins obscurs et morts, certaines profondeurs insondées de la Terre, de peur que les monstres endormis ne s'éveillent à une nouvelle vie" William Dyer, Les Montagnes hallucinées.
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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:00



David C. Sandström



Je ne me précipite pas, ne voulant pas gêner Jonathan et les marins, mais jette un regard entendu et inquiet à mes compagnons.


Esther Hayes


Je pressai la main de David.
— Il faut faire quelque chose.
Déjà je m'apprêtai à suivre Jonathan


Telfarcov


Plusieurs hommes entourent Coates et le soutiennent. L'un d'entre eux lui administre même quelques tapes vigoureuses dans le dos, pensant qu'il arrivera mieux à respirer comme cela.
Le Capitaine fait signe à ce dernier d'arrêter et soutient Coates par le bras, attendant que ce dernier se remette suffisamment pour continuer.
Des hommes se sont précipités avec Jonathan, et Guymond les suit en courant également.

Arrivés à hauteur de la cale, l'odeur est extrêmment forte.
Ils descendent tous les échelles des bareaux et se précipitent vesr la porte de la chambre froide, mais se voient contraints de rebrousser chemin! Guymond et Jonathan restent un peu plus longtemps que les autres, mais en vain! Leurs gorge est au supplice, ils toussent à leur tour violemment, et sont aveuglés par des larmes qui coulent le long de leurs joues.
C'est un enfer. Ils sont obligés ed rebrousser chemin et de sortir respirer à l'air libre. L'odeur ex d'une violence insoutenable.

Pendant ce temps, Coates sur le pont arrive de nouveau à parler avec véhémence :
- Y a une kof… une fuite d’ammoniac dans la chambre froide ! Les vivres ! Il faut sauver les vivres !


Effectivement, ceux qui sont restés sur le pont sentent cette odeur qui se répand d’abord insidieusement à l'extérieur depuis l’ouverture de la cale. La puanteur devient de plus en plus forte, même à l'air libre.

Le capitaine se précipite, à son tour, ainsi que d'autres hommes d’équipage, et les officiers présents. D’autres marins crient, se bousculent pour aller voir à leur tour.
Hélas, tout comme les précédents, ceux qui se sont précipités vers la chambre froide ressortent aussitôt de la cale.



Lawrence P. Mayfair


Toute à mon a analyse olfactive, je regarde autour de moi pour essayer d'apercevoir Henning.
Puis en entendant parler de la fuite d'ammoniac je tente de voir si un quelconque moyen d'en limiter les effets se trouverait à bord.


Esther Hayes


Je regarde du côté des scientifiques.
— Messieurs qui a des connaissances en chimie! Comment peut-on se protéger de l'ammoniac? Est-ce que des tissus imbibés d'eau suffiraient?


David C. Sandström


Dès que j'entends le mot "Ammoniac", je recule en entraînant Esther avec moi.

- Ne respire pas ça, c'est hautement toxique ! Reste sur le pont !

Je prend un mouchoir dans ma poche et me fais un foulard, protection dérisoire, et j'aide ceux qui ont du mal à respirer à sortir.


Jonathan Mc Lean


Je me remets de l'odeur insoutenable puis je réfléchis à un moyen de limiter les effets de l'ammoniac.

- Peut être qu'avec un linge imbibé de vinaigre blanc sur la bouche, on pourrait limiter les effluves et se frayer un chemin jusqu'à la nourriture ou à la fuite pour l'arrêter.

Je cherche le capitaine et Lawrence.

- Avez-vous à bord des masques à gaz ou quelque chose de similaire?

J'essaie de me rappeler si nous avons embarquer ce genre de chose pour se protéger du froid, ça pourrait surement nous aider à nous protéger des effluves.


Lawrence P. Mayfair


Je réponds du tac au tac :
- Capitaine, mettez en marche les pompes de bord pour pulvériser de l'eau et dissiper les gaz.
Sinon, l'ammoniac n'est pas miscible dans de l'huile ou de la graisse, si on arrive à faire une réparation de fortune avec ça. Mais par Dieu c'est très inflammable, toutes les cigarettes à la mer !



Telfarcov


Le capitaine, les yeux rougis, toussant à son tour, ainsi que ceux qui l’ont accompagné respire de grands goulots d’air.
Il se redresse et répond à ce suggestions
-Non, nous n'avons pas de masques à gaz! Nous devons sauver les vivres avant toute chose! On ne pourra pas activer les pompes avant.

Il crie
-Des volontaires ! il nous faut des volontaires ! Nous devons nettoyer la chambre froide et sauver tout ce qui peut l’être encore au niveau des vivres qui y sont entreposés !

Il se tourne vers le second Turlow  et donne un ordre :
-Turlow, Pacquare, coupez toute l’alimentation de la chambre froide ! Coupez le circuit de gaz, immédiatement !

Turlow et Pacquare se précipitent en prenant au passage deux mécaniciens avec eux, ils se dirigent vers la salle des machines.

Sur le pont, à l’air libre, l’odeur d’ammoniac se fait sentir encore davantage, et tous ceux qui se tiennent proches de l’ouverture de la cale commencent à ressentir des picotements dans les yeux et des irritations de la gorge.
Le capitaine reprend la parole
-Nous devons nous organiser au plus vite ! Que ceux qui ont les poumons fragiles aillent sur le pont de poupe ! Les volontaires devront agir très vite, on ne peut rester plus de deux minutes à l’intérieur de la chambre froide, même avec des protections en tissu. Il va falloir tourner. Amenez le plus de seaux possibles et de serpillères ! Des linges et des foulards aussi, des bouts de tissu pour respirer !

Starkweather s’avance, l’air grave et le pas d'un conquérant
-je suis volontaire capitaine !
Moore s’avance également, mais ne dit rien. La mine sombre, il observe l’ouverture béante de la cale. S’approchant de Vredenburgh, il pose une question à voix basse, le capitaine fait un geste de déni impuissant.



David C. Sandström


J'avance moi aussi. Plus on sera, mieux ce sera.


Esther Hayes


J'avançai d'un pas également sans la moindre hésitation.



Jonathan Mc Lean


Je m'avance aussi.


Lawrence P. Mayfair


- Capitaine, vous allez exposer les hommes. L'ammoniac est fortement soluble dans l'eau, mettez au moins les pompes de pont en marche pour arroser les hommes qui vont s'introduire.

- Coupez tout ce qui est capable de produire la moindre étincelle, avec tout le combustible à bord nous sommes une véritable bombe en puissance.
- Et demandez à vos mécanos un seau de graisse pour boucher les tuyauteries fuyardes. Je m'en occuperai.


J'essaye de repérer des reste de pain ou de pemmican et de toile de la dernière fête ou tout matériaux suffisamment plastique pour boucher des canalisations.


David C. Sandström


La grande baignoire est encore là ? A défaut on peut s'envoyer des grands seaux d'eau froide.
Esther, si tu as un vêtement informe c'est le moment...


Telfarcov


Le capitaine écoute Lawrence et lance aussitôt d'une voix de stentor
-Drummond! Prévenez Pacquare et les autres! Prenez un seau de graisse, faites ce qu'il dit! Balancez de la graisse dans les tuyaux!
Vous! actionnez les pompes! On va tous prendre une douche avant de descendre! Les machines du bateau sont arrêtées, on ne risque rien question étincelle. Que tout le monde éteigne sa foutue cigarette! Je ne veux voir aucune fumée jusqu'à nouvel ordre! C'est compris?


C'est l'effervescence sur le pont. Des seaux et des serpillères, des morceaux de tissu, des foulards font leur apparition. Le cuisinier arrive avec des bidons de vinaigre blanc. Les marins remplissent à toute vitesse les seaux dans lesquels ils trempent les tissus, le cuisinier et ses aides utilisent aussi le vinaigre pour imbiber d'autres foulards. Henning était sur le pont avec le reste de l'équipage au moment où Lawrence le cherchait du regard. Il participe comme les autres, dans la précipitation, à l'organisation, à côté du cuistot.

Une très grande majorité des membres de l'expédition se portent volontaires. Seuls Albert Gilmore et Charlie Porter ne le font pas. Pour le premier la cause est évidente, ses anciennes brûlures ne lui permettent pas d'aller dans la chambre froide. Le second est déjà plié en deux sur le pont à force de tousser horriblement. Ses poumons ne lui permettraient pas une descente, non plus. Charlène, hésite, elle s'apprête à faire un pas pour se porter volontaire, mais Avery Giles intervient doucement, lui murmure quelque chose à l'oreille et elle reste avec Gilmore et Porter.

Les volontaires commencent à passer sous l'eau des pompes, d'autres à la suggestion de David, plongent dans le petit bassin qui était encore intact.
Esther s'avance, mais le capitaine lui fait signe de reculer. -Miss Hayes, j'aurai besoin de vous sur le pont. Il nous faudra trier les vivres! Voyez avec l'intendant et le cuisinier!


Esther Hayes


Le premier regard lancé au capitaine fut sans aucune ambiguité. Je compris néanmoins bien vite que discuter ou vitupérer ne servirait à rien si ce n'est perdre un temps précieux. J'obtempérai donc, d'assez mauvaise grâce.


Lawrence P. Mayfair


Je me couvre de linge et saute dans la baignoire avant de me faire déverser le vinaigre par dessus. Ainsi équipé, je prends le seau de graisse tendu et demande au chef mécanicien de me guider vers les canalisations de l'appareil de réfrigération.
- Il va nous falloir des lampes-torches pour y voir comme il n'y a plus de courant. N'y a-t-il pas un système de vidange ou de pulvérisation d'urgence ?

Ayant une dernière idée qui me vient en tête, je me tourne vers Moore :
- Professeur, essayez de voir si vous pouvez récupérer de nos stocks du bicarbonate de soude et de l'acide chlorhydrique. On ne sait jamais, cela pourrait s'avérer utile.

Puis je reviens vers le chef mécanicien :
- Prêt ? Pas d'héroïsme, l'ammoniac est très corrosif. Nous avons encore suffisamment de conserve pour regagner un port si nous ne parvenons pas à sauver les vivres.


Jonathan Mc Lean


J’emboîte le pas de Lawrence et je prends également un seau de graisse après avoir pris une douche.

- Je vous suis Lawrence.




Telfarcov


Moore, comprenant où Lawrence veut en venir avec le bicarbonate et l'acide se précipite à l'intérieur de la structure en criant par-dessus son épaule
-Il y en a peut être dans nos réserves de laboratoire. Je vais les récupérer!

Lawrence et Jonathan, partent à leur tour en courant derrière Drummond, qui les guide. Tous trois entrent également à l'intérieur du SS Gabrielle.

Drummond, courant en vous devançant légèrement, vous répond essoufflé, comme il était descendu parmi les premiers dans la cale, les effets s'en ressentent encore.
-La machine réfrigérante est située juste derrière la chambre froide. On peut éventuellement y accéder par la salle des machines. On a des lampes torche et des lapes tempête. Y aura pas de soucis. Mais faut espérer que l'a fuite soit bien située dans la salle de la machine réfrigérante, et pas dans la chambre froide directement. Comment vous comptez faire?

Sur le pont, une chaîne humaine s’organise et les premiers volontaires se précipitent à l’intérieur.

Turlow, revenu de la passerelle,  la figure un peu pâle, les yeux larmoyants, murmure à côté de l'ouverture de la cale
-ça va nous prendre des heures…

Tous ceux qui descendent portent un foulard ou un gros morceau de tissu autour du nez et de la bouche. Ceux qui portent des lunettes ne sont guère mieux lotis que les autres, car aussitôt le pied posé sur les barreaux qui mènent au sol de la cale, tous les volontaires se retrouvent aveuglés par les larmes, toussant comme des perdus, la gorge arrachée par les effluves terribles de l’ammoniac.





Telfarcov


Tu descends David?


David C. Sandström


(oui m'dame ! je tiens à tousser comme les autres !)


Lawrence P. Mayfair


J'économise mon souffle au maximum, me contentant de hocher la tête et d'indiquer au chef mécanicien de se préserver au maximum.
Je lui indique de passer par la salle des machines et prends la lampe la plus puissante qu'il me tende.
Puis je le suis après avoir d'un signe indiqué qu'il nous montre les tuyauteries du système.

Intérieurement, j'essaye de me remémorer la visite de la salle des machines, sa configuration et de me souvenir de tout ce qui pouvait concerner ce fichu système.




Telfarcov


Le capitaine avait raison, c’est une course contre la montre qui se joue à chaque fois.
David est descendu avec la première fournée d'hommes volontaires, ainsi que Starkweather. L'odeur à l'intérieur de la chambre froide est intolérable, une véritable torture pour ta gorge et tes poumons. Dans un premier temps, ordre vous est donné de sortir tous les produits se trouvant à l’intérieur de la chambre froide. Vous vous précipitez en courant dedans, ne parlant pas du tout, car trop occupés à tousser, malgré les tissus imbibés de liquide. vous prenez les premiers objets qui vous tombent sous la main, ceux qui sont situés sur le devant des étagères,  remplissez vos bras de cageots et boîtes présents contenant la nourriture, et ressortez toujours en courant, crachant vos poumons, vous cognant à force de ne rien voir.

Ressortis à l’air libre sur le pont, vous respirez d’abord à grand peine, toussant toujours, puis prenez de nouvelles goulées d’air frais. Vous attendez d’être suffisamment remis pour plonger de nouveau dans cet enfer. Il faut entre cinq et dix minutes pour être de nouveau capables d’entrer derechef dans la chambre froide. Les équipes d’hommes entrant, courant, sortant, s’enchaînent rapidement. C’est un turn over continu.

Sur le pont, immédiatement, ceux qui ne peuvent descendre organisent le tri des vivres. Ca devient très vite un grand capharnaüm, de produits jetés ou posés brutalement sur le pont, n'importe où, par les hommes essoufflés et toussant, encore et encore. L'intendant Judas Whitney et le cuisinier Nils Abraham demandent à Esther et à Charlène de les aider. Il faut  déterminer alors quels sont les vivres à jeter, et ceux qui pourront toujours être consommés. Le tri s'organise. Tout ce qui était à l'air libre, ou contenu dans des emballages non scellés est totalement gâté, bon à jeter par-dessus bord.

les deux médecins du bateau, quant à eux, s'occupent des hommes qui sont descendus dans la chambre froide. Ils vérifient que tout va à peu près bien et normalement. S'ils constatent qu'un individu est trop affecté, ils le retirent immédiatement des volontaires te l'éloignent vers la poupe du bateau.
David s'en sort plutôt bien, par rapport à d'autres. Il peut y retourner au bout de cinq minutes.



David C. Sandström


Les larmes aux yeux et ma gorge brûlante, je profite des cinq minutes, heureux comme jamais de respirer de l'air pur.
Dès qu'il le faut, je repart, tâchant de mieux gérer le parcours, ma respiration et ma vision.


Esther Hayes


J'abandonnai mes va-et-vient dés que le retour des premiers hommes les bras chargés. Je travaillai à séparer le bon grain de l'ivraie, non sans surveiller ces messieurs du coin de l’œil.

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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:00



Telfarcov



Lawrence et Jonathan descendent dans la salle des machines. Leurs lampes éclairent les ténèbres des profondeurs de la salle.
Au loin, d'autres lampes dessinent des halos. il s'agit de Pacquare et de son équipe.
L'odeur d'ammoniac est moins présente ici, les cloisons étanches jouant leur rôle. pour le moment, vous respirez tout à faut normalement.

Drummond siffle et interpelle Pacquare au loin.
-Hey! Pacquare! C'est Drummond! On va à la machine réfrigérante!

Drummond vous fait signe de le suivre, mais il ne vous fait pas descendre en bas. Il emprunte une petite passerelle, située à mi-chemin, et gagne rapidement, en quelques pas une cloison, dans laquelle s'inscrit une petite porte avec un volant.
Drummond vous demande de tenir sa lampe, et tourne le volant. La porte s'ouvre.

Et c'est l'horreur olfactive qui se déverse sur vous! le choc est violent, malgré l'eau et les foulards. Vous toussez violemment.
Drummond recule de quelques pas et lance dans la salle
-dégagez! Dégagez Pacquare! Sortez de là! On s'occupe du reste!

Vous entendez des pas précipités et des gens remonter les escaliers vers le haut.
Drummond revient vers vous
-Voilà, on y est, c'est là.
Sa lampe et les votres éclairent une petite salle presque entièrement remplie par une sorte de grosse machine cubique. Un tuyau la relie à la cloison que vous venez d'ouvrir, un autre part vers la cloison qui vous fait face.
Drummond vous indique en pointant cette dernière du doigt
-Derrière, c'est la chambre froide.




Telfarcov


Parmi les premiers produits qu'Esther doit trier, se trouvent des cageots contenant plusiuers centaine sd'oeufs frais. Il spuent tellement l'ammoniac, c'est une telle horreur, même à l'air frais. Qu'avisant cela, l'intendant te dit
-Il faut les jeter par-dessus bord! On peut pas les garder ici. Venez!

A deux, vous portez donc ces œufs pour les laisser tomber dans les vagues qui lèchent toujours la coque du bateau.

David repart, et c'est le même combat. Il arrive toutefois à mieux s'orienter, mais c'est toujours une suffocation terrible, et une course pour descendre, arriver, prendre dans les mains et donner aux hommes chargés de hisser les vivres sur le pont. David arrive à faire plusieurs allers et retour entre l'échelle de la cale et la chambre froide, avant de n'en plus pouvoir et de regagner le pont. Dès qu'il remonte, un autre homme descend pour prendre sa place.


Lawrence P. Mayfair


J'inspecte rapidement le tuyau dans l'espoir d'y voir une fuite, ou je recherche un quelconque moyen de vidange ou de ventilation permettant d'y remédier.
La concentration du gaz dans la pièce ne laisse aucun doute sur sa provenance. La rupture doit bien se trouver quelque part dans cet espace.

J'essaye de le faire comprendre aussi bien que possible à mes compagnons d'infortune avec les gestes.

Au pire si nous ne trouvons rien, le badigeonnage des tubes devrait nous donner un répit dans l'attente d'une inspection plus poussée.




Jonathan Mc Lean


Je fais le tour de la machine pour tenter d'identifier d'où vient la fuite pour y verser la graisse.


Esther Hayes


je travaille en silence, mortifiée de ne pas avoir pensé que le saboteur, si saboteur il y avait, s'était vu l'opportunité d'agir offerte sur un plateau.


Telfarcov


Les yeux vous brûlent, les larmes vous inondent le visage.

Vous n'arrivez pas d'abord à trouver la fuite. Vos visions sont floues, et la lumière est peu importante.
Mais, au bout de trois minutes à toussoter comme des asthmatiques en fin de vie, vous arrivez à percevoir une section endommagée. la fissure est bien là et fait moins de trente centimètres de long. Elle se situe sur le tuyau menant à la chambre froide. le pourtour est corrodé et grêlé.
Vous n'avez aucun mal à enduire le tuyau et la fissure de graisse. Une fois fait, horriblement pliés en deux, les poumons en feu, Drummond vous fait sortir au grand galop, et vous pousse vers le pont, à l'air libre, tout en ayant soin de fermer la porte entre la salle de réfrigération et la salle des machines. Il sort derrière vous, dans un état tout aussi lamentanle.

Jonathan est bleu, il crache, tousse, c'est horrible. Greene, le médecin se précipite vers lui, lui ordonner de s'allonger, et écoute ses poumons.
-vous n'irez plus là-dedans mon vieux!
Votre état ne le permet pas!

son ton est catégorique.

Plus sportif et non fumeur, Lawrence s'en sort mieux.




Jonathan Mc Lean


Je crache mes poumons en essayant de retrouver un peu de souffle.


Lawrence P. Mayfair


Tout mon être brûle du froid et de la morsure du gaz.
Arrivé à l'air libre, je n'ai plus comme envie que de me débarrasser des linges qui contribuent à ma lente agonie.
Les poumons en feu, les doigts tétanisés ne sont pas d'une grande aide, et c'est après une éternité douloureuse, après des gestes de pantins désarticulé et tremblant que je m'extirpe du mieux que je peux et commence à me diriger vers le premier baquet venu pour m'en plonger la tête entière.

Tenant ainsi aussi longtemps que possible, yeux grands ouverts, une autre éternité passe avant que je puisse enfin relever le chef, le feu du gaz s'ajoutant au feu de l'asphyxie.

Je relève la tête pour inspirer goulûment et bruyamment par la bouche. Puis exténué je m'assois par terre.

Les yeux dans le vague, ne distinguant pas encore les formes s'agitant autour de moi, j'appelle de ma voix faible et éraillée, mes compagnons de ces dernières minutes pour avoir de leur nouvelles.
- McLean, ... Drummond ... ?


Telfarcov


Drummond répond à Lawrence par un grognement. Il est à côté, allongé sur le pont. Il s'en sort un peu mieux que Jonathan, mais n'a plus les poumons de ses vingt ans non plus.

A la fin, douze tonnes de nourritures se retrouve à l'air libre.

Au bout de deux heures, la chambre froide est vidée, mais ce n’était que le début du travail. Vous devez maintenant nettoyer à grandes eaux la chambre froide entièrement, pour enlever totalement l’odeur infecte d’ammoniac. Cette opération est tout aussi difficile à effectuer que la première. Vous n'avez que le temps de balancer l'eau de votre seau, passer deux coups avec votre serpillère et repartir tout aussi vite que vous êtes venus. Toutes les surfaces de la chambre froide doivent être totalement récurées, et après l'eau, c'est au savon que vous y allez. Puis de nouveau de l'eau. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que le moindre centimètre ait été entièrement débarrassé de l'ammoniac.  Au fur et à mesure, l'odeur a diminué, et à la fin, vous arrivez à rester beaucoup plus longtemps.
Il n'empêche que la chambre froide nécessite d'âtre laissée ouverte et aérée, ainsi que la cale.
Le nettoyage prend trois heures.

Epuisés, toujours toussant et crachotant pour ceux qui sont allés parmi les volontaires, vous observez le pont et l'ensemble des provisions qui y sont. Les boîts et aliments qui sont encore mangeables ont été rangés ailleurs. Vous constatez néanmoins qu'une très importante part des vivres reste sur le pont.
Le capitaine vient voir l'intendant et le cuisinier. Rigide, la mine sévère il demande :
-Au rapport messieurs. Combien de pertes?

Judas Whitney prend la parole
-Nous avons perdu un quart des vivres capitaine. Tous les aliments frais sont bons à jeter. Il reste surtout des conserves, et...les tablettes de pemmican.

Le capitaine pousse un soupir
-Soit.

Le soleil se couche, tandis que vous voyez le capitaine se diriger vers Starkweather, resté devant l'entrée de la cale, tandis que Moore est allé se changer dans sa cabine après avoir pleinement participé au sauvetage des vivres.
Le capitaine et Starkweather entrent en discussion, d'abord à voix basse, puis le ton monte rapidement. Le capitaine reste calme et stoïque, Starkweather fait de grands gestes de dénégation et son teint vire au rouge brique. Tous ceux se trouvant sur le pont entendent les paroles échangées, et tous s'arrêtent et observent la scène.
-Il est nécessaire que nous fassions demi-tour, monsieur, insiste le capitaine
-Non, capitaine, c'est hors de question! réplique Starkweather
-Monsieur Starkweather, nous sommes à quatre jours de navigation de Panama City. L'Australie, quant à elle, est à au moins deux semaines de traversée. Nous ne pouvons pas réparer les machines frigorifiques au beau milieu de l'océan, nous n'avons pas le matériel pour ça.
-Nous continuons, capitaine, inutile d'envisager une autre alternative.
-Les provisions de votre expédition vont pourrir, monsieur, Elles seront fichues bien avant que nous ne puissions atteindre notre destination.
-Nous les remplacerons, ce n'est pas un problème! Le temps nous est compté, capitaine! Il joue contre nous.
-Je me permets d'insister, monsieur. Ce n'est pas faire preuve de raison que de...

Starkweather, le regard sombre et l'air plus renfrogné que jamais, coupe le capitaine
-Nous ne pouvons pas faire marche arrière, capitaine, Nous avons déjà perdu trop de temps! Elle dispose de plusieurs jours d'avance sur nous! Nous n'en perdront pas un de plus! Nous rachèterons les provisions à Melbourne s'il le faut! Maintenant, pressons l'allure!

Fulminant, l'air près à exploser, Starkweather se précipite vers la passerelle, sur laquelle il grimpe pour composer des messages télégraphiques à transmettre par radio à Melbourne. Vredenburgh reste planté à sa place quelques instants, puis prononce calmement "espèce de coloquinte ornemental", avant de rejoindre à son tour la passerelle.

L'un des marins présents lâche
-Il est fou!  
Un autre répond
-Il a totalement perdu la tête
Un troisième ajoute l'air renfrogné
-C'est un vrai taré de malheur! Et il part d'un rire amer.

L'heure du dîner est déjà bien passée. Vos estomacs crient famine, mais rien n'a été préparé, l'équipage ayant été occupé à sauver les vivres.
Turlow s'approche de vous et vous indique que vous pouvez retourner dans les salons, qu'une collation sur le pouce vous sera servie aussitôt que possible.
Au bout d'une demi-heure, des sandwichs à la viande froide vous sont servis. Le pain et la viande sentent l'ammoniac.



Esther Hayes


Je m'approchai du Professeur Moore.
— Ne pourriez-vous le raisonner? Quelle importance si elle arrive la première? C'est une course ou une expédition scientifique? Ceux qui veulent nous retarder ou nous faire échouer ne s'arrêteront pas là.


Lawrence P. Mayfair


L'air sonné, j'écoute sans réagir, puis me laisse entraîner vers le mess, ou je délaisse le sandwich qui m'est proposé. Cela est trop pour moi cette insupportable odeur.
Je n'aspire qu'à faire brûler le reste de mes vêtements et prendre une douche.

Je me contente de demander du thé, ou à défaut d'en proposer... extirpé de mes bagages personnels.


Jonathan Mc Lean


J'ai du mal à reprendre mes forces et une fois que j'ai pu récupéré un sandwich, je file dans ma cabine et je tente de me reposer.


David C. Sandström


Je reste assis sur le pont, désorienté, les poumons en feu, la tête comme pilonnée par un régiment d'artillerie. Je suis épuisé par l'épreuve que je viens de traverser, même si je suis conscient que je m'en sors plutôt bien par rapport à d'autres. J'entends à travers les bourdonnements dans mon crâne la conversation entre Starkweather et Vredenburgh, et je ne m'étonne même plus de l'entêtement de notre chef d'expédition. Entre lui et Acacia Lexington, l'affaire est personnelle.

[size=8]- Évidemment que c'est une course...[/color] lâche-je avant d'être aussitôt puni par une quinte de toux.

Quand je m'en sens le courage, je me relève, mange un sandwich, et pars me laver afin de tenter de me débarrasser de l'odeur d'ammoniac sur mes vêtements (que je crains fichus) et ma peau, avant de retourner dans notre cabine pour tenter de dormir un peu.


Telfarcov


Après vous être effondrés sur vos couchettes respectives, la nuit file très rapidement. L'œil à peine fermé, vous sombrez dans le léthé et une seconde plus tard se sont les bruits matinaux qui vous réveillent, les allées et venues de l'équipage dans le couloir indiquant qu'il est l'heure pour vous de vous arrachez du matelas et de prendre votre petit déjeuner.


26 septembre 1933


Et c'est l'esprit embrumé et la tête un peu lourde que vous apparaissez dans le couloir un à un et gagnez le mess des officiers pour prendre place, comme à l'accoutumée.
Par les hublots, vous percevez un ciel bleu magnifique. Le temps semble au beau fixe, contrairement à l'humeur de l'équipage qui vous sert le petit déjeuner. Regards noirs et moues désapprobatrices accompagnent les mets qui sont disposés sur la table.
Avery Giles, qui a l'air plutôt guilleret malgré les événements de la veille fronce le nez et fait la grimace devant son jambon et ses toasts.
-Mais... s'exclame t-il

Et tous vous pouvez sentir de nouveau, tout comme lui, l'odeur infecte d'ammoniac flotter au-dessus de la table. Elle est diffuse, certes, mais bien présente sur les aliments qui vous sont proposés.


Avery se tourne vers Philip Coates qui s'apprête à quitter la salle.

-Mais, cette nourriture est infectée par l'ammoniac! N'y a t-il pas autre chose?

Coates se retourne et avec un visage furieux réponds à Avery
-Toute la nourriture sent l'ammoniac. Ordre du capitaine. Il faut manger au plus vite les mets périssables. Si vous avez des remarques, prenez-vous en à votre Starkweather. C'est lui qui refuse de faire demi-tour. Habituez-vous à l'odeur, on n'aura que ça jusqu'à notre arrivée en Australie.



David C. Sandström


*Nooon, pas tout de suite...*

J'essaye de bouger la tête, mais celle-ci semble de plomb, et mes poumons de feu. Je tousse, gémit, remue avant de pour me redresser, les yeux gonflés de fatigue et d'irritation.

Je me tourne vers la couchette de mon colocataire.
- Lawrence, vous êtes là ? Comment vous sentez-vous ? Mieux que moi j'espère...

*Et pourtant je ne suis pas le plus mal loti...* J'ai le souvenir de certains de mes camarades à la limite de l'évanouissement.

Je finis par réussir à me relever.
De l'eau froide aide à calmer mon mal de tête, et je m'habille pour aller au mess.

L'odeur d'ammoniac ranime un peu ma migraine, mais je comprend bien vite que nécessité fait loi. Je salue donc tous mes compagnons
Je me tourne vers Coates.
- A votre avis, combien de temps pour arriver là-bas ?


Lawrence P. Mayfair


J'émerge lentement du sommeil dans une quinte de toux. L'expérience de la veille a laissé ses traces, qui semblent imprégner jusqu'aux tréfonds de mon être, ou pour le moins ma peau et mes voies respiratoires.
Une fois repris mes esprits je me contente de répondre sans conviction à David :
- Ça va. N'ayez pas d'inquiétude. J'espère que vous avez pu vous remettre également.

Puis c'est avec impatience que je gagne les commodités, espérant me purifier des derniers relicats de cette infecte odeur dans de salvatrices ablutions.

C'est un peu soulagé que je rejoins le mess. Quelle n'est pas mon horreur de découvrir les odieux mets qui nous accueillent. La peste emporte Starkweather, ne puis-je m'empêcher de penser tout en empoignant la sauce pimentée et d'en recouvrir mes oeufs au bacon (et à l'ammoniac !).


Telfarcov


Coates réponds à David
-D'ici trois semaines à quatre semaines avec de la chance je pense. Tout dépends de la météo et de notre allure. Mais la chance, on dirait bien qu'elle nous fuit. Bon si vous avez plus besoin de moi...

Avec un dernier regard sur les mets et un air désespéré de lui qui sait qu'il va manger des aliments à l'ammoniac pendant un mois, Coates se tourne vers la porte et l'ouvre.
Il se retrouve nez à nez avec Starkweather qui se trouvait juste derrière pour entrer.
Coates fait un pas de côté pour laisser passer votre directeur, et quand ce dernier prend place à table à vos côtés. Juste avant de disparaître, Coates lance un regard haineux dans le dos de Starkweather. Lawrence et David qui font face à la porte peuvent le voir.

Starkweather vous souhaite à tous le bonjour, d'un air impassible. Un pli sur son front laisse entendre que sa bonne humeur habituelle est toujours entachée par les événements et les disputes de la veille. Ceci dit, il avale son petit déjeuner sans sourciller malgré l'odeur. Peu loquace, il paraît attendre le reste de l'équipe et Moore pour faire le discours matinal habituel.


Jonathan Mc Lean


Je me réveille difficilement et je paresse un peu. Je ne suis pas si pressé de retrouver ces jeux de dupes de Moore et Starkweather et cette paranoïa grandissante. C'est la première fois que je me demande si j'ai bien fait d'accepter ce voyage. Enfin au moins, je vais aller vite manger un morceau et je reviendrai dormir après.

Arrivé au mess, je suis accueilli par les mines fatiguées de mes compagnons.

- Bonjour tout le monde, bien dormi? Moi comme un bébé, mais j'avoue que je prolongerais bien ma nuit de quelques heures si ...

J'arrête brusquement ma phrase lorsqu'après m'être assis, je tire à moi une assiette et sens d'un coup l'odeur nauséabonde. J'en ai presque un haut le coeur. Je repousse mon assiette en faisant une légère moue puis je me relève.

- Je crois que je vais retrouver ma couchette plus tôt que prévu. Je suis pas assez en forme pour ingurgiter quoique ce soit.

Puis je quitte la pièce et retourne dans ma chambre si personne n'intervient.


David C. Sandström


- Bonjour Jonathan. J'ai dormi comme une enclume. Sur laquelle un marteau aurait tapé toute la nuit...

Je ne retient pas le détective lorsqu'il s'en va. Le repos est préférable à l'épuisement, je suis sûr que le docteur Greene serait d'accord...


Lawrence P. Mayfair


- La nuit fut bienvenue après les évènements d'hier. Réponds-je à McLean, avant d'ajouter à son attention alors qu'il quitte la tablée : - Reprenez des forces. J'ai l'impression que nous allons en avoir tous besoin.

Laissant le détective gagner sa chambre pour y prendre un peu de repos, je glisse à l'oreille de David : -Notre ami a souffert hier. J'espère qu'il n'en garde pas de séquelles. L'image de Jonathan crachant à plein poumons me revient à l'esprit avec inquiétude. Les prochaines journées vont passablement s'annoncer chargée pour notre médecin de bord, entre les reliquats de l'ammoniac à traiter et permettre aux corps et aux esprits d'affronter cette infecte nourriture.

Lorsque Starkweather apparaît et prend place à la table, je me contente de lui retourner un poli bonjour, restant moi-même impassible et bénissant silencieusement les effets de la sauce épicée.


Telfarcov


McLean part, d'autres arrivent et rejoignent la tablée.
Les têtes sont défraîchies pour la plupart, les teints chiffonnés et les yeux cernés.
Le petit déjeuner se termine dans un calme impressionnant. Les conversations se bornant au stricte nécessaire quant au passage de la marmelade et du pot à thé.

Enfin, Moore passe la porte et rejoins Starkweather. Sa mine fatiguée trahit une nuit fort écourtée par les préoccupations.
D'un commun accord silencieux, Starkweather et Moore commencent la réunion du jour en se positionnant devant les cartes affichées sur le mur.
C'est Moore qui prend la parole en premier.
-Mesdemoiselles, messieurs, avant toute chose, je veux vous remercier pour votre comportement exemplaire, ainsi que pour le courage et la ténacité dont vous avez fait preuve hier. La façon dont vous êtes intervenus aux côtés de l'équipage démontre bien que notre équipe est soudée et peu faire face aux difficultés, qu'elles surgissent en mer ou, plus tard, sur terre.

Comme vous l'avez constaté ce matin,
(il montre d'un geste de la main les reliefs du repas), nous devrons encore supporter pendant le reste du trajet jusqu'en Australie les retombées de l'accident d'hier soir dans la chambre froide.
Moore s'interrompt une seconde et semble chercher une personne du regard dans la salle, une personne qui ne s'y trouve visiblement pas. Il fronce légèrement les sourcils mais reprend.
-Comme vous l'avez pour la plupart entendu hier soir, nous poursuivons notre route avec la plus grande célérité. Nous nous réapprovisionnerons à Melbourne. Le délai pour atteindre cette destination provisoire se compte en semaines, trois, quatre, peut-être davantage, cela dépendra, comme nous l'a confirmé il y a une heure le capitaine, de la météo.

Starkweather prend le relai, d'un ton assuré.
-Pour l'heure, le baromètre est au beau fixe. Bien: aujourd'hui le temps est au beau. Les cours prévus auront bien lieu, comme d'habitude. Nous devons reprendre nos activités et retrouver un rythme d'étude d'autant plus soutenu que ces quelques semaines vont très rapidement passer. Par ailleurs, le docteur Greene examinera chacun d'entre vous au cours de la journée, pour s'assurer que votre courage désormais légendaire ne vous aura laissé aucune séquelle. Je vous demande de respecter le planning qu'il a affiché sur ce tableau tout à l'heure. Je vous remercie de votre attention.

Starkweather, sur cette dernière phrase commence à se retirer, quand le professeur Moore intervient de nouveau.
-Hum. Comme vous le savez, l'incident d'hier a fortement marqué tous les esprits. L'équipage n'y est pas resté....insensible. Il vous est donc demandé un comportement d'autant plus exemplaire que les mauvais repas sur un bateau en favorise pas les rapports et le...dialogue. Merci. Ce sera tout. A moins qu'il y ait des questions?




Lawrence P. Mayfair


J'écoute avec attention et sans mot dire le discours matinal sensé redonner du courage aux troupes, comprenant que notre direction essaye de reprendre les choses en main. Et je dois le reconnaitre, Starkweather a le don de relativiser les évènements pour se concentrer sur l'objectif, le sien en l'occurence. Si cela peut s'avérer utile dans les moments difficile, j'espère juste qu'il ne privilégiera pas son ressenti à la raison. Car je doute que la tempérance et le tact de Moore seront toujours présents pour lui faire entendre raison.

Je parcoure du regard cette assemblée réunie à la suite de l'air ennuyé de mon ancien tuteur, essayant de deviner ce qui semble lui causer contrariété.

J'attends patiemment la fin du discours et que chacun reprenne ses activités pour prendre à part le professeur Moore après avoir fait signe à David de me suivre.
C'est discrètement que je l'aborde pour ne pas que notre conversation soit entendue :
- Professeur Moore, vous n'avez dit nul mot sur l'incident d'hier, qui aurait pu se montrer pour le moins plus grave. A-t-on idée des causes de celui-ci ? Il ne faudrait pas qu'il se renouvelle.
Je rajoute, un peu plus bas : - Nous subissons beaucoup de coups du sort.


David C. Sandström


- Un incident survenu alors que nous étions tous occupés par la fête donné en l'honneur de Neptune. C'est trop pour une coïncidence.
Plus bas.
- Il va nous falloir tenir un mois avec cette nourriture jusqu'en Australie. Nous n'avons plus de filet de sécurité. Si un autre "incident" survient nous serons en très, très fâcheuse posture.


Esther Hayes


— Nous ne devrons plus relâcher notre vigilance, pas une seconde, répondis-je maussade.
Je m’étais physiquement remise sans problème puisque les injonctions du capitaine m’avaient valus de ne pas être directement exposée. Je triturai mon petit déjeuner plus que je le consommai. Je n’étais pas encore suffisamment affamée pour faire fi du goût détestable des aliments.
— Le problème, c’est que comme le professeur Moore vient de le faire remarquer, nous allons devoir nous montrer exemplaire, je repris volontairement le même terme. Ce qui veut également dire éviter de mettre notre nez partout et cela ne va pas aider.

Je regardai David, et même lui semblait bien pâle comparé à d’habitude.
— Messieurs, vous devriez vous reposer encore un peu.

Je me tus quelques secondes, le temps de formaliser l’idée qui venait de me traverser l’esprit.
— Professeur, en partant du principe que le saboteur veut nous faire faire demi-tour et qu’il n’est pas suicidaire, croyez-vous que nous puissions établir une liste des actions possibles pour arriver à ce résultat ? Une personne de confiance connaissant bien ce navire devrait pouvoir nous aider.
Obstinée, je ne refusais à renoncer.


Telfarcov


Moore opine légèrement aux propos de Lawrence.
-Pour le moment nous ne savons rien. J'avais espéré que monsieur McLean aurait pu vérifier de quelle façon cet accident est survenu. Mais hélas, je crois qu'il a été particulièrement touché hier soir par l'ammoniac.


Il écoute ensuite les propos de David avec attention.
-Certes l'incident a eu lieu pendant la fête mais peut-être que la fuite était préexistante. Après tout, l'équipage s'en est rendu compte parce que nous étions en train de festoyer et qu'il fallait renouveller les mets sur les tables.
La chambre froide nécessite une réparation spécifique et ne sera plus utilisable jusqu'en Australie. D'ici là, nous devrons nous contenter de conserves, que nous avons fort nombreuses dans les réserves, et qui, elles, ne demandent rien d'autre qu'une caisse pour être entreposées. de ce côté là nous ne risquons pas grand chose.


D'un geste, il vous fait signe de le suivre dans le couloir.; pendant qu'Esther fait part de ses doutes.
il lui jette un coup d'œil appréciateur.
-Oui vous avez raison. Le moral de l'équipage du SS Gabriel est primordial. Cette histoire n'aide pas à le maintenir au beau fixe, si je puis dire. On a vu des mutineries se produire pour quelques repas mal pris ou inexistants. Je doute fort qu'il y ait le moindre risque, mais l'ambiance est en train de se détériorer… très rapidement.


Esther reprend la parole et ses premiers mots font ouvrir grand les yeux du professeur.
-Comment? Vous pensez qu'il s'agit véritablement d'un acte de sabotage délibéré? Mais l'auteur de l'incendie a New-York a été arrêté et il se trouve toujours là-bas, sous bonne garde. Certes en tant que scientifique on ne peut écarter aucune hypothèse avant d'avoir les résultats en main, mais tout de même… Il faut s'assurer de ce qu'il en est vraiment. Et surtout (il baisse la voix et s'assurer que personne n'est à proximité dans me couloir), surtout, si par malheur c'est véritablement le cas, il nous faut des preuves.

N'écartons pas non plus l'accident involontaire ou l'usure et le temps. Le SS Gabriel n'est plus un jeune premier non plus.



Il se remet en marche
-Puisque vous avez des doutes, … il hésite visiblement préoccupé puis reprend, il nous faut analyser son déroulement.
Il s'arrête devant la cabine de McLean et toque à la porte.


Entrant, il observe McLean dont la mine n'est pas des plus florissante, tout en s'excusant de cette intrusion.
Il vous laisse entrer derrière lui avant de refermer la porte.

-Monsieur McLean, vous n'étiez pas à la réunion de ce matin, permettez-moi de vous en résumer le propos. Le docteur Greene examinera l'ensemble des membres de l'expédition aujourd'hui, vous faites partie des cas prioritaires. Mais après votre visite, j'aimerai vous confier une mission, si vous êtes suffisamment d'aplomb. Si ce n'est pas le cas et que le docteur vous recommande le repos, vos compagnons ici présents se feront un devoir, j'en suis sûr, de vous seconder. Je veux que vous examiniez la chambre froide et me fassiez un rapport, personnel, j'insiste, sur les causes de l'accident. Vos camarades ont des doutes, que je souhaite absolument lever, pour que nous puissions continuer cette expédition dans un état d'esprit plus serein. Je vous laisse vous organiser comme bon vous semble, cependant, faites preuve de discrétion et ne brusquez pas l'équipage.


Moore vous salue d'un signe de tête et s'apprête à partir.

_________________
"Il est absolument indispensable, pour la paix et la sécurité de l'humanité, qu'on ne trouble pas certains recoins obscurs et morts, certaines profondeurs insondées de la Terre, de peur que les monstres endormis ne s'éveillent à une nouvelle vie" William Dyer, Les Montagnes hallucinées.
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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:01



David C. Sandström



Je secoue la tête, quelque peu dépité. La situation va de mal en pis, et l'idée d'une mutinerie n'est plus un vague souvenir de la légende noire des voyages au long cours.

Je me tourne vers Esther, soucieux de savoir si elle s'est bien remise de la journée d'hier, riche en émotions fortes, mais aussi extrêmement éprouvantes.
- Je vous avouerai que c'est volontiers que j'aurais gardé le lit ce matin. Et pourtant je pense avoir mieux supporté les vapeurs toxiques que bien d'autres, à commencer par monsieur McLean.
Mais vous l'avez dit aussi, nous devons nous montrer exemplaires. Si je peux rester actif, au moins une partie de la journée, ça ne peut qu'aider à combler le fossé qui s'est creusé entre l'équipage et l'expédition.
À vrai dire, je penser rester un peu sur le pont, m'oxygéner les poumons par le bon air marin.

Et vous miss Hayes… Esther. Comment vous sentez-vous ?



Lawrence P. Mayfair


J'ajoute simplement à la demande de Moore à McLean :
- Ne croyez-vous pas qu'un technicien capable sera nécessaire pour expertiser les causes de cet "accident" pour nous seconder, et dissiper tout doute ?  

Puis, je reprends après quelques secondes de réflexion :
- Ayant été le dernier sur les lieux à réparer comme je le pouvais le système, je pense que ma présence ne sera pas inutile, au moins pour préciser les travaux qui sont de mon fait.


Esther Hayes


Pour la première fois depuis les évènements de la veille, je souris, d’autant plus quand David use de mon prénom.
— Je vais bien. Je n’ai pas eu à subir les mêmes affres que vous. Merci de vous en inquiéter. J’espère que mon parfum ne vous indispose pas trop. J’ai toujours détesté « les cocottes* », et voilà que je fais comme elle, pour rien en plus. J’ai l’impression de toujours sentir l’ammoniaque et que cette odeur ne disparaîtra jamais.

Il n’était pas dans mes habitudes d’être pessimiste et de toujours chercher à noircir le tableau mais j’étais bien décidée à ne rien laisser au hasard. Je laissai ces messieurs parler, dressant mentalement une liste des points que je souhaitais aborder pendant que le professeur Moore était avec nous.  Ce n’est qu’arrivée dans le couloir que je pris la parole.
— Professeur, je préfère vous parler franchement et j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. Ce n’était pas un incident, pourtant croyez-le je voudrais y croire de toutes mes forces. Quelqu’un met tout en œuvre pour nous empêcher de rejoindre l’Antarctique. J’ignore qui et pourquoi même si je suis convaincue qu’Acacia Lexington n’y est pour rien. Certes celui qui a provoqué l’incendie a été arrêté. La belle affaire ! Ne soyons pas naïf, ce n’était qu’un sous-fifre, un homme de main comme on dit dans certains milieux. Quelqu’un tire les ficelles et laisse les autres se salir les mains. C’est une personne qui m’a l’air intelligente, de disposer de moyens et prête à tout ; un dangereux mélange. N’oublions pas non plus le tragique décès du capitaine Douglas. Avec celui des malheureux marins lors de l’incendie, tout prête à penser que notre adversaire n’a aucun respect pour la vie humaine.

Je reprends mon souffle après cette tirade lancée d’un trait.
— D’accord les conserves sont plus difficile à altérer mais ce n’est pas impossible et inutile de les trafiquer toutes, quelque unes peuvent suffire, judicieusement placée au milieu des autres. Que pensez-vous qu’il se passera s’il y a un autre « incident » avec la nourriture ? Je réponds aussitôt la question que je viens de poser. Nous aurons une belle mutinerie sur les bras. Nous devrions recenser tous les produits dangereux que nous avons à bord, y compris à l’infirmerie et les rendre plus difficilement accessibles.

Je regarde le professeur l’air désolée de le noyer sous des propos alarmistes.
— Vous dites que le SS Gabriel, à de la bouteille mais il me semble que les marins ne sont pas des gens prêts à prendre des risques à la légère. Le navire a dû être vérifié sous toutes les coutures surtout pour une expédition des plus risquées, sur le plus vaste des océans et dans des eaux dangereuses.

* En français


Jonathan Mc Lean


Je suis assis sur ma couchette lorsque la délégation emmenée par Moore entre dans ma cabine. Les odeurs persistantes d'ammoniac qui suivent le groupement harcèlent à nouveau mes narines et je réprime un haut le coeur avant d'être attentif aux propos tenus.

- Et bien je comptais bien mener un enquête approfondie sur ce qui s'est passé mais comme le fait remarquer Lawrence, il faudrait une personne qui connaît ce genre d'installation pour y repérer les indices. Je vais aller voir le docteur de ce pas, je vais bien c'est juste que je n'avais trop envie de manger de la nourriture sentant l'ammoniac. J'ai dû en faire une overdose hier.

Je souris pour montrer que je suis assez en forme puis je reprends.

- La première chose à faire avant d'examiner la scène de crime est de sécuriser les deux choses qui nous permettront d'arriver en Australie sans encombre. Je veux parler du carburant et de la nourriture. La chambre froide étant hors service, je suppose que nous allons devoir subsister avec des rations en conserve. Il va falloir faire de la place et déménager toute la nourriture dans des cabines qui ferment à clé. Je veux que vous vous répartissiez les réserves et que vous notiez ce que chaque cabine comporte pour avoir un inventaire détaillé.
Concernant le carburant, il faut organiser une surveillance constante des points chauds. Peut être qu'il faudra voir avec le capitaine pour trouver des hommes dont il est certain de leur fiabilité sinon nous devrons prendre nous même ces quarts.


Je laisse quelques instants les personnes présentes prendre mentalement note de mes remarques.

- L'incident d'hier change la donne, nous sommes peut être sur un bateau, mais quelqu'un ou quelques uns sont prêts à faire couler cette expédition. Il est de mon devoir de vous emmener tous au moins jusqu'en Australie et si cela implique de mécontenter les marins, alors c'est le prix qu'il faudra payer. Si le voyage continue ainsi, je ne suis pas certain que nous pourrons continuer après l'Australie sans avoir établi avec précision comment les faits se sont déroulés.

A qui puis je laisser ma clé de cabine afin que vous entreposiez les réserves?


Je me lève et reprend ma veste et mon chapeau avant de rejoindre le docteur.


David C. Sandström


Je rend son sourire à Esther.

- Rien venant de vous ne saurait me gêner. Encore moins une odeur que j'ai l'impression d’exsuder par tous les pores de ma peau.

Sourire qui s'efface vite lorsque la badinage laisse place à des affaires plus graves.

- Content de voir que vous allez un peu mieux, Jonathan. Mais soyez prudent. N'exigez pas trop de vous-mêmes.


Telfarcov


Le professeur Moore, une main sur la porte, offre un bref sourire à Esther
-Miss Hayes, dans une telle expédition, chacun a le droit, si ce n'est le devoir, d'exprimer sa pensée. Aux dirigeants ensuite d'en prendre bonne note. J'entends vos doutes et nous devons y mettre un terme absolument, soit en prouvant la fuite accidentelle, soit en prouvant un acte malintentionné.

Moore approuve la proposition de Lawrence, relayée par Jonathan
-Un homme d'équipage, un technicien, oui... cela devrait pouvoir se faire. demandez à monsieur Pacquart. Il paraît compétent. Je vais faire la demande au capitaine de ce pas pour qu'il soit affecté temporairement à votre petite équipe. Je pense qu'il saura tenir sa langue si besoin.


Ayant écouté les propositions de Jonathan, Moore fronce les sourcils.

-Les réserves pour le voyage en bateau se trouvaient entièrement dans la chambre froide. Pour le moment, elles ont été entreposées dans la cale n°1. Comme toutes les autres cales, elle est fermée et cadenassée. Ne sont autorisés à y pénétrer que les membres d'équipage qui préparent la nourriture. Tout déménager de nouveau dans nos cabines, cela représente encore un travail de titans, qui mettrait à contribution tout l'équipage. Pour le moment, examinez la chambre froide et en fonction de ce vous trouverez, j'aviserai avec monsieur Starkweather et le capitaine et son second.

Cependant monsieur McLean, vous pouvez avoir sous votre garde la clé de la cale et pour éviter tout incident avec la nourriture, accompagner ou faire surveiller par un membre de l'expédition tous ceux qui doivent y pénétrer pour préparer les repas.


Moore sort alors d'un pas pressé, comme à son habitude, pour aller organiser avec le docteur Greene votre passage en examen, et avec le capitaine votre accompagnement par Pacquart.

Le docteur Greene vous ausculte à tour de rôle dans sa cabine, transformée pour l'occasion en infirmerie. Consciencieusement, il vous fait un examen complet, prenant votre poul, examinant votre gorge, vous demandant de tousser pendant qu'il écoute votre coeur et vos poumons... Esther, David et Lawrence sont déclarés bons pour le service. Concernant Jonathan, le diagnostic est plus empreint de sévérité.
-Hum... Allez-y mollo mon vieux. Vos poumons sont encore fragiles. Vous avez les bronches encombrées. Allez sur le pont, respirez l'air marin, ce n'est pas ça qui manque et reposez-vous quelques heures aujourd'hui. Vous êtes dispensé de cours pour deux jours. SI vous devez crapahuter quelque part, disons dans la chambre froide, dit-il avec un clin d'oeil, faites attention à ne pas y passer trop de temps. L'ammoniac est sans doute parti, mais il peut en rester des relents qui vous rappelleront de mauvais souvenirs.
Cette déclaration médicale dite sur un ton autoritaire une fois faite, vous vous retrouvez tous dans le couloir des cabines.

La silhouette de Pacquart, en salopette de jean, apparaît au bout de la coursive et il vous rejoint aussitôt. Un air grave sur le visage, il vous dit d'un ton très service-service
-Ordres du capitaine. On doit examiner la chambre froide. Par quoi vous voulez commencer?



Lawrence P. Mayfair


Je remercie le docteur pour son examen attentif, prenant note mentalement de l'état de notre détective avec compassion lorsque le diagnostic tombe pus sévèrement.

Alors que j'arrive dans le couloir, le mécanicien en second Pacquart pointe le bout de son nez, répondant à l'appel du capitaine.
Je me présente, éludant un peu l'objet de notre demande pour ne pas inquiéter outre mesure notre homme ou orienter ses observations :
- M. Pacquart, parfait, vous êtes là. J'espère que Monsieur Drummond va mieux.

- Comme a dû le dire le capitaine, il faut trouver la cause de cette fuite dans cette chambre froide, en espérant qu'elle puisse être réparée. Et ayant été le dernier à y rentrer avec monsieur McLean pour faire une réparation de fortune, j'espère que je pourrai vous aider. En priant pour que mon bricolage n'ait pas été trop radical.


Sur ce je lui indique que je vais prendre quelques vêtements plus adaptés à cette tâche, ce qui me permet de récupérer dans ma cabine mon appareil photo, une lampe torche et mon carnet de note, que je fourre tous dans mes poches avant de retrouver notre petite équipe.


Esther Hayes


Je ne suis guère surprise de voir que me concernant tout va bien et soulagée de voir que seul l'un de nos compagnons accuse une baisse de forme sans que sa santé ne soit visiblement compromise.

— Je pense que cela ne sert à rien de tous nous entasser dans la chambre froide. Que diriez-vous de prendre l'air pendant ce temps là? Dis-je à l'attention de David. Peut-être aurez-vous quelques idées à me soumettre pour mon prochain article.  


Jonathan Mc Lean


Je vais malgré moi devoir laisser les autres faire le job et me reposer mais d'un autre côté je ne suis pas fâché de pouvoir profiter de quelques heures de repos pour me remettre complètement.

Je vois Pacquart arriver avec un soulagement, au moins pas besoin de convaincre qui que ce soit pour avoir de l'aide sur ce plan là.

- Monsieur Pacquart, je viens avec vous et nous attendrons Lawrence avant de commencer les investigations. Je dois prendre un peu l'air sur le pont alors j'en profiterai. Vous connaissez bien la machinerie je suppose, il faudrait trouver la cause de cette fuite. Vous pouvez en parler à Lawrence ou à moi même mais à personne d'autre tant que l'enquête n'est pas terminée.

Je m'adresse ensuite à Esther et David.

- Pendant que nous allons inspecter la chambre froide, pourriez-vous récupérer la clé de la réserve de nourriture et me la remettre et indiquer aux cuisiniers que c'est moi qui détient la clé? S'ils sont trop réticents, n'insistez pas on passera par Moore et le Capitaine.




Esther Hayes


— Pas de soucis mon cher. Nous nous en chargerons.


David C. Sandström


- Bien entendu, nous irons les voir. assure-je à Jonathan, avant de me tourner vers Esther.

- Nous y allons, mademoiselle* ? dis-je en lui offrant mon bras.





* en français dans le texte


Esther Hayes


— Je vous en prie, répondis-je en acceptant le bras tendu.


Telfarcov


Esther et David partent donc en direction de la cuisine, en profitant pour faire quelques pas sur le pont. La mâtinée est fort belle, un vent léger souffle sur vos visages et emporte quelques embruns dans son sillage.

Fil de discussion privé Esther et David

McLean et Pacquart attendent quant à eux une minute sur le pont, après que Pacquart ait fait signe qu'il avait parfaitement compris les instructions qui lui étaient données.
Le silence est d'or dit-on, mais dans ce cas précis, McLean ressent une certaine tension qui s'installe. Pacquart est debout, bras croisés, jambes écartées pour maintenir un bon équilibre malgré le roulis, stoïque. Son attitude, mais surtout son visage fermé, indiquent qu'il n'apprécie guère la situation.
Les deux hommes voient alors arriver Lawrence qui a changé de tenue et qui arrive bien équipé pour votre vérification dans les entrailles de la chambre froide.
L'atmosphère change alors pour faire place à la besogne. Pacquart ouvre le cadenas de la cale d'entrepôt n°4 et vous fait signe de le suivre, empruntant l'échelle pour atteindre le plancher. Une fois arrivé en bas de l'entrepont, vous refaites le chemin tant de fois parcouru la veille au pas de course dans l'effervescence et l'agitation. Mais l'atmosphère est toute autre. Il ne règne plus que le bruit sourd et ronronnant des machines, la précipitation a fait place à la méfiance. Une fois les lumières menant à la chambre froide allumées, la main sur la porte de ladite chambre, Pacquart se tourne vers vous, l'air sérieux.
-Si vous vous sentez mal ou que ça n'va pas, on sort tout d'suite. Normalement, y a plus d'risque, mais on sait jamais.

Il enclenche la poignée, ouvre la porte et pointe une torche à l'intérieur qui est noir comme dans un four. Tout a été parfaitement nettoyé la veille. Les murs ont été lessivé de nombreuses fois, ainsi que le sol. Mais une très légère odeur d'ammoniac subite encore, dans cette espace qui vous paraît immense, maintenant vide. La lumière de la torche de Pacquart ne fait que ressortir l'obscurité qui règne dans ce cube, enchâssé dans les entrailles du bateau.

Après avoir balayé de sa lumière l'ensemble des murs nus la chambre froide, Pacquart s'écarte légèrement et vous fait signe de passer devant.


Jonathan Mc Lean


J'examine Pacquart qui semble un peu stressé, mais je mets ça sur le compte de l'ambiance générale. Une fois Lawrence revenu dans sa tenue de combat, j’emboîte le pas au technicien et je le suis.

- Ne vous inquiétez pas pour moi, si ça va pas je ressortirai, mais si vous tenez le choc continuez les investigations, c'est important.

Plus d'un point de vue psychologique que médical, je prend un mouchoir que j'applique sur mon nez. Puis je pénètre dans la  chambre froide. J'attends que la lumière me rejoigne puis je montre la conduite qui a fui et je me dirige vers celle-ci pour l'examiner sous tous ses angles. Je cherche à comprendre si la fuite est accidentelle ou volontaire voir même accidentelle mais grandement favorisée.


Lawrence P. Mayfair


J'accompagne silencieusement le mécanicien en second et le détective, avec le même air grave et contrarié que le premier. Ce retour sur les lieux de "l'accident" d'hier me semble soudainement une moins bonne idée que les précédentes minutes.

Alors que Pacquart manipule le cadenas de la chambre froide, je ne peux m'empêcher de noter que cette clef doit être partagée par de nombreuses personnes.

Constatant que de nombreuses personnes ont dû procéder au ménage des lieux, j'interroge le mécano : - Et bien, il semblerait que vous n'ayez pas chômé depuis. Vous avez dû être nombreux pour nettoyer aussi rapidement les lieux. J'espère que cela ne vous a pas trop incommodé.
J'initie la conversation pour savoir quels ont été les hommes présents pour la tâche et pour savoir s'ils ont pu remarquer quelque chose.

Rentrant enfin, un peu angoissé dans la chambre froide, je balaie de mon faisceau l'obscurité, recherchant mes réparations de fortune.
J'indique rapidement au mécanicien ce que j'avais mis en place avec quelques vêtements et de la graisse pendant que McLean inspecte les lieux.

Tout à ma discussion, j'ajoute une nouvelle question à l'attention de Pacquart : - Vous avez déjà connu un incident de ce genre sur le Gabriel ?


Telfarcov


Pacquart fait signe qu'il a parfaitement compris les instructions de McLean. Il attend que vous passiez dans la chambre froide, qui est maintenant à température ambiante, tout en tenant la porte.
Puis, jetant un coup d'œil derrière lui, il fait quelques pas en arrière, vous jette un drôle de regard, alors que vous vous tenez au centre de la pièce. Puis, il lâche la porte.
Il fait ensuite quelques pas en arrière, tenant toujours sa lampe à la main, dont vous voyez le rayon s'éloigner un peu, pour revenir ensuite. Pacquart se baisse alors et coince une cale sous la porte, pour la maintenir ouverte.
Il grommelle "on sait jamais".
Vous constatez que la porte ne s'ouvre que de l'extérieur. Il n'y a pas de poignée à l'intérieur.
Puis, il pénètre à votre suite dans la chambre froide.

Tout en continuant à inspecter les murs avec sa torche et en se rapprochant du conduit de réfrigération, Pacquart répond à Lawrence.
-Ouais. On a pas mal bossé cette nuit. Tout l'monde s'y est mit. Mais vous avez bien aidé aussi hier. Valait p'têtre mieux d'ailleurs. Certains sont pas très heureux d'manger de l'ammoniac à tous les repas maintenant.


Pacquart se tient maintenant devant l'endroit de la fuite. Le dispositif que vous aviez mit en place pour contenir l'ammoniac est toujours en place.

-Non. J'ai jamais vu d fuite d'ammoniac sur un bateau. Dans la salle des machines, il peut y avoir des fuites de ceci ou de cela, enfin, surtout de vapeur. Mais on fait attention à réparer le matériel si on découvre quoi qu'ce soit. La Gabrielle, j'ai jamais voyagé à bord avant, comme la plupart des gars ici.


Jonathan Mc Lean


Le nettoyage qui a été fait empêche toute analyse d'empreintes, il ne reste plus qu'à enquêter et à interroger.

- Savez-vous qui a la clef de la chambre froide? Sans indice disponible, il va falloir interroger chaque personne qui a pu accéder à cette pièce. David, est-ce que vous pourriez décrire ce que vous avez vu hier, peut être que monsieur Pacquart saura déterminer comment le pirate s'y est pris.


David C. Sandström


(je ne suis pas là, tu me confonds peut-être avec Lawrence ?)


Lawrence P. Mayfair


Hrp : Je pars du principe que McLean s'adressait à moi.

J'acquiesce avec circonspection aux réponses du mécanicien, tout en l'entraînant vers l'endroit où je me rappelle avoir effectué les réparations de fortune.
- Voilà, cela doit être ici. J'espère que l'on pourra réparer les dommages.
- Vous n'avez pas profité du nettoyage hier pour regarder ceci ?
Questionne-je tout en pointant le faisceau de ma lampe vers l'endroit recherché.

J'essaye d'aider au mieux Pacquart en l'éclairant et en suivant ses mouvements et instructions tout en guettant ses réactions du coin de l'oeil.



Telfarcov


Pacquart, vous éclairant avec sa lampe torche, réponds, laconique, à Jonathan
-Ben, pour le moment, c'est nous qui avons la clé de la chambre froide. Sinon, c'est l'équipe de cuisine qui l'a, forcément.

Puis fronçant le sourcil et semblant tiquer au mot de "pirate" employé par Jonathan, il parait sur le point de vous interroger, mais finalement n'ouvre pas la bouche.

Secouant ensuite la tête à la question de Lawrence, il lance
-Non, on était pressé d'en finir, après avoir sauvé la nourriture. C'était une rude tâche, personne n'avait envie de s'éterniser. Tous ceux qui n'étaient pas de quart sont partis sur le champ dans leur couchette. Drôle de journée que celle d'hier.

Puis il approche la main du tuyau et avec un chiffon qu'il a sorti de sa poche, il commence à nettoyer la section endommagée. La graisse, qui s'était solidifiée et figée depuis le moment où vous l'avez mise en place commence à partir en petits morceaux, découvrant une petite fissure apparue sur une surface grêlée et corrodée sur trente centimètres le long du tuyau.


David C. Sandström


(moi je n'ai rien dis, vous devez encore me confondre)


Lawrence P. Mayfair


C'est certain. La gardienne doit se concentrer sur votre "interview". Pauvre McLean !

Je regarde la partie du tube érodée en maintenant la lumière dessus.
- C'est normal ceci ? Demande-je au mécanicien.


Jonathan Mc Lean


J'observe également le mécanicien effectuer ses premières analyses.


Telfarcov


Oh la la, oui effectivement, j'avais la tête à votre apparté, désolée

Pacquart se penche et passe ses doigts sur le tuyau à plusieurs reprises. Vous le voyez observer attentivement la zone en question, ainsi que remonter et descendre le long du reste du tuyau avec sa lampe torche. Puis, il se relève.

-Le tuyau est corrodé à cet endroit, la fissure est donc apparue. C'est un processus normal, on voit ça souvent. Mais....La corrosion est centrée sur cet endroit précis. Le reste du tuyau a l'air tout à fait correct. Il avait peut-être un défaut.


Lawrence P. Mayfair


Oxydation… provoquée ou non ?

Je me penche à l'endroit désigné par le mécanicien et l'inspecte à mon tour avec attention essayant de déterminer d'une part si l'oxydation semble s'être produite naturellement, ou si elle présente des traces d'attaque brutale et rapide.

D'autre part j'inspecte rapidement voir s'il n'y a pas une fuite à proximité ou provenant d'un autre tuyau qui aurait pu expliquer cette attaque.

- Vous savez ce qui était entreposé ici M. Pacquart ? ... C'est courant ce genre d'incident ?
- En tout cas nous devrions mieux inspecter l'ensemble de la tuyauterie si nous voulons éviter que cette mésaventure se renouvelle.
Lui propose-je en indiquant la suite du réseau de mon faisceau lumineux.

J'attends que le mécanicien se soit un peu éloigné pour poursuivre son inspection, pour sortir une petite lame de couteau et gratter la surface oxydée pour en prélever un échantillon.
J'essaye de reconnaître également la nature du métal pour savoir ce qui aurait pu en causer la dégradation de manière aussi peu étendue mais apparemment importante. Comme nous disposons du nécessaire pour procéder aux analyses à bord autant en profiter…

A peine cette idée me vient elle à l'esprit, que je ne peux m'empêcher de penser aux réactifs chimiques. Ma trousse de géologue est pleine de différents acides pour tester roches et minéraux. Quant à ceux qui ont été embarqués pour les besoins de l'expédition...

Grand Dieu, pourvu que je me trompe.

Hrp : test de Chimie et/ou physique ?

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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:02



Jonathan Mc Lean



Après le mécanicien, c'est Lawrence que j'observe à son tour lorsqu'il effectue les petites analyses.

- Et serait-il possible de favoriser cette corrosion en frottant le tuyau avec un outil quelconque ou avec un produit adéquat? Est-ce qu'un des objets ou produit de la réserve aurait pu servir à cela? Est-ce qu'un objet de la cuisine pourrait avoir fait ça? Ou un produit utilisé pour le nettoyage?

Je pense que je vais aller vérifier ça moi même, je serai pas fâché de prendre un peu l'air. Je vous laisse et on pourra se retrouver à la cuisine.


Je ressors de l'ancienne chambre froide et je me mets en quête de la nouvelle réserve pour vérifier si un des objets ou conserves auraient des traces de frottement ou de corrosion. Ensuite je compte aller visiter la cuisine et effectuer les mêmes vérifications avec notamment la prise de note de l'ensemble des produits s'y trouvant.


Telfarcov


Pacquart reste à vos côtés pendant les inspections de Lawrence.
MP Lawrence
Il affiche un air un peu surpris ua départ mais reprend vite contenance et vous réponds au fur et à mesure.
-On avait des tonnes de vivres dans la chambre froide et je suis affecté à la salle des machines, pas aux cuisines, dit-l non sans une pointe d'humour. C'qu'il y avait ici précisément, j'en sais frichtrement rien.
J'ai bien rencontré des fuites parfois, un tuyau qui lâche ça peut toujours arriver. Une fragilité au départ, un défaut ou bien le temps. Dire que c'est courant, non. Mais c'est possible.


Lawrence indique le reste des tuyaux, Pacquart indique qu'il a compris et commence à regarder de plus près en s'aidant de sa lampe torche le reste de l'installation.
Tout en étudiant l'état des tuyaux restants, il réponds à Jonathan.
-Un outil, non. On verrait des traces sur le métal, des marques. Là, il n'y a rien.

En s'agenouillant pour observer les endroits près du sol, Paqcuart expire bruyamment.
-Ah! mes rhumatismes repartent. On va avoir un sale temps demain.
Il réfléchit un moment et puis dans un sourire,
-Non, j'vois pas non plus de la sauce moutarde ou des cornichons faire une corrosion comme ça. Le métal fait plusieurs millimètres d'épaisseur. J'crois pas qu'les réserves ont quoi qu'ce soit qui puisse faire un tel trou. On nettoie surtout à l'eau, au vinaigre, au bicarbonate de soude, et à l'huile de coude. C'est pas un nettoyant classique qu'vous cherchez, pas vrai? Si c'est un produit type utilisé pour faire des explosifs, faut en discuter avec le capitaine. J'crois qu'ils sont gardés sous clé ces trucs.


Jonathan part respirer de l'air frais et Pacquart le salue d'un mouvement de tête, tout en grognant pour remettre sa puissante carcasse debout.
-J'ai rien vu sur les autres tuyaux. Ils sont tous nickel.
Vous voulez voir aut'chose?
dit-il à Lawrence




Lawrence P. Mayfair


- Vous auriez pu le remarquer lorsque vous avez procédé à l'évacuation des vivres hier. Réponds-je simplement à l'attention du mécanicien lorsqu'il semble surpris par ma question sur les denrées entreposées.

Quelque chose attire mon attention au sol. Je barque mon faisceau, me penche une première fois et reste à regarder longuement avant de sortir mon carnet, prendre le temps d'esquisser quelque chose dedans. Puis, je me baisse de nouveau, pour effectuer un nouveau prélèvement.

Alors que Pacquart revient interrogatif, je lui réponds par une autre question, laissant la sienne en suspens.
- Avez-vous pu tout inspecter ? Penser vous qu'il pourrait une avoir une nouvelle fuite ailleurs ? Près du compresseur par exemple ?

Puis je rajoute :
- Pendant que vous faites les réparations, il serait bon de prévoir une vanne pour interrompre l'arrivée de l'amoniac, pour limiter les dégâts s'il devait y avoir une seconde fois.
- Ah ... et dites, si possible, pensez à m'apporter le bout de tuyau abîmé si vous le remplacez.


J'inspecte une nouvelle fois le sol avec mon faisceau en me dirigeant vers la sortie espérant trouver une piste invisible.



Telfarcov


Pacquart secoue la tête en répondant à ta suggestion.
-Non, j'ai rien pu voir. J'avais les yeux qui pleuraient et tout ce que j'ai vu se sont des piles de boîtes floues empilées les unes sur les autres.

Puis revenant vers toi, il te répond par l'affirmative, et tu sens qu'il commence à en avoir un peu marre d'être dans la chambre froide.  Pour lui visiblement tout le reste est ok.

-Oui, j'ai tout vérifié et non il n'y a pas d'autres fuites. De toute façon il faut attendre Melbourne pour faire les répérations et changer le tuyau. Ouais, ajoute-t-il avec un sourire, la vanne on y avait pensé aussi. On a pas envie de se farcir de l'ammoniac pendant trois mois au pôle sud.

Il est surpris par ta demande de lui amener le tuyau.
-Ben si vous le voulez tout d'suite, j'peux vous l'amener dans une à deux heures. Le temps d'amener mes scies et de le découper. De toute façon ça nous avancera un peu.


Pacquart te suis et ferme la porte derrière toi.
Il t'accompagne jusqu'au pont principal.

-Bon ben, j'vais chercher mes outils. ça m'fout un peu le cafard cette chambre froide, toute vide comme ça, on dirait qu'elle est gigantesque dans le noir.
Il termine en plaisantant,
-Si vous m'voyez pas revenu d'ici deux heures, lancez les recherches!

Plus sérieusement, en refermant la trappe qui mène à la cale, il demande
Je garde la clé pendant ce temps ou l'un d'entre vous se dévoue pour m'aider?




Lawrence P. Mayfair


- Je crains de ne pouvoir vous être utile Monsieur Pacquart. Si vous voulez je peux aller chercher l'un de vos collègues pour vous aider. Sinon soyez prudent.
Je fais un léger signe de la main au mécanicien avant de prendre congé et regagner le laboratoire. Si nécessaire, j'aurai bien évidemment cherché l'aide promise à Pacquart.

Alors que je remonte vers les ponts supérieurs j'espère croiser l'un de mes compagnons pour lui faire part de nos découvertes.

La suite pour la gardienne ICI.


Telfarcov


L'après-midi s'écoule lentement mais sûrement pour la plupart d'entre vous sur le SS Gabrielle. tout est calme, mais ce calme recèle une gêne, un non-dit. Une certaine tension est palpable dans l'air. Le soir arrive et cette tension demeure. Toute la journée dans le mess de l'équipage et celui des officiers, des buffets garnis de nourriture périssable sont laissés en libre service. Le soir, tout est débarrassé pour faire place au dîner mais ceux qui ont encore faim ou n'ont pas l'appétit coupé par l'odeur d'ammoniac émanant des assiettes constatent que les plats leur sont quasiment jetés sur la table, sans beaucoup de ménagement par les stewarts effectuant le service.
Lorsque les membres de l'expédition traversent le mess de l'équipage, si des marins s'y trouvent, ces derniers discutent entre eux à voix basse sans plus vous adresser la parole du tout. Si l'un d'entre vous s'adresse à eux ou fait mine de se diriger vers leur petit groupe, tous se taisent, vous fixent du regard, puis se lèvent et s'en vont ailleurs.
Ambiance, ambiance...
Elle est loin la bonne humeur festive de la veille. Ils ne sont plus que souvenirs les rires et les chansons entonnés tous ensemble.

27 Septembre 1933
Le lendemain, rien n'a changé, si ce n'est le temps. Les nuages se sont accumulés durant la nuit et vous constatez au réveil que les vagues commencent à se creuser. Moore ne fait qu'une rapide intervention au petit déjeuner pour vous dire ce que vous savez déjà, à savoir que le gros temps arrive et qu'un orage avec du vent et de la pluie sont prévus dans la journée. Starkweather, tout comme la veille, passe tout son temps au poste radio pour passer commande des vivres qui vous manquent, afin qu'ils vous attendent à votre arrivée à Melbourne. c'est un travail long et fastidieux, qu'il fait extrêmement sérieusement, aidé de Moore et de ses listes, et qui lui prend tout son temps. A moins d'avoir des messages radio à transmettre à la terre ferme, vous ne le croisez pas.
La journée se déroule avec les différents apprentissages et ateliers habituels, si ce n'est que l'après-midi la pluie commence à balayer le pont avec beaucoup de force, ce qui oblige à annuler le cours de mécanique sur les moteurs des boeings, qui se déroule principalement à l'extérieur.
Greene met un disque entrainant de jazz et commence à danser avec Charlene dans le mess des officiers, d'autres se joignent à la danse ou regardent ces performances assis sur leur chaise tandis que la pluie et le vent deviennent beaucoup plus forts. Des éclairs zèbrent le ciel, la bateau tangue de plus en plus et certains commencent à regagner d'un pas un peu incertain leur cabine pour se reposer et laisser passer ce coup de vent et ses effets sur leurs estomacs. Les buffets de nourriture à l'ammoniac n'arrange pas non plus le mal de mer qui se prépare pour les plus fragiles d'entre vous. La nuit tombe très rapidement avec cette tempête.
McLean s'en ressent tout particulièrement et il passe sa nuit accroché à sa cuvette. Lawrence est aussi malade, bien qu'il arrive à dormir entre deux vomissements.

Dites-moi si vous voulez faire quoi que ce soit de particuliers en cette si peu radieuse journée.


David C. Sandström


Voyant que je supporte de mieux en mieux les conditions météorologiques (me suis-je enfin réhabitué aux voyages maritimes ?), je quitte notre cabine dont l'atmosphère devient irrespirable, après avoir proposé à Lawrence de faire venir le docteur Greene ou de lui ramener quelque chose.

Je reste un peu au mess, mais ne me risque pas à danser (sauf si Esther insiste). Après m'être restauré et réchauffé, je décide de profiter de la journée pour travailler un peu.

- refaire une énième fois l'inventaire du matériel géologique et surtout glaciologique.

- me refaire la main avec un crayon dans celle-ci, m'entraînant à croquer différents personnages, de nos camarades d'expédition jusqu'aux marins et aux capitaines.


Esther Hayes


Je fais l'effort de manger de bon appétit même si l'odeur de la nourriture m'indispose.

Le lendemain, je bouge peu de mon côté, préférer me ménager à mesure que forci la tempête. Je renonce d'ailleurs à entraîner David sur la piste de danse pour les même raisons.

En dehors du temps passé dans les différents ateliers, je m'attelle à la rédaction d"un article sur le passage de la ligne.

Hrp: Je rédigerai quelque uns des articles envoyés sur le continent dès que possible.




Lawrence P. Mayfair


Je suis resté enfermé dans le laboratoire du bord depuis après avoir inspecté la chambre froide, effectuant de laborieuses tâches requérant une vive concentration.

Je le regrette vivement, lorsque je commence à ressentir les effet néfaste de cette concentration, penché sur mes bouquins, mes notes et mes instruments. Les éléments extérieurs se rappellent à moi et viennent prendre le dû de mon imprudence et mettant à mal mon estomac, déjà passablement secoué par les relents d'ammoniac et les épices sensées les couvrir.

C'est malade que je me traîne le soir au mess, rejoignant mes compagnons et tentant d'y retrouver McLean.
Je ne me risque néanmoins pas à faire un rapide compte-rendu de ma journée à ce dernier avant d'avoir gagné l'intimité de notre cabine.
- David, il semblerait bien que nous ayons affaire à un sabotage dans la chambre froide. Le procédé est habile et astucieux, et pour tout dire ne semble pas coller à la violence de l'incendie déclenché à New-York.
Entre deux hauts de coeur, j'essaye de me tourner vers le hublot comme pour y trouver un peu d'air frais, hélas les intempéries m'interdisent de l'ouvrir.
Je reprends néanmoins.

- Quelques gouttes d'acide, probablement dilué, ont été versé sur la tuyauterie de la chambre froide, créant la fuite. Cela ne fait aucun doute. J'ai passé l'après-midi à faire l'inventaire des réactifs dont je connais la présence à bord : à savoir la caisse de géologie et dans ma propre sacoche. Je n'ai rien trouvé d'anormal. Hélas, comme seules quelques gouttes pouvaient suffire, il est bien possible qu'un quelconque prélèvement puisse passer inaperçu.
- j'ai passé le reste de la journée à essayer d'identifier le produit en question pour circonscrire nos recherches, mais il me faut plus de temps pour mener à bien mes recherches...

Je semble au supplice.
- Et le temps ne m'y aide pas.

Toussant et éructant, j'ai un moment de faiblesse et m'en excuse auprès de mon voisin de chambrée que j'indispose, bien malgré moi, à mon tour.
- David, vous souvenez-vous ? Il me semble que McLean avait trouvé deux fioles vides dans la chambre de Henning... S'il les avaient encore, je pourrai les analyser.

HRP : McLean ne nous l'avait pas dit formellement mais comme c'était sur le fil principal, j'imagine qu'il a partagé sa découverte à un moment ou un autre avec nous. Gageons que je ferai part de cette petite conversation à Esther et Jonathan dès que l'occasion se présentera.

Je m'allonge sur ma couchette, espérant y trouver un peu de réconfort, une serviette humide en main et une cuvette à proximité.
- L'usage de l'acide, la dilution, la quantité, tout ceci indique que celui qui l'a appliqué avait accès à la chambre froide et savait comment et où l'appliquer.
- J'ai l'impression que cela trahit un esprit formé aux sciences....


Je m'arrête comme si j'hésitais à aller plus loin. C'est après quelques instants que je reprends en semblant peser mes mots et avec un certain malaise.
- J'ai peur de commettre une terrible injustice ou bévue... Henning...
- J'ai essayé d'en savoir plus en l'interrogeant et en l'observant. En le piégeant également. il m'a fait l'impression d'être beaucoup plus cultivé qu'il n'y paraissait et de vouloir le cacher.
- Les fioles, nous permettraient peut-être d'en savoir plus.


Je m'écroule alors terrassé pour le reste de la journée.

HRP : je passe ce que je peux de la journée à poursuivre mes analyses diverses pour identifier l'acide.


La nuit passe. Terrible, fiévreuse, nauséeuse.
David fuit.
J'en ai tellement envie également.
Au matin j'essaye de me lever avec difficulté. Quitter cette chambre pour prendre l'air frais devient mon objectif pour la journée.
Je fais en sorte de me restaurer et de faire ce qu'il faut pour combattre le mal de mer, tel que je l'ai appris, digne membre d'une famille d'armateurs de Nouvelle-Angleterre.



David C. Sandström


Alors que je procède à mon inventaire et aux écrits que j'avais prévu, ce que m'a révélé Lawrence me trotte dans la tête.
*Henning ? Pourrait-ce être lui ?*

N'y tenant plus, je m'en vais trouver McLean pour en avoir le cœur net !


Jonathan Mc Lean


L'ammoniac et maintenant le gros temps se jouent de moi et de mon estomac. Je passe la journée entre ma couchette et la cuvette, médisant régulièrement ma décision de me joindre à cette expédition. Et si seulement on pouvait faire avancer cette enquête! Vivement que l'on puisse poser le pied sur la terre ferme que je retrouve une certaine stabilité.

Je suis arrêté dans mes réflexions à moitié ensommeillées par les coups à ma porte. Je me lève péniblement passant quelques instants par la position assise puis cherche de quoi passer une veste ou une robe de chambre pour me garder au chaud puis je vais ouvrir la porte.

- David, comment allez-vous? Je vous ferai bien entrer mais ça sent le renfermé et je ne suis pas certain que votre odorat puisse y résister. Vous voulez quoi?


David C. Sandström


Je m'attache à ne pas trop montrer de dégoût face à l'odeur et en vient au fait.

- Ne vous en faites pas je ne resterai pas longtemps. Voyez-vous je viens vous voir de la part de Lawrence. Auriez-vous conservé les deux fioles vides trouvées chez monsieur Henning ? Notre camarade souhaiterait procéder à quelques analyses.

Voulez-vous que je fasse venir le docteur Greene, ou vous apporte quelque chose ?



Jonathan Mc Lean


Je me remémore ces deux fioles mentionnées par David.

- Ah oui ces fioles, et bien je les ai laissées dans sa cabine. Ça me paraissait évident à l'époque qu'il s'agissait de fioles d'un spiritueux quelconque.

C'est gentil pour le Docteur Greene mais ça va aller.

Sinon vous avez du nouveau de votre côté? Je n'ai pas trop suivi ces derniers jours.



David C. Sandström


- Ah... il sera déçu. Vous pensez que vous pourrez, une fois guéri, les récupérer sans trop de difficultés ?

Miss Hayes et moi-même sommes allés hier voir le Coq pour cette histoire de clé. Comme vous l'aviez subodoré, il n'a pas été très enthousiaste à l'idée de nous la remettre. Il juge son emplacement actuel - un clou au mur - suffisamment sûr.
Je...
Je jette un coup d'œil à gauche et à droite. Je dois également vous faire part d'une conversation que nous avons surprise entre plusieurs marins. Si la situation ne s'améliore pas, ou si un autre incident survient avant notre arrivée en Australie, nous risquons définitivement une mutinerie, mais c'est Starkweather - et peut-être nous avec - qui finirons au bout de la planche...


Jonathan Mc Lean


Je parle également à voix basse.

- Pour les fioles, j'irai dès que je serai un peu mieux.

Pour la clé, laissons là au clou, j'ai discuté avec le chef cuisinier et j'ai confiance en lui, la nourriture a été déplacée et sera sous bonne garde.

Il est clair que Starkweather est la cible de l'équipage, c'est un chat noir ou un truc dans le genre. Je lui ai conseillé de rester dans sa cabine mais je sais qu'il n'écoutera pas enfin s'il peut réduire au minimum ses sorties ça sera déjà ça de gagné. Honnêtement, je ne vois pas comment cette expédition pourrait survivre à notre escale en Australie. Si on veut poursuivre, il faudra recruter un équipage tout neuf sur place. En tout cas moi je ne repartirai pas vers des contrées hostiles comme ces régions glacées sans un équipage soudé.



David C. Sandström


- Soit, espérons qu'elles y soient toujours.
Notre meilleure chance reste d'attraper le responsable. Qu'ils comprennent d'où viennent vraiment leur problème.
Sur ce je vais vous laisser. Reposez-vous bien.


Je vais retrouver Lawrence pour lui faire part de la nouvelle.


Jonathan Mc Lean


Je retourne me coucher en notant mentalement d'aller chercher ces fioles plus tard.


Telfarcov


David retourne dans sa cabine et y retrouve Lawrence, toujours alité et l'air bien pâle.
Il lui fait part des informations échangées avec Jonathan.

Ce dernier espère récupérer rapidement mais une bonne nuit de sommeil n'est pas de trop pour se remettre de ce beau coup de vent qui fait tanguer et voltiger par dessus les vagues ce bon SS Gabrielle.

Esther quant à elle travaille d'arrache-pied pour terminer ses articles et c'est assez fière de ses efforts qu'elle se rend en  début de soirée à la cabine radio pour que l'opérateur Robert MacIlvaine puisse transmettre ses écrits à la terre ferme, direction New-York et le Washington Post!
Elle espère que ses articles paraîtront dès le lendemain en première page. Elle trouve Starckweather avec Robert, en train d'envoyer des messages pour négocier l'achat et l'envoi à Melbourne de nouvelles réserves de vivre. Etant donné l'odeur assez rance de la cabine et les cernes creusées des deux hommes, Esther se rend compte que ces derniers ont travaillé dur au cours des deux derniers jours, tempête ou pas.
Robert prend ses articles et les mets de côté, en lui disant qu'il les enverra dès que les messages prioritaires auront été passés.

(si tu as écrit l'article Esther je peux le poster dans l'un des prochains posts.)

La soirée et la nuit permettent à tout le monde de prendre un repos bien mérité et de se débarrasser des derniers effets du mal de mer pour ceux qui en avaient souffert.




28 septembre 1933:

L'aube se lève sur cette nouvelle journée avec un soleil timide d'abord, des nuages courant toujours dans le ciel au gré de vents qui se sont assagis mais qui sont toujours un peu présents. Cependant ils vont en diminuant et vers les huit heures du matin, qui marquent en général l'heure du rassemblement autour de la table du petit déjeuner, c'est un souffle plus léger, persistant mais beaucoup plus agréable que la veille, qui s'amuse à chasser les derniers miasmes issus de la tempête.

Le petit déjeuner se résume encore à un buffet à volonté avec toujours ce parfum léger d'ammoniac. Starkweather et Moore vous font part de leurs avancées concernant le renouvellement des vivres et l'avancée du bateau par rapport au programme. La tempête a bien évidemment ralenti le bateau dans sa progression normale, mais ils n'excluent pas de rattraper le retard au cours des prochaines heures, le temps devant s'améliorer peu à peu.

Lawrence se réveille ayant retrouvé sa pleine forme, il a pu complètement récupérer. Jonathan est encore très fatigué et bien fourbu, mais il peut se lever (EP).
Les autres sont en pleine forme.


David C. Sandström


Je me lève frais, presque de bonne humeur. Je vais prendre mon petit-déjeuner, saluant tout le monde. J'ai informé Lawrence du résultat de ma discussion avec John.

Nous devrons reparler et décider de la suite, et notamment du sort de ces fioles...


Esther Hayes


Je me lève tôt et mange de bon appétit piochant un peu partout dans le buffet, après avoir saluer les personnes présentes. La faim a-t-elle vaincue mes dernières réticences, ou est-ce que tout simplement je commence à m'habituer à l'ammoniac, je ne saurai le dire.

— Des nouvelles? J'avoue ne pas être sortie beaucoup de ma cabine hier, puis sourire aux lèvre, j'ajoute, il faut tout de même que je justifie mes émoluments.


Lawrence P. Mayfair


Je me réveille enfin débarrassé de cet harassant mal de mer, et à peine sorti de ma couchette, je m'impose un grand ménage comme pour réparer les honteux vestiges de mon malaise de la veille.
J'en profite pour échanger les dernières informations avec David et apprendre, déçu, que les fioles n'ont pas été prises par McLean. Mais après tout pourquoi l'aurait-il fait ? Cela est peut-être mieux ainsi.

J'informe David, à tout hasard, de ma volonté de terminer mes analyses dans le laboratoire de bord ce jour, et que si par un heureux hasard notre détective se les faisait remettre.... et bien, je serai disposé à compléter mon travail.

Puis je gagne le mess, regardant avec suspicion les mets servis. Pour une fois je reste ascétique. Comme si j'estimais que le mal de mer d'hier avait été encouragé par la présence de l'ammoniac.

- Moi non plus. Je crains de n'avoir pas de scoop à vous annoncer. Vous m'en voyez désolé.... Réponds-je pudiquement à notre journaliste préférée, sur un ton à la plaisanterie.
Puis plus sérieusement : Mais, je ne désespère pas que le travail du jour sera productif.

J'avale rapidement mon café, presque brûlant, et trop clair à mon goût, comme si ma tâche m'attendait déjà et qu'il ne convenait pas de la faire patienter.


Telfarcov


Vous ne voyez pas un seul membre de l'équipage dans le mess des officiers, personne n'est là pour vous servir. Vous êtes vraiment tout à fait entre membres de l'expédition.


Moore te Starkweather repartent à leurs tâches, Starkweather vous fait savoir qu'il sera de nouveau toute la journée au poste radio.
Quant à Moore, il doit s'entretenir avec le Capitaine dans la mâtinée pour discuter du trajet en mer.



Telfarcov


Guymond, grommelant dans sa barbe après avalé un café et une bonne assiétée de charcuterie ammoniaquée sans pinailler, se lève et fait signe à Snäbjorn et Fiskarson de l'accompagner. C'est l'heure de nourrir les chiens. Il vous fait signe en partant.

Avery apparaît en retard, pour prendre un gorgée de café, mais sans toucher à aucune autre nourriture. Il a l'air un peu pâle. Peut-être a-t-il souffert également dans la soirée précédente du mal de mer.



Lawrence P. Mayfair


Je m'approche d'Avery.
- Vous avez été malade vous aussi ?
- Le café fait presque tout passer ce matin.



Esther Hayes


Après tout ce temps passée seule à rédiger ma prose, j'avais envie de compagnie.
— Qu'a-t-on de prévu comme cours aujourd'hui?

En entendant Lawrence.
— Qui ne l'a pas été!

Je soupire, déçue de n'avoir pas plus le pied marin.

_________________
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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:03



Telfarcov



Avery hoche lentement la tête, il a un peu les yeux rouge également.
-Hélas, je n'ai pas le pied marin semble t-il. C'est fort regrettable, à chaque fois, je suis obligé de m'enfermer dans ma cabine.

Heureusement qu'on a tout de même du café, l'odeur de ce breuvage réussi à faire quelque peu oublier les relents d'ammoniac. Cette odeur horrible plus le roulis, n'ont pas facilité ma soirée hier.



Il finit son café, puis serviable, il regarde le tableau et répond à Esther
-Je crois que Guymond doit faire un cours sur les traineaux et la façon dont on les monte vers 10h30. Halperin fait un cours théorique sur les postes de pilotage des avions, altimètres, anémomètres, tout ça. Et le docteur Greene, emballé par la danse hier, propose un cours de valse vers 15h.



Lawrence P. Mayfair


- Allez-vous suivre l'un d'entre eux ? Demande-je curieux à l'attention d'Avery et Esther.


Esther Hayes


– Tous si je peux! Répondis-je du tac au tac avec mon enthousiasme habituel.
Je jette un regard mutin en direction de David,
– J'espère que vous n'avez rien de prévu aujourd'hui vers 15H?


Telfarcov


Avery commence à balayer de la main l'idée d'assister aux cours.
-Mon improductivité de la veille doit être compensée, sinon je prendrai trop de retard dans mes travaux….
Son regard s'arrête alors sur Esther et il réfléchit à la remarque qu'elle vient de lancer à David. Un petit sourire penseur émerge alors sur ses lèvres
-Mais je dois dire que mes compétences de danse de salon laissent fort à désirer. Peut-être y assisterai-je.


Lawrence P. Mayfair


- Peut-être voudrez-vous alors m'accompagner au laboratoire. J'y ai quelques tâches à mener. Nous pourrions deviser.



Esther Hayes


D'un ton faussement indigné,
— Oh, Lawrence, quel rabat-joie vous faites!

A Avery,
– C'est une bonne idée. J'hésite un peu, puis n'y tenant plus, j'ajoute, vous devriez inviter Charlène.


Telfarcov


Avery se lève de table
-Fort bien, allons y. Plus tôt je commencerai à rattraper mon retard, plus vite je pourrai me libérer pour danser.

Il est interrompu sur sa lancée par la petite plaisanterie d'Esther et c'est une jolie couleur rouge pourpre qui monte lentement sur son cou pour atteindre rapidement ses joues.
Il a un petit rire nerveux, qui se transforme en sourire malicieux une fois le coup accusé
-Quelle excellente idée miss Hayes! je n'y avais pas songé, mais un peu de divertissement lui ferait le plus grand bien, notre botaniste se tue à la tâche.

Il sort du mess des officiers et se dirige vers le laboratoire.
EP Lawrence



Lawrence P. Mayfair


- Je ne faisait que proposer de partager un moment agréable durant nos tâches respectives... Réponds-je sans trop insister à Miss Hayes.

Puis voyant qu'Avery lève le camp, je salue l'assembler avant de l'accompagner vers le pont supérieur.


David C. Sandström


- Journée chargée alors, ça fait longtemps que je n'ai pas piloté ou même conduit un traineau, et j'ai peur d'être rouillé.
Mais je suis certain que je n'ai encore rien de prévu à 15 heures...
repondis-je en souriant.
Je n'imaginais pas le docteur Greene en danseur étoile.



Esther Hayes


Je ne dis mot, mais je souris.


Telfarcov


Chacun va vaquer à ses occupations, Lawrence dans le laboratoire avec Avery, les autres dans leurs cabines respectives ou dans les mess.


Il est 10h à peine passé lorsque vous commencez tous à entendre, de l'endroit où vous vous tenez, un bruit sourd d'abord, par intermittence, qui va en s'intensifiant de plus en plus. Ce grondement de plus en plus aigu prend le pas sur les sons du moteurs en marche du bateau.

Ce sont des grondements, des grognement, puis ce qui vous semble des appels de voix aigus et brefs… le son vous paraît provenir des profondeurs du Gabrielle et recèle une violence sourde et latente!


Esther Hayes


On bon sang, qu'est ce qui ce passe encore...

Inquiète, je jaillis de la cabine ou j'étais retournée quelques instant auparavant pour essayer de comprendre ce qui vient d'arriver.  


David C. Sandström


Je sors sur le pont pour tenter de comprendre de quoi il s'agit, et si les marins sont alertés ou savent de quoi il s'agit.

*Des animaux ? Des oiseaux peut-être ? Nous sommes trop loin des côtes... Les chiens de Guymond ?*


Esther Hayes


Si je ne croise personne, je me guide au bruit...


Telfarcov


David sort directement sur le pont, Esther qui se guide au bruit le rejoint rapidement.
Lawrence, suivi d'Avery est sorti dans le couloir.
Avery dit à Lawrence en accélérant le pas
-par ici Lawrence! on dirait que ça vient du pont!

Plus vous vous rapprochez, plus vous arrivez à distinguer maintenant véritablement bien des appels, un entremêlement de voix! De cris plutôt à la fois humains et surtout des aboiements absolument frénétiques! Ces cris aigus sont en fait les chiens qui hurlent à la mort, aboient tous plus fort les uns que les autres dans les entrailles du bateau!

Vous vous retrouvez tous à l'extérieur, entourés de marins qui se précipitent également vers la cale n°5 où est installé le chenil. Les marins s'approchent du panneau d'écoutille totalement fermé et là, issus de cette cale, de plus en plus forts, les cris jaillissent, des hurlements, des aboiements atroces qui s'entendent sur tout le bateau! on dirait les chiens comme fous! Au-dessus des cris devenus suraigus et des grondements vocaux, vous distinguez nettement des bruits de chairs qui se déchirent, de claquements de dents, de combats!

Les marins David Waters et Chipper Green qui sont les premiers arrivés sur la cale  sont comme paralysés devant l'écoutille fermée. Puis Green s'exclame
- Ils sont fous! Ils sont fous! Il faut prévenir les maîtres-chiens! Ils s'entretuent!




Lawrence P. Mayfair


*Chloroforme !*
L'idée jaillit dans mon esprit, puis j'essaye de me souvenir où la pharmacie de bord se trouve pour en extraire le liquide qui pourrait mettre un terme à cette agitation sans tuerie.


David C. Sandström


- Où est Guymond ? Je vais aller le chercher, lui et les autres maîtres chiens !


Esther Hayes


Horrifiée, je reste paralysée, ne sachant que faire.
— Mais, mais, ils devraient être avec les chiens, j'ai entendu Guymond dire que c'était l"heure de les nourrir... Oh mon dieu, j'espère que ce n'est pas eux qui sont en train de se faire attaquer.
Je plaque mes mains sur mon visage, rien que d'imaginer le terrible spectacle que ce pourrait être.


David C. Sandström


- Ils sont partis les nourrir ?

Je ne dis rien, mais jette un regard horrifié à Lawrence.

Je me tourne vers les marins.
- Allez chercher les maîtres chiens.
Moi je m'équipe d'une barre de fer et d'un tissu épais, genre couverture si j'en trouve à proximité.

Le chenil s'étend directement au-delà de l'écoutille ?


Telfarcov


Green indique d'un geste l'arrière du bateau
-Les cabines des maîtres-chiens sont à l'arrière! Je viens avec vous! J'sais pas sils ont été nourris ce matin! normalement c'est leur boulot aux maître-chiens! personne s'approche de la cale d'habitude!

Green prend alors ses jambes à son cou et se précipite vers les cabines de la plage arrière.


Lawrence se souvient que l'une des cabines qui fait l'angle dans la partie centrale du bateau abrite les lits des docteurs Greene et Lansing et qu'elle sert également de cabinet médical si besoin. S'il y a du chloroforme, il doit se trouver là.



Telfarcov


L'écoutille ouvre directement sur la cale n°5, vous êtes situés juste au dessus.


David C. Sandström


Donc on ouvre sur un escalier ?


Telfarcov


Sur une échelle, assez haute, qui amène directement au sol de la cale, et donc au chenil.


Lawrence P. Mayfair


Sans répondre au regard de David, je m'élance à la recherche du médecin de bord pour lui demander de venir avec du chloroforme ou un quelconque autre narcotique.

HRP : désolé, message modifié, je me suis fourvoyé sur le Green dont il s'agissait.


Esther Hayes


Au bord de la panique, je regarde David.
— Vous comptez faire quoi?

_________________
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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:04



David C. Sandström



Dans ce cas...

- Les chiens ne peuvent monter aux échelles. Mais si des hommes sont coincés en bas il faut le savoir.
Reculez, Esther. Normalement nous ne risquons rien mais restons prudents....


Je commence à ouvrir l'écoutille.
- Monsieur Waters, tenez-vous prêt, dis-je au marin resté sur place.



Esther Hayes


Je suis partagée entre l'admiration pour le courage dont David fait preuve et l'envie de le frapper pour ce qui reste pure folie. Retrouvant un semblant de contenance je me contente de murmurer, sois prudent...


Telfarcov


Green est parti en courant, l'air paniqué.
Lawrence également, dans la direction opposée, il se dirige vers la superstructure et entre dans le mess pour rejoindre au plus vite la cabine des docteurs du bateau. Dans le couloir, il croise d'autre smarins et membres de l'expédition qui arrivent, et notamment Guymond, qui bouscule tout le monde pour pouvoir passer.


Sur le pont, le marin Green revient au bout d'une minute, qui paraissent des heures dans ces hurlements horribles, Pulaski et Fiskarson arrivent en le suivant en courant.

Pendant ce temps, Waters et d'autres marins,  qui n'étaient pas de quart et qui sont venus pour voir quel était ce tintamarre, aidés de David, commencent à dégager et à ouvrir l'écoutille. En dessous, on a l'impression que l'enfer se déchaîne. La cale s'ouvre, laissant dégagée l'échelle qui permet de descendre dans la cale, mais tous les hommes présents sont figés. Les cris, les hurlements qui s 'échappent ainsi que la scène qui s'est dévoilée sous leurs yeux les paralysent tous sur place.

Les cages des chiens sont fixées le long de la cloison, encastrées dans une armature d'acier, que Guymond et ses hommes ont montées et mises en places avant le départ. C'est là que les chiens résident en temps ordinaire. Les portes des cages ont été démontées et les animaux sont attachés par de grosses laisses de cuir, pas trop longues pour qu'il puissent se déplacer devant leur enclos sans pour autant courir partout.
Sauf que des chiens ne sont plus attachés! Les laisses semblent arrachées, les animaux hors de leurs cages, hurlent, aboient, grognent, les yeux écarquillés, les babines retroussées…Montrant leurs crocs et aboyant à perdre haleine, hurlant, ils se battent à la mort, s'arrachant à qui mieux mieux des bouts de chair, du sang dégoulinant de leurs gueules, ils s'étripent les uns les autres!
Ceux qui sont encore attachés gémissent, hurlent tout autant et s'attaquent eux-mêmes, tentant de se mordre, s'arrachant des monceaux de poils et se mutilant!
D'autres encore, incapables de bouger, aboient et attaquent les congénères qui s'approchent de trop près.

Les flancs lacérés de plaies d'où dégouline des filets de sang et d'où pendent de grands lambeaux de chair et de peau, tous ces animaux hurlant donnent à voir une scène issue des enfers. Le sol est parsemé de traînées de sang et de touffes de poils, les fourrures d'habitude immaculées sont rouge vif.
Quatre chiens gisent sans bouger, déjà probablement morts, dans une flaque sombre, la gorge déchirée.

Des relents âcres accompagnent cette vision de l'horreur, composés d'une odeur de sang très présente, ainsi que d'urine et d'excréments. Vous pouvez aussi sentir, la peur. Elle émane des chiens, ils sont tous terrifiés. Ces relents entremêlés forme un nuage olfactif très fort et  soulève le cœur de ceux qui sont à côté de l'écoutille.

Esther se sent mal, elle est obligée de reculer et sent rapidement la nausée la gagner. D'autres marins ressentent la même chose, l'un d'entre eux se précipite vers le bord du bateau et vide ses tripes par-dessus bord. David tient le coup, pour le moment.


David C. Sandström


(comment fait -on normalement sortir les chiens de leur chenil ? un autre accès plus bas ?)

En tournant le verrou de l'écoutille, je m'arrête une seconde pour regarder Esther. Je semble vouloir répondre quelque chose, mais, me ravisant, me contente de hocher la tête. Puis je recommence à tourner.

Je sens mes mains devenir moites, et mon front se couvrir de sueur.

Le vacarme que font les chiens est horrible, mais pas autant que la pensée de ce que je trouverai en bas...


Lorsque Guymond et ses collègues arrivent, je ne peux retenir un soupir de soulagement. Mais de courte durée lorsque je vois ce qui se passe en bas.

- Seigneur, non...

Je ne peux rien faire, pas tant que Lawrence n'est pas arrivé avec le chloroforme.
Avant de refermer l'écoutille, tant pour en finir avec ce spectacle que pour éviter que Guymond commette une folie, je regarde si les gamelles ont été entamées ou vidées.


Lawrence P. Mayfair


J'accélère ma course, gagnant en vitesse et mettant à profit mes séances d'entraînement sportif.
C'est comme si les cris déchirant des chiens, soudainement amplifiés par l'ouverture de l'écoutille me donnaient des ailes.
*Plus vite, plus vite, PLUS VITE !*


Esther Hayes


"Ne pas vomir, ne pas vomir, tiens bon ma veille..."
Cette pensée, idiote, puérile même vu les circonstances, tourne dans ma tête tel un mantra.

Près du bastingage, je me laisse glisser au sol quand je sens mes jambes sur le point de se dérober. Prostrée, j'étouffe un sanglot alors que je sens les larmes couler sur mes joues.


Telfarcov


Lawrence arrive devant la cabine des médecins, il entre et voit les deux praticiens sur le point de quitter la cabine, intrigués par le vacarme et les cris.
-Qu'est ce qui se passe bon sang? demande Greene

Lansing lance un regard interrogateur à Lawrence.



Pendant ce temps, sur le pont, Guymond arrive au pas de course, les yeux écarquillés, il s'approche tout au bord de la cale et regarde intensément, le visage totalement décomposé, chaque hurlement de chien, chaque aboiement semblent le faire tressaillir et lui fendre le cœur. Il reste là, les orteils dans le vide, totalement paralysé par ce qui se passe sous ses yeux.

Pulaski crie
-Que se passe-t-il? Il n'en croit pas ses yeux Qu'est ce qu'ils ont?

-Je ne sais pas! Ils étaient bien tout à l'heure! Qu'est ce qu'il se passe? Répond Fiskarson
-On doit les aider dit Guymond qui d'un geste empêche David de fermer l'écoutille. Je descend!
-Non! Siffles Pulaski, tirant Guymond en arrière. Et si c'est la rage?

-Mais tu ne vois pas? Regarde! Ils ont besoin d'aide! Ils ont besoin de nous! On doit les aider!
les larmes aux yeux, Guymond hurle pour essayer de se faire entendre par-dessus le vacarme infernal. Il paraît anéanti. On doit les aider!
Il se débat et tente malgré la poigne puissante de Pulaski de descendre. Fiskarson, les traits hargards, vient à l'aide de Pulaski et à deux ils essayent de maîtriser Guymond qui pousse des hurlements de rage, par-dessus les cris de ses chiens. David et Esther sentent que les deux hommes ne parviendront pas seuls à retenir Guymond!

Esther prostrée, assiste à la scène mais ne peut se lever. (tu perds un point de santé mentale)



David C. Sandström


Je ferme l'écoutille et la reverrouille rapidement.

Je me place devant Guymond, les mains sur son visage pour planter mon regard dans le sien.
- Il y a une solution. On... on neutralise les plus agressifs et quand le docteur Mayfair sera là on endormira les autres. Mais il nous faut des fusils ou des pistolets.
Je suis désolé Guymond. Mais si vous voulez sauver quelques uns de vos chiens, nous n'avons pas le choix !


J'avise Esther, prostrée.
- On a besoin de vous, Guymond. Vos chiens ont besoin que vous agissiez rationnellement.

S'il cesse de se débattre, je me précipite sur Esther pour la serrer dans mes bras.


Lawrence P. Mayfair


- Vite messieurs !
- Vos narcotiques ! du chloroforme !
- Les chiens sont devenus fous et il s'entretuent. On ne sait pas s'il y a un homme parmi eux !
- Il faut les endormir et faire cesser ce carnage !


J'essaye de repérer visuellement où pourraient se trouver les fioles du précieux liquide, ce graal qui semble se dérober à ma volonté.


Telfarcov


EP David


Esther Hayes


Je me relève péniblement, peu assurée, les jambes flageolantes, blanche comme un linge.

D'une voix faible,
— David à raison, vous ne pouvez plus rien faire. Vos chiens n'ont pas pu devenir fous comme cela. Quelqu'un est derrière tout cela, avec je ne sais quel produit diabolique...



Telfarcov


Les médecins, aussitôt, saisissent leur bagage à main respectif. Ils prennent le pas sur Lawrence et se dirigent dans le couloir pour accéder le plus vite possible au pont principal.
Comment est-ce arrivé? demande Lansing tout en courant, pourquoi sont-ils dans cet état?


Sur le pont, Guymond, vaincu,l arrête de bouger.

Le second Turlow arrive en courant, accompagné d'une poignée d'hommes. Il parcourt le pont et l'assemblée d'un regard sombre.
Turlow demande aussitôt
-Qu'est ce qui ne va pas avec ces bêtes?
Personne ne lui répond, Pulaski, pleurant à chaudes larmes, retient toujours Guymond, tandis que Fiskarson, qui n'est pas loin de craquer également, se dirige vers le bastingage pour vomir, ne supportant plus ni cette vision ni l'odeur du sang.

Les hommes sur le pont commencent à parler, les yeux écarquillés par le spectacle
-Ils ont la rage!
-regardez, c'est la rage!
-C'est la poisse de ce taré de malheur!, j'vous l'dit!
-Fermez-là, matez qui écoute!
-C'est le Jonas, c'est sûr
-Ils ont le diable au corps, c'est sûr!
-Ils sont maudits
-Fermez là!


Turlow se retourne et beugle au-dessus de tout ce bruit et ces rumeurs
-Dégagez le pont, retournez à vos postes!
Aussitôt, comme un seul homme, les marins s'en vont, toujours murmurant entre eux et jetant des coups d'œil par-dessus leurs épaules.



David C. Sandström


Guymond calmé, malgré les hurlements et la "solution" que j'ai soumise, je vais donc vers Esther pour la serrer dans mes bras.

Je m'attendait à ce que le Jonas soit mentionné, mais ne répond rien. Ce n'est pas le moment. Je me consacre à remettre ma compagne de ses émotions.

*Bon dieu Lawrence faites vite...
Et où est McLean ?!*



Lawrence P. Mayfair


- Cela suffira-t-il ? Demande-je en indiquant les mallettes des médecins. Leur contenu me semble tellement dérisoire.

Je rassemble néanmoins mes esprits en ouvrant le chemin.
- Je n'en sais rien. Ils sont comme fous, à hurler et se battre.
- Seigneur Dieu, faites qu'il n'y ait pas l'un d'entre nous parmi eux ! Il se sera fait démonter !


J'ai un instant d'arrêt.
- Vous êtes sûr de pouvoir tous les endormir ou pouvoir les calmer ?

L'horreur de la situation m'amène à douter de l'effet des narcotiques. Et si ceux-ci s'avéraient insuffisants ? Et s'il y avait un maître-chien encore parmi eux.
Un malaise me gagne, alors que j'ai l'impression de la vanité et de la fatuité à vouloir tous les sauver.

*L'armurerie !*
Une nouvelle idée pleine d'horreur me vient à l'esprit.


Esther Hayes


J'enfouie mon visage au creux de l'épaule de David. Incapable d'empêcher les larmes de couler, je ne veux pas qu'il me voit ainsi même si je suis heureuse qu'il soit venu vers moi.


Telfarcov


Lawrence et les médecins arrivent sur le pont principal. Ils sont suivis de près par McLean, toujours un peu pâlot. Ce dernier n'a pas l'air en forme.

Lansing et Greene se lancent un regard lorsqu'ils comprennent la situation. Ils n'ont pas répondu aux questions de Lawrence, mais ce dernier semble deviner les réponses. Turlow leur jette un coup d'oeil et hoche la tête.
-J'ignore si ces bêtes sont malades ou pas, mais une chose est sûre, elles sont en train de s'entretuer là-dedans. Elles sont trop nombreuses, on ne peut pas les endormir. Il est nécessaire d'abattre les plus agressifs, ne serait-ce que pour abréger leurs souffrances, et surtout pour la sécurité de l'équipage et des autres chiens.
Il ajoute avec de la compassion
-Souhaitez-vous vous en charger? Ou vais-je devoir descendre?

Fiskarson cherche ses mots, Pulsaki paraît furieux et écoeuré. Guymond lève la tête, le visage totalement fermé.
-Je vais le faire. Trouvez-moi une arme.
Il ajoute
-Et aidez-moi pour le nettoyage. Après.
Un chien hurle un peu plus fort
Guymond se renfrogne et crie
-Tabernacle! Magnez-vous l'cul!






David C. Sandström


Et nous en arrivons là...
J'aurais souhaité qu'il en fut autrement.
- Je vous aiderai, Guymond, je vous le promet.

- Esther, vous... tu ne devrais pas rester là. Tu n'as pas à assister à ce qui va suivre...



Lawrence P. Mayfair


*Enfer ! Ce n'est pas possible ! Tout ceci pour rien !*

Déterminé à aller jusqu'au bout, je hèle les médecins.
- Essayer d'endormir ou de tranquilliser au moins avec ce que vous avez !

Puis reprenant à l'attention du second :
- Avec une arme, tirer dans la coque ? Est-ce bien prudent ?


Esther Hayes


Je suis sur le point d'obtempérer mais je me ravise.
— C'est très gentil mais non, je reste. Ma voix se fait plus ferme. Nous sommes une équipe... une famille dans les bon moments comme dans les plus difficiles. Ma main cherche timidement celle de Guymond pour la presser. Quoiqu'il arrive, nous devons nous soutenir.


David C. Sandström


J'aimerais insister un peu plus. Épargner ça à Esther. Mais je ne peux que m'incliner devant sa détermination et son courage. Je presse un peu son bras en guise d'assentiment. Après tout, c'est aussi pour ça que - je t'aime...
L'émotion et la tristesse ont brisé ma retenue, juste un moment. Un murmure. L'ai-je vraiment dit ou seulement pensé ?

Je finis par m'écarter d'un pas, et salue Guymond de la tête en guise d'encouragement et de sympathie pour la tragique tâche qu'il va devoir accomplir.


Telfarcov


Les médecins secouent la tête.
Il y a une quarantaine de bêtes à l'intérieur! Nos doses sont absolument insuffisantes! S'il s'agissait d'un animal ou deux, ce serait possible! mais la situation ne le permet pas! On ne peut risquer d'en manquer pour la suite du voyage!

Turlow approuve
-La coque est solide, les balles ne risquent pas de la traverser. On n'a pas le choix. S'il y avait une autre solution…. mais il n'y en a pas. Il le sait parfaitement dit Turlow en désignant Guymond, toujours statique.

McLean s'approche de Turlow et lui murmure quelques mots à l'oreille. Tous deux se dirigent au pas de course vers les cabines de la superstructure.
Ils reviennent rapidement, au bout de trois minutes, muni de deux pistolets, de munitions et sont suivis du professeur Moore, qui se met à questionner l'assistance pendant que Guymond charge l'arme qui lui a été donnée. Il fait des gestes précis avec beaucoup de célérité.
McLean, de son côté charge également une arme.
Puis Guymond et Jonathan se positionnent juste au-dessus de l'ouverture de la cale, et font signe d'ouvrir l'écoutille. Avec application, ils commencent à viser soigneusement et méthodiquement.
Ils tirent à plusieurs reprises.
A chaque tir, les chiens aboient et hurlent en écho, tandis que la déflagration se répercute à travers la cale.
Guymond tire quatre fois. Jonathan trois et devant cette boucherie et mal remis de son mal de mer, il a la main qui commence à trembler. Son dernier tir ne fait que blesser l'animal, qui pousse un hurlement terrible, avant qu'une dernière balle tirée par Guymond ne le réduise au silence à tout jamais.
Pulaski est resté aux côtés de Guymond, les larmes dévalant son visage, tandis que Fiskarson reste collé au bastingage, les mains crispées sur la rembarde et le regard fixé sur les vagues, il tressaille à chaque coup de pistolet, comme si c'était son propre corps qui était percuté par les balles.

Esther, tu perds encore un point de santé mentale. Lawrence aussi, ainsi que David. Jonathan , tu en perds deux. Guymond et les maîtres chiens en perdent trois chacun.



David C. Sandström


Au premier coup de feu, je ferme les yeux, immobile, sentant une larme couler le long de mon visage. Je me force à rester impassible mais chaque coup provoque un tressaillement, jusqu'à la plainte finale qui me déchire le cœur.

Je devine le spectacle qui m'attend lorsque j'ouvrira les yeux, et ce que je devrais faire, ce que j'ai promis.
Et ce que je n'ai pas dit à Guymond mais que je devrai faire pour trouver le responsable et l'arrêter.


Lawrence P. Mayfair


La sentence tombe.
Le monde se ralenti tendis que le sang battant mes tempes bat la chamade.
Chaque détonation résonne dans mon crâne comme une cloche dont le son s'épancherait infiniment dans le temps.
Je me sens glisser, sans appui. Mes jambes s'affaissent privée de l'énergie qui les a porté.

Je m'assois sur le pont si froid et rugueux, l'air absent, perdu, détaché.

Et la sentence continue, encore et encore...
Et pire sera encore le silence qui l'achèvera.


Esther Hayes


David peut me sentir tressaillir dans ses bras. Je ne réponds pas mais le serre très fort.

Lorsque les détonations retentissent, à chacune d'entre elle, je tressaillis de nouveau, toujours blottie dans les bras de David. Et au hurlement déchirant de l'animal, je ne peux plus étouffer mes pleurs.


Telfarcov


Le silence fait place aux détponations et aux aboiements. L'odeur de la poudre flotte dans l'air quelques minutes.
Guymond, baisse lentement, très lentement sa main qui tient le pistolet. Ses yeux sont comme fous.
Un aboiement provient du pont derrière vous. Ouatcheur, assis sur son derrière, hurle soudain à la mort, et c'est un cri lent, strident, une plainte qui n'en finit pas.

Guymond, d'une voix rauque, lance un ordre
-Couché! Silence!

Ouatcheur avec un petit gémissement plaintif, et quelques sanglots dans la voix, se couche alors et ferme les yeux.
D'un bond, Guymond saute dans la cale.
Pulaski tend la main comme pour l'en empêcher mais c'est trop tard! Guymond est au milieu du carnage, en train de réconforter les animaux qui sont encore en vie, terrés dans les coins et les cages.
Venez! Lance -t-il à Pulaski et Fiskarson.
Ces derniers, d'un pas lourd d'automate, descendent les barreaux de l'échelle et le rejoigne. En quelques minutes, ils parviennent à calmer les chiens, puis à les ramener dans leurs cages, tandis que Guymond se dirige vers le fond de la cale.

Tout au fond de la cale, là où la lumière de sa torche arrive difficilement, vous pouvez apercevoir une chaussure par terre…suivie d'une jambe. Une forme humaine semble tombée au sol au fond de ce carnage.
Guymond demande d'un ton impérieux
-Appelez les docteurs, vite! C'est Olav!

_________________
"Il est absolument indispensable, pour la paix et la sécurité de l'humanité, qu'on ne trouble pas certains recoins obscurs et morts, certaines profondeurs insondées de la Terre, de peur que les monstres endormis ne s'éveillent à une nouvelle vie" William Dyer, Les Montagnes hallucinées.
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CHAPITRE 5: EN MER Empty Re: CHAPITRE 5: EN MER

Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:05



David C. Sandström



*Ouatcheur ? Vivant ? Merci mon dieu...*

Je craignais qu'il fut nourri avec les autres. Heureusement, Guymond garde son "pitou" avec lui ! Au moins une bonne nouvelle.

Mais l'horreur, derechef, avec Olav, l'un des membres de l'équipe des traineaux.
*Seigneur, dans quel état est-il ?*


Esther Hayes


Je m'écarte à regret de David. Je suis toujours un peu pâlotte mais l'annonce d'une vie humaine en danger, je ne voulais pas penser au pire, à renforcer ma détermination.

— Docteur, si vous avez besoin d'aide vous pourrez compter sur moi, je... j'ai eu l'habitude de travailler sur des théâtres particulièrement difficiles.


Jonathan Mc Lean


Je n'ai aucune envie de descendre dans ce charnier et la tuerie récente m'a choqué plus que je ne l'aurais imaginé, mais je suis chargé de la sécurité et c'est mon boulot et de vérifier ce qui se passe avec Olav. Je descends à la suite de l'interpellation de Guymond.


Lawrence P. Mayfair


*Bonté divine !
Pourvu qu'il soit encore en vie.*


Reprenant constance, je me relève et je fais signe aux médecins :
- Vous allez certainement avoir besoin de lumière et d'un brancard.

Puis me tournant vers le second Turlow :
- Si vous pouviez demander à vos hommes de nous prêter main forte pendant que nous allons chercher Olav.


Telfarcov


Vous entendez une sorte de craquement léger venir de la soute. C'est un bruit de tissu que l'on déchire.
Les deux médecins se précipitent à la suite de Jonathan dans la soute, après avoir lancé un regard d'approbation à Esther. Greene ne paraît pas très rassuré quand il passe devant les cage des chiens mais Pulaski et Fiskarson le rassurent par des gestes. Les chiens ne hurlent plus, ils se contentent de gémir et certains sont maintenant totalement apathiques, couchés dans leurs cages, d'autres encore debout, tremblent et roulent des yeux, mais ils restent immobiles.

Jonathan arrive le premier aux côtés de Guymond. Il peut alors voir Olav, étendu de tout son long au fin fond de la cale, entre les dernières cages. Ses vêtements sont poisseux, humides et rouge de sang frais. Sa barbe baigne dans le sang. Guymond appuie très fortement sur la gorge d'Olav avec un morceau de tissu, qu'il vient manifestement de déchirer de sa chemise. Le tissu semble s'imbiber du liquide rouge très rapidement. Le corps d'Olav est marqué par d'autres blessures, notamment aux bras et sa figure aussi pâle qu'un mort présente un morceau de chair déchiré sur la joue, saignant abondamment.

Les médecins se positionnent de part et d'autre de son corps et ils prennent le relais. Greene soulève un peu le tissu maintenu précédemment par Guymond. Ce dernier a repris sa lampe en main et éclaire de près la scène pour les médecins. Jonathan peut voir alors une plaie béante aux bords déchiquetés sur toute la partie droite du cou de Olav.
Lansing jure
-Bon dieu!

Greene met ses doigts et tâtonne au milieu des chairs déchirées pendant trois secondes, avant de replacer violemment le tissu sur la blessure, et d'appuyer de tout son poids. il relève la tête.
-On peut le recoudre, la carotide est intacte, mais la jugulaire est touchée!

Lansing répond, tout en farfouillant hâtivement dans son sac pour en sortir seringue et fioles
-C'est une vraie boucherie! Il faut opérer maintenant, il n'est pas transportable!

Sur le pont, Turlow avait acquiescé aux propos de Lawrence. Il s'est éloigné de quelques pas pour héler des marins. Il revient devant la cale et hausse la voix en direction des médecins
-J'ai envoyé chercher une civière, des lumières et des cordes! De quoi avez-vous besoin d'autre?

Lansey répond d'une voix autoritaire
-On doit opérer maintenant! Que miss Hayes nous rejoigne! Dès que la civière et les hommes seront prêts, on transportera Olav sur le pont et on continuera sur place!


Esther Hayes


Le temps est comme suspendu. Les médecins disparus dans l’obscurité de la cale, une attente insoutenable commence. Mon rythme cardiaque s’est accéléré. Mon cœur bat si fort que j’ai le sentiment que tout le monde peut l’entendre et qu’il va jaillir de ma poitrine. A tâtons, ma main cherche celle de David que je devine non loin de moi.

A peine la voix de Lansey s’est-elle tue, que je m’avance déjà pour les rejoindre. Mon visage se tourne en direction de David pour lui faire comprendre qu’il ne doit pas essayer de me retenir ou de me convaincre de ne pas y aller. Je ne dis mot, convaincue qu’il commence à suffisamment me connaître pour savoir interpréter correctement ce silence.

De la pénombre, un lieu confiné, des odeurs fortes tout concourt à me ramener plus de quinze ans en arrière. Alors que je commence à descendre, je m’attends presque à entendre le staccato des armes à feu et à ressentir le choc sourd si caractéristique des obus de 75mn. La chaleur même de la cale, avec ces animaux encore enragés quelques instants plus tôt, me rappelle la touffeur des hôpitaux de fortune des tranchées.
Bizarrement cela me calme, et s’est fermement déterminée à faire tout ce qu’il faut que je rejoints Greene et Lansing.
— Messieurs, à votre disposition. Je vous écoute… ma voix est calme, le ton clinique. Je regarde mes mains qui devront officier dans quelques instants. Elles ne tremblent plus.



Jonathan Mc Lean


La scène est horrible mais malheureusement le lieu commun pour un policier qui a du métier comme moi. J'ignore immédiatement mes liens avec la victime et me place en tant qu'intervenant extérieur. Il me paraît peu probable qu'il survive mais les docs semblent d'un autre avis alors je m'écarte du mieux que je peux pour les laisser travailler. Les raisons des blessures sont claires, morsures de chien et coups de pattes.

- Si vous avez besoin je suis là n'hésitez pas je suis malheureusement habitué à ce genre de spectacle.


Charlene Whitston


J'avais fait au matin une brève apparition au mess pour boire du café et me forcer à manger un petit quelque chose.
La fatigue que cette nuit n'avait pas vraiment dissipée, au contraire même, était bien visible sur mon visage.
J'étais ensuite retournée dans ma cabine dont je n'étais pas ressortie depuis.

Je n'ai pas réagi lorsque le bruit des chiens a commencé à monter de la dernière cale jusqu'à ce que retentissent les détonations caractéristiques d'armes à feu.
Laissant derrière moi le livre que j'étudiais, je me suis dirigée vers l'arrière d'où provenaient maintenant quelques cris.
Arrivée à proximité de la dernière cale, je suis restée avec d'autres membres de l'expédition, à distance respectable pour ne pas gêner les hommes qui allaient et venaient.

Voyant Esther quitter le bord du bateau pour aller clairement vers la cale, je me mets à la suivre sans vraiement y réfléchir, m'arrêtant aux abords de l'ouverture.


David C. Sandström


Je serre légèrement la main d'Esther, avant de hocher la tête et la laisser y aller.

Je m'astreint à ne pas gêner les secours et l'opération, mais me tient à leur disposition, et celle de Guymond pour le nettoyage plus tard.


Lawrence P. Mayfair


Après être descendu dans la cale aider à apporter le matériel que je pouvais, j'essaye de me rendre utile en tenant la lumière pour que les médecins puissent officier.

*- Seigneur, faites qu'il puisse s'en sortir.*


Telfarcov


Esther s'est positionnée à côté des médecins, Greene se tourne vers elle, et d'un ton péremptoire, qui ne souffre pas de discussion:
-Posez vos mains sur le tissu et continuez à comprimer la blessure. De toutes vos forces, compris? Appuyer à fond, servez-vous de tous vos muscles!
Lansey ajoute, laconique, tout en sortant  tous les bandages qu'il pouvait de son sac en hâte
-c'est ça ou la mort.

Lansey se tourne alors vers Jonathan et demande sur le même ton professionnel et posé du praticien en exercice
-De l'eau! de l'eau pure. Plusieurs litres. Passez le message au second et donnez les nous dès que les marins l'amèneront.

Greene prend alors l'une des seringues et commence à la remplir avec l'une des fioles, puis il l'enfonce dans le cou d'Olav, à proximité de la blessure.
Il pose aussitôt la seringue pour en prendre une autre, choisit une fiole différente et renouvelle l'opération, tandis que Lansey dispose sur un mouchoir divers instruments chirurgicaux ainsi que les compresses. Il s'asperge les mains d'alccol, passe  le liquide à Greene, puis il sort un petit bocal et commence à en ouvrir le bouchon.
-Miss Hayes, je vais vous demander de compresser la jugulaire directement avec vos doigts. Laissez-vous faire.
Il prend l'une des mains d'Esther, soulève légèrement les tissus et introduit la main dans les tissus spongieux et mous, et le sang. Lorsque la position est assurée, il enlève ses doigts.
-Compressez jusqu'à ce qu'on vous dise le contraire. Si vous sentez des fourmillements ou si vous vous trouvez mal, dites-le, on prendra la relais. Surtout vous ne lâchez pas.

Puis, les deux médecins commencent de chaque côté de la plaie laissée à l'air libre et béant autour des doigts d'Esther à arroser par endroits les tissus endommagés avec l'eau oxygénée de la bouteille. Ils restent néanmoins en surface avec ce produit et lavent uniquement les tissus externes.
Quand la bouteille se vide, et dès que Jonathan apporte un baquet d'eau, ils continuent avec cette dernière, cette fois beaucoup plus généreusement. Ils arrosent abondamment, encore et encore, à l'extérieur et à l'intérieur de la plaie, ainsi que les doigts d'Esther en prime, puis commencent à utiliser les compresses pour nettoyer et empêcher els saignements secondaires.

Ils commencent aussitôt à opérer et dès que les marins amènent d'autres lampes sur le pont, Lawrence et Jonathan sont réquisitionnés pour approcher au maximum la lumière du corps mutilé.
Plus près! Lance Lansey. Mettez-vous derrière nos épaules, mais ne gênez pas nos mouvements.

Les minutes passent, les docteurs débrident les plaies sur le cou et le visage. Les marins apportent la civière sur le pont et dirigés par Turlow, celle-ci est descendue dans la cale par des cordages.
-Ohé! la civière est là messieurs! lance Turlow
Lansey et Greene échangent un regard et sans plus lever le nez de l'opération, Lansey répond en haussant la voix
-Tant qu'on n'a pas suturé la carotide, on ne bouge pas! Miss Hayes ne pourra pas compresser durant la montée de la civière! On reste et on continue! Dès que la suture est faite, si elle tient -et à Dieu ne plaise- (dit-il  d'une voix plus sourde pour lui-même), on l'amènera sur le pont pour continuer à la lumière du jour!

Les minutes passent, les mains des docteurs continent à compresser, nettoyer, débrider et ils s'introduisent finalement au fin fond de la blessure.
-Miss Hayes, on va clamper au-dessous de l'ouverture de la carotide. Dès que ce sera fait, vous pourrez lâcher, vous nettoyer les mains à l'eau puis à l'alcool et  nous donner les instruments quand on vous le demande.
Concentrés, ils ne disent plus un mot, les secondes s'allongent jusqu'à ce que Greene lance
-C'est bon miss Hayes. Sortez vos doigts.

Ils sortent ensuite des fils et des aiguilles et l'un et l'autre agissent de concert, ne lançant laconiquement qu'un ordre de temps en temps à Esther.

Sur le pont, la scène apparaît surréaliste au fin fond de cette cale. Charlène, David, Moore et les autres aperçoivent les corps penchés et travaillant sur Olav, qui est de fait totalement caché. la lumière des lampes éclairent ce tableau comme s'il s'agissait d'une opération ayant lieu aux siècles précédents.

Jonathan tient sa lampe sans faiblir, habitué comme il est aux scènes de crimes en tout genre. Lawrence est un peu moins vaillant, et sent sur son visage des gouttes de sueur qui se forment. La vue des tissus rouges et des aiguilles traversant les chairs, associée aux odeurs du sang et du combat des chiens, qui continuent parfois à gémir dans leurs cages, calmés par Guymond, Fiskarson et Pulaski, ne l'aide en rien à rester calme. Il commence à respirer un peu fort et à voir de petites tâches noires troubler sa vision.

Enfin, Lansey lève la tête, Greene également. Ils 'essuient les mains qui sont couvertes de sang.
-C'est bon, on peut le monter!

Les docteurs demandent aux hommes présents dans la cale de soulever le corps et de positionner la civière dessous. Olav, qui est pourtant petit, pèse comme un poids mort et Lawrence, Jonathan, Fiskarson et Pulaski ne sont pas de trop pour effectuer ces mouvements sans pour autant perturber la zone critique du cou, maintenu et légèrement compressé de nouveau par les médecins.

Olav est ensuite porté dans les airs, tiré par des cordages
-Doucement! Doucement les gars! Voilà! Doucement!
C'est Turlow qui dirige cet aéroportage. Les marins sont étrangement silencieux, on n'entend rien d'autre sur le pont que les ordres du second. Moore aide à tirer les cordes, il s'est mis en bras de chemise.

Olav arrive enfin à hauteur du pont, la civière est tirée et maenée sur le sol et la vue de son état horrible et de ses blessures font hoqueter et réagir plusieurs marins
-Nom de...
-Putain...

Se sont des murmures de stupeur. Ce n'est pas beau à voir.

Turlow se retourne aussitôt vers eux
-reculez! Laissez les docteurs travailler! A vos postes!
Les marins reculent de plusiuers mètres et restent à disposition, les yeux rivés sur la suite de l'opération.
En effet, Greene et Lansey recommencent à travailler sur le corps dès que ce dernier est installé ainsi que leurs instruments.

Guymond, qui était monté, demande d'une voic grave à Turlow
-Y m'faut des hommes pour enlever les corps et nettoyer.
Le second désigne  alors quelques marins et les envoie dans la cale.

Le temps passe, encore et encore. Sur le pont, deux heures sont nécessaires pour tout finaliser, bander, nettoyer. La plaie au visage est suturée. Les lambeaux de chairs déchirées du cou, reçoivent également des sutures avec des points lâches, mais sont surtout repositionnés et bandés, ainsi que les blessures défensives sur les bras d'Olav. Ce dernier est toujours très pâle et a une respiration lente.

Dans la cale, c'est une autre histoire. Guymond demande des draps pour envelopper le corps de ses pitous. L'air très grave, il roule lui-même les chiens morts dans ces draps, les attache aux cordages et dirige l'opération pour les monter sur le pont. Les marins envoyés rasent les murs et murmurent. Ils ont peur des chiens dans leurs cages. Des phrases étouffées entre eux brisent le silence
-Y vont nous refiler leur maladie les cabots
-C'est la rage, c'est contagieux ça!

Ils ont peur et l'odeur de cette peur se rajoute aux relents fétides qui imprègnent les murs. Une fois les corps des toutous évacués, Guymond leur met entre les mains des flauberts et des sceaux et leur dit d'un ton autoritaire
-Vous nettoyez. En vitesse. Puis il sort de la cale et va parler en aparté à Turlow et Moore.




David C. Sandström


Comme promis, j'emboîte le pas à Guymond, visage fermé. Je donne l'exemple en ne me plaignant absolument pas. J'isole une portion de pâtée. Pour les corps il faudra que je m'entretienne avec Greene, MacLean et Guymond.


Esther Hayes


Concentrée comme jamais durant toute l'intervention je suis à la lettre les instructions des deux médecins. J'ignore la fatigue et les douleurs musculaires qui ont immanquablement finies par se faire sentir pendant que je compressais consciencieusement la jugulaire d'Olav.

Quand il apparaît clairement qu’ils ont terminé, je recule de quelques pas, puis m’assois, consciente que mes jambes pourraient bien ne pas me porter plus longtemps. Mes bras sont lourds, mes doigts gourds et mes épaules me lancent douloureusement mais je réprime tout signe de souffrance.
Je trouve tout juste la force de dire deux choses.
— A-t-il besoin de sang ? Et ensuite, il va falloir le veiller nuit et jour. Laissez-moi me reposer un peu et je prendrai mon tour.




Lawrence P. Mayfair


Après l'éprouvante séance en fond de cale, transformée pour l'occasion en une surréaliste salle d'opération, je suis heureux de pouvoir regagner l'air libre du pont et de respirer un peu. Nauséeux, à la limite du malaise, je serre les dents et m'essuie de temps à autre le visage, geste insignifiant me permettant d'éviter de défaillir pour le moment.

J'avais passé beaucoup de temps à me préparer, mais comme il se doit l'inimaginable semble bien décidé à nous rappeler la fatuité de nos existences.

Concentré sur les besoins des médecins, je tente de les aider du mieux que je le puis. Ou du moins, les gêner le moins possible.
Je prie rapidement pour que l'intervention se termine au mieux, avec, je l'espère de tout mon être, la meilleure conclusion possible.


Charlene Whitston


Je suis restée à distance pour ne pas gêné docteurs, marins et autres dans leurs opérations.

- La rage?
J'ai répété par surprise en entendant les marins évoquer la maladie comme explication du comportement des chiens.
Comment auraient-ils été contaminés? Et est-ce possible que nos mushers n'aient pas détecté ça chez les chiens plus tôt?
Je ne m'adresse à personne en particulier.

Quand Esther a terminé d'assister les médecins, je m'approche et m'accroupis à côté d'elle, posant les mains sur ses épaules.

- Ca va? Veux-tu que je te raccompagne à notre cabine?



Esther Hayes


J'offre un pâle sourire à Charlène.
— je veux bien, merci, mais pas immédiatement.
Comme tous, j'attend la réaction de Green et de de Lansey.



Charlene Whitston


- D'accord.

Sans rien dire de plus, je reste à ses côtés à observer également le travail des médecins tout en détournant de temps à autres le regard vers des marins qui passent, remontant les carcasses des chiens, vers Moore, vers l'un ou l'autre groupe qui attirerait machinalement mon attention.


Jonathan Mc Lean


Je fais au plus vite pour récupérer l'eau nécessaire au travail des docteurs. Je garde ensuite la lampe sans défaillir puis j'aide de mon mieux à tracter le pauvre homme sur le pont.

Lorsque Guymond réapparaît, je l'intercepte.

- Guymond, toutes mes condoléances pour vos chiens. Je suis désolé de vous poser la question si vite, mais c'est important. Que comptez-vous faire des corps?

J'essaie de garder notre conversation à l'écart des marins.


Telfarcov


Guymond, intercepté par Jonathan, lui répond dans un souffle
- J'vais en causer avec le second et Moore. Pour info, y a plus de chambre froide.

Il discute avec Turlow et Moore, un peu à l'écart. Ils baissent la voix, chuchotant presque. Il est impossible, à moins de se rapprocher à les toucher, d'entendre leur échange. Guymond fait un ou deux gestes virulent et de loin, ceux qui l'observent peuvent le voir effectuer des signes fort de dénégation.
Moore fait signe à Jonathan de venir les rejoindre.
EP Jonathan
Ils discutent une minute puis Guymond rentre de nouveau dans la cale pour participer au nettoyage.

Charlene observe les gens sur le pont. Beaucoup de marins affichent un visage grave, ou un air de curiosité morbide. Ils discutent pour la plupart entre eux, échangeant leurs sentiments sur les scènes qui se jouent devant leurs yeux. Parmi les mots échangés, on peut toujours entendre par ci par là des remarques sur la rage, ainsi que des exclamations étouffées.
-C pas normal c'qui arrive. Des chiens enragés! On risque d'y passer tous!
-C'est encore le poisseux qu'à frappé, c'est sûr.
-Y a pas de doute il est maudit, et nous avec si on continue…
-j'veux pas qu'on dvienne un Marie-Céleste, ça non!
-Vous avez vu sa tronche? Il est foutu!
-Y sera défiguré à vie
-Pauvre type, l'avait pas mérité ça. L'était sympa le gars.
-R'gardez comment qu'ils le recousent! il va pas être beau à voir.
-Faudrait déjà qu'il s'en tire. C'est pas gagné.


Dans la cale, les marins désignés pour nettoyer sont tout autant craintifs par rapport aux chiens. Fiskarson a beau leur montrer qu'ils ne risquent rien, les hommes ont très manifestement peur d'attraper la rage, ou la mort.
Ils rasent les murs ou s'éloignent le plus possible des bêtes, murmurant entre eux, pas trop fort pour ne pas que Guymond entende. Ils sentent la peur et transpirent abondamment. Certains sont très pâles. Les relents présents dans l'air et la vue du sang, des chairs et des entrailles les rendent malades. Des seaux sont descendus, ainsi que des serpillères et des gants. Certains ont noué autour de leur nez et de leur bouche de grands mouchoirs.
Le nettoyage prend forme dès que les corps des chiens sont sortis, et par Neptune, ce n'est pas une mince affaire!
David, comme les autres, met les mains dedans, et il peut sentir que pour la première fois depuis quelques jours, les marins le traitent comme l'un des leurs. Ils sont tous dans le même bain.
Les déchets organiques sont mis dans deux seaux biens éparés du reste. Les autres sont remplis d'eau de mer et servent à nettoyer à grande eau le sol de la cale. Au début, l'eau du lavage devient immédiatement rouge sang et il faut beaucoup d'huile de coude, de passages successifs dans les moindres recoins et de lavages du sol à l'eau de mer froide pour rendre l'endroit de nouveau propre.
Guymond, quand il est revenu, s'est adressé à voix basse à Pulaski. Ce dernier est alors remonté aussitôt et s'est posté à côté des dépouilles des chiens restées sur le pont.
Guymond n'a plus rien dit durant ces longues minutes, qui se sont transformées en heures de travail. Il a le visage d'un homme enragé, contenant sa colère à grand peine, d'un homme qui peut tuer d'une seconde à l'autre. Personne n'ose lui parler ou l'approcher de trop près.

Pendant ce temps, les médecins sur le pont lèvent enfin le nez. Lansey pousse un soupir.
-Il est tiré d'affaire. Pour le moment. Mais il a perdu beaucoup de sang. S'il passe les prochaines heures, alors il se rétablira, je l'espère.

Greene hoche la tête, l'air las et fatigué.
-Il faut éviter les infections à tout prix. Dans son état ce serait fatal.
Greene se tourne vers Esther
-Merci miss Hayes. Il serait bien que nous nous relayons en effet, durant les prochaines 48 heures.

Lansey reprend
-Il aurait effectivement besoin de sang mais c'est une opération qui pour le moment le fragiliserait davantage. Une transfusion de bras à bras est toujours délicate. Reposez-vous miss Hayes. Nous vous appellerons dans quelques heures pour le surveiller. Miss Whitston, seriez-vous disposée à nous rendre le même service également?

Il fait signe à Turlow et lui demande de porter le pauvre Olav dans leur cabine. Turlow, d'un mot, réquisitionne six marins pour porter la civière tout doucement à travers le pont et les couloirs. Cette procession fait le silence parmi tous les spectateurs qui s'écartent pour laisser passer Olav, aussi blanc que les draps et les bandages qu'il porte.
Turlow disperse ensuite l'équipage oisif encore sur le pont, puis rentre dans la structure pour informer le capitaine, avec Moore sur les talons. Ce dernier a le visage grave et il fronce les sourcils, d'un air particulièrement préoccupé. Lawrence ne l'a jamais vu aussi fermé.

On n'entend plus que le clapotis de l'eau sur la coque, l'air qui souffle sur le pont, et le bruissement réconfortant des machines.


Esther Hayes


Même si l'état de santé d'Olav reste préoccupant, tout n'est pas perdu et en entendant cela je laisse échapper un long soupir de soulagement. Le reste d'adrénaline qui me faisait tenir s'évacue sur l'instant et je fais signe à Charlène de m"aider à me remettre debout.

— Vous pouvez compter sur moi, messieurs. Je réprime un bâillement, et n"hésitez pas à me réveiller en cas de besoin, j'insiste.

— Ma chère Charlène, je crains d'avoir besoin de votre soutien pour regagner notre cabine.



Charlene Whitston


- Bien sûr docteur, vous pouvez compter sur moi, même de nuit si nécessaire.

Prenant Esther par le bras, je l'aide à se relever puis, la laissant prendre appui sur moi, je la conduis vers notre cabine.


Lawrence P. Mayfair


Une lueur d'espoir persiste en cette funeste journée sur le sort d'Olav. Grâce en soit rendue.
Je me permets de souffler un peu lorsque un semblant d'ordre revient enfin à la fin de l'opération.
Posant ma lampe, je sors un mouchoir pour m'éponger enfin le front.

Entendant les marins, je me permets de prendre les médecins à part pour leur glisser à l'oreille.
- Nos bons amis pensent que cela peut-être la rage. Pourriez-vous essayer de déterminer ce qui a causé toute cette fureur ?
J'indique rapidement les provenances des remarques entendues.
- Je sais que vous avez déjà fait beaucoup, mais des explications ne seraient pas inutiles pour dissiper le trouble.


Telfarcov


Les médecins échangent un regard et Lansey déclare
-Allez-y Greene, je prends le premier quart pour surveiller Olav.
Lansey suit Olav sur son brancard et regagne la cabine des docteurs, tandis que Greene se tourne vers Lawrence.

A voix basse, et en s'écartant de toute oreille indiscrète il dit
-Effectivement Lawrence. La situation mérite un éclaircissement d'urgence. Je dois examiner les chiens tout de suite. S'ils sont malades, on doit savoir de quoi, pour ne pas affoler l'équipage, et prendre les mesures qui s'imposent. Vous avez quelques compétences en analyses chimiques il me semble? Attendez-moi et accompagnez moi au laboratoire. Nous irons chercher miss Whitston aussi. A deux, cela devrait être plus rapide. Je compte faire des prélèvements. Vous les analyserez pendant que Guymond et moi procèderons à l'autopsie des chiens.

Sur ces mots, Greene descend dans la cale. Dès qu'il pose le pied au sol, alors que les marins sont en train de mettre la dernière main au nettoyage, Guymond se précipite vers lui et l'entraîne vers les cages. Ils discutent quelques secondes.
EP David

Puis Greene est emmené par Guymond vers les animaux. Ce dernier ouvre les cages et Greene peut ausculter sans problème les pauvres bêtes. Plusiuers gémissent doucement, d'autre sosnt apathiques. Elles sont toutes l'air de souffrir épouvantablement. Surtout deux d'entre elles, deux chiens de Guymond, nommés Mamasan et Picardy, deux beaux malamutes. Leurs muscles se contractent compulsivement, ils ne parviennent pas à se lever et ne font que gémir, agités de tremblements sans fin. Greene prend leur pouls, et trouve qu'ils respirent très difficilement. Il secoue la tête, l'air las.
En se relevant, il dit à Guymond
-Ces deux là souffrent énormément. Guymond, rien ne pourra les soulager. Je peux les piquer.

Guymond se passe la main sur les yeux et David peut voir des larmes couler entre ses doigts. Finalement il relève la tête et dit
-Faites docteur.
Il entre alors dans la cage des chiens, et l'un après l'autre, les prend dans ses bras en leur murmurant des mots pour les calmer, tandis que Greene procède à l'endormissement puis à la mort des chiens.







Lawrence P. Mayfair


J'attends patiemment le docteur Green, prêt à l'assister du mieux que je le puis...et que mes forces me le permettent.
J'assiste, impuissant et terriblement désolé à la nouvelle mise à mort des deux chiens en silence, compatissant secrètement à la douleur de notre valeureux maître-chien.


Esther Hayes


— Merci, Charlène. Je ne peine pas à avancer, mais je sens bien que je ne serais pas arrivée seule jusqu'à la cabine.
— Je ne pensais pas être aussi physiquement éprouvée. Cette remarque semble me chagriner au plus haut point. Je crois que je me suis trop encroûtée ces dernières années. Quand Olav sera sur pied il va falloir que je m'astreigne à des exercices physiques quotidien.

_________________
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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:06



Jonathan Mc Lean



Après une brève conversation avec Turlow et Guymond, je suis ce dernier dans la cale, car je veux recueillir les impressions de Greene lors de ces premières analyses.


Charlene Whitston


- L'épreuve était aussi psychologique que physique. Voire même plus. Beaucoup n'auraient pas tenu jusqu'à la fin de l'opération.  
Arrivées à notre cabine, j'ouvre al porte et mène Esther jusqu'à son lit.
- Veux-tu du thé ou quelque chose à boire?






Esther Hayes


—Certes, certes. Espérons que le pauvre Olaf s'en remettra... pour lui et pour sa famille. Nous sommes partis vers l’Antarctique pour soulager la peine de nombreuses familles, pas pour en affliger de nouvelles.

Je me retiens difficilement de me laisser choir sur le lit, non pas que cela m'eut dérangée outre mesure mais pour ne pas choquer Charlène de par cette attitude bien peu féminine.
— Plutôt une verveine s'il te plait. "Dieu, si j'avais pensé dire cela un jour..."


Telfarcov


Le docteur Greene aide Guymond à mettre les deux corps des chiens dans des bâches goudronnées, qui rejoignent bien tôt le reste des corps sur le pont. Les marins sont remontés sur le pont et sont retournés à l'intérieur de la superstructure, vaquer à leurs occupations, ou plutôt pour ceux qui ne sont pas de quart, à échanger leurs impressions et à commérer.

Greene effectue discrètement des prélèvements, termine ses examens, et se relève, le visage très grave. Il déclare sur un ton très sec, en direction de Guymond et de Jonathan, mais aussi de David qui est toujours dans la cale pour finir d'aider Fiskarson et Pulisaki,
-Les chiens ne vont pas bien du tout, mais l'équipage n'est absolument pas en danger. Je veux autopsier le corps de Picardy. Amernez-le directement dans le laboratoire de l'expédition. Et je veux aussi tout ce qui a servi comme nourriture ou comme boisson pour les chiens, immédiatement. Mayfair et Whitston feront les analyses adéquates, pendant l'autopsie.

Greene se rapproche de Guymond et Jonathan et dans son élan, il va même jusqu'à prendre le bras de Jonathan
-Ces chiens présentent les symptômes d'un empoisonnement à un convulsivant. Je dois confirmer le diagnostic, et trouver la substance exacte. En attendant, que rien ne leur soit donné à boire ou manger.


David C. Sandström


Je m'approche de Greene pour pouvoir parler avec lui "en privé".
[size=8]- Docteur, j'ai pris la liberté de conserver un échantillon de la nourriture donnée aux chiens. Je doute que quiconque d'autre y aie touché à part moi.[/color]


Jonathan Mc Lean


Je m'approche de David et Greene.

- Est-ce que l'ammoniac aurait pu être à l'origine de ces convulsions s'ils avaient avalés des produits contaminés?


Lawrence P. Mayfair


* L'ammoniac ?  Si c'est un convulsant, cela serait plutôt de la mort aux rats.* Songe-je par devers moi tout en aidant les médecins du mieux que je le puis pour effectuer les premiers prélèvements puis empaqueter et transporter vers le laboratoire le corps de la pauvre bête.



Charlene Whitston


Laissant Esther se reposer, je quitte notre cabine et me dirige vers la cuisine.
Sur le pont, je regarde à droite et à gauche l'attitude des hommes, les attroupements.
Je salue le cuisinier s'il se trouve dans son antre avant de lui dire ce qui m'amène.


Telfarcov


Charlene traverse les couloirs et ne voit rien de particulier. Niles Abraham, le maître coq, est bien derrière ses fourneaux. Il lui demande ce qui l'amène. Charlene lui fait part de sa demande. Niles s'exécute aussitôt, sans poser de questions.
Il a un regard un peu interrogateur et en même temps un visage un peu fermé. Il n'a pas l'air de bonne humeur.
-Bon, j'espère qu'on n'attrapera pas de cochonnerie. Le voyage est déjà suffisamment pénible comme ça. Si vous avez besoin d'un truc plus fort pour vous remonter miss, j'ai de quoi, pour les coups durs. Je crois que monsieur Paquette en aurait bien besoin, d'après ce qu'on m'a dit.

Greene affiche un air un peu étonné suite à la déclaration de David
-Ah. Bien. Vous avez su anticiper monsieur Sandström, c'est parfait.

Jonathan lui fait part de son inquiétude concernant l'ammoniac. Greene secoue la tête.
-Non, l'ammoniac n'est pour rien ici. Les symptômes auraient été très différents.

Il dit ensuite à Guymond d'appeler les maîtres-chiens et leur demande à voix basse de ne pas toucher aux boîtes de pemmican ouvertes, et de ne plus en donner aux chiens jusqu'à nouvel ordre.
Guymond, les dents serrées lui répond
-Comptez sur nous docteur. Si quelqu'un a osé empoisonné nos pitous…. Trouvez ce que c'est. On s'occupera du reste.

Guymond remonte avec vous sur le pont. La cale est de nouveau propre, ne reste plus que les cadavres des chiens sur le pont. Guymond s'agenouille à côté des bâches recouvrant les corps et il reste là, les moustaches dans la brise, à fixer l'océan.

Le docteur vous fait signe de le suivre à travers les couloirs pour arriver au laboratoire. En passant devant la cuisine, vous croisez Charlene.
Le docteur Greene l'aperçoit et lui demande aussitôt
-Miss Whitston, j'aurai besoin de vos compétences. Pourriez-vous nous rejoindre dans le laboratoire?

Une fois à l'intérieur de la pièce de travail qui vous sert de laboratoire, le docteur se tourne vers vous.
-Bon. Monsieur Sandström, si vous voulez bien me donner vos échantillons, nous allons les analyser, ainsi que les prélèvements sur les chiens. Commencez le travail d'analyse, je vous rejoins dès que j'ai terminé de mon côté avec Guymond. Mc Lean, vous ferez les rapports des rasultats au fur et à mesure au capitaine et à Moore. On avisera ensuite.


Quelqu'un toque à la porte, c'est Guymond qui porte le corps de Picardy dans ses bras, aidé de Pulasky. Ils posent la bâche et le corps sur une table dans un coin et Pulasky s'en va.
Greene et Guymond s'équipent alors de blouses et de masques et de gants et commencent alors leurs constatations. Ils n'échangent quasiment pas de phrases, n'en ressentant pas le besoin et ayant l'air de parfaitement se comprendre en se montrant ici et là ce qu'ils voient.


David C. Sandström


Je remet les échantillons au docteur Greene et me prépare à travailler.


Jonathan Mc Lean


Je prends mon carnet et mon crayon et je note scrupuleusement toutes les informations que les docteurs laissent échapper lors de leurs analyses. Quand une pause se présente, je vais présenter les résultats au capitaine et à Moore.


Lawrence P. Mayfair


Après avoir aidé à faire de la place pour le cadavre de l'animal, je fais de la place sur la paillasse improvisé de notre laboratoire.
Puis je commence à sortir quelques plateaux, scalpels et fioles pour les différents prélèvements.
J'aide les médecins du mieux que je le puis, en étiquetant consciencieusement les échantillons transmis et en les organisants.


Esther Hayes


Charlène à peine sortie, la lassitude me fait sombrer dans les bras de Morphée sans coup férir. Si rien d'autre ne vient interrompre un sommeil agité, je me réveille brusquement quelques courtes heures plus tard, du fait d'un cauchemar dans lequel, je ne parvenais pas à maintenir suffisamment la pression sur la blessure d'Olav pour arrêter l'hémorragie.


Charlene Whitston


- C'est certain que ce voyage ne se passe pas du tout comme prévu. Mais de ce que j'ai lu, je préfère aussi que tous ces problèmes surviennent alors que nous ne sommes pas encore dans les eaux polaires.  

Je le remercie et prends la tasse pour regagner ma cabine quand je croise le docteur Greene.

- Tout de suite docteur, le temps de porter ceci à Miss Hayes et je vous rejoins.

Je me dépêche jusqu'à ma cabine où je trouve Esther assoupie.
Je pose la tasse sur la petite table que nous partageons et repars sans faire de bruit pour rejoindre le laboratoire.


Telfarcov


Le silence règne dans la cabine servant de laboratoire.
Greene et Guymond, portant chacun masque sur le visage te gants, n'échangent que regards et grognements, en se montrant de temps en temps l'un l'autre quelque détail anatomique à l'aide de pinces. Ils semblent se comprendre parfaitement et accomplissent l'autopsie plutôt rapidement.

De l'autre côté de la pièce, Charlene, Lawrence et David travaillent sur le prélèvement et jouent avec les éprouvettes. Jonathan reste silencieux. Différents tests sont effectués avec des réactifs divers et les résultats arrivent eu fur et à mesure et paraissent tous concluants.

Greene, une fois l'autopsie terminée, laisse Guymond refermer le corps de la pauvre bête et écrit rapidement ses observations dans un carnet. Puis il vient vous aider à terminer les dernières analyses.
Une fois la dépouille du chien recousue, Guymond la dépose dans une bâche et la remonte sur le pont, en vous laissant continuer.

A la fin, tout le monde est d'accord. Greene hoche la tête.
-Mademoiselle, messieurs, les analyses sont concordantes et confirment totalement les observations que nous avons faites avec Guymond pendant l'autopsie.

Il se tourne vers Jonathan
-Monsieur McLean, allez voir le professeur Moore et le capitaine sur la passerelle de navigation. Prévenez-les qu'il s'agit d'un empoisonnement à la strychnine et que le produit a été mis directement dans la boîte de pemmican qui servait de nourriture aux chiens. C'est un acte criminel.




Lawrence P. Mayfair


J'arrête Jonathan, juste avant qu'il ne parte en lui mettant ma main sur le bras.
- Et profitez-en pour demander au capitaine s'il conserve de la mort aux rats ou tout produit approchant sur le navire pour la lutte contre les nuisibles.
- Commençons par vérifier si cela pourrait provenir de là.



Charlene Whitston


Ma mine s'est assombrie au fil et à mesure que les analyses avançaient et la conclusion du docteur Greene me fait découvrir une réalité dont je n'avais pas conscience.
Le mot mystérieux qui avait été glissé sous ma porte à New York me revient alors en mémoire.

- Un acte criminel? Je pensais que nous avions laissé derrière nous tous ces problèmes en quittant le port. Comment est-ce possible que quelqu'un parmi nous puisse se livrer à de tels actes?



Telfarcov


Green soupire profondément, et se frotte les yeux, l'air fatigué.
-Votre question est pertinente monsieur Mayfair. Si une telle substance se trouve à bord, nous devons savoir si elle a été utilisée, ou prise par quelqu'un. Je doute qu'un produit de ce genre soit laissé ne libre accès. Cela offrirait une piste. Mais, personnellement je doute que ce soit un tel produit. Nous n'avons trouvé que de la strychnine à l'état pur. S'il s'agissait de mort aux rats, il y aurait et d'autres éléments mélangés à la strychnine. Néanmoins, nous devons vérifier, vous avez raison.

Puis, répondant à Charlene
-Il est fort possible que les tablettes de pemmican aient été empoisonnées à New-York, nous ne pouvons pas savoir quand elles ont été saupoudrées de strychnine


David C. Sandström


- Où que le saboteur ait embarqué avec nous, ce qui justifierai aussi l'intoxication à l'ammoniac, entre autres choses. Quelqu'un ne VEUT pas que nous allions en Antarctique, il n'a aucune raison de s'arrêter. Et je pense que plus nous nous rapprocherons, plus ses actions seront brutales, je le crains.

Je jette un regard à Lawrence. Ces fameuses fioles sont encore plus intéressantes...


Lawrence P. Mayfair


Je rougis quelque peu à la réplique de David.
- Hélas, je n'ai pu terminer mes analyses... sur les restes de l'acide de la chambre froide.
Quant aux fioles, encore faudrait-il se les procurer.
Je termine ma phrase d'un air contrit en direction de McLean.


David C. Sandström


- Les deux évènements se succèdent et procèdent du même objectif, mais vous presser ne nous aidera pas à identifier notre homme, j'en ai peur.


Lawrence P. Mayfair


Je regarde le docteur Greene puis Charlene.
- Avec votre aide cela devrait accélérer les choses. Vous semblez vous y connaître également en chimie.
Je commence à fourrager dans la pièce, dans une caisse soigneusement rangées que certains m'ont déjà vu manipuler. J'en extrais un livret couvert de notes, des formules et calculs de quantités. Puis je sors un autre carnet de ma poche, également couvert de notes mais plus conclusives apparemment.

Je les étale sur un plan de travail.
- Voilà où j'en étais. Il ne me manquait plus grand chose pour conclure.


Telfarcov


Jonathan fronce les sourcils
-Hélas, les fioles ne se trouvent plus dans la cabine. Je l'ai de nouveau fouillée mais il n'y avait plus rien.

Jonathan hochant la tête, part sur le champ porter les résultats des analyses à Moore.
Jonathan arrive à la passerelle de navigation. Selon l'usage, il demande la permission d'entrer. Moore arrive alors à toute vapeur vers lui, accompagné du capitaine Vredenburgh et du second. Ces deux derniers n'ont pas l'air à la fête. Ils ont tout autant le visage grave et l'air sérieux que s'ils étaient en train d'assister à un enterrement.
Moore, aussitôt, demande des nouvelles.
-Alors? Que dit Greene?

Jonathan s'éloignant un peu des autres marins présents, chuchote à voix basse. Il retransmet l'information principale. Les mots strychnine et empoisonnement font réagir ses trois interlocuteurs. Le capitaine fronce les sourcils.
-C'est grave messieurs. Vous devez faire toute la lumière sur cette affaire. Aujourd'hui les chiens, demain, ce pourrait être nous! Quelle est donc cette diablerie? Turlow, vous êtes en charge de cela. Vous fournirez toute l'aide nécessaire pour trouver ce qui s'est passé; et éviter une nouvelle catastrophe. En attendant, pas un mot à l'équipage. Ils sont déjà suffisamment à cran comme cela.

Turlow énonce
-A vos ordres capitaine!
Il se tourne vers Moore et Jonathan, attendant la suite.
Moore déclare
-Je vais informer monsieur Starkweather. Ordonnez que tous les membres de l'expédition se réunissent dans le mess des officiers dans une demi-heure pour une réunion urgente. nous devons tout vérifier et passer au crible. La nourriture de l'expédition doit être contrôlée séance tenante!


Pendant ce temps, Greene prends le temps de ranger le laboratoire et de le nettoyer, tout en réfléchissant aux propos échangés.
Il se tourne vers vous.
-Très bien, voyons ces nouveaux tests Mayfair, puisque nous sommes lancés, autant continuer. Que recherchiez-vous?



Lawrence P. Mayfair


- La nature et la concentration de l'acide qui aurait pu attaquer la tuyauterie de la chambre froide. L'objectif était de confirmer ou non un acte délibéré et de savoir d'où le produit aurait pu venir.

Je sors de nouveau de ma caisse, un bout de tuyau fraîchement scié.
- La pièce à conviction. Annonce-je simplement.
- Le mécanicien en second me l'a gentiment apporté après avoir fait les réparations nécessaires.


Telfarcov


Green acquièsce.
-Bien. Belle initiative. Nous saurons ainsi si c'était délibéré ou pas. Et cela éclairera notre situation également.

Miss Whitston, pourriez-vous nous épauler également? J'ai pu noter que vos compétences dépassent largement toutes les nôtres.

Il se tourne vers David
-Monsieur Sandström, nous devons vérifier si les autres caisses de pemmican qui se trouvaient dans la cale des chiens ont été ouvertes et contaminées ou si elles sont intactes. pourriez-vous vous en charger? Nous devons savoir s'il s'agit d'un acte très ciblé ou si les autres boîtes de pemmican sont touchées.

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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:06



David C. Sandström



- Bien, je m'en occuperai. Dites moi, qui est normalement chargé de gérer les stocks de nourriture ?


Telfarcov


-Pour les chiens, c'est l'équipe de Guymond il me semble. Il faut leur demander comment ils s'organisent pour le srepas des animaux.

S'il s'agit de la nourriture du voyage en mer, c'est à voir avec le cuisinier j'imagine.


Jonathan revient en coup de vent et vous annonce qu'une réunion doit avoir lieu rapidement dans le mess des officiers. Il disparaît rapidement pour retransmettre le message à tous les membres de l'expédition.


Charlene Whitston


- Bien entendu docteur. Je suis à votre disposition.



David C. Sandström


- Je pense que classer les effectifs par tâche pourrait nous permettre de croiser certains noms.


Telfarcov


Greene sourit pour la première fois depuis le début de ces événements.
-merci à vous trois. C'est une excellente idée monsieur Sandström. Une telle liste pourrait nous donner l'occasion de recouper un maximum d'informations sur les allers et venues de l'équipage. Ou des membres de l'expédition. Ne négligeons aucune piste.
il se rembrunit à cette idée.

-A trois nous pourrons peut-être tout finir d'ici ce soir pour les analyses.

En attendant la réunion, Greene, Charlene et Lawrence se penchent de nouveau sur les éprouvettes.




Lawrence P. Mayfair


Reprenant les fioles, et mes notes j'indique plus précisément au médecin où j'en étais resté et le travail restant à effectuer.
Je suis à la fois content d'avoir de l'aide, certainement beaucoup plus experte, et à la fois inquiet du résultat.

*La chambre froide, la nourriture, les fioles. Décidément M. Henning vous faites un suspect idéal.*


Telfarcov


Vous avancez rapidement dans vos analyses, tandis que David va interroger les habitudes.
Les minutes passent néanmoins très rapidement et au bout d'une demi, vous entendez marcher dans le couloir, une foule de plus ne plus nombreuse qui rejoint le mess des officiers.
Tous, vous vous retrouvez dans le couloir, et marchez en direction du lieu de réunion.
Aucun sourire sur les visages de vos compagnons de voyage, l'heure est grave. Une tension sous-jacente va croissant.
Greene se sépare de votre groupe et attends Moore et Starkweather dans le couloir. Il semble vouloir leur parler.


C'est le début de l'après-midi. Une quarantaine de personnes sont entasses dans cet espace qui d'un coup devient très exigü et se réchauffe rapidement.
Les murmures et les conversations autour de ce qui s'est passé ce matin vont bon train. Tout le monde est présent, sauf Esther. Mais son absence n'est absolument pas remarquée.

Moore, Starkweather, Greene et Turlow pénètrent dans la pièce bondée. Le silence se fait aussitôt.
Starky n'a pas l'air dans un bon jour. Son visage et sa nuque rouge, ses cheveux dressés sur la tête, il affiche une fureur noire et tient les poings serrés.
La tension dans la pièce monte d'un cran, et les derniers chuchotements prennent fin.
Greene s'avance dans un petit espace laissé libre et prend la parole. Sa voix est claire et forte. Il apparaît déterminé.
-Mesdames, messieurs, vous le savez, ce matin de bonne heure un incident est survenu avec les chiens de Guymond et son équipe. Cet incident a causé la mort d'un certain nombre de ces chiens et les autres sont encore en piteux état. Après vérifications et diverses  recherches, il s'avère que les chiens de notre expédition ont été empoisonnés à la strychnine. Nous en avons trouvé des traces sous forme de poudre dans certaines gamelles, ainsi que dans la boîte de pemmican la plus récemment ouverte, avec laquelle les animaux ont été nourris ce matin.

Aussitôt une clameur s'élève
-Empoisonnés! … Grands dieux! Mais ce n'est pas possible! Du poison!
Moore lève la main pour faire taire l'assistance et aussitôt le silence revient, mais on sent l'atmosphère bien chargée.

Greene reprend
-La quantité de strychnine contenue dans les tablettes de pemmican restantes dans cette caisse représente une dose létale. Chacune des portions que nous avons examinées tait suffisante pour tuer n'importe lequel de nos chiens, mais aussi tout être humain. Si cette caisse avait té décharge sur la banquise et ouverte là-bas, il y a fort à parier que plusieurs d'entre nous seraient morts. C'est la providence qui nous a épargné aujourd'hui.

De nouveau des murmures font écho à ces déclarations.
Greene continue néanmoins.
-Nous n'avons pour le moment aucun moyen de savoir quand le poison a été introduit dans la nourriture, ni le nombre de caisses empoisonnées.
Cela a pu se produire avant notre départ de New-York, mais également cela a pu être fait hier. En tous cas, deux choses sont claires.
Premièrement, la nourriture n'a pas été empoisonnée pendant sa fabrication. La strychnine a été saupoudre sur les blocs et non incorporée à ceux-ci.
Deuxièmement, la présence de poison dans notre principal moyen de subsistance sur la glace est la preuve que quelqu'un, quelque part, souhaite notre perte à tous. Je ne peux m'empêcher de remarquer que si cet acte n'a pas été perpétré à New-York, alors cela signifie qu'un meurtrier en puissance se cache à bord de ce navire, et qu'il peut frapper à tout moment.


Des questions et quelques cris fusent
-Qui est-ce? A-t-on des pistes? Quelqu'un a vu quelque chose?

Greene cède sa place à Moore.
Le professeur lève cette fois ci les deux mains en l'air jusqu'à obtenir le silence.
-Messieurs! Je vous en prie! Ce n'est qu'en gardant notre calme que nous arriverons à régler la situation.

Puis il parle d'une voix grave et autoritaire
-Pour éviter que cette tragédie ne se reproduise, toutes les provisions du garde-manger de l'expédition doivent être vérifiées, et cette inspection doit commencer immédiatement! Le navire a beau être en mer, nous ne devons pas prendre le moindre retard dans ces vérifications, pour éviter définitivement tout incident. La tâche prendra plusiuers jours, je vous demande d'être consciencieux et surtout, dès que vous trouvez quelque chose d'inhabituel, d'en réferrer immédiatement à moi, monsieur Starkweather, et au capitaine.
Si vous avez besoin d'aide de la part de l'équipage, monsieur Turlow est votre interlocuteur privilégié. La capitaine l'a mis à notre entière disposition. Il s'assurera que vous recevrez toute l'assistance dont vous avez besoin.

Moore se tait, puis prenant une liste dans son veston, commence à appeler des petits groupes au fur et à mesure pour leur répartir les caisses de nourriture à inspecter. La pièce se vide rapidement.
Les conversations ont repris à voix basse, et vous pouvez entendre Avery Giles murmurer un peu fort
-Tout ça c'est bien gentil, mais s'il y a un meurtrier, comment on va le trouver? Qui me dit qu'il ne va pas nous égorger dans notre sommeil?

Starkweather qui passait à côté à ce moment lui lance avec un sourire crispé
-Effectivement, cet individu serait trop heureux de vous assassiner en premier monsieur Giles. Puis plus sérieusement. Ne vous inquiétez pas, nous nous chargeons de lui. En attendant, allez vérifier vos caisses.

Seuls, vos noms ne sont pas appelés. Et pendant que Moore se charge des derniers groupes de vérification, Starkweather vous fait signe de vous rapprocher. Il ignore totalement la présence de Charlene cela dit.
S'adressant donc à Lawrence, David et Jonathan, il déclare
-Parfait. Je veux vous confier une tâche différente. Il faut inspecter le reste du matériel, réparti dans les cales du navire. La nourriture ne suffit pas. Un acte aussi fou que l'empoisonnement des chiens, ça peut cacher aussi d'autres sabotages plus pervers encore. Chercher des anomalies, n'importe quoi qui vous semble bizarre ou qui paraît avoir été ouvert ou touche. Notre homme peut avoir d'autres projets en tête.
Monsieur Turlow vous permettra d'accéder aux cales. Soyez discrets. Si le saboteur est à bord, on peut le coincer comme ça. Ne mentionnez à personne vos recherches. Transmettez vos découvertes à moi, Moore et monsieur Turlow.
Travaillez en groupe et prenez votre temps. Plusieurs paires d'yeux valent mieux qu'une. Y a-t-il des questions?




Lawrence P. Mayfair


- Oui, serait-il possible d'avoir la liste des personnes qui ont accès aux cales ?


Esther Hayes


Je m'éveille reposée et je comprends mieux pourquoi lorsque je me rend compte de tout le temps passé à dormir. Je me précipite pour quelques rapides ablutions avant de vêtir avec la même célérité. Puis je sors de la cabine pour rejoindre prestement l'infirmerie.

"Pourquoi ne m'ont-ils pas réveillé plutôt? J"espère que tout va bien pour Turcov."
Ne pas avoir été sollicitée à son chevet me fait craindre le pire.


Jonathan Mc Lean


Je suis déçu de n'avoir pas pu encore identifié le criminel à l'origine de ces empoisonnements. Je suis la demande de Starkweather et vais vérifier le matériel tandis que Lawrence récupère la liste des personnes. Même si je n'y connais pas grand chose, un détail pourrait donner un indice.

- Si nous ne trouvons rien, nous pourrons arrêter un des marins en qui Turlow a confiance avec son accord. Cela diminuera certainement la vigilance du criminel qui fera peut être des erreurs.


Telfarcov


Esther se réveille, nul bruit insolite et nulle présence ne sont venus perturber son sommeil. Arrivée devant la porte de l'infirmerie, elle n'entend aucune activité derrière la cloison.
Mais lorsqu'elle tend la main pour frapper à la porte, celle-ci s'ouvre, précédant son geste. Le docteur Ray Lansing se tient derrière et d'abord surpris, il affiche finalement un sourire à Esther.
-Ah, miss Hayes! Nous communiquons par la pensée! J'allais justement vous chercher.

Il recule et fait place à Esther pour lui permettre d'entrer. Il désigne le pauvre Olav, allongé sur l'une des couchettes, qui a l'air d'une momie, enturbanné comme il l'est. Toujours pâle et inconscient, Esther voit néanmoins qu'il respire toujours.
Lansing désigne une chaise à Esther.
-Prenez place, je vous prie. Notre patient ne s'est pas réveillé, et il est toujours très faible. Mais il a une belle constitution et malgré la perte de sang subie, j'ai bon espoir. S'il passe la nuit, il pourra reprendre quelques forces et se rétablir, du moins nous l'espérons. a condition d'éviter toute infection. Dans son état, ce serait fatal.

Puis il inscrit quelque chose dans un petit carnet de notes qu'il te tend juste après. Tu peux voir marqué "15h20: Garde par miss Hayes".
-Voici notre journal de bord médical. Tous les soins effectués doivent y être écrits. S'il survit, il sera débarqué à Melbourne et emmené à l'hôpital. Le capitaine a déjà prévu son transfert. L'aventure se termine de bien triste façon pour Olav. Je vais prendre un peu de repos et je reviens d'ici au prochain quart, ça vous va?

Jonathan, David, Lawrence et Charlene sont dépêchés par Starkweather pour vérifier l'ensemble du matériel. Vous vous rendez compte que la tâche est titanesque et qu'elle va prendre des jours, voire des semaines.

A la demande de Lawrence, Starky se tourne vers Turlow
-Serait-ce possible d'avoir la liste? avec le sourcil interrogateur

Turlow se frotte la tête.
-Oui, bien sûr. Mais le problème, c'est qu'il faut envisager qu'une personne non autorisée à pénétrer dans les cales ait pris ce risque et y soit parvenue. Et n'oublions pas que le saboteur peut se trouver confortablement installé à New-York, ou bien sur le Tallahassee.
Turlow se tourne vers vous et sort d'une poche de son uniforme un petit papier.
-Voici la liste. comme vous le voyez, elle est assez courte, mais exhaustive je pense.

Les noms sont inscrits verticalement et vous pouvez lire:
-Guymond Paquette
-Gregor Pulaski
-Enke Fiskarson
-Olav Snabjorn
-Douglas Halperin
-Ralph Dewitt
-Lawrence Longfellow
-Alan Houston
-Patrick Miles
-Charles Drummond
-Bert Pacquart
-Lysander Bertoli
-Thomas Price
-Judas Whitney
-Niles Abraham
-Adam Henning
-Philip Coates
-David Lyle
-August Wylie


Puis Turlow reprend en direction cette fois de Jonathan
-Non. Il est hors de question de salir la réputation d'un membre de l'équipage, alors que nous n'avons aucune preuve que le saboteur voyage avec nous. Que suggérez-vous d'autre comme plan d'action? Avez-vous des idées ou des pistes pour le vérifier? Comment comptez-vous procéder?


Jonathan Mc Lean


En lisant les noms je ne peux réprimer un petit soupir.

- Et évidemment il est sur cette liste. Ce Adam Henning est vraiment très particulier. Nous pourrions interroger chaque membre avec vous Turlow mais sans vous Starkweather. Si cela vous convient nous pouvons commencer immédiatement.


Lawrence P. Mayfair


Je regarde longuement la liste de noms d'un air pensif.
- Nous pourrions commencer par interroger M. Paquette. Je le vois mal empoisonner sciemment ses chers chiens. Je voudrais savoir comment il sélectionnait la nourriture des chiens, ou s'il n'a pas remarqué quelque chose de bizarre.

Quelque chose me chiffonne, et machinalement je l'exprime en manipulant le papier.
- Tout cela ne colle pas vraiment avec un acte prémédité à New-York.
- Empoisonner seulement quelques boîtes au hasard ne garantissait pas que l'on en consomme, du moins avant d'arriver sur place. Alors que le saboteur veut nous arrêter. De plus comment expliquer le sabotage à l'acide dans la chambre froide. On a sciemment mis quelques gouttes.
- Tout ceci est réfléchi, notamment pour être efficace et nécessite d'être à bord.



Esther Hayes


Rassurée de constater qu'Olav est toujours bien vivant, je souris au médecin.
— J'avais demandé qu'on me réveille en cas de besoin, mais visiblement quelqu'un a cru bon de me laisser dormir plus longtemps qu'il ne l'aurait fallu.

J'écoute le compte rendu et j'acquiesce lorsqu'il me tend le carnet de note.
— Allez-vous reposez, je veillerai au grain. Est-ce qu'il y a des soins à lui prodiguer?


Telfarcov


Esther

Lansing secoue la tête.
-Vous aviez besoin de repos, l'opération a été rude. De plus, il n'y a eu aucun changement jusqu'à maintenant.

Après un dernier regard à son patient, il s'apprête à quitter la pièce en soupirant, et en se frottant les yeux.
-Non, aucun soin. Nous changerons ses bandages dans quatre heures, pour éviter toute infection. D'ici là, il devrait se contenter de dormir. Il est sédaté, pour ne pas souffrir. A moins de voir son état se dégrader, au niveau de la respiration, ou du rythme cardiaque, votre garde devrait être paisible.

Puis Lansing te laisse à l'infirmerie, visiblement il est épuisé.

Les autres

Turlow vous désigne la pièce dans laquelle vous vous trouvez.
-Je pense qu'on peut s'installer ici si vous voulez interroger les gens. Pour ne pas les inquiéter, je vous propose qu'on leur serve une petite histoire: par exemple qu'on recherche toute information pour expliquer ce qui s'est passé, et donc d'éventuels témoins. Vous pourrez peut-être arriver à les faire parler sans qu'ils se braquent tout de suite.

Starkweather, d'un ton décidé déclare
-Bien, vous avez les choses en mains messieurs. De mon côté, je dois encore m'occuper des commandes de nourriture à Melbourne. En cas de besoin, je serai à la cabine radio.
Il fronce les sourcils
-Si ce fils de pute est à bord, il va payer cher d'avoir tué les chiens des Guymond, c'est moi qui vous le dit.
Puis il tourne les talons et vous laisse.

Turlow vous laisse vous installer pendant qu'il va chercher Guymond.
Ce dernier arrive, la moustache en berne, accompagné de Ouatcheur, qui affiche un air bien triste et s'assoit le museau entre les pattes, à côté de la chaise de son maître.
Guymond ne pipe mot. Vous constatez que son visage fatigué affiche des rides plus marquées que d'ordinaire. Il vous regarde, et attend vos questions.


Jonathan Mc Lean


Je trouve un verre d'eau et le pose devant Guymond. Je reste quelques instants à regarder le pauvre chien puis je m’assois face à Guymond.

- Avant de commencer, comment va Ouatcheur? Je m'y connais pas beaucoup en chien, mais je suppose que ça doit être difficile pour lui d'avoir perdu ses compagnons.


Esther Hayes


J'écoute religieusement les propos du doc, avant de le laisser partir se reposer: ses cernes en disaient long sur son état de fatigue. Puis je m'installe pour veillez sur le patient. C'est une tâche qui ne cadre guère avec mon dynamisme habituel, bien loin de celles jadis effectuées sur le front ou nous devions jongler en permanence en fonction des urgences. Néanmoins, soucieuse du bon rétablissement d'Olav, je m'en acquitte le plus sérieusement du monde.


Lawrence P. Mayfair


Je m'assois à côté laissant faire le détective.
Guymond a l'air tellement abattu, qu'un moment de sympathie me submerge et que je ne peux que me révolter intérieurement à l'évocation du drame survenu.
Je me contiens néanmoins, connaissant le sentiment de notre maître-chien à l'égard des "beau-parleurs".
Je me contente d'un regard sincèrement désolé.


Telfarcov


Guymond regarde Ouatcheur longuement, les yeux un peu dans le vague. Puis il dit
-Ouatcheur est vivant. Il a pas avalé c'te saloperie. Il mange pas avec les autres chiens.

Il soupire et se passe la main devant les yeux, avant de reprendre
-Normalement, y a toujours quelqu'un avec les chiens dans la cale. Toujours, j'en avais donné l'ordre il y a quelques jours. Mais on peut pas s'empêcher d'aller pisser ou les déplacements pour aller prendre not' pitance. On faisait des roulements, des quarts.
Ce matin, c'était au tour de Olav de monter la garde et de prendre soin des pitous.
Telle que j'vois les choses, il leur a donné à manger, comme d'habitude. Les chiens ont bouffé cette… merde. Et Olav en a payé le prix.



Jonathan Mc Lean


- Savez-vous qui était de garde entre le dernier repas de ces tristes bêtes et le repas donné par Olav?


Telfarcov


-C'était Fiskarson.



Lawrence P. Mayfair


- Monsieur Paquette, pourriez-vous nous dire comment vous prenez la nourriture destinée aux chiens ? Quelqu'un vous la prépare-t-il ? Allez-vous la chercher vous même en cale ?
- Auriez-vous remarqué la moindre chose de bizarre avec la pitance des chiens ?



Telfarcov


Guymond secoue la tête, lentement.
-Non. On a rien vu de bizarre. On a des piles de boîtes de pemmican rangée au fond de la cale. Faut passer devant les cages des chiens pour y accéder.
Le pemmican a été entreposés là avant le départ, pour assurer la pitance des chiens.
Ce sont des boîtes de conserve. Y a pas de préparation. On ouvre, on verse avec une cuillère dans les gamelles. Point.



Lawrence P. Mayfair


Je note mentalement qu'un tour dans la cale avec Guymond pourrait s'avérer nécessaire.
Si la nourriture a été empoisonnée au hasard cela veut dire qu'il faudra complètement changer les vivres et redoubler de prudence lors des prochains repas.

- Ces boîtes n'étaient destinées qu'aux chiens ?


Charlene Whitston


J'ai jusqu'à présent gardé le silence, écoutant les questions et les réponses du maître-chien.

- Monsieur Paquette, l'un de vous reste-t-il avec les chiens même durant la nuit?

_________________
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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:07



Telfarcov



Guymond répond à Lawrence puis à Charlène
-Ouaip. C'était juste pour les pitous.
-ouais. La nuit aussi.


Il commence à se lever, lentement et un peu péniblement, en prenant appui sur la table avec ses mains
-Bon, si vous avez d'autes questions, je s'rais dans la cale avec les chiens. Ils ont encore besoin de soin. Mes gars vous diront la même chose que moi. ils ont vu que dalle. J'les ai déjà travaillé à la question.

Il ne semble pas attendre de réponse de votre part ou quelque réaction que ce soit. Il se dirige vers la sortie.

Turlow se tourne vers vous.
-Au vu de ces informations, vous souhaitez continuer les interrogatoires ou faire autre chose? Il me semble qu'il aurait été très difficile d'entrer dans la cale sans motif valable et de trafiquer les boîtes sous l'œil des maîtres-chiens.


Telfarcov


Esther:

Ta garde commence dans le silence, ponctuée seulement par la respiration sifflante et difficile d'Olav. Nulle activité dans les couloirs ne dérange la quiétude de la pièce exigüe.  Les minutes passent, lentement, te laissant tout le loisir de songer aux derniers événements.
Une heure passe. La moitié de la suivante est déjà bien entamée quand tu remarques un changement chez Olav.
Sa respiration est plus rapide. Beaucoup plus rapide. Ses membres, jusque là parfaitement immobiles, sont agités de spasmes légers, qui vont en s'intensifiant  de secondes en secondes.




Jonathan Mc Lean


J'acquiesce d'un signe de tête le départ de notre premier témoin puis je réponds à Turlow.

- Nous devons interroger tout le monde, il y a peut être un détail que d'aucuns pourraient considérer comme anodin mais qui pourrait faire avancer nos investigations. Guymond est quelqu'un en qui on peut avoir confiance mais son état de choc ne lui permet pas de mener des interrogatoires convenables. Vous devriez aller chercher le suivant d'ailleurs.

Et si Guymond dit vrai et que personne n'est entré pendant le voyage la nourriture a dû être modifiée avant.



Lawrence P. Mayfair


J'attends que Turlow et McLean ait terminé leurs échanges avant d'ajouter.

- Après l'incendie, l'ammoniac et la nourriture empoisonnée, il nous reste le sabotage du matériel ou du navire.
- Monsieur Turlow, je pense qu'il serait prudent de condamner et d'interdire l'accès aux cales 1, 2 et 4, qui contiennent respéectivement les bonbonnes d'oxygène, le carburant et les explosifs après un tour de contrôle à plusieurs, si leur inviolabilité ne peut être garantie.

- Si personne ne se dévoue, je veux bien participer à l'inspection du matériel, en commençant plus particulièrement par la nourriture et l'eau.
- Charlène, David, vous voulez m'accompagner ?



Esther Hayes


Je me lève d'un bon pour examiner Olav, creusant dans ma mémoire pour voir si j'avais déjà vécu quelque chose de similaire.


David C. Sandström


J'opine du chef.
- Très bien, je vous suis.

La journée s'annonce usante.


Charlene Whitston


- Bien entendu Lawrence. Sauf lorsque ce sera mon tour de veiller Olav, je suis à votre disposition.


Telfarcov


Turlow opine du chef après les propos de Lawrence.
-Fort bien. Nous pourrons mettre cela en place, d'autant plus que ces cales ne contiennent que des caisses propres à l'expédition et ne demandant pas à être entretenues, contrairement aux chiens.

Il se lève
-Bien. Je vous laisse à vos vérifications. Si vous trouvez quoi que ce soit, venez me trouver immédiatement. Je serai sur la passerelle.

Il s'en va, vous abandonnant à la longue et lourde tâche que vous vous êtes assignés.

Vous vous dirigez donc de nouveau vers la cale numéro 5, celle qui accueille les chiens, car c'est le seul endroit où sont stockés les vivres de l'expédition (en dehors de ceux qui se trouvaient dans la chambre froide).

Comment procédez-vous?


Telfarcov


Esther:

Le corps tout entier d'Olav est pris de tremblements, de plus en plus violents. Ses membres se soulèvent, ainsi que son torse et ses jambes, maintenant en grands mouvements saccadés. Tout son corps est en mouvement, s'agitant tel un affreux pantin inanimé.
Tu penses à des convulsions.



Esther Hayes


Sans perdre de temps, je cherche un sédatif léger et sans hésiter injecte juste ce qu'il faut pour calmer le pauvre Olav. Puis, ceci fait, j'ouvre la porte de la cabine et regarde dans la coursive. Si je ne vois personne, je hurle.

[size=18]Un médecin, il me faut un médecin de toute urgence!!![/color]





Lawrence P. Mayfair


J'ai un haut le coeur en revenant sur les lieux du drame. Le souvenir des évènements de la veille habitent encore nos esprits.
Mais c'est justement pour éviter que de nouveaux surgissent, que ma détermination prend le dessus.
J'ouvre la cale et invite à mes comparses à descendre dans la soute, en prenant soin d'aider galamment Charlène si le besoin s'en faisait sentir.

J'ai pris la précaution de prendre ma lampe torche, et commence par faire un tour d'inspection méthodique pour voir si quelque chose d'inhabituel n'attire pas mon attention.


Telfarcov


Esther:

Tes cris attirent aussitôt vers toi un marin qui passait par là, Adam Henning. Il fait quelques pas dans ta direction, puis rapidement tourne les talons en te lançant par-dessus son épaule:
- Ne vous inquiétez pas, miss! Je vais chercher les docteurs!

Tu le vois disparaître au tournant du couloir.





Esther Hayes


— Faites vite!

En attendant les secours, je surveille l'évolution des réactions de mon patient et je prépare ce dont le médecin risque d'avoir besoin tout en lui parlant

—Tenez bon, vous avez fait le plus dur. Un grand gaillard comme vous, descendant des fiers vikings. Je ne suis pas une Valkyrie venue vous chercher, et l'heure du Ragnarök n'est pas encore arrivée.  


Telfarcov


Le corps d'Olav continue à faire des mouvements de plus en plus violents et erratiques, tu commences à ne pas en croire tes yeux lorsque son dos se cambre à un point tel que seuls ses pieds et le sommet de son crâne touchent encore le matelas du lit. Une fois, deux fois, trois fois, il répète ce mouvement extrême, mettant à la torture son corps déjà fortement meurtri, ses membres s'arcboutant à en faire craquer violemment les articulations.




Esther Hayes


Je reste interloquée, n'arrivant pas à comprendre pourquoi le tranquillisant injecté ne semble pas faire effet, puis retrouvant mon sang froid, je cherche à protéger Olav de lui-même en l'attachant si nécessaire.


Telfarcov


Alors que tu avais décidé de l'attacher et commençais à chercher des liens pour se faire, tout aussi soudainement que la crise avait commencé, elle se termina d'un coup.
Olav repose désormais, tout à fait immobile sur le lit.

Puis, il ouvre les yeux d'un coup et tourne la tête vers toi. Tu découvres alors ses yeux révulsés, qui ne laissent apparaître que le blanc.
Et d'une voix quasiment inaudible, dans un souffle rauque, il commence à parler

- là bas… le dieu sombre...haute tour, haute tour… gardée...gardiens monstrueux...pestilentiels… dévoreur de chairs… le mur..; le mur des lamentations… je les vois! je les vois!... ses sombres crânes morts-vivants! ses graines noires dispersées!... la cité! la cité! les prédateurs disséqués! les cadavres enfouis! laissez-les! laissez-les! LAISSEZ-LES!
Sa voix d'un souffle, s'élève un peu et entre ses lèvres perlent des gouttes de sang, se transformant en filet quand il lance ces derniers mots.

Puis, d'un coup, ses yeux se remettent en place. Enfin il te voit et te regardant au tréfond il murmure d'une voix plus qu'inexistante
-N'y allez pas...

Sa tête retombe, sa bouche ouverte laissant goutter sur son menton toujours plus de sang, il apparaît évanoui. Tu n'as que le temps de te rendre compte de ce qui vient d'arriver quand son corps encore se remet à trembler et à se braquer, encore, de plus en plus fort.




Esther Hayes


« Le pauvre il délire… »

Je m’accroche à cette pensée, sans en être totalement convaincue. J’ai déjà eu maintes occasions de voir des blessés délirer et aucun ne m’avait jamais laissé un tel sentiment de malaise. Je n’ai cependant pas l’occasion de m’appesantir, car le pauvre homme se remet à convulser aussi rapidement qu’il s’était arrêté.

« Docteur, dépêchez-vous. »

— Olav, vous ne risquez rien. C’est Esther, vous m’entendez ? Vous êtes à l’infirmerie. Vous avez été blessé, mais vous êtes en sécurité. De grâce calmez-vous.



David C. Sandström


Je m'attelle également à fouiller les lieux, m'attachant à ne pas imaginer ce qui fut. Je m'absorbe donc dans une démarche toute scientifique, rationnelle et méthodique.


Telfarcov


Le docteur Greene ouvre la porte, d'un air souriant et d'un pas normal, quand il s'arrête brusquement une seconde. Réalisant ce qui est en train de se passer, il se précipite. Manifestement il n'était pas au courant de la situation avant d'entrer.

Il te lance d'une voix experte
-Allongez-vous sur lui! Maintenez-le le plus possible! Je vais lui faire une injection!

Il se précipite vers la pharmacie du bord et sortant une seringue, la remplit d'un liquide transparent. Puis, avec un gros élastique, il serre le bras d'Olav et plante d'un coup l'aiguille de la seringue dans son muscle, et lui fait l'injection.
Les mouvements convulsifs d'Olav se calment, ses muscles se détendent peu à peu, les tremblements s'arrêtent totalement.

Mais du sang coule toujours un peu de sa bouche.
Greene se tourne vers toi
- Que s'est-il passé?

Il lui ouvre la bouche, pour voir d'où vient l'hémorragie
-Merde! Pourquoi est-ce qu'il saigne? On avait pourtant tout vérifié et recousu parfaitement!


Charlene Whitston


- Lawrence, je ne me suis pas occupée des vivres lorsque nous avons effectué le chargement à New York. En quoi consistent ces vivres non périssables? S'agit-il uniquement de conserves ou d'autres choses?


Telfarcov


Lawrence, David, Charlène et Jonathan
Quand vous descendez dans la cale, les lumières allumées et vos torches aussi, vous surprenez Fiskarson, debout dans un coin tout à fait obscur, avant que vos lumières ne le mettent en évidence. Il se retourne vers vous, visiblement géné. Vous pouvez constater que des larmes lui roulent le long des joues. S'essuyant ces dernières et reniflant dans sa moustache, il retourne vers les chiens et ses compagnons, le regard fuyant les vôtres.

Votre fouille dans la cale numéro 5 commence et se poursuit dans un esprit méthodique et très sérieux.
Les minutes passent, l'heure tourne, et vous ne voyez rien de suspect.
Les colis et les paquets, les caisses ne paraissent point avoir été touchés. Rien ne vous saute aux yeux et vos vérifications confirment que tout semble en règle.

Pendant votre fouille, vous entendez les chiens gémir  et aboyer faiblement pour certains. Guymond et ses hommes les soignent et leur parle à voix basse.




Esther Hayes


J’obtempère sur le champ sans omettre de préciser.
— Je lui ai déjà injecté sans succès un sédatif léger quand il a commencé à convulser.

Je maintiens le pauvre homme comme je peux, le temps qu’il se calme.

— Je ne sais pas ce qui s’est passé. Tout allait bien et d’un coup il s’est mis à convulser. J’ai fait ce je vous ai dit, puis j’ai appelé à l’aide. Il y avait ce gars dans le couloir, Henning. Il m’a dit qu’il allait vous chercher. La colère teinte ma voix. Olav s’est arrêté d’un coup et a commencé à délirer, les yeux révulsés. Ils se sont remis en place, et je suis certaine qu’il m’a vu, et puis il a sombré et s’est remis brusquement à convulser. Je n’avais encore jamais vu une chose pareille.



Lawrence P. Mayfair


Balayant les endroits de la cale du faisceau de ma lampe torche, là où la lumière naturelle ou artificielle n'est pas suffisante, je réponds à Charlene :
- De ce qu'il m'en souvienne en ayant parcouru les notes et listes établies par le professeur Moore, il s'agit effectivement de conserves, de fruits au sirop ou secs, de confitures, des condiments pour relever le quotidien et le fameux pemmican dont on ne pourra plus se passer si nous arrivons en Antarctique.
Il y a aussi du thé, des biscuits, du chocolat, du café, et même du bouillon en cube pour entretenir le moral.
- Le lard, le beurre, les oeufs, et toutes les denrées périssables ont étés détruites ou altérées suite à "l'accident" de la chambre froide.
- Ah, j'oubliai les matières premières : farine, bicarbonate de soude, sel, sucre, dont l'usage sans oeufs ni beurre n'est pas garanti.


Je soupire suite à l'énumération à la Prévert de tous ses ingrédients.
- Par quoi commencer, si ce n'est le plus accessible ?
- Essayons de repérer des marques sur les emballages.



Lawrence P. Mayfair


Tout à ma méthodique description des vivres, je me laisse surprendre par la présence du maître chien.
Sentant que sa présence, même inattendue, pourrait s'expliquer, et devant ses larmes, je ne dis rien lui faisant un seul signe de la tête.

Après qu'il se soit éloigné, je jette rapidement un rai de lumière là où il s'était tenu.
- Curieux...


Telfarcov


Tenez moi ça, je dois voir d'où ça vient dit le docteur en te tendant une petite lampe. Il prend un drôle d'instrument en métal et le place dans la bouche d'Olav pour ouvrir cette dernière en grand. Avec un bâtonnet et une compresse, il ausculte rapidement la gorge.
- Ses cordes vocales! Se sont ses cordes vocales! Mais, comment est- possible?

Avec une toute petite compresse, il tamponne l'intérieur de la gorge d'Olav.
Le saignement s'arrête.

Une minute passe. Greene se détend.
D'un coup, la porte de la pièce s'ouvre de nouveau et laisse passer en courant le docteur Lansing, avec derrière lui Adam Henning, qui regarde dans la pièce l'air intrigué et curieux.
Lansing ferme la porte sur lui et vient vers vous.
-Que s'est-il passé? Henning m'a dit qu'il y avait un problème?

Greene se tourne vers lu.
-Convulsion et hémorragie des cordes vocales. mais ça n'a pas de sens. Il ne pouvait pas parler. Et vous dites qu'il s'est réveillé miss Hayes? C'est hallucinant, on lui avait administré une forte dose de tranquillisants.

_________________
"Il est absolument indispensable, pour la paix et la sécurité de l'humanité, qu'on ne trouble pas certains recoins obscurs et morts, certaines profondeurs insondées de la Terre, de peur que les monstres endormis ne s'éveillent à une nouvelle vie" William Dyer, Les Montagnes hallucinées.
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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:08



Esther Hayes



Je ne prête même pas attention à Henning, mais je suis heureuse de voir arriver Lansing.
— Je vous assure qu'il a parlé... j"hésite puis j'ajoute, j'ai parlé de délire, mais à dire vrai je n'en suis pas si sûre. J'ai vu plus que mon compte de gens délirer à cause du gaz et là cela n"avait rien à voir. On aurait dit un message d'avertissement.

Tout d'un coup je réalise quelque chose.
— Arrêtez-moi si je me trompe, messieurs, mais une personne qui délire, le fait toujours dans sa langue maternelle, non?


Telfarcov


-Il a parlé?

Greene regarde Lansing, et tous deux échangent des coups d'œil pour se tourner vers Olav.
Ils semblent perplexes.
-S'il a parlé, et bien voilà un facteur viable pour déclencher  le saignement, dit Lansing

Greene secoue la tête
-Pas forcément miss Haye. En fait, il existe des cas reconnus de personnes sortant d'amnésie ou après un choc sérieux qui parlent dans des langues étrangères. Ces cas sont rares, mais ils se présentent parfois.

-Les propos émanant d'hallucinations ou de délires peuvent être de toute nature également. Lansing, après avoir émit ce dernier propos, viens vers toi et te regarde.
-Cela a dû être éprouvant miss Hayes. Vous pouvez aller vous reposer, ou rejoindre vos camarades. Starkweather et Moore le sont lancé dans un inventaire complet . Nous prenons la suite.
Merci pour tout. Je pense que la crise est passée, et s'il n'y en a pas d'autres, Olav devrait aller mieux.



Esther Hayes


J'ai toute confiance en ces deux hommes, mais j'hésite néanmoins à quitter les lieux.
— C'est gentil de vous inquiéter, mais je vais bien. Ma voix manque pourtant d'assurance. Vous êtes sûrs que vous n'aurez pas encore besoin de mes services?


Telfarcov


Greene intervient
-Oui miss Hayes, tout va bien. Nous prenons le relai. De toute façon je venais pour vous remplacer. Ne vous inquiétez pas. Nous vous donnerons des nouvelles d'ici quelques heures.
Lansing et Greene te sourient. Ils prennent tous deux un siège près du lit d'Olav.


Esther Hayes


Je quitte donc ces messieurs en direction des cales, l'air songeuse.


Telfarcov


La cale 5 est ouverte et de la lumière émane de l'intérieur, ainsi qu'un peu de bruit, émanant de caisses que l'on tire et de paquets que l'on bouge.

Tu retrouves à l'intérieur David, Charlène, Jonathan et Lawrence, en train de vérifier la réserve de bois et les matériaux de construction destinés à l'érection du camp de base.


Esther Hayes


— Charlène, messieurs, du nouveau?


Lawrence P. Mayfair


- Oh Esther, vous voilà.
- Non pas pour le moment.



Esther Hayes


Je referme la porte de la cale et m'approche de mes compagnons.
— Sommes-nous seuls?


Telfarcov


Jonathan hoche la tête et désigne la partie où sont situés les cages des chiens.
-Il n'y a que nous, et Guymond et son équipe, plus loin. Ils ne peuvent pas nous entendre si nous baissons la voix.


David C. Sandström


Je salue Esther d'un hochement de tête et d'un sourire fatigué.
- Heureusement d'ailleurs.

A sa seconde question, je fais un signe dans la direction des maîtres chiens.


Lawrence P. Mayfair


- Comment se porte Olav ?


Esther Hayes


— Bien. Je viens d'achever mon tour de garde à ses côtés. Nos valeureux médecins pensent qu'il a de bonnes chances de s'en tirer s'il ne nous fait pas de nouvelles convulsions.

Je marque une pause pour leur laisser le temps de digérer ce que je viens de dire, puis je continue.

— Tout s’est bien passé pendant que je le veillais jusqu’à ce qu’il se mette à convulser de plus en plus violemment, alors même qu’une forte dose de tranquillisant lui avait été administrée. La crise s’est arrêté d’un coup. Ses yeux se sont ouverts, révulsés et il s’est mis à délirer… dû moins c’est ce que j’ai pensé sur l’instant. Il a parlé d’un dieu… sombre je crois, de tours, de gardiens pestilentiels… il me semble me souvenir du mot chair associé à un autre mot. Il, il a également parlé du mur des lamentations, puis de crânes morts-vivants, de graines je crois, puis d’une cité.
Je réfléchis longuement pour essayer de retrouver les mots prononcés par Olav.
— Il a aussi parlé de prédateurs et de cadavres… enfouis ! Il a dit laissez-les plusieurs fois. C’est après ça que ces yeux sont redevenus normaux et qu’il ma regardé, j’ai bien cru que ses yeux allaient me transpercer. Il a alors murmuré, n’y allez pas.
Après ça, plus rien et il a brusquement recommencé à convulser jusqu’à ce que Greene arrive.




David C. Sandström


Je secoue la tête.
- Pauvre homme. Sans doute une crise de délire due au traumatisme et aux médicaments...


Esther Hayes


— C'est ce que j"ai pensé sur l'instant, et c'est ce que les médecins pensent, mais plus j'y réfléchis moins j'en suis sûre. Surtout que Greene a examiné sa bouche quand il a vu qu'il saignait et il m'a dit que vu l'état de ses cordes vocales, il ne devait pas être en état de parler.


David C. Sandström


- Et pourtant il l'a fait. Puisant peut-être dans ses dernières forces. A moins que quelqu'un d'autre se soit dissimulé dans la pièce ? Non... bien sûr que non. A quoi pensez-vous ?


Esther Hayes


— cela va vous paraître stupide, mais cela sonnait comme un avertissement.


Telfarcov


Jonathan fronça les sourcils.

-Quelqu'un aurait-il pu droguer Olav? Certaines substances pourraient très bien provoquer ce type de délire psychotique de persécution.


Lawrence P. Mayfair


Je reste dubitatif.
- Olav a été certainement traumatisé par son agression dans la cale.
Il en serait certainement de même pour chacun d'entre nous de délirer après d'aussi terribles blessures et souffrances.

J'ai une moue.
- … Les avertissements, décidément nous n'en manquons pas.

Je me reprend, et me tourne vers la jeune femme :
- Esther, peut-être Olav a-t-il vu ou entendu quelque chose qu'il chercherait à dire… de manière déformée par les affres de la douleur ?


Esther Hayes


— Nulle doute que les convulsions l’ont atrocement fait souffrir, je n’avais encore jamais vu un corps convulser de cette façon ; je ne pensais pas que ce fut possible. Je ne sais d'ailleurs pas comment il a fait pour ne rien se briser.

Ma voix tremble un peu alors que je me remémore la scène.
— Quand il a parlé il ne convulsait plus. C’est la peur qui habitait tout son être. Elle transpirait par tous les pores de sa peau, presque palpable. Je n’avais jamais vu rien de tel non plus, et pourtant j’ai vu bien des souffrances et des peurs.

Je frissonne.
— Vous avez certainement raison…. Vous avez forcément raison et pourtant… je ne sais pas comment l’exprimer, mais j’ai toujours ce sentiment d’avoir assisté à une mise en garde. Pas une menace ou un sabotage quelconque pour nous pousser à renoncer comme tout ce que l’expédition a déjà traversé.



Telfarcov


La fouille de la cale ne donne rien, ou plutôt, vous constatez à la fin de la journée que tout est ne place et rien n'a été dérangé ou ouvert, ajouté ou retranché. D'après vos observations, tout est en ordre.

La soirée se passe rapidement, et dans une atmosphère un peu morose. L'équipage fait toujours preuve de froideur à votre encontre en règle générale et les membres de l'expédition sont fatigués par les travaux effectués dans la journée.
Le docteur Greene vous informe pendant le repas que Olav ne s'est pas réveillé depuis l'épisode de son hémorragie et de ses convulsions. Il se repose et son état reste stable pour le moment.

Le lendemain matin: 29 Septembre 1933

Le bateau avance vite malgré une mer présentant des vagues moutonnantes, l'écume éclaboussant ses parois. Un vent frais s'est levé et des nuages filent rapidement dans le ciel.

Comme d'habitude, Moore et Starkweather profitent du petit déjeuner pour présenter les nouvelles de la terre ferme et faire un point sur la traversée. Ils demandent également à chaque groupe un compte-rendu détaillant la progression des tâches distribuées la veille. Seul, votre petit groupe n'est pas interrogé.
Le docteur Greene se lève à la fin et le silence se fait automatiquement. Guymond, qui s'est installé au fond de la salle, avec Ouatcheur à ses pieds, darde ses yeux fatigués sur la figure du médecin.

-J'ai le plaisir de vous informer que notre ami Olav a passé la nuit, ce qui est très positif. Son état se maintient, et si rien ne vient le perturber, si ses blessures ne s'infectent pas, alors il est fort probable qu'il survivra et pourra être transféré dans un hôpital compétent à Melbourne. Je remercie ceux qui nous ont apporté leur concours durant son sauvetage et son opération hier.

Il se rassoit et Starkweather, suivi par Moore, commencent par applaudir cette bonne nouvelle. En quelques secondes, tous les membres de l'expédition se lèvent et le sourire aux lèvres applaudissent également, souriant ou riant, échangeant des paroles encourageantes. Cette salve de joie et de bonne humeur est contagieuse.
Strakweather se dirige vers le docteur Greene et entouré de l'équipe applaudissant, lui serre la main avec force et émotion.

Puis, il est temps de reprendre le travail et chacun se sépare sur cette belle note. Cependant, ceux qui jettent un coup d'oeil au fond de la salle se rendent compte que Guymond n'a pas applaudi. D'abord resté bras croisés, il est sorti rapidement de la salle, presque inaperçu, avec son fidèle compagnon sur ses talons.

Moore se dirige vers vous, vous faisant signe de rester un peu.
Puis il vous demande où vous en êtes et ce que vous comptez inspecter aujourd'hui.


Jonathan Mc Lean


J'applaudis de bonne grâce lorsque les nouvelles concernant Olav sont annoncées.

Lorsque Moore arrive à notre rencontre je prends la parole.

- Nous avons inspecté la cale et interroger les différents protagonistes sans trouver la moindre piste. Si ce n'est qu'Olav a eu des réactions bizarres pendant que Miss Hayes était à ses côtés. Nous avons supposé un possible empoisonnement d'Olav également mais impossible d'identifier le poison ou le coupable. Tout ceci est assez mystérieux. Si j'étais à votre place, une fois en Australie, je resterais jusqu'à avoir identifier le coupable de tout ça. Nous pourrions requérir l'aide de la police australienne qui pourra mettre d'autres moyens à notre disposition.


Lawrence P. Mayfair


Je commence la matinée harassé et maussade.
J'en viendrai presque à ressembler aux membres de l'équipage nous évitant. Encore une fois choux-blanc malgré nos efforts. Et la vague impression que malgré cette énergie dépensée, d'autres menaces attendent dans l'obscurité.

Heureusement nos médecins nous apportent une nouvelle qui a de quoi réjouir. Et dire que nous en sommes là à espérer que la situation ne s'aggrave pas. C'est comme si nous étions aspirés dans ce roman d'Edgar Poe, où le salut ne peut être pire que l'épreuve qu'il permet de surmonter.
Cette traversée nous mène vers Scylla.

Je me dis que finalement Guymond a raison, en le voyant partir. Son bon sens et son pragmatisme lui permettent de voir encore que nous n'avons aucune raison de nous réjouir.

Lorsque Moore vient nous interroger, j'essaye de dissimuler mon air morose par un compte-rendu objectif et synthétique.
- J'avais encore des analyses à terminer...

J'ai un regard circulaire dans le carré, tant pour voir les visages que pour attendre qu'il ne restent plus que nous.
- ... ces recherches nous prennent un temps fou et ne garantissent pas de nous mettre à l'abri d'un sabotage futur. De surcroit agir en secret nous prend encore plus d'énergie et nous vaut la suspiçion de l'équipage.  Alors même que nous avons besoin d'être sûr de notre matériel et de chacun d'entre nous.
- Je vos mal celui entièrement gagné à la cause d'un saboteur. En tout cas il est en passe de gagner lorsque l'on voit notre situation. Pourquoi ne pas le traquer. Mettons chacun au courant et constatons des équipes de 2 ou 3. Il finira bien par commettre une erreur !
...
- A moins que nous lui offrions une occasion qu'il ne peut laisser échapper.


Je soupire, fatigué et me massant les yeux.






Esther Hayes


J'ai pris mon petit déjeuner en silence, l'air un peu déboussolée, et les traits tirés d'une personne ayant mal dormi ou insuffisamment récupéré. Je retrouve un peu d'entrain lorsque le docteur Green parle de la santé d'Olav.

Tout d'abord silencieuse, j'affiche un sourire désabusée avant de répliquer aux propos du détective.
— Ne rêvez pas mon cher Jonathan, je vous parie 20 dollars qu'à peine arrivés, Mr Starkweather mettra une pression folle à tout le monde pour repartir dés que possible et je suis prête à parier la même somme qu'il a déjà tout organisé pour que cela aille vite.

je hoche la tête sans rien ajouter de plus, laissant la parole à Lawrence.
— Comment traquer quelqu'un dont nous ne savons rien? De plus, si nous mettons l'équipage au courant, qui soit dit en passant n'est pas composés d'idiots et doit donc avoir une petite idée sur la question, ils resserreront les rangs et nous demanderont pourquoi nous sommes sûrs qu'il est parmi eux et non pas parmi nous. Si après çà nous échappons à une mutinerie, nous aurons de la chance.

Je marque une pause puis ajoute, tout cela sans être absolument certains qu'il est bien à bord. Il me semble qu'il n'est toujours pas exclus que ces sabotages aient pu être anticiper. Et si nous discutions avec Turlow pour dresser une liste des choses que l'on pourrait saboter pour qu'elles nous lâchent au cours du voyage? Comme ce Tuyau.


Lawrence P. Mayfair


- Je dois poursuivre mes analyse, mais il me semble que le tuyau de la chambre froide a été attaqué par un acide agissant rapidement.
- Quant à  l'équipage, il fait déjà preuve de beaucoup de défiance à notre égard et notre silence n'arrange pas les choses.


Je soupire doucement, poursuivant à la suite des réflexions d'Esther.
- Et je n'ai jamais dit que notre saboteur, s'il existe, ne faisait pas partie des passagers de ce navire.
- Mais vous avez raison, il faudrait vérifier ce qui pourrait intéresser un sabotage, et encore une fois tout passer en revue.

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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:09



Jonathan Mc Lean



Je souris à l'évocation des motivations d'un saboteur.

- Le saboteur a généralement un mobile vénal. Il est très rare que le commanditaire se mouille lui même les mains et agisse de son propre fait. Non le saboteur ou les saboteurs ont été grassement payés et une autre somme les attend certainement à l'arrivée. Il existe même des cas où le commanditaire prend en quelques sorte en otage des membres de la famille de son agent infiltré pour le motiver encore plus. Et si c'est le cas ici, il y a peu de chance que cet agent se rende facilement car il voudra protéger les siens.

Reste à voir ensuite le commanditaire, si nous arrivons à l'identifier, nous pourrions peut être trouver un accord même si cela semble aussi peu probable. Ma mission officielle est claire et je dois rallier l'arrivée, mais si le danger est trop important, je n'hésiterai pas à tenir tête à Starkweather.


Je jette un oeil à Moore en disant ma dernière phrase histoire de voir sa réaction.


Telfarcov


Moore écoute Jonathan, qui parle en premier, et c'est avec un regard un peu interrogateur et un sourcil levé qu'il ouvre la bouche pour répondre quand Lawrence et Esther le devancent.
Les échanges s'ensuivent, et c'est avec beaucoup d'attention que Moore s'intéresse aux propos des uns et des autres. Quand Esther s'exprime, Moore fait un hochement léger de la tête, et un éclair à la fois admiratif et ironique apparaît dans son regard lorsqu'elle évoque la position de Starkweather et ses préparatifs.
Un léger sourire se dessine sur les lèvres de Moore, qui disparaît bientôt, laissant place à la réflexion.
Après un petit raclement de gorge, il vous fait face.

-Nul doute, comme l'a suggéré habilement miss Hayes, que notre ami et co-directeur, monsieur Starkweather, organise en ce moment même les préparatifs pour que notre escale à Melbourne soit la plus courte possible. Cependant, même avec la meilleure volonté du monde, il nous faudra nous arrêter quelques jours en Australie. Nous ne pourrons pas nous permettre de faire une halte de quelques heures seulement. Donc, monsieur McLean, si vous souhaitez d'ores et déjà prendre contact avec la police locale pour mener à Melbourne une enquête professionnelle approfondie, mais, et j'insiste sur ce dernier point, fort discrète, ce sera possible.

Je suis également d'avis de ne pas "encore", mettre l'équipage au courant de nos doutes. L'argument de miss Hayes est tout à fait valable: la logique voudrait que nous soupçonnions aussi nos propres rangs. Nous ne pouvons risquer d'affaiblir davantage notre position auprès de l'équipage. Nous avons besoin d'eux pour nous rendre en Antarctique, ainsi que de leur bonne volonté. Pour le moment, tout ceci doit rester confidentiel, y compris, auprès des autres membres de l'expédition. Ne pensez pas que mes soupçons ne se portent pas non plus sur l'un d'entre nous.

Vous avez raison Lawrence, le travail que nous vous demandons est très lent, et long. Mais il nous garantie quelque chose: l'effet de surprise pour l'éventuel saboteur, s'il se trouve à bord. Car s'il a fait autre chose, nous pourrons le devancer sur ses futures actions, ou même le prendre en flagrant délit. Comme le dit si bien le proverbe, "le chien retourne toujours à son vomi".

Vos analyses tendent à démontrer que le saboteur est bien sur le bateau Lawrence. Nous finirons par le coincer, avec de l'ordre, et de la méthode. Continuez à fouiller les cales. Vous avez terminé la cale n°5, prenez en une autre aujourd'hui. Lawrence, pourriez-vous poursuivre vos analyses ce soir, après la fouille?

Monsieur McLean, le poste radio est à votre disposition si vous souhaitez vous renseigner sur les familles des hommes et femmes à bord, ou sur leur situation financière. Vos contacts à New-York devraient pouvoir enquêter dessus. De même, miss Hayes, vous devez avoir des contacts et des enquêteurs à votre service dans les médias.

Miss, messieurs, ces recherches vous semblent fastidieuses, je le comprend. Mais elles sont fondamentales. Nous savons que le saboteur a un ou plusieurs acides qu'il utilise. Je n'ose imaginer ce qu'il a pu en faire d'autre.




Jonathan Mc Lean


Je prends note de la proposition de Moore et je vais en premier lieu récupérer la liste des membres d'équipage puis je m'astreint à contacter les services New Yorkais pour obtenir des renseignements. En attendant le retour de mes confrères, je tente aussi de contacter la police australienne pour les informer de la situation afin d'avoir les hommes et le matériel en arrivant pour l'enquête.


Lawrence P. Mayfair


J'acquiesce à la demande de Moore.
- Evidemment, je prendrai le temps nécessaire. Mais je serai plus efficace si je pouvais avoir un peu d'aide.
Je cherche du regard Charlène.

- Pour la suite, je vous propose donc que l'on se réserve le cale n°4. Il y a nombre de possibilités de sabotages dans le matériel qu'elle renferme. Ainsi nous aurons fait l'ensemble du pont arrière du navire.

- Il faudrait néanmoins s'assurer de leur verrouillage par le capitaine du bord au terme de nos inspections.




David C. Sandström


J'opine du bonnet.
- Cela me semble être une bonne idée. Si je puis aider...


Esther Hayes


— J’ai déjà faites quelques investigations, qui pour le moment n’ont rien données. Je vais essayer d’élargir et approfondir mes recherches.
Je réponds après avoir attentivement écouté tout le monde.

— Une petite remarque concernant les clés. Il faut absolument qu’elles soient plus soigneusement rangées que celle de la réserve. Accrochée à un clou près de l’entrée, n’importe qui aurait pu s’en emparer facilement en sachant ou elle se trouve. Quand nous sommes allés voir le cuisinier avec David, nous sommes restés un moment derrière lui sans qu’il nous remarque, occupé qu’il était et nous l’avons fait sursauter quand nous l’avons interpellé.

Je me tourne plus spécifiquement vers le professeur Moore, et d’un ton encore plus bas que précédemment, après avoir jeté un coup d’œil autour de moi.
— Professeur Moore, l’équipage est tendu et de ce que nous avons compris avec David, ce qu’ils ne tolèrent pas, c’est que les ordres du capitaine soient remis en cause. Vous le savez, il est censé être le seul maître à bord. Il faudrait convaincre Mr Starkweather de faire profil bas et de parler autant que faire se peut au capitaine en aparté et lui dire de se montrer plus respectueux en public. Je pense que vous seul avez une chance de lui faire entendre raison.



Charlene Whitston


Ayant longuement écouté les uns et les autres, je me risque à émettre le fruit de mes réflexions.

- Quand je réfléchis à ces sabotages, je commence à me demander s'il n'y aurait pas deux... comment dire, deux commanditaires différents. L'incendie au port avant notre départ, c'était vraiment extrême. Celui qui a fait ça n'a pas hésité à mettre la vie de beaucoup de monde en danger. Ce que nous connaissons à bord, et bien, ça me paraît bien moins extrême. Évidemment, si le saboteur est à bord, il sait que couler le bateau mettrait aussi sa vie en danger. Mais on dirait plutôt qu'il cherche à nous faire perdre du temps, beaucoup de temps.
Par exemple, après l'incident de la chambre froide, le capitaine voulait retourner à panama pour refaire des provisions fraîches. Ça nous aurait coûté une dizaine de jours environ.
Empoisonner nos chiens, c'est aussi compromettre nos déplacements et travaux une fois sur place. Il y a bien sûr Olav mais peut-être n'était-ce pas du tout l'intention du saboteur. Peut-être même va-t-il être effrayé des conséquences de ses actes et s'abstenir de tenter de nouvelles choses?
Enfin, ceci pour dire que les sabotages sur le bateau, ça pourrait venir d'une expédition rivale comme le pense Mr Starkweather. Mais l'incendie, ça me semble être autre chose.  



Telfarcov


Moore vous écoute chacun élaborer vos plans d'action et à la fin tapote ses dossiers d'un air distrait, réfléchissant sans doute à vos propos.
-Excellent. Monsieur McLean, miss Hayes, si jamais vos informateurs révèlent une donnée importante, faites-nous en part, nos aviserons alors.
Je tâcherai de...d'expliquer à monsieur Starkweather notre position sur ce navire. Vous avez parfaitement raison miss Hayes, le capitaine est seul maître à bord, et ses hommes souhaitent nous voir adopter cette position.

La cale n°4 me semble un bon début. Et ce soir, je vous ferai porter Lawrence, David et miss Whitston des réserves de café, que vous ne soyez pas en manque de carburant pendant vos recherches chimiques.

Je note vos idées miss Whitston, elles me paraissent censées et très prometteuses. On ne peut rien exclure, notamment la possibilité d'avoir attiré via la publicité dont nous avons entouré l'expédition plusieurs ennemis.


Puis, vous faisant partir pour commencer vos recherches, il s'en va lui-même vers la passerelle de navigation.


Lawrence P. Mayfair


Je remercie Moore pour sa proposition. Puis le regardant partir sur la passerelle je regarde Charlène, puis David.
- Bon, nous avons du pain sur la planche.

Puis je commence à me diriger vers cale bien décidé à terminer nos investigations.


Esther Hayes


— Deux commanditaires... à vrai dire je n'y avais point songer. Tout est possible, mais j'espère sincèrement que ce n'est pas le cas, la situation est déjà bien assez difficile à gérer comme cela.


David C. Sandström


J'approuve les dires d'Esther concernant nos impressions sur l'équipage. L'orgueil de Starkweather nous a suffisamment aliéné l'équipage sans perdre en plus le soutien du capitaine, qui, tout payé qu'il soit, atteindra tôt ou tard ses limites.

Je hoche également la tête à l'endroit de Lawrence.
- Vous avez raison. Et le café promis ne sera pas de trop.
Je lui emboîte le pas.


Charlene Whitston


- Bien, allons voir cette cale.
Lawrence, pouvez-vous me rappeler ce qu'on y a stocké?





Esther Hayes


— Un avion ce me semble, mon visage se rembrunit brusquement, et les explosifs!


Charlene Whitston


- Mille et une choses à saboter.
Mais sans doute faut-il s'y connaître. Vous vous y entendez en mécanique?
Et sinon. On peut saboter de la dynamite?



Esther Hayes


— La faire exploser surtout! Heureusement elle est bien protégée et si mes souvenirs sont bons la seule clé est en possession du second.


David C. Sandström


- Saboter de la dynamite ? Je ne crois pas, sauf à la rendre inutilisable. Mais en subtiliser une petite quantité permettrait de faire de gros dégâts, surtout en milieu clos.
Heureusement, l'accès en est encore plus limité que le reste de la cargaison.



Lawrence P. Mayfair


- Saboter la mécanique est un peu plus subtil et moins visible.
- D'autant plus que cela reste dans la même idée de couper court à nos déplacement sur place, après l'empoisonnement des chiens.


Je reste pensif quelques instant, semblant penser à quelque chose de précis sans rien en dire.
- Si nous nous faisions aider de nos mécaniciens ?


Charlene Whitston


- Oui, bonne idée. Surtout que s'il repère un sabotage subtil qui témoigne que l'auteur ait des connaissances précises en mécanique, ça nous donnerait une bonne piste à suivre.


Telfarcov


Pendant cette discussion, vous vous dirigez vers l'extérieur et arrivez sur le pont principal au-dessus de l'écoutille de la cale n°4. Cette dernière est bien fermée. Une fois ouverte par vos soins, elle révèle une obscurité totale, bercée par le bruit plus intense de la marche du navire dont les échos sont renvoyés par les parois immenses à l'intérieur. Ces grincements et grondements semblent vous appeler par-delà, l'échelle de simples barreaux qu'il vous faut emprunter pour descendre.
Munis chacun d'une torche électrique à rallonge, vous commencez la descente pour atteindre d'abord l'entrepont.

Vous savez que l'entrepont et le pont inférieur contiennent chacun un Boeing, dont les hélices, les moteurs et les ailes ont été démontés et arrimés dans la cale. Tout au fond, contre la cloison arrière de l'entrepont, une petite niche cubique en bois de 3m3 a été montée. Très robuste, elle est entourée de sacs de ciments. Vous en distinguez à peine les contours, trop éloignés que vous êtes encore de cette petite structure, perdue dans le noir.


Esther Hayes


— Eh bien nous y voilà. Par quoi commence-t-on?


Lawrence P. Mayfair


J'oriente le faisceau vers l'abri blindé.
- Commençons par vérifier que les explosifs sont bien toujours enfermés. Et nous pourrions rapidement mettre des scellés avant de commencer les vérifications mécaniques.


David C. Sandström


- Très bien. Le plus dangereux d'abord. Nous devrions aussi vérifier que les caisses n'ont pas été subrepticement ouvertes.


Esther Hayes


Je m'approche de la niche non sans éclairer le sol à la recherche de traces récentes.


Telfarcov


Vous vous approchez de la niche en bois. De la poussière se soulève sous vos pas.
La lumière de vos lampes la dévoile au fur et à mesure. Elle apparaît intacte, telle que vous l'avez vue pour la dernière fois avant le départ. Devant, se détache une porte, fermée par le cadenas imposant. Vous ne pouvez pas y accéder tout de suite, empêchés d'avancer plus avant par les gros sacs de ciments qui en font le tour.

EP Esther


Lawrence P. Mayfair


Je balaye les sacs de ciment du faisceau de ma lampe.

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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:10



Telfarcov



Les sacs de ciment paraissent pleins et très lourds à porter. De la poussière s'est accumulée sur ceux que vous pouvez voir devant la porte. Sur l'extrémité du côté droit, certains sacs paraissent légèrement enfoncés sur le dessus, comme s'ils avaient porté un poids et s'étaient légèrement relevés après.


Esther Hayes


— Une minute, voulez-vous. Quelqu'un est venu ici depuis le départ de la Gabrielle. Évitons de piétiner. Tout d'bord des traces qui se chevauchent et se superposent autour des caisses contenant les pièces des Boeing qui vont en diminuant à mesure que l'on s'approche de la niche.
J'indique de ma lampe la directions de celles-ci.
— Est-il possible qu'elles datent du chargement?

—Plus intéressant et plus inquiétant, voyez ces quelques traces qui longent la paroi et se dirigent vers le côté droit de la niche.


Charlene Whitston


Je m'arrête quand Esther fait remarquer les traces.
J'éclaire le haut de la niche pour voir si elle s'élève jusqu'au plafond de la cale.


Lawrence P. Mayfair


- Vous avez raison. Si je puis me permettre, agissons avec méthode. Si nous nous éclairons, l'un de nous pourra s'approcher sans effacer les traces de la cabane pour constater son état.
- Essayons de garder le maximum de traces pour notre détective.



Telfarcov


La niche ne monte pas jusqu'au plafond, qui est trois mètres plus haut.


David C. Sandström


- L'endroit n'est pas très aéré, peut-être que le ciment à conservé les traces.
[size=8]Mais je n'y crois pas trop...
[/color]

Je m'approche également précautionneusement pour examiner les traces. La forme des semelles et leur taille nous permettra de déterminer combien de personnes ont marché dans la poussière.


Charlene Whitston


- Ces traces là, sur ces sacs. Ne serait-ce que quelqu'un s'est hissé dessus pour accéder au plafond de la niche? C'est le seul endroit dont l'accès n'est pas barré par ce rempart de sacs.


Lawrence P. Mayfair


J'éclaire du mieux possible David dans sa progression pour l'aider à cheminer sans détruire les traces.


Telfarcov


Eclairés par les autres, David s'approche des traces sont en partie recouvertes de poussière. Ces dernières semblent se chevaucher et David qui les observe de plus près, comprend qu'il s'agit des mêmes, mais orientées différemment. Une paire de traces se dirige vers la niche, la suivante en revient sur le même parcours.


David C. Sandström


Je note mentalement la taille et la forme de la semelle, au cas où.
- Une seule personne. Des allers-retours. Je serai plutôt d'accord avec miss Whitston, la niche semble être la destination de celui qui a laissé ces empreintes.


Esther Hayes


Revenant après m'être un peu écartée.
— Alors il faut examiner soigneusement cette niche en essayant de ne pas ruiner toutes les empreintes.


Lawrence P. Mayfair


- Si vous pouviez m'éclairer.
Je sors mon carnet et de quoi dessiner pour reproduire la forme des semelles à l'échelle 1.

- Cela pourra peut-être aider McLean.


Esther Hayes


J'éclaire obligeamment Lawrence.


Telfarcov


Pendant que Lawrence dessine le plus consciencieusement possible la forme des empreintes sur le sol, grâce à Esther, la lumière des lampes de David et Charlene éclaire pleinement la niche de nouveau. L'examen plus attentif de cette dernière ne vous apprend pas grand chose de plus, si ce n'est que le cadenas est bien là, entourant solidement la serrure, du moins ce que vous pouvez en voir à trois mètres de distance.


Charlene Whitston


- Il va falloir grimper sur ces sacs et regarder si le toit porte des traces d'effraction.


Lawrence P. Mayfair


Une fois terminé, je range soigneusement mes notes et reprends ma lampe.
- David, peut-être pourriez-vous vous approcher des sacs. Je peux essayer de grimper avec votre aide.


Esther Hayes


— Même si cela semble peu probable, mieux vaut s'assurer que rien n'est piégé.


David C. Sandström


- Je vais vous aider, Lawrence. Mais soyez tout de même prudent.


Charlene Whitston


Je désigne l'autre côté de la niche, là où les sacs ne portent pas de traces.

- Allons de ce côté, nous éviterons ainsi de piétiner les traces.
Vous pourrez tout aussi bien examiner le haut de l'abri.



Lawrence P. Mayfair


Je fais signe à David de nous décaler suivant le conseil de Charlene, puis je commence à m'approcher de l'abri pour grimper.
Je l'éclaire d'un coup de lampe, examinant consciencieusement l'endroit avant d'en attaquer l'escalade.


Esther Hayes


Je me positionne de manière à éclairer au mieux mes compagnons.


Charlene Whitston


Je me place à côté d'Esther pour joindre la lumière de ma lampe à la sienne.


Telfarcov


Lawrence et David se dirigent vers les sacs de gauche, et grimpant dessus, se rendent compte que la matière à l'intérieur est suffisamment dense et tassée pour leur permettre de prendre pied dessus et péniblement, comme s'ils marchaient sur du sable solide en train de tanguer grâce aux mouvements du SS Gabrielle, arrivent devant la paroi de la niche. David fait un marche pied avec ses mains et Lawrence tente de s'élever dans les airs, poussés par les bras de David en même temps.

Retenant leur souffle, Charlene et Esther voient Lawrence tendre les mains vers le ciel, et poussant un cri d'effort, ses doigts agripper de peu le rebord de la niche. Il reste ballant quelques secondes, et poussant un nouveau grognement se hisse centimètres par centimètres à la force de ses bras musculeux, pour parvenir enfin à bout de souffle à se hisser sur le toit de la niche en bois.


Charlene Whitston


J'avais retenu mon souffle pendant que Lawrence grimpait sur les sacs.
Je pousse un soupir de soulagement maintenant qu'il est là-haut.


Lawrence P. Mayfair


Un peu de sport n'était pas pour me déplaire et m'échapper un peu de ce confinement que nous vivons depuis plusieurs semaines.
Mais le navire se révèle traître à moins que cela ne soit le manque d'exercice et je manque de tomber.

Heureusement, parvenant au sommet, je reprends mon souffle puis balaye le toit de mon faisceau après m'être assuré de rester bien stable malgré roulis, gite et tangage.

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Message par Telfarcov Dim 9 Mai - 14:11



Telfarcov



Le toit est recouvert d'une bonne couche de poussière. Nulle marque, nul dérangement de cet chaste voile n'apparaît sous la lumière vive de ta lampe. Seules, tes traces bien visibles sont présentes sur ce toit.


Esther Hayes


J'admire l'effort en silence avant de m'exclamer,
— Voyez-vous quelque chose de particulier?


Charlene Whitston


- Voyez-vous des traces d'effraction?


Lawrence P. Mayfair


Je balaye une seconde fois mon faisceau pour m'assurer de la virginité du toit avant de répondre.
- Non.
Il n'y a rien que de la poussière ici.


Puis prenant mon carnet, je note la position de mes propres traces avant de redescendre de mon perchoir.


Charlene Whitston


Je suis surprise qu'il n'y ait aucune trace là haut.

- Pourquoi est-il monté sur ces sacs alors?
Peut-être faudrait-il examiner aussi le flanc de la niche où il a grimpé?




Lawrence P. Mayfair


- La solution est peut-être à l'extérieur.
Je redoute que l'on ait placé un explosif contre les sacs, voire à l'intérieur, pour déclencher une réaction en chaîne.


Restant finalement au sommet, je lance mon rayon de lumière autour de moi, éclairant les tréfonds des ténèbres de la cale, vers le haut, puis le bas en cercle concentriques.


Esther Hayes


— Si on y a mis les explosifs, c'est que cette niche doit être solide. L'intrus a peut-être tout simplement échoué dans sa tentative.


Charlene Whitston


- C'est possible mais il va falloir déplacer ces sacs si on veut s'en assurer.


David C. Sandström


- Ou qu'il a réussi à se procurer le moyen d'y accéder...


Telfarcov


Restant en haut finalement, Lawrence examine la scène de son nouveau point de vue. Prenant son temps, il projette sa lumière à terre puis se rapproche au fur et à mesure des sacs… puis de la niche et ...s'arrête brusquement.

EP Lawrence



David C. Sandström


Je note l'attitude de mon collègue.
- Lawrence ? Tout va bien ?


Lawrence P. Mayfair


- Bonté divine !
Je reste interdit fixant le faisceau de ma lampe entre les sacs enfoncés.
- Les sacs ont étés écartés... il y a un trou...



Charlene Whitston


- Oh Seigneur.

Je frémis en apprenant la découverte.


David C. Sandström


- Un trou ? De quelle taille ? Objet ou corps ? Il y a quelque chose ?


Esther Hayes


Je blêmis.
— Suffisamment grand pour... je ne ne termine pas ma phrase.


Lawrence P. Mayfair


Je m'approche lentement pour surplomber l'endroit puis m'allonge sur le toit dardant le faisceau de ma lampe sur les sacs pour mieux y voir.
- Les sacs sont comme écartés. Comme si l'on avait dissimulé un objet entre eux.


Telfarcov


EP Lawrence


Charlene Whitston


- Attendez! Un trou entre les sacs ou dans la paroi ?.

Ma voix tremble alors que j'essaie de me ressaisir.


David C. Sandström


J'attends patiemment que Lawrence aie fini.


Lawrence P. Mayfair


J'observe attentivement, ne faisant pas le moindre bruit.
Quelques gouttes de sueurs commencent à perler sur mon front tandis que je deviens livide.

- Entre les sacs, contre la paroi de la cabane, il y a un petit sac qui a été glissé. Assez petit. Je dirais 1 pied de long sur 1/2.


Charlene Whitston


- Dans notre expédition, qui est chargé des explosifs. De leur utilisation?
Il faut le faire venir pour qu'il examine cela.


Je sens mon cœur battre à cent à l'heure.


Esther Hayes


N'y allant pas par quatre chemins.
— Je vais y regarder de plus près


Charlene Whitston


- Soyez prudente.


Lawrence P. Mayfair


- Attention Miss !
J'éclaire Esther du mieux possible pour lui indiquer l'endroit.

- Ne faites pas d'imprudence...

*... et prions pour que soient des cigarettes ou des bouteilles de gnôle dissimulées !*


David C. Sandström


La taille correspondrait... Seigneur. Je suis d'autant plus intensément la progression de ma compagne.

_________________
"Il est absolument indispensable, pour la paix et la sécurité de l'humanité, qu'on ne trouble pas certains recoins obscurs et morts, certaines profondeurs insondées de la Terre, de peur que les monstres endormis ne s'éveillent à une nouvelle vie" William Dyer, Les Montagnes hallucinées.
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