De chez Ina la sage à Bodaibo

Le cocher de tête dirige alors le convoi vers une petite hutte en forme arrondie située à une demi-heure de la halte suivante, tentant d'expliquer, dans son dialecte, que son occupante est une guérisseuse.

Ina, une femme âgée, suit les coutumes de ses ancêtres. Le conducteur sait qu'elle possède des pouvoirs inconnus et une sagesse antique, mais tout ce qu'il arrive à transmettre, c'est qu'elle est très douée.

Elle accueille tout le monde et insiste pour emmener les malades au chaud, dans la salle de soins, où elle s'occupe de vous tant que durent la fièvre et le délire. Elle ne parle qu'un archaïque dialecte bouriate, mais son ton maternel et ses soins, prodigués avec douceur, détendent même les patients les plus sceptiques.



Elle est revêtue d'une longue tunique, suffisante étant donnée la chaleur estivale qui règne dans sa cabane parfaitement isolée. En dehors de l'antichambre, son logis ne comprend qu'une pièce faiblement éclairée par des bougies d'où émane une odeur forte difficile à identifier.

Elle vous soigne et n'accepte pour toute rétribution que de la nourriture. Elle vous renvoie poursuivre votre route dès que vous allez mieux.

Edna : juste avant que vous ne repartiez, elle te fait un cadeau. Un pendentif grossier en forme de poing. Ça ressemble à de l'argile. Un bouriate explique que ce talisman te protégera de grands maux.



... deux jours s'écoulent, puis des poteaux télégraphiques apparaissent. A la fin du troisième jour, vos troïkas s'avancent parmi les constructions en planches de Bodaibo, ville champignon et capitale régionale où transitent et sont traités le bois, le cuivre, l'or.

Vous avez effectué une bonne partie du trajet.



Vous vous procurez une nouvelle fois des laissez-passer. Après presque deux semaines sans bain ni matelas, le seul hôtel de l'endroit, quoique décrépit, a un goût de paradis. Il ressemble à ceux du far west aux USA, avec son restaurant-bar, le comptoir et l'escalier qui mène aux chambres à l'étage. Sauf que la porte d'entrée ferme pour empêcher le froid d'entrer. Une large cheminée crame du bois en continu.

Le vol étant généralisé, vous surveillez les véhicules. Vos troïkas sont garées devant ; les chevaux restent à l'écurie.

Vous êtes les seuls occidentaux a priori dans le coin. Vous croisez des russes et des bouriates. On vous toise.

Sur les murs de la ville boueuse aux toits enneigés, plusieurs affiches annoncent des récompenses pour la capture de bandits vivants. Toutes portent la même signature : Colonel Ivan Ratzul, commandant de la garnison locale.

En attendant le dîner - Omul, pomme de terre, choux - vous repérez quelques prostituées, bouriates pour la plupart. Deux de vos conducteurs vont leur parler, tandis que des musiciens payés quelques roubles entament un morceau. Instrument à cordes et accordéons s'élancent.



Trois types patibulaires viennent vous causer en affichant de trop larges sourires. Ils s'esquivent rapidement alors que sept militaires lourdement armés font irruption dans la salle.

Un gradé du GPU vient s'asseoir à votre table. Il vous salue en enlevant ses gants, et se présente comme étant le Colonel Ivan Ratzul. Il parle un anglais correct, mais lentement.



- J'ai entendu parler de vous. Vous avez fait bonne route ? Je sais que certains d'entre vous ont été malades. Le climat n'est pas très accueillant pour les étrangers. Ça va mieux j'espère ? demande-t-il d'un air compatissant.

Il claque des doigts et réclame des boissons à un gros serveur chauve, qui s'exécute promptement.

Durant les premières heures de voyage, Edna semble percevoir la jument qui les suit. Puis elle commence à étouffer sous ses couvertures. Elle enlève une première couche mais quelques secondes plus tard, elle sent le froid lui mordre les entrailles. Elle pose de nouveau une couverture sur elle et rapidement la chaleur envahit son corps. Elle commence à voir trouble et sent des picotements dans les jambes. Ces dernières deviennent lourdes et la belle détective a l’impression d’avoir des courbatures. Pourtant elle reste assise sur le traineau.
Soudain ce n’est pas une jument mais tout un troupeau qu’elle voit détaler à côté d’elle. Ses yeux sont à moitié fermés mais elle distingue des juments avec leurs petits. Les poulains sont si mignons. Edna tend la main pour les caresser. Elle sent la chaleur de leur respiration sur ses mains.
Puis c’est le noir complet. Edna se réveille toute tremblante dans la troïka. Les juments ne sont plus là, elles sont remplacées par des louves bleues. Toujours accompagnées par leurs petits, les louveteaux se rapprochent du traineau. Edna n’ose pas sortir sa main de peur de se faire croquer mais de toute façon, elle n’en a pas la force. Elle est transie de froid et ne peut plus bouger.
Noir.

Lorsqu’elle ouvre les yeux, elle se trouve dans une pièce aux odeurs agréables et à la chaleur enveloppante. La belle perçoit vaguement une silhouette qui lui parle dans une langue inconnue. Les mots lui sont étrangers mais elle sent une attention toute particulière ainsi que de la bienveillance. La douleur et les courbatures sont toujours présentes mais Edna se sent plus apaisée. Elle ferme les yeux et se laisse emporter par la voix mélodieuse.

Au bout de quelques jours, Edna se sent mieux. Ses compagnons lui ont expliqué dans quel endroit elle se trouvait et l’ont présentée à Ina. Bien que les deux femmes ne se comprennent pas, un lien de bienveillance les unit. Edna apprécie d’être maternée et d’être en compagnie d’une femme. Sa simple présence suffit à l’apaiser.
Le jour de leur départ, Edna sent son cœur se serrer à l’approche de quitter cette femme aux pouvoirs inconnus. Avant de partir, elle accepte le pendentif qu’elle accroche sans hésitation autour de son cou. Elle sort ensuite son appareil photo et demande à prendre une photo de la guérisseuse. Elle attrape ensuite son calepin et maladroitement dessine une jument sur une des pages. Elle l’offre ensuite à la guérisseuse.

La suite du voyage se passe beaucoup mieux, Edna n’a plus l’impression d’être suivie. Elle passe son temps à serrer le pendentif dans ses mains tout en observant le paysage. Elle se laisse bercer par la troïka et somnole la plupart du temps.
En arrivant dans ce qui ressemble à un hôtel, la belle détective se sent tout de joie. La perspective de pouvoir prendre un bain lui donne des étoiles dans les yeux. Depuis plus de deux semaines, elle n’ose pas se dévêtir complètement. Premièrement, elle a peur que l’un de ses compagnons ou l’un des conducteurs la découvre dans le plus simple appareil et deuxièmement elle ne veut pas voir son corps défraichi et certainement marqué par la saleté. La simple pensée de voir une tâche sur elle la révulse.
Elle entre dans l’hôtel toute excitée. En attendant le repas, elle observe les lieux mais ne s’attarde pas sur les trois types qui viennent leur parler. Elle tente de les ignorer sans leur montrer d’animosité afin de ne pas envenimer la situation.
Heureusement l’arrivée d’un gradé du GPU fait fuir les trois individus. Edna se sent soulagée de voir une personne des forces de l’ordre. Surtout que ce dernier semble prévenant. Elle l’accueille avec un sourire et répond poliment :

- Oui ça va mieux, merci. Effectivement le climat est rude par ici. J’ai attrapé une grippe mais maintenant ça va beaucoup.

Elle sourit :

- Je divague beaucoup moins.

Elle reprend son sérieux et demande :

- Cela fait longtemps que vous êtes dans la région ? J’ai vu que vous offriez des récompenses pour la capture de bandits. Il y en a beaucoup qui rôdent par ici ? Pensez-vous que nous sommes en sécurité dans cet hôtel ?

Je me suis inquiété en voant l'état des malades, et en particulier celui d'edna. c'est que je commence a m'y attacher a cette petite. Elle a du cran...

je suis content qu'elle soit prise en main par une guérisseuse, meme si je suis sceptique au debut.
Mais elle est si gentilles cette petite vieelle ratatinée comme une vielle pomme...

je ne sais pas ce qu'elle lui a fait mais Edna va visiblement mieux.

Au moment de partir je vais voir la guérisseuse, lui prend les main et lui dit, la regardant dans les yeux.
Merci beaucoup d'avoir sauvé la gamine.
Et je l'embrasse sur le front.

Nous ne parlons pas la meme langue, mais je suis sur qu'elle a compris ce que je voulais dire...

Ayant eu la chance de ne pas être contaminé, j'aide cette vieille dame en lui rapportant du bois et je m'occupe aussi des chevaux. Je vais voir souvent l'état d'Edna. On peut voir que je suis inquiet pour elle. Mes autres camarades sont des hommes donc censé être plus résistant. Je m'occupe comme je peux pendant les jours d'attentes chez Ina.

Lors du départ, je suis content de partir même si j'appréciais fortement cette dame.

Ah enfin, un endroit un peu civilisé! J'ai eu un peu tort, des individus commencent à nous chercher mais je reste stoïque et quand les militaires les font fuir, je n'en suis que plus soulagé.
Edna pose des questions intéressantes et j'attend la réponse du colonel.

La rencontre avec la vielle shaman est une bénédiction, aussi bien pour notre retablissement physique que moral. C'est la première fois durant ce voyage qu'un de nos hôtes nous fait nous sentir en sécurité, c'est aussi la première fois que je baisse ma garde, que j'offre mon entière confiance grâce à cette femme hors du commun.J'aurai tant voulu pouvoir discuter avec elle, mais avec la fatigue et la fièvre, la barrière de la langue et cette sorte d'aura de sagesse et de force qu'elle dégage, j'ose à peine tenter de baragouiner quelques mots en bouriate pour la lancer sur le sujet de notre mystérieuse créature.

Notre retour à la civilisation, bien que fort loin du modèle britannique, me fait du baume au coeur, j'en soupire de soulagement, et les urluberlus qui nous abordent avec leurs sourire retors je me sentais prêt à les recevoir avant que l'officier ne nous sorte du pétrin qui s'annonçait. Je le salue tout de même fort poliment et me présente à mon tour.
J'appuie la question d'Edna en lui désignant les trois gredins.

-Ceux-là par exemple, doit on s'en méfier ?

Arrivé dans la ville, je regarde autour de moi, cela semble bien rudimentaire. Et on est tres visibles !
Je regarde les conducteurs s'intéresser aux femmes, à condition de ne pas etre trop exigeant il doit être possible de s'amuser un peu ici. Mais sous leurs épaisses couches de vêtements il est difficile de se faire une idée de la marchandise...
Il va falloir demander conseil au cochers, par signe ce ne devrait pas etre trop compliqué...

En attendant il y a trois types louches qui arrivent. Je m'approche d'eux en mettant en évidence ma carrure. Mais l'arrivée des militaires les fait fuir.

Face a l'uniforme je n'ai jamais été à l'aise, donc je laisse parler les autres...

Le Colonel Ivan Ratzul répond à Edna et William :



- Si vous êtes, vous, en sécurité dans cet hôtel ? Maintenant qu'on nous a vus, moi et mes hommes, oui, vous l'êtes, dit-il en souriant. Ceux qui sont partis rapidement ont sûrement quelque chose à se reprocher. De là à ce qu'on fasse la chasse à tous les suspects du coin... on n'aurait pas fini. Des bandits, il y en a beaucoup, en effet. Certains sont plus téméraires que d'autres.

Il hausse les épaules.

- Et vous, que faites-vous ici à part ça ? Vous n'avez pas l'air de bandits.

Chance s'éclaircit la voix et répond que vous êtes des ingénieurs de la Standard Oil du New Jersey, là pour un partenariat international dans le cadre d'une étude de raffinage se tenant au nord de Vitimsk. Il ajoute que que les papiers sont en règle s'il veut les voir. Le Colonel balaye la proposition de la main.

- Non, non, c'est bien, ça, les partenariats. Nous aussi ont devrait aller en Amérique faire du partenariat, construire une usine russe pour couper du bois en Californie, par exemple. Ce serait une bonne idée, vous ne croyez pas ?

Il laisse la question en suspend, sans esquisser le moindre sourire.

Le serveur chauve amène de la vodka et du thé. Le hommes de Ratzul s'asseyent à une table derrière la vôtre.

Tout en écoutant le colonel et m'empare d'un verre de vodka et m'assoit a une table a coté pour la boire.
Ca au moins ça réchauffe, pas comme le thé, cette espèce cette d'eau chaude qui ne tient pas au corps...

Une usine russe chez nous ? Ca serait bien si c'était une usine de vodka ! Mais surement pas pour nous voler nos arbres !

- Vous m’en voyez ravie, répond la belle à son interlocuteur lorsque ce dernier affirme qu’ils sont maintenant en sécurité.
Elle ouvre la bouche pour répondre à sa question suivante mais Chance la prend de vitesse en parlant de partenariat, de raffinage et toute autre chose qu’elle aurait été incapable de répéter.

Oulà… J’ai failli dire des bêtises moi…

Elle sourit ensuite au colonel en ajoutant :

- Hé oui, comme il a dit.

Elle voit ensuite arriver le thé qu’elle accepte avec enthousiasme. Elle prend la tasse chaude dans ses mains et se réchauffe le corps en buvant quelques petites gorgées bouillantes. Surprise par la dernière question du colonel, elle répond simplement :

- Euh oui… Je ne sais pas trop. Peut-être. Excusez-moi, je ne sais pas quoi vous répondre.

Elle tourne la tête vers ses compagnons afin de rechercher de l’aide.

Qu’est-ce que je peux lui dire moi ? Qu’est-ce que j’en sais moi si c’est une bonne idée de construire une usine pour couper du bois en Californie ? Il en a de ces questions. C’est bien une discussion d’hommes ça… Aucun intérêt.

Nous voilà ingenieurs! Merci pour l'information Chance...Et l'officier qui renchérit avec son histoire d'usine russe en Californie...Il n'est pas dupe?
Je gratifie cette boutade d'un sourire poli et lève mon verre.

-À l'amitié et à la collaboration Americano-Russe!

Je préfère me taire quand aux interrogations de ce russe. J'ai peur de faire un impair.
Je garde à l'œil les gardes de ce colonel. J'analyse la situation et un chemin de repli au cas ou.

Je souris tout en prenant mon thé et en remerciant le serveur.

Le Colonel sourit franchement à l'élan de William.



- Voilà qui est parlé ! dit-il en trinquant. J'aime les partenariats avec les étrangers. J'aime aussi les touristes. On en trouve quelques-un attirés par les grand espace de notre fière Sibérie. On discute avec eux, on parle d'ailleurs, ça fait voyager. J'aimerais voyager aussi, oui, mais pour après revenir chez moi, vous comprenez ? C'est bien aussi pour les étrangers, qu'ils visitent, fassent du partenariat, et qu'après ils rentrent chez eux, là-bas, la tête pleine de souvenirs et de belles choses à raconter à leur femme, leurs enfants, leurs compatriotes. Ca, c'est pour ceux qui arrivent à y rentrer, chez eux. Certains ne mesurent pas les risques qu'ils prennent à venir jusqu'ici.

Il avale une gorgée de vodka.

- Des gredins, vous risquez d'en rencontrer après Vitimsk. Nous autres gardiens de la grande Russie, on ne peut pas être partout tout le temps. Il vous faudra faire attention... et sinon il y a beaucoup de forêts en Californie ? Et les femmes, elles sont comment en Amérique ? Toutes jolies comme vous ? demande-t-il à Edna avec un sourire charmeur.

Seamus : une porte mène aux cuisines, derrière le bar. Reste la porte d'entrée. Les soldats sont attablés entre elle et vous. Ils rigolent bruyamment et boivent, mais vous ont à l’œil. Leurs fusils sont posés contre le mur derrière eux et leurs armes de poing restent rapidement accessibles à leur ceinture.

Davis : Ina la guérisseuse avait accepté que tu la prennes en photo. Avant que tu partes, elle t'avait dit - on te l'avait traduit - qu'elle avait vu les démons dans tes yeux, mais qu'elle n'était pas en mesure de les chasser. Elle avait ajouté que c'était à toi de le faire.

Edna : un des soldats, un type costaud au nez rougeaud, te lance un clin d'oeil depuis sa table. Son sourire carnassier, lourd de sous-entendus, te met mal à l'aise.

Bob : la vodka de cet établissement est correcte, sans plus.

Le bois crépite dans la grande cheminée.

Apres avoir bu deux ou trois quelques vodkas pendant que les autres discutaient je commence à m'ennuyer un peu.
Il ne se passe rien d'autre que des bavardages dans ce truc.

Je m'approche des soldat et, par gestes, leur propose une partie de bras de fer.

Et pour intéresser un peu la chose je dépose un quarter sur la table.

J'observe Bob l'air amusé.

-Le sport colonel! Voilà le meilleur moyen de s'affronter avec dignité et fairplay vous ne trouvez pas? Un bon affrontement viril entre adversaires déterminés suivit d'une belle poignée de main entre bonhommes! Quels sports pratique-t-on par chez vous?

J'adresse à Edna un rapide clin d'oeil accompagné d'un sourire en coin, quoi de mieux qu'une bonne tirade machiste pour piquer notre reporter et raviver la flamme de son tempérament rebelle.

Je fait un sourire à la remarque de William.
Je suis à l'affut des réactions des militaires surtout après le monologue de ce colonel.
"Il ne nous croit pas!"

Rougissant aux dernières paroles du colonel, Edna tente de se cacher derrière sa tasse de thé. Poliment elle répond :

- Vous êtes vraiment attentionnée. Mais vous savez, en Amérique c’est comme partout, il y en a pour tous les goûts. Je suis certaine que si vous allez voyager dans le monde, vous trouverez des femmes toutes plus belles les unes que les autres. Et puis les goûts et les couleurs ne se discutent pas.

Voyant ensuite un des soldats lui faire charme, elle se sent mal à l’aise. Elle fait comme si elle n’avait pas vu ses intentions et se rapproche de Davis. Faisant comme si elle avait froid, elle se colle légèrement à lui et enlace son bras pour se tenir chaud et éloigner les impudents.
Dans l’oreille, elle lui souffle :

- Ne m’en veuillez pas, mais certains regards me rendent mal à l’aise.

Bob : Un des soldats russes, le plus costaud, comprend ta proposition et se lève d'un coup en faisant racler sa chaise.



- Poydem !

Il t'invite à t'asseoir devant lui. Ce que tu fais. Vous serrez vos poings en vous observant méchamment. Les camarades du soldat se collent derrière lui pour l'encourager. Ils s'éloignent ainsi de leurs fusils.

Ceci et vos commentaires amusent le colonel.



- Khorosho ! C'est bon, le sport, pour la santé, l'hygiène. La lutte, la gymnastique, le corps aime bien ça. Ca forme les travailleurs et les soldats. Course à pied, haltérophilie... levage de coude aussi, oui, dit-il en regardant Davis boire sa vodka.

Davis : il te lance un clin d'oeil.

- Les Françaises ont bonne réputation. Moi, je crois qu'une femme reste une femme. Elle doit garder son rôle. Parfois, elle s'égare, mais elle finit toujours par revenir dans le droit chemin. L'homme doit y veiller et l'aider pour ça, ajoute-t-il en regardant Edna.

Puis il observe Bob et William.

- Pour le fairplay, attention quand même avec Boris, dit-il en pointant la brute du pouce. Il est parfois un peu taquin.

Bob : Boris est très fort. Autant que toi. On squizze la table de résistance. Chacun lance un dé. Celui qui fait le plus bas score remporte un cran de son côté. L'écart entre les deux jets reflète cet écart. Disons qu'on a 50 points d'un côté des bras, 50 de l'autre. Si tu fais 20 au premier jet, lui 32, tu gagnes 12 points, ne te restent plus que 38 à faire. S'il fait 10, toi 60, il gagne immédiatement. Si ça se joue vite, hop, sinon on jouera l'endurance et chacun fera un jet de constitution (CON) pour voir s'il tient la distance ou se prend un malus. Idem pour la volonté avec le pouvoir POU.
Tu commences. L'heure de ton post (s/mn) figure ton jet de dé, comme d'hab'

Je prend position devant mon adversaire.
Il est costaud le bougre !

Je me déplace pour aller encourager notre ami Bob.

- Vas y Bob, met lui la pâté!

J'en profite pour regarder comment sont placer les sbires du colonel. Je cherche le moyen de pouvoir arriver aux armes avant nos camarades soviétique au cas où.

Bob : tu lui mets en effet la pâté sur un premier round avec un puissant coup de levier (55 contre 95 : 40pts d'un coup).

Boris résiste, mâchoires crispées, son poing à quelques centimètres seulement de la table.

Derrière lui, ses compatriotes hurlent. Le Colonel, lui, siffle d'admiration en découvrant le bestiau d'Alabama.

Un nouveau round commence... le dernier, déjà ?

Voyant que les paroles soufflées dans l'oreille du journaliste n'ont pas l'effet escompté, je reste quand même près de lui. J'écoute les échanges entre mes compagnons et le colonel. Lorsque ce dernier parle des femmes comme d'un animal qui se doit d'être docile et suivre les ordres de l'homme, je ne sourcille pas. Je pense qu'il n'attend que cela pour envenimer la situation. Mon regard reste neutre même si je boue à l'intérieur.

Mais quel être primaire ! Comment peut-il encore penser comme ça à notre époque ! Nous ne sommes pas des animaux.

Je cache mon malaise en portant mon verre à ma bouche. Puis je me tourne vers le "combat de coq".

Mais qu'est-ce que je fais ici entourée de toute cette testostérone ? Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Et vas-y que je te montre que j'ai plus de force de toi...

L'image de deux primates, bombant le torse et se frappant la poitrine apparait dans mon esprit ainsi qu'une cascade au loin...

Bien joué, j'ai envie d'aller aux toilettes maintenant...

Je souffle une nouvelle fois à l'oreille de Davis :

- Je dois aller aux toilettes mais je n'ose pas y aller seule... Vous m'accompagnez... Pour rester derrière la porte ?