Le Thayaphayawoed

Je souris lorsque Claude m’appelle gamin
C’est vrai que je suis plus jeune que vous, même si nos nouvelles apparences font vite oublier ce fait


Je réfléchi à la question de mon père tout en observant la grotte
Ce genre de structure géométrique est souvent utilisé à des fins religieuses par l’homme, mais ce qui m’interpelle le plus ce sont ces boyaux, s’ils ont été faits par la main de l’homme, ils avaient une technologie supérieure à celle que nous avons rencontré dans ce monde.

Sans me retourner je dis à Lucas
N'oublie pas, bonhomme, que nous somme dans un monde artificiel. Donc ceux qui ont fait cela ont créé ce monde et ont une technologie très supérieure à la notre

Claude, tu ne trouves absolument rien de notable. La grotte est totalement vide, et seule une fine pellicule de poussière recouvre le sol rocheux.

Je vais prendre un des longs bambous que nous avons avec nous pour essayer de voir si les ouvertures dans la paroi se prolongent loin ou pas.

je regarde aussi, avec l'aide de ma torche, comment se font les écoulements d'air.
Il se pourrait que ce soit un élément d'un système pour purifier l'air, l'arrivée d'air neuf se faisant par ces trous...

- Oui la flamme vacille lorsque je passe la torche près des boyaux. Il doit certainement y avoir d'autres pièces de ce genre de l'autre côté des boyaux. Mais en quoi cela nous avance-t'il ?
Et n'oublie pas Claude, que cette montagne ne semble pas faire partie du "Monde de Galatia et Compagnie". Ici les prédateurs tuent et chassent pour leur survie, au contraire de la colline aux mille parfums.

Je fais un dernier tour puis ajoute :

- Maintenant que nous savons que cette grotte est sans danger, nous pouvons aller chercher les autres et passer la nuit ici. Qu'en pensez-vous ?

J'attends la réponse de mon ami et de mon fils avant de sortir pour prévenir les autochtones.

Je retourne voir comment est l'entrée de la grotte
C'est vrai qu'on sera a l'abri de la pluie.
Mais, comme tu l'as dit, on n'est plus dans le monde de Galatia. Donc il ne faudrait pas tomber dans un piège, soit par un gaz envoyé durant la nuit, soit par un système qui bloquerait la sortie de la grotte, nous y enfermant.

J'observe soigneusement l'entrée et ce qu'il y a au-dessus...

Claude, les boyaux que tu testes avec les bambous ne sont pas rectilignes et tu ne trouves aucun fond.
Pour ce qui est de l’entrée tu ne trouves rien qui te laisse penser qu’il puisse y a voir un mécanisme, de fermeture ou autre.

Je me retourrne vers Jean-Francois
je ne remarque rien de menaçant, donc on doit pouvoir dormir ici, on sera à l'abri de la pluie.

J’acquiesce à la remarque de Claude et de mon père

Voyant que la grotte ne contient aucune menace, je sors prévenir les autres membres de l'expédition :

- C'est bon. il n'y a rien de dangereux. Vous pouvez venir. Nous pouvons passer la nuit ici.

Je récupère des branches et amène le feu aux abord de la grotte. Puis je sors mon arc et observe les alentours de la grotte. Je m'adresse ensuite à Actéon.

- Je ne bouge pas d'ici. Si un animal passe près de moi ou s'il se trouve dans mon champ de vision, cela signifie que le Seigneur me permet de le tuer pour m'en nourrir. Qu'en penses-tu ?

Actéon et Galatia se montrent enchantés quand vous les rassurez sur la grotte et valident tous deux la nuit passée à l'abri de celle-ci.

Une fois qu'elle est dans la grotte Galatia reste interloquée, comme si elle se souvenait de quelque chose. Puis elle parle lentement :

-"Je me souviens maintenant. Je suis presque sûre d'avoir dormi ici. Je me souviens de ces trous, maintenant... Il y a d'autres grottes, plus haut, avec des trous semblables, mais à chaque fois un peu plus gros au fur et à mesure que l'on monte. Et quand ils sont assez gros, des choses peuvent passer dans ces trous. De petits démons aux dents comme des aiguilles. J'ai eu la chance d'être éveillée quand ils ont surgi. Je les ai repoussé et j'ai quitté la grotte ou je m'étais réfugiée pour la nuit. Mais pourquoi ai je oublié tout ça..."

Actéon pose une main sur l'épaule de la faunesse :

-"Parce qu'on a vécu trop longtemps, trop d'années d'endormissement... Notre esprit est devenu un marais bourbeux."

Galatia répond, perplexe et inquiète :

-"Qu'est ce qu'un marais ?"

Actéon pousse un soupir de dépit.


Jean-François, Actéon te répond sur un ton particulièrement sérieux :

-"Oui, tu pourras... tuer... Le Thayaphayawoed recèlent trop de dangers pour qu'on reste faibles, fragiles, mous."

- Il faudra donc faire attention aux prochaines grottes dans lesquelles nous irons dormir. Néanmoins celle-ci semble convenir. A en croire tes paroles, les boyaux sont trop petits pour permettre à une de ces créatures de nous attaquer pendant la nuit. Pour autant, je pense qu'il serait plus sage d'effectuer des tours de garde pendant la nuit. Qu'en pensez-vous ?

Retournant à l'extérieur et après avoir reçu l'aval d'Actéon, je me mets en quête de chasser un animal sauvage.

Allez les lapins, montrez-vous.

Mon cœur s'emballe, il en salive d'avance.

De la viande...

Après votre repas vous passez une nuit tranquille dans la grotte, vous partageant des tours de garde.
Jean-François, tu ne tires aucun gibier, renonçant à gaspiller des flèches contre les « macareux », trop loin et trop petits.
Lucas, pendant ton tour de garde la pluie tombe au-dehors pendant une heure, la même durée que sur la plage.


Dès les premières lueurs de l’aube vous vous restaurez rapidement, tous pressés de repartir à l’ascension de votre « Everest ». Galatia choisi le passage le moins raide et commence à grimper. Les flancs de la colline se révèlent parfois tranchants et vos mains et vos pieds, malgré vos chaussures primitives, sont mis à rude épreuve.

Vous montez pendant près de deux heures avant d’arriver à une corniche qui vous oblige à vous plaquer contre la falaise. Pendant deux autres heures vous êtes collés à la roche pour avancer lentement le long de la corniche vers l’est.
Vous regrettez votre équipement qui gêne vos mouvements dans une situation si périlleuse. Vous soufflez de soulagement quand la corniche s’élargit peu à peu et devient une sorte de sentier qui passe sous des arches rocheuses noires.

Vous cherchez un nouveau lieu propice à l’escalade et quand vous le trouvez, après trois heures frustrantes, vous vous engagez dans une escalade athlétique. Pour la première fois vous utilisez vos pitons de fortune en les glissant dans des fentes pour assurer vos prises aux mains.

Jean-François, Claude et Lucas vous êtes conscients que cette ascension n’est possible que parce que vous êtes non seulement dans des conditions physiques optimales, mais également parce que vous ne vous fatiguez pas aussi vite que sur terre, et récupérez bien plus vite         également.

Quand vous arrivez à une nouvelle grotte vous décidez de mettre fin à votre second jour d’escalade. Par chance aucun de vous n’êtes blessé par une sorte de gros bouquetin aux cornes barbelées de pointes qui surgit en chargeant de la grotte.

Jean-François et Athanasia vous tirez l’animal quand il hésite sur la voie à suivre. Après quelques cris de souffrance traumatisants pour toi Athanasia, ainsi que pour Galatia et Actéon, vous mettez fin à son agonie.
Avec vos silex le dépeçage de la bête n’est pas aisée mais vous en retirez de beaux lambeaux de viande.
Vous prenez le temps de ramasser assez d’arbustes pour improviser un feu qui vous permet de cuire le bouquetin » sur des pierres plates et fines.
Jean-François, Claude et Lucas vous savourez la viande bien cuite tandis qu’Actéon et Galatia consentent à la gouter mais chichement.

La grotte que vous explorez est basse et a une forme fuselée de bouteille. Elle est totalement vide et ne compte rien de notable à part les mêmes trous que dans la première grotte.
Vous faites une nouvelle fois des tours de garde pour la nuit à venir.

Les jours qui se succèdent se ressemblent plus ou moins. L’escalade est longue et souvent ardue. Parfois il vous faut chercher pendant une période plus ou moins longue pour trouver un passage empruntable vers le sommet qui se perd dans une masse de nuages blancs.

L’eau se fait plus rare et vous devez vous rationner. Quand vous trouvez un mince filet d’eau qui sort d’une anfractuosité vous vous armez de patience pour en recueillir une grande quantité.
Vous tirez quelques animaux, principalement des oiseaux. Vous êtes survolés de temps en temps par les aigles géants qui restent toujours bien haut. Vous ne savez pas s’ils restent loin de vous par prudence ou s’ils se désintéressent de vous.

Le quarante-unième jour vous êtes témoin du ballet étrange de deux aigles et il vous faut quelques minutes pour comprendre que les rapaces géants se battent. Les deux aigles finissent par disparaitre de votre vue.

Vous ne trouvez pas toujours une grotte pour passer la nuit mais quand c’est le cas les dires de Galatia se confirment. Les trous qui percent les parois des grottes s’agrandissent sensiblement au fur et à mesure que vous grimpez. L’inquiétude de Galatia s’accroit elle aussi et elle insiste plus que jamais pour que vous fassiez les tours de garde deux par deux.

Quand la fin du quarante-troisième jour survient le soleil a presque disparu quand vous renoncez à trouver une grotte pour la nuit. Il vous faudra vous pelotonner sous un escarpement rocheux pour éviter l’heure de pluie de la mi-nuit.

Vous n’avez pas l’impression de beaucoup avancer dans votre ascension du Thayaphayawoed, bien loin de deviner le sommet, mais au fur et à mesure des jours qui avancent la mer devient un anneau de plus en plus étroit alors que la plage et la terre sont réduits à un fin trait noir. Au-delà de celui-ci le vide vert émeraude à perte de vue.

Vous vous êtes renforcés pendant votre odyssée alpine. Vos chaussures ne sont qu’un lointain souvenir. Vos mains et vos pieds se sont endurcis et épaissis au contact répété de la roche. Vous avez perdu un peu de poids et vos muscles sont saillants. Surtout, vous êtes taraudés par la soif.
C’est pour cela qu’à la fin du quarante-troisième jour, quand vous découvrez un torrent jaillissant d’une fissure, vous vous sentez gagnants malgré l’absence de grotte. Vous buvez à cette source délicieusement fraiche tout votre saoul.

désolé, mauvaise interprétation. Je refais

Je l'était déja et continue a être suspicieux. Cette source généreuse apres des jours de privation est bien trop tentante. J’attend donc que les autres aient bu avant de boire à mon tour
Puis j’admire le paysage avant de chercher un endroit convenable pour la nuit .

Tout en continuant notre ascension, je sens les muscles de mon corps devenir plus saillants. J'ai l'impression que mes mains et mes pieds se sont adaptés à la montagne. Je ne souffre plus des douleurs que j'ai pu ressentir lors des premiers jours. Et puis la viande...
Quel extase d'avoir pu gouter à ce met si raffiné dans ce monde. Les fruits sont succulents et la viande l'est tout autant. Je remarque néanmoins la réticence des autochtones à y toucher. Je ne peux point leur en vouloir. Après des années, voire des décennies à refuser de tuer un seul animal pour s'en nourrir, je comprends qu'il ait des réticences lorsque nous chassons devant leurs yeux.

Ils ne savent pas ce qu'ils ratent. Le moment viendra où ils n'auront pas d'autres choix que de se sustenter pour pouvoir continuer l'ascension.

Si nous arrivons seulement à continuer notre progression. L'eau se fait de plus en plus rare. Même si nous pouvons tenir plusieurs jours sans manger, il est impossible de tenir sans boire. C'est pourquoi lorsque nous débouchons près d'un torrent jaillissant d'une fissure, je m'empresse de boire à grandes gorgées. Je laisse ensuite mes compagnons en profiter puis je remplis mon outre.

- Restons ici pour la nuit. Nous pouvons en profiter pour nous laver et pour boire de cette eau à volonté avant de repartir. Nous ne savons pas quand nous pourrons retrouver un torrent tel que celui-ci.

je reste songeur un moment aux propos d'Athanasia
S'ils sont en guerre entre eux, c'est qu'il y a au moins deux parties en conflit, et on risque de nous demander quel parti on soutient...
Il faudra sans doute choisir et cela risque de ne pas être simple....
Soyons prudents dans nos mots...

Galatia suit avec votre échange avec attention avant de répondre :

-"Non, ils ne se battaient pas entre eux. Ils servaient tous leur unique reine, la reine Podarge. Peut-être qu'une deuxième reine, une autre harpie, ou un roi, est apparu ?
Ils ne m'ont pas attaque autrefois, ils m'ont juste capturé. J'ai été prise dans les serres puissantes de l'un d'entre eux et il m'a amené, en volant, au palais de sa reine."

Actéon regarde partout tout en écoutant la faunesse, puis réagit :

-"Deux reines ? Ou aucune ? Plus de Seigneur, plus de Reine. Que se passe-t-il exactement ?" puis changeant de sujet : "Ce soir on aura pas assez d'arbustes pour allumer un feu."

En effet, plus vous montez et plus les arbustes se raréfient. Ici il y a presque rien à exploiter pour allumer un feu.

Je répond en souriant à Actéon :
Alors, mon frère, il ne nous reste plus qu'a redescendre chercher ce qui reste en dessous de nous...

Puis, apres un silence :
Pas de grotte et pas de feu ? il va falloir nous serrer les uns les autres et veiller attentivement cette nuit.
Et utiliser nos bambous pour nous protéger si necessaire...

- L'absence de feu risque d'être préjudiciable. Nous aurions dû essayer d'en stocker. Même s'il aurait été difficile de le transporter jusqu'ici. Déjà que notre équipement est encombrant...

Néanmoins, je me penche vers la falaise et regarde plus bas. Bien que je ne sois pas convaincue je propose quand même.

- Peut-être qu'avec l'aide d'une corde, l'un d'entre nous pourrait essayer d'accéder plus bas dans la montagne. Il pourrait ainsi trouver du bois plus facilement. Qu'en pensez-vous ?

Actéon t'imite et regarde vers le bas. Puis il se redresse et hausse les épaules :

-"C'est prendre beaucoup de risque pour pas grand chose. Nous nous passerons peut-être de feu pour la suite, alors un jour de plus ou de moins..."

Galatia souscrit aux propos du faune :

-"Je n'allumai pas de feu moi-même. Nous nous en sortirons sans ça."